« Son bureau était immense et silencieux. Il se plaça devant un gros globe de verre, pressa un bouton, le globe s'éclaira de l'intérieur. Doucement, il passa son doigt tout autour du globe, contempla la mer colorée en bleu, les pays en vert, les frontières rouges, l'Arctique blanc et la ligne du Gange. Il fit tourner le globe plus vite, l'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Australie apparurent et disparurent. Il attendit qu'il s'immobilise, pressa le bouton, le globe retomba dans l'obscurité. »
Le lecteur, naturellement, songe aussitôt à la scène fameuse du Dictateur de Chaplin, et se dit qu'il est à peu près impossible que ce paragraphe, nettement postérieur au film, n'ait pas été écrit comme une sorte d'hommage, ou au moins de clin d'œil.
On les trouve, ces lignes, au chapitre 14, livre II, du roman de Ferdinand Peroutka, Le Nuage et la Valse, dont je ne saurais dire trop de bien, ni trop encourager à sa lecture. Comme je n'ai nulle envie de tartiner à son sujet, on pourra en lire une présentation ici, et une critique là. On pourra aussi s'en désintéresser complètement et continuer à s'occuper des twitterades et des trumpitudes qui encombrent ce qu'on nomme encore, par simple réflexe, l'actualité. Mais qu'on ne vienne pas ensuite se plaindre si on se sent, insidieusement, devenir stupide et morne.
Le XXIe siècle sera sentencieux ou il ne sera pas !
RépondreSupprimerAh mais vous croyez vraiment qu'on a besoin de Facebook et Twitter pour rester cons ?
RépondreSupprimerPeut-être pas… mais ça doit quand même aider, non ? Je ne sais pas, je ne suis pas spécialiste…
SupprimerVous n'en avez pas marre de toutes ces histoires ? Moi si !
RépondreSupprimerC'est paradoxal : il n'est rien de plus fastidieux qu'un changement si radical d'ère dans l'Histoire de l'humanite. Peut-être parce que nous sommes incapables de prévoir vers quoi il nous mène ( un Gorbatchev ou un Staline chinois ?) , que chaque épisode nous prend à contre-pied (l'élection de Trump, les effets de la Covid-19, etc.) et que ça n'en finit pas de durer ?
RépondreSupprimerJ'en connais qui n'ont ni tweeter ni FB et sont pourtant très cons.
RépondreSupprimerL'actualité d'aujourd'hui et l'Histoire de demain.
RépondreSupprimerCe n'est pas une question de connerie; ceux qui passent leur temps sur les réseaux sociaux ( en dehors de ceux qui y sont obligés pour faire leur pub pour des raisons professionnelles: politiques, journalistes, etc.) à discuter avec des inconnus sont des gens à qui il manque quelque chose.
Supprimer@Cretinus Alpestris
SupprimerPuisque plus personne ne semble plus s'intéresser au "Monde global", permettez-moi de vous demander où vous en êtes de cette velléité de lire "L'Anomalie" ?
L'avez-vous acheté ? L'avez-vous commencé ?
Pour ma part, il ne me reste plus qu'une cinquantaine de pages à lire, et je me permets de dire que c'est un livre plus que surprenant. Le plus surprenant étant qu'il ne me soit pas tombé des mains, contrairement à TOUS les romans que j'ai essayé de lire depuis des années !
Hé bien, j'en suis au début de la seconde partie.
SupprimerIl se lit comme une (bonne) série TV. Euh, je me comprends...
Comme une série télé… française ?
SupprimerBravo, Cretinus, vous faites montre d'une belle indépendance d'esprit !
SupprimerEt pour Didier, qui visiblement ne reculera devant rien pour dénigrer un écrit qu'il a récusé par avance - ce qui démontre une belle ouverture d'esprit, digne d'une série française - j'avais relevé (p. 172) :
"Victor écrit, sans hâte, mécaniquement. Ayant beaucoup lu, traduit, et trop de niaiseries derrière des joliesses, il trouve indécent d'imposer au monde une ânerie de plus...
Il sait malgré tout qu'il suffira qu'une de ses phrases soit plus intelligente que lui pour que ce miracle fasse de lui un écrivain..."
Moi, d't'façon, à part les Brigades du Tigre...
SupprimerIl date d'hier…
RépondreSupprimerCe livre de Peroutka a été un des sommets littéraires de mon année 2020. Magistral, beau, jamais une faiblesse.
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