dimanche 5 janvier 2025

À ne pas revoir là-haut

 


Hier soir, pour rester dans le climat “Grande Guerre” où nous avait plongés la veille le remarquable À l'Ouest, rien de nouveau (film allemand de 2022) proposé par le gang des Netflicards, nous avons regardé le film d'Albert Dupontel intitulé Au revoir là-haut : mauvaise idée.

Rien ne tient debout, dans ce film : personnages masculins caricaturaux — en particulier le “salaud” interprété par Laurent Laffitte —, féminins inconsistants et superflus, situations téléphonées, coïncidences cousues de fil blanc, invraisemblances historiques, etc. Je pourrais détailler tout cela, mais je me suis suffisamment ennuyé durant deux heures en regardant la chose, je ne vais certainement pas lui consacrer une demi-heure supplémentaire aujourd'hui.

Albert Dupontel, pour qui j'éprouve une certaine sympathie en raison de ses deux ou trois premiers films, a tiré celui-ci d'un roman, prix Goncourt 2013, écrit par un certain Pierre Lemaître, qui a par ailleurs co-signé l'adaptation de son opus magnum : encore un romancier dont je ne risque pas d'ouvrir les chefs-d'œuvre, même dans un moment de distraction. 

Car il me paraît évident que toutes les faiblesses, invraisemblances et absurdités vues hier sur l'écran devaient déjà se trouver entre les pages du livre. Ainsi que le climat frelaté de faux merveilleux qui met fâcheusement en valeur la vague niaiserie de l'ensemble.

Prix Goncourt, n'est-ce pas ? J'aurais dû me méfier : chez Drouant, rien de nouveau...

16 commentaires:

  1. J'avais adoré en son temps du fait justement de son côté éloigné de la réalité. Je l'avais perçu comme une sorte de fable. Si un film colle à son substrat, il risque alors d'être encore plus ennuyeux.

    Ceci étant, vous m'avez convaincu sur le fait de ne pas le revoir une seconde fois.

    Denis.

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    1. Méfiez-vous : "revoir une seconde fois" signifie que vous l'avez déjà revu une première fois !

      Ce qui est du vice ou du masochisme..

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  2. Passer du super 'a l'ouest ' au Dupontel le lendemain est une erreur de débutant .
    Le premier est si fort que le second passe pour une shadokerie. Mais le second ne manque pas de charme bien que la vision de quatorze lui sert juste de faire valoir sur la folie des hommes non ?

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    1. Débutant toi-même, eh !

      Cela dit, vous avez sans doute raison : enchaîner les deux n'a sans doute pas été favorable au second (que j'ai pourtant abordé avec un préjugé favorable dû à Albert).

      Mais je maintiens qu'il s'agit d'un film raté. Ou sans doute plutôt : d'un film tiré d'un roman raté.

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    2. Quant à la folie des hommes, elle ressort cent fois mieux du film tiré de Remarque que de la pesante fable de Dupontel–Lemaitre.

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  3. J’ai beaucoup aimé le livre et le film.
    (je me suis dit in petto que moi aussi après tout je pouvais dire à plein de gens que je ne connais pas quels œuvres j’ai aimé ou pas même si cela n’a aucun intérêt et que les gens n’aiment pas les livres que j’aime, mais j’ai ainsi le sentiment d’exister un peu )

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    1. Vous avez parfaitement raison : il faut toujours assumer ses goûts, dans un sens comme dans l'autre… quitte à en changer plus tard.

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  4. Plaignez-vous ! Je vais bientôt devoir me farcir quelques pages du dernier Daoud, avant qu'il ne me tombe des pattes comme d'hab dès la page douze ou quinze... capthka

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    1. Qu'est-ce qui vous y oblige ?

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    2. Je cède à la tentation du Goncourt, et au foin médiatique suscité par l'histoire de la malheureuse dont il est question. Et c'est aussi histoire de pouvoir dire pourquoi je n'ai pas aimé. Capthaka

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    3. Merdalor ! Je ne suis même pas au courant ! Le "foin" en question n'est pas arrivé jusqu'à mon râtelier...

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    4. Vous devenu bête à manger du foin ?

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    5. Une partie seulement.
      NJ

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  5. Les scènes de combat sont en effet impressionnantes, dans la dernière version germanique d '"A l'Ouest, rien de nouveau" ; en revanche, les plénipotentiaires dans le wagon de Rethondes sont très caricaturaux et la dernière offensive, " à minuit moins cinq", invraisemblable : les hommes s'entretuent, avant d'échanger, comme si de rien n'était, cinq minutes après la fin des combats !
    En ce qui concerne, "Au revoir là haut", moi aussi j'avais plutôt apprécié le livre de Lemaître, mais évité de me mouiller les pieds avec le film de Dupontel, soupçonnant un film pénible, surtout après les excellentes critiques de Télérama.

    Galatine.

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    1. Je vous accorde que les scènes "wagon" n'étaient pas les plus réussies. Pour l'attaque des "cinq dernières minutes", il faut, je pense, faire la part du symbole. N'oublions pas qu'il s'agit, au départ, d'un roman et non d'un témoignage.

      Quant au film de Dupontel, si j'avais su avant que Télérama lui tressait des couronnes, j'aurais évidemment fait un large et prudent détour pour l'éviter...

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.