mardi 22 juillet 2008

Socialistes en préau

Ils allaient tout faire sauter. Réunis en congrès avec leurs camarades des écoles voisines, les petits socialistes l'avaient juré : ils allaient faire exploser le préau du surgé à moustaches, le vilain Nicolas (très méchant, M. Nicolas, ouh la la ! il fout la trouille à tous les enfants !).

Et voilà que, par suite d'une distraction, ce sont eux qui ont perdu, à « la balle au prisonnier ». Ben merde, alors ! Qu'est-ce qu'on fait, les gars ? On rentre dans la classe et on réfléchit à la prochaine partie ?

Non ! non ! une tête ! du sang ! réclame l'équipe perdante. C'est de la faute à Jacquot : il a reçu trois bonbecs pour lâcher le ballon, c'est un traître ! un monstre ! une enflure de sa race ! On lui coupe les couilles ! Allez, tous ensemble ! Il est où, ce putain de frisé ? Préparez le poteau, c'est lui l'Indien, on est les cowboys ! Le goudron ! les plumes ! la corde !

Et ça crie, dans la cour, ça crie, bon dieu... Même les voisins, pourtant si tolérants, en sont incommodés. Tenez, la mère Lavenir, d'habitude si patiente, eh ben elle se dit qu'ils charrient vraiment, les mômes, cette fois. Qu'ils jouent à la guerre dans la cour qu'est juste en dessous de chez elle, bon, d'accord, elle a l'habitude, hein, depuis le temps que ça dure. Mais, là, ils charrient. Elle l'a vue, elle, la partie de « balle au prisonnier », depuis sa fenêtre de cuisine ; elle a bien remarqué que les p'tits socialos, ils avaient déjà perdu avant que Jacquot fasse exprès de laisser échapper la balle. Alors, hein...

Elle a bon coeur, la mère Lavenir. Que les gosses braillent à la récré, elle a toujours toléré. C'est dans leur nature. Et puis, même quand ils pensent pas à mal, ils sont toujours excités par le petit Grouik-Grouik (un vrai boisseau de puces, celui-là !) et par le fils de la Sévillano, celui qu'a attrapé la pelade l'hiver dernier. Pas moyen de les t'nir, ces deux-là ; ils ont ça dans le sang, faut croire.

N'empêche qu'elle est inquiète, tout soudain, la mère Lavenir. Chauffés à blanc comme ils sont, ces petits foireux, ils seraient capables de lui faire un mauvais sort, au Jacquot, qu'est pourtant si intelligent et si correct. Peut-être un peu faux cul avec les grandes personnes, c'est vrai, mais si gentil et si souriant que c'en est un bonheur. S'ils étaient tous aussi bien élevé que lui, hein ! Pas comme le petit Grouik-Grouik et le gamin Sévillano, dont on se demande s'ils ne profitent pas de la récré der dix heures pour aller se tripoter dans les latrines. Le diable au corps, quoi...

Le père Lavenir lève le nez de son Parisien :

- Te bile pas, ma poule : dans deux jours ils auront oublié. Et puis, même s'i s'foutent deux ou trois gnons et qu'i a un peu de sang qui coule dans le bac à sable, c'est pas bien grave : c'est des gosses, ça tache pas...

6 commentaires:

  1. bac à sable oui, mais y mettre les socialistes est une facilité

    le seul problème des socialistes est de n'avoir pas vécu avec des racailles

    autrement il auraient compris que le petit caïd, il faut lui écraser la gueule en insistant bien avec le talon, quitte à souiller le sable avec une giclée d'hémoglobine vérolée

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  2. Y'a plus de gosses ...

    iPidiblue papa poule au pot

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  3. De toute façon le jacquot il a toujours eu une sale tronche alors qu'on la lui écrase ça changera pas grand chose. Tous interchangeables et de la graine de cailleras je m'étonne que dans une nation soi disant civilisée on tolère encore une "classe politique".

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  4. Putain Didier ! Quand vous parlez de Nicolas, n'oubliez pas de citer mon blog.

    Tiens, Martin, qu'est-ce tu fais là ?

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  5. Martin P : il ne vous aura pas échappé que ce billet entier EST une facilité...

    Silencieuse : moi aussi, et je me demande ce qu'elle est devenue. Vous avez des nouvelles ?

    Anonyme : désolé, je ne réponds pas aux anonymes. Signez, bon sang de bois !

    Nicolas : méfiez-vous, ça tourne à l'obsession...

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.