Moi aussi, si je veux, je peux parler des affaires sans aucun intérêt dont tout le monde cause. Celle-ci est exemplaire de ces petites tempépêtes qui font régulièrement violir d'indignation libertaire les blogosphériques patentés.
Le pitch : dans un journal hebdomadaire, dissimulant son archaïsme pénible sous une geste révolutionnaire graillonneuse, il y avait deux personnages, jouant à bonnet blanc et blanc bonnet au moins sous un aspect, celui de l'hystérie anti-religieuse la plus bouffonne. L'un était un vieux stalinien jamais khrouchtchevisé, l'autre un conformiste inébranlable se faisant, par intermittence, passer pour un humoriste. Le premier ne perdait jamais une occasion d'exprimer l'adoration postillonnante dans laquelle le plongeait la vue de n'importe quel keffieh palestinien ; le second, sans doute un peu moins racorni du bulbe, venait de s'aviser du danger que l'islamisation rampante fait désormais courir aux libertés et aux quelques lambeaux de valeurs conservés par ce pays.
Le résultat était prévisible et logique : à la première occasion, le (plus très) jeune loup a viré sans frais le vieil hezbollâtre. Occasion fort mal choisie, du reste, car les propos incriminés ne cassent pas trois pattes à un canard, même à un canard aussi consternant. Conclusion ? aucune : tout le monde s'en fout, ou devrait s'en foutre. Or, il n'en est rien. On s'agite, on ergote, on vitupère, on est à deux doigts de rallumer les feux de la guerre sainte.
Sur certains blogs, comme par exemple chez Marc Vasseur (mais il y en a des dizaines d'autres), les commentateurs s'en donnent à coeur joie. Siné devient un héros et un martyr de la liberté d'expression, Philippe Val (si on m'avait, un jour, dit que je défendrais Philippe Val !) enfile les oripeaux du monstre, crevant de trouille devant - pêle-mêle - Sarkozy, les juifs, Bruxelles, que sais-je encore. On dresse hâtivement les tréteaux de l'Inquisition afin de tenter de savoir pour qui a finalement voté le bonhomme au second tour de l'élection présidentielle. On rappelle doctement qu'il ne faut surtout pas confondre l'antisionisme avec l'antisémitisme (ben non, tu penses !), et encore moins l'islam avec l'islamisme (mais à qui viendrait une idée aussi bouffonne ?).
D'ailleurs, tout se tient, notez-le bien : Philippe Val a laissé imprimer sans rien dire, dans Charlie-Hebdo, une diatribe du même Siné contre les musulmans, donc Val est islamophobe, donc Val est de droite, donc Val a certainement voté Sarkozy. Ficelez-moi ce salopard et foutez-le-moi à la Seine !
Et voilà comment, par la grâce d'une phrase aussi stupide qu'inoffensive, Siné se retrouve intronisé martyr de la liberté d'expression, quand oncques ne traîna de plumitif plus sectaire et borné dans les couloirs de ce piteux fanzine, ancienne ou nouvelle formule, au choix.
Alors que tout ce foin se ramène à l'évidence à une querelle d'egos solidement indurés, le sémillant directeur de Charlie-Hebdo devant avoir à coeur de se débarrasser d'une manière ou d'une autre des "vieux de la vieille", des "gloires historiques" qui, semaine après semaine, doivent lui briser considérablement les nougats.
Sans l'absoudre, on peut le comprendre.
Le pitch : dans un journal hebdomadaire, dissimulant son archaïsme pénible sous une geste révolutionnaire graillonneuse, il y avait deux personnages, jouant à bonnet blanc et blanc bonnet au moins sous un aspect, celui de l'hystérie anti-religieuse la plus bouffonne. L'un était un vieux stalinien jamais khrouchtchevisé, l'autre un conformiste inébranlable se faisant, par intermittence, passer pour un humoriste. Le premier ne perdait jamais une occasion d'exprimer l'adoration postillonnante dans laquelle le plongeait la vue de n'importe quel keffieh palestinien ; le second, sans doute un peu moins racorni du bulbe, venait de s'aviser du danger que l'islamisation rampante fait désormais courir aux libertés et aux quelques lambeaux de valeurs conservés par ce pays.
Le résultat était prévisible et logique : à la première occasion, le (plus très) jeune loup a viré sans frais le vieil hezbollâtre. Occasion fort mal choisie, du reste, car les propos incriminés ne cassent pas trois pattes à un canard, même à un canard aussi consternant. Conclusion ? aucune : tout le monde s'en fout, ou devrait s'en foutre. Or, il n'en est rien. On s'agite, on ergote, on vitupère, on est à deux doigts de rallumer les feux de la guerre sainte.
Sur certains blogs, comme par exemple chez Marc Vasseur (mais il y en a des dizaines d'autres), les commentateurs s'en donnent à coeur joie. Siné devient un héros et un martyr de la liberté d'expression, Philippe Val (si on m'avait, un jour, dit que je défendrais Philippe Val !) enfile les oripeaux du monstre, crevant de trouille devant - pêle-mêle - Sarkozy, les juifs, Bruxelles, que sais-je encore. On dresse hâtivement les tréteaux de l'Inquisition afin de tenter de savoir pour qui a finalement voté le bonhomme au second tour de l'élection présidentielle. On rappelle doctement qu'il ne faut surtout pas confondre l'antisionisme avec l'antisémitisme (ben non, tu penses !), et encore moins l'islam avec l'islamisme (mais à qui viendrait une idée aussi bouffonne ?).
D'ailleurs, tout se tient, notez-le bien : Philippe Val a laissé imprimer sans rien dire, dans Charlie-Hebdo, une diatribe du même Siné contre les musulmans, donc Val est islamophobe, donc Val est de droite, donc Val a certainement voté Sarkozy. Ficelez-moi ce salopard et foutez-le-moi à la Seine !
Et voilà comment, par la grâce d'une phrase aussi stupide qu'inoffensive, Siné se retrouve intronisé martyr de la liberté d'expression, quand oncques ne traîna de plumitif plus sectaire et borné dans les couloirs de ce piteux fanzine, ancienne ou nouvelle formule, au choix.
Alors que tout ce foin se ramène à l'évidence à une querelle d'egos solidement indurés, le sémillant directeur de Charlie-Hebdo devant avoir à coeur de se débarrasser d'une manière ou d'une autre des "vieux de la vieille", des "gloires historiques" qui, semaine après semaine, doivent lui briser considérablement les nougats.
Sans l'absoudre, on peut le comprendre.
Vous les avez bien encadrés les deux frères ennemis, avec votre talent jubilatoire.
RépondreSupprimerL'an passé en juillet, j'ai supporté P.Val assis derrière nous au théâtre du Chêne Noir, il se croyait obligé de ricanner après certaines répliques, franchement pénible, (c'était une vraiment belle pièce : avec Daniel Mesguich et son fils William - Descartes et Pascal -).
Bonne nuit et merci, vous tenez la forme !
Anna R.
Jubilatoire, jubilatoire forcèment.
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerBordel, arrêtez de faire des liens sur le type qui me suit au classement machin d'autant que c'est un copain.
Vous ne voudriez quand même pas que des gauchistes me dépassent ?
Bal tragique à Charlie Hebdo : 1 mort.
RépondreSupprimerEncore une pochtronerie qui se termine mal!
Relisez-vous, Didie! Dans votre hâte vous oubliez des mots.
RépondreSupprimerJe ne crois pas à une tempête dans un verre d'eau, mais à un ras le bol qui commence à se faire sentir devant la susceptibilité choisie de certains journalistes et l'envie d'héroïsation droitdel'hommiste forcenée de cuistre comme Val. Votre ami Camus et tant d'autres ont fait les frais de cet empire du bien qui nous emmerde. Siné m'est antipathique de part son aversion facile pour les anciens combattants qui nous ont rendu un peu service pourtant et son anarchie tout court et anarchie de salon en plus. C'est cet état d'esprit de la presse qui se porte en notaire de la pensée qui est devenue insupportable. Val a pris le prétexte de l'antisémitisme pour virer un con tout en portant beau, c'est mesquin comme effectivement son sourire pincé de nécrosé en thérapie par le rire.
RépondreSupprimerEmma : merci, mais, à la relecture matinale, il me semble que j'aurais pu faire mieux. Enfin, ils ne valent sans doute pas davantage.
RépondreSupprimerNicolas : je ne fais pas de lien, Nicolas pas content ; je fais des liens, Nicolas pas content non plus. On se croirait dans Le Meunier, son fils et l'âne...
Olivier : je me souviens (pour y être passé une fois ou deux), qu'il y a 25 ou 30 ans, ça picolait velu, à Charlie, les soirs de bouclage...
Anne : merci, j'en ai en effet trouvé deux...
Ludo : je comprends parfaitement qu'on ait envie de se débarrasser d'un Siné. Mais, franchement, le prétexte invoqué me paraît très mince (comme le delirium qui l'a sans doute provoqué...).
du goudron et des plumes pour les deux, moi jdis!
RépondreSupprimerOn peut plus rigoler...
RépondreSupprimerSi, si : on peut !
RépondreSupprimerDes qu'on m'a signalé le cas, j'ai eu la même conclusion que vous. Comme quoi !
RépondreSupprimerTrublyonne : Du même avis qu'un troll réactionnaire et je-ne-sais-quoi-ophobe ? Vous devriez consulter d'urgence avant que cela ne s'infecte...
RépondreSupprimerHoplite : le goudron et les plumes ont été ma première réaction. Mais j'étais en rupture de stock.
RépondreSupprimerValetaille !
RépondreSupprimerAh ! j'ai mis du temps à comprendre ... forcément vous ne donnez pas en note de bas de blog les explications alors vos poulets j'ai du mal à les suivre ...
iPidiblue et les val-ets de comédie
Et pour « Siné file », ça s'est mieux passé ?
RépondreSupprimeriPidigoux cahier du Sinéma
Je cherche ... j'ai tout mon dimanche !
RépondreSupprimeriPidiblue
PS tenez pour vous faire les quenottes, un texte de l'inénarrable Guy Bedos :
Ce qu'en pense Guy Bedos
NOUVELOBS.COM | 18.07.2008 | 18:19
Voici un texte de Guy Bedos adressé à Philippe Val, en soutien à Siné:
"Paris, le 16 juillet 2008
Philippe Val,
Tu es à Charlie Hebdo ce que Sarkozy est à la France. À la différence près que lui a été élu ; toi, dans des conditions qui m’échappent et dont je me tape, tu as fait un coup d’État. Me revient une phrase que j’avais écrite à propos de certains politiques, de droite ou de gauche, et qui, au regard de ton attitude, te concerne aujourd’hui : "Ce n’est pas en crachant dans les miroirs qu’on guérit de l’eczéma. Ça les démange et ils se grattent sur la peau des autres." Après t’être acharné – c’était une urgence !- sur Denis Robert, dont manifestement tu ne connais ni les livres, ni les films, voilà que tu t’en prends à Bob Siné, que, brutalement, tu vires pour antisémitisme. Il y a longtemps que les lecteurs attentifs de "Charlie" savent ce qui vous oppose à propos du conflit israélo-palestinien. Prétexte, donc. Antisémite, Siné ? As-tu lu David Grossman et Amos Oz, écrivains israéliens qui, sans relâche, luttent, en Israël, contre l’actuel pouvoir israélien ? Antisémites eux aussi ? Moi qui ai dit sur la scène de l’Olympia :
"Je ne confondrai jamais Ariel Sharon et Bibi Netanyahu avec Anne Franck et Primo Levi", suis-je pour autant un néo-nazi qui s’ignore ? Je pourrais te mépriser, je te plains.
Guy Bedos
Ce qui est bien, avec ce connard imbu de Guytounet, c'est que, quelque soit le sujet de départ, il ne peut parler d'autre chose que de Sa Majesté Moi-je...
RépondreSupprimermèèè il n'avait l'âge de la retraite, Siné?? non?? comme... ah les noms m'échappent...
RépondreSupprimerdgeargies
haha moi aussi j'oublie des mots: donc:
RépondreSupprimeril n'avait PAS l'âge.. et c
dgeargies
80 ans ? un peu jeune pour partir à la retraite avec les nouvelles lois de l'ère sarkozyste !
RépondreSupprimeriPidiblue partez à la retraite les pieds devant la maison s'occupe de tout.
Et bien moi je trouve ça très chiant cette confusion volontaire entre antisémitisme et antisionisme. En tout cas, c'est parfait pour amputer n'importe quel débat.
RépondreSupprimerVIVE LA PALESTINE LIBRE
(science-fiction)
Bénédicte : je ne suis évidemment pas d'accord avec vous, mais cela demanderait plus de temps pour tenter de m'expliquer que je n'en dispose aujourd'hui.
RépondreSupprimerOn remet ça à demain ?
Didier,
RépondreSupprimerIl faut toujours être d'accord avec Bénédicte.
Nicolas : non, moi, j'ai une dérogation spéciale...
RépondreSupprimerVous finirez au poste.
RépondreSupprimerPas grave : j'y ai des tas de chouettes copains...
RépondreSupprimerVous gardez quel genre de moutons avec votre bergère, Didier ?
RépondreSupprimeriPidiblue et l'Astrée du dimanche, journal ovin
Didier, on en parlera de visu si vous le voulez bien.
RépondreSupprimerLes conflits israelo-palestiniens sur un blog, ça ne donne pas grand chose de constructif. A supposer qu'il reste quelque chose à construire...
Ce que j'aime chez Didier c'est son côté Céladon coeur d'artichaut ... dès qu'il voit une jeune gauchiste bien-née, il lui fait un bout de cour !
RépondreSupprimerEt si elle porte des galons, il lui offre même des rubans ...
iPidiblue Honoré d'Urfé
Anonyme, ça n'a rien à voir avec la gauche.
RépondreSupprimerArrêtez deux secondes avec les clichés débiles.
Bénédicte, d'accord avec vous. Mais soyez gentille avec iPidiblue, sinon il risque d'arriver malheur à ce blog !
RépondreSupprimeriPidigoux qui croient aux forces de l'esprit comme Mitterrand
Désolée, iPidi.
RépondreSupprimerDidier, mon frangin s'appelle David parce qu'il est né pendant la guerre des six jours.
C'est dire s'il y a du sioniste et du juif par chez moi.
Le soupçon d'antisémitisme est irrecevable en ce qui me concerne.
Bon, je vais balader le chien.
(berger allemand)
pas lol ?
Didier faites quelque chose ! Empêchez votre Astrée de périr vieille fille ! Vous ne connaissez pas quelque bélier farouche qui pourrait rattraper ce fromage ?
RépondreSupprimerGeorges à la belle toison n'est-il pas disponible en ce dimanche solitaire pour tourner de sa dextre le lait fin ?
iPidiblue au pays de Forez
Georges est mort.
RépondreSupprimerBénédicte : six jours, c'est court pour une guerre, mais pour un accouchement, ce doit être interminable...
RépondreSupprimer(Et je ne vous accusais de rien, en l'occurrence.)
iPidiblue : j'ai l'impression que Georges joue les sous-préfets aux champs, ce week-end. Il a bien annoncé sa mort sur son blog, mais je soupçonne une ruse...
Bénédicte, on s'est croisé, là.
RépondreSupprimer(iPidiblue va encore imaginer je ne sais quoi...)
Tiens ! Didier vous qui êtes fin lettré, je vous conseille le texte d'Alexandre Vialatte sur Honoré d'Urfé, je vous en cite quelques lignes :
RépondreSupprimer"Astrée c'était enfin Diane de Chateaumorand, cette belle-soeur environnée de grands chiens qu'Urfé épousa dès qu'elle fut libre. Il en avait été seize ans le Céladon. Malheureusement les grands chiens faisaient pipi. Ils entretenaient, dit la chronique, dans la chambre de Diane et jusque dans son lit une saleté insupportable à son mari."
Il faudrait tout citer de ce texte qui est une merveille d'esprit léger où l'on célèbre l'auteur qui inventa le berger sans mouton ...
iPidiblue anthologique berger de vos brebis
Et on le trouve où, ce texte ? Il fait partie des chroniques de Vialatte ?
RépondreSupprimerIl a certainement dû être repris quelque part, en tous cas il se trouve dans "Tableau de la littérature française" 1er tome chez Gallimard, 1962, de très bons textes, chaque auteur est présenté par un écrivain. Ca change de tous les profs ennuyeux, spécialistes consacrés ...
RépondreSupprimeriPidiblue