lundi 27 janvier 2014

Le péril jaune de Paul Valéry


Je me moquais un peu, hier, dans ma petite recension publiée par le Salon littéraire, des saugrenues tentatives de divination politique auxquelles se livraient Chardonne et Morand, au fil de leur correspondance. Là-dessus, reprenant Les Mémorables de Martin du Gard, je tombe (p. 565) sur cette phrase que Paul Valéry prononce devant l'auteur en juin 1927 :

« Le péril jaune, pour nous résumer, consiste en ceci : des chaussettes de soie et la douzaine de chemises pour cinquante centimes. Nos manufacturiers n'auront plus qu'à se tuer. »

Comment inventer la mondialisation en trois mots. Ce que Valéry ne pouvait deviner, c'est que le simple emploi de cette expression alors courante, péril jaune, suffirait, moins d'un siècle plus tard, à le ranger dans la catégorie des immondes racialistes ; et, donc, à faire de lui l'un des responsables du colonialisme, des chambres à gaz futures, de l'esclavage passé, etc. Il s'en serait, le pauvre, retourné dans sa concession du cimetière marin, qu'il n'occupait pas encore.

16 commentaires:

  1. Vous vous prenez pour Paul Valery ?

    Emily

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    1. Valéry, avec un accent. (Contrairement à Valery Larbaud, qui n'en prend pas.)

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    2. Et à son autre ami Pasteur Vallery-Radot, qui en outre (tel Mallarmé) prenait deux ailes

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  2. Ah, à ce que je vois, on stigmatise dix fois plus l'ex compagne de pépère chez les réacs que chez les gauchistes. Laissez Valéry tranquille. D'ailleurs, c'est Valéri IE. Bourré dès le matin, ça promet.

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    1. Pourquoi attendre le soir pour se débarrasser de sa cuite quotidienne ? Ce serait de la procrastination coupable…

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  3. Concubinez vous avec Jacques Etienne mon cher Didier?

    Bernard de Thailande

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  4. LeVertEstDansLeFruit27 janvier 2014 à 11:53

    Encore un affreux moisi pas beau ! Je vais leur consacrer un beau rayon, et les y installer bien comme il faut.

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  5. Je suis un peu perdu...
    Le Président aurait-il eu une aventure sur "ce toit tranquille où picoraient..." ?

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    1. Serait-il pédé comme un foc ?

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    2. Tout dépend qui lui remord l'étincelante queue dans un tumulte au silence pareil...

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    3. Vous stigmatisez les focs, à présent. Ce monde est-il véritablement si pourri que rien n'y trouve grâce à vos yeux ?

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  6. Robert Marchenoir27 janvier 2014 à 16:41

    Justement, on aurait aimé avoir des exemples. Parce que la citation sur la démocratie qui ne conviendrait qu'aux protestants, et non aux Latins et autres nègres, c'est une prédiction qui s'est réalisée.

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  7. Où l'on peut reconnaître les grands poètes : lucide dans leur tête et bordélique dans leur bureau...

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  8. Jean-François Brunet28 janvier 2014 à 21:27

    Vos efforts de nauséabondieuserie ne nous ferons pas confondre Valéry avec Chardonne ni Morand.

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  9. Dans "Une Conquête méthodique" écrit vers 1895 on trouve une semblable précognition concernant l'Allemagne et l'Europe du 20e siècle. À part ça je trouve Valéry vraiment bon dans l'écriture (l'invention syntaxique, l'économie lexicale, la conscience phonétique etc.)

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.