vendredi 30 novembre 2007

Arrêter de fumer ? Trop cher !

Je ne peux pas. J'aimerais bien, mais je ne peux pas. J'ai une vague idée de l'état où doivent se trouver mes poumons et le reste, mais ce m'est interdit. Il faut que je continue à fumer, et autant qu'il m'est possible, sinon, je serai cause d'une rupture du tissu grand-matrimonial entre l'Irremplaçable et les deux approximatifs machins braillards qui lui servent de petits-enfants. Et c'est une assez lourde responsabilité.

[Je reviens, le temps d'ouvrir la fenêtre de la Case, histoire de m'en griller une : j'ai une moyenne à tenir, figurez-vous...]

Donc, voilà. Lorsque Catherine a envie d'aller visiter ses petits-enfants, dans je ne sais quel dépotoir montagneux proche de Barcelone, elle est (elle était...) prise d'un atroce sentiment de culpabilité : celui de dilapider le capital familial. Puis, elle a trouvé la solution pour se faire offrir (par personne, en plus) un aller-retour gratuit. Simple.

Une cartouche de cigarettes modèle courant coûte en France quelque chose comme 50 €. En Espagne, deux fois moins. Le trajet en train (première classe : la dame a des goûts de confort...), environ 200 €. Par conséquent, si, bravant l'oeil de lynx des douaniers, elle revient avec huit cartouches, le séjour devient miraculeusement gratuit.

À condition que je fume tout ce qu'elle a rapporté, car il serait en dessous de l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes de mettre sur pied un petit trafic de clous de cercueil contrebandisés.

Si bien que, si par hasard je décidais d'arrêter de fumer, je provoquerais immanquablement un déchirement familial insupportable, et je ne m'en sens pas le courage. Par conséquent, entre dans ce corps fourbu, sémillant cancer du poumon : je suis prêt au sacrifice...

8 commentaires:

  1. T'en as de la chance d'avoir une si bonne excuse, pour te donner la conscience tranquille...

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  2. Actuellement, j'essaie de négocier pour du pastaga à moitié prix...

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  3. Ah ben non, là c'est trop tard, tu t'es engagé ; pense à ton orgueil, quand enfin on prend une résolution, faut la tenir, sinon c'est la honte. C'est un peu le principe de "t'as signé, c'est pour en chier"

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  4. Quand je pense que je suis à 1h du marché noir.
    Des bizettes.

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  5. Cela dit, je ne sais pas si vous avez, comme moi, vécu de près l'agonie de deux cancéreux du poumon... mais ça devrait suffire à y aller mollo... quelle épouvante...

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  6. Guillaume : j'ai vécu "de près" l'agonie de mon meilleur ami, il y a 27 ans. Le cancer n'était pas du poumon, mais le résultat a été le même...

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  7. Me font frire ceux qui brandissent sans cesse le spectre du cancer au poumon pour effrayer les fumeurs (j'en suis un, depuis 35 ans). L'oncle qui m'a élevé, qui fumait de deux à trois paquets de blondes par jour, avait un cancer du poumon, ce qui ne l'a pas empêché de mourir à 85 ans d'une tout autre maladie. Même chose pour mon père, mort lui à 83 ans d'un cancer généralisé et qui toute sa vie avait fumé du tabac à rouler. Quant à moi, je ne fume depuis toujours (depuis l'âge de 10 ans) que du tabac à rouler, et personne ne m'a jamais donné la moindre preuve que le tabac sans additif et les feuilles « totally chlorine free » de la marque Rizla + étaient cancérigènes. Autre exemple : Philippe Muray, grand fumeur, est bien mort d'un cancer du poumon, mais sans agonie, presque proprement.

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  8. Ygor, ravi de vous retrouver ici. Bon, pour ce soir, rien... j'ai du monde... etc.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.