dimanche 23 mai 2010

Du politburo de la SLRC

La Société des lecteurs de Renaud Camus, après d'interminables mois de fermeture, soi-disant pour rénovation, a rouvert ses portes. Elle est toute belle, désormais. Nul ne peut plus s'y exprimer s'il n'est pas passé sous les fourches caudines du “modérateur” autoproclamé, mais elle est très jolie. Je vous passe les détails qui m'ont conduit à demandé mon retrait de cette société-là (ce sera plus clair dans mon journal de mai), mais en attendant, voici :

Personnellement, il m'arrive d'avoir l'impression – sur la SLRC ou dans mon blog – de “mouiller ma chemise”, à propos des livres de Renaud Camus. Non que cela me prenne beaucoup de temps ou une peine infini, mais simplement parce que, au moment de tenter de livrer mon impression sur tel ou tel livre (qu'il soit de Camus ou d'un autre écrivain), je suis toujours confronté à une envie de fuite. La certitude que je vais dire des sottises, énoncer des lieux communs, etc. Dans le cas de Camus, je le fais tout de même. Même si je sais que, parmi ses lecteurs, certains plus brillants que moi vont sourire de pitié à lire mes considérations nébuleuses, mes “critiques” ne se haussant pas au-dessus du journalisme le plus courant. J'y vais malgré tout. En me disant – quand c'est sur ce blog – que peut-être je vais amener UNE personne à ouvrir UN livre de Renaud Camus, ce qui finalement me ferait déjà bien plaisir.

Sur le forum de la SLRC, c'était autre chose. Depuis 2006 que j'y parais, j'ai toujours transpiré d'angoisse avant de cliquer sur le petit cartouche “publier”. Je savais être sinon guetté, sinon attendu, du moins lu au tournant. Et je savais aussi, comme encore aujourd'hui, que mes pauvres considérations n'avaient pas grand intérêt.

Néanmoins, j'y tenais. Pour une raison simple, au fond : nous sommes complémentaires. Il me semblait que nous l'étions, en tout cas. Je serais parfaitement incapable de décortiquer les Églogues comme le fait Valérie Scigala. Pas davantage je ne pourrais me livrer à ces triples saltos arrière dont un Guillaume Cingal s'amuse. En revanche, il me semble que je suis, moi, capable de donner envie de lire tel ou tel livre, qu'il soit de Camus ou de n'importe qui d'autre. Je veux dire : donner envie à des gens qui préféreraient ne pas le lire. Quand d'autres seraient plutôt équipés pour décourager un peu tout le monde.

En 2007, lorsque Mme de Véhesse intervenait encore sur le forum de la SLRC, et qu'il s'y présentait un candidat à la lecture de Renaud Camus, j'étais toujours un peu effondré de voir ce qu'elle lui recommandait de lire. Je pense qu'elle a dû en décourager plus d'un, au nom d'une sorte d'exigence que je respecte évidemment. Mais, moi, dans le même temps – mon côté journaliste, sans doute, au plus mauvais sens du terme, ou même au meilleur –, ce “petit nouveau”, j'essayais de discerner, dans les quelques lignes qu'il avait laissées sur le forum, ce qui, dans cette œuvre pléthorique et protéiforme, serait le plus susceptible de l'inciter à continuer, à aller de l'avant. Si l'on veut, Valérie Scigala s'adressait à des adultes, et moi à des enfants, dont il convient d'assurer la marche hésitante : nous n'étions pas opposés, peut-être même pas complémentaires : co-existants, et c'était très bien, il me semble.

On se rejoignait où ? Sur le forum de la SLRC. Nous étions (sommes, il faut l'espérer...) une petite bande, trop petite à notre goût, qui avait un but commun : faire lire Renaud Camus. Cela voulait dire travailler “dans la vraie vie”, ce que chacun continue à faire, j'en suis bien certain, ne pas perdre une occasion de faire surgir son nom, prêter un livre en sachant qu'on ne vous le rendra pas, mais se dire que s'il a été lu, peut-être, n'est-ce pas...

Et on venait se “retremper” sur ce forum. Pas forcément parce qu'on avait des choses merveilleusement intelligentes à dire sur ce livre ou sur cet autre. Pour se retrouver “entre Camusiens” (je me demande si ce n'est pas moi qui ai inventé l'adjectif, du reste... Non, sans doute pas... en revanche, “camusard”, oui !), cesser un moment de présenter “notre” écrivain, de répéter les mêmes choses, de redresser le bâton plongé dans l'eau, comme dit Céline, se retrouver, quoi. Le plaisir d'être entre soi. De savoir que telle allusion sera comprise par au moins trois ou quatre. Telle référence chopée au vol.

Et puis, tout soudain, on dérapait. L'un, parce qu'il avait bu, ou s'était interdit de boire, ou sortait d'une églogue particulièrement ébouriffante, ou encore... Bref, l'un déposait un message de deux lignes, ou de vingt-cinq, qui faisait demander à tous les lecteurs de ce petit coin s'ils étaient eux-mêmes parfaitement normaux. Mais un autre lui répondait sur le même ton (moi, assez souvent : j'aime beaucoup les “dérapages”...), puis un troisième, et de nouveau le premier, et... ainsi de suite. On s'amusait bien.

Là-dedans, il y avait Renaud Camus. Lorsqu'on écrivait des billets super-sérieux sur ses livres, il faisait le mort : rien de plus normal. Je ne vais pas me mettre à sa place, évidemment, mais enfin il n'allait pas la ramener à ce moment-là. Quand Pierre ou Paul ou Jacques écrivaient des choses tirées des tripes (pardon...), il n'allait tout de même pas jouer les maîtres d'école, si ? Non.

En revanche, il arrivait très fréquemment que lui et d'autres se mettent à “déconner”., pour un oui, un non, ou ni l'un ni l'autre. On échangeait alors des propos. Même pas : des riens du tout. Mais chacun avait sa raquette de ping-pong en main, et la balle volait dru. Camus s'amusait, si on m'autorise l'allitération, moi aussi, quelques autres de même., y compris parmi ceux qui préféraient ne pas participer à l'échange. On ne parlait pas, alors, des livres du Maître, et le Maître semblait s'en foutre. On s'amusait. Comme des gosses. Ou, plus précisément, comme des adultes englués dans le travail qu'ils savent devoir fournir, mais qui sont bien contents de s'échapper un moment, par la gauche, par la droite, par le haut, par le bas : de rire juste un peu, quelques minutes, avant de s'y remettre.

Le Politburo de la SLRC a décidé que ça suffisait. Qu'on avait assez ri. Et que ce n'était pas raisonnable de se coller des pains dans la tronche quand, parfois, il nous en prenait l'envie. Le Politburo a décidé de normaliser. Le Politburo va crever, et la SLRC avec lui. Et les gens qui ont envie de parler des livres de Renaud Camus, ils iront où ? Et ceux qui ont envie, durant quelques minutes, de rire avec Renaud Camus ? Et Camus lui-même ? Entre deux pages de lui pas encore écrites, et que nous attendons, s'il a envie de se détendre un peu, comme ça, il ira où Renaud Camus, monsieur X. X. ? Il peut toujours venir chez moi, bien sûr, la maison est ouverte, mais enfin...

Vous ne voulez plus que des discussions haut-de-gamme, M. X.X. ? Du garanti “prise de tête” pleine peau? Mais on se prenait très bien la tête sans vous, quand l'envie nous en prenait, vous vous souvenez ? À l'époque où il n'y avait pas de politburo, on parlait très souvent des livres de Renaud Camus. On ne vous entendait jamais, on ne savait même pâs si vous l'aviez lu, et puis on s'en foutait. Mais nous on en parlait, de Renaud Camus.

52 commentaires:

  1. Tiens , le système du fusil à tirer dans les coins s'est amélioré , maintenant ils font le modèle kalachnikov…

    c'est VOUS qui m'avez amené à lire Renaud Camus, et j'ai commencé par le journal… ouais c'est un peu la face nord, quand même ;-). Du coup y'a une chance de la croiser ici?va falloir faire attention à ce qu'on raconte, alors. Ou pas. Bien sur.

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  2. Ah, écoutez, si JE vous ai amené à lire Renaud Camus, le reste m'indiffère totalement !

    De croiser qui ?

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  3. "prêter un livre en sachant qu'on ne vous le rendra pas"

    Quelle coïncidence, alors que nous préparons les cartons pour déménager, je suis tombé aujourd'hui (piteusement) sur un livre que vous nous avez prêté, que l'on a oublié de vous rendre (et de lire) : "le département de la Lozère". Après ce que vous venez dire, ça vous fera sourire d'entendre que je l'ai ouvert. Faites moi penser de vous le rendre un de ces jours...

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  4. Je suis lectrice de ce forum, de cette agora pas pratique du tout. J'ai failli m'y inscrire, j'ai reçu un mail qui me disait "je n'ai pas le temps, on verra après les élections". Enfin, c'était écrit un peu mieux quand même, mais en gros c'était ça. Je n'ai pas insisté après. Que dire ? J'ai senti moins d'amusement que de jouissance pour certains à écraser les autres avec une pédanterie de barbacole. Pas grand-chose qui donne envie de lire l'auteur, peu de mots sur son oeuvre, en tout cas. Je pense qu'il y a beaucoup de petits lecteurs de Camus, de son Journal, de ses écrits faciles, ou bien de lecteurs lambda qui apprécient juste un beau style, une belle écriture, qui n'auraient absolument pas leur place en un tel lieu et qui se feraient laminer par les remarques humiliantes ou chercher querelle par des gardiens jaloux. Et à côté de ça, des boulets comme l'amateur d'actrice de série ferroviaire, tellement bêtement et opportunistement gaffeur qu'on se doute bien qu'il est too much pour être vrai. Bref, une table d'initiés où les sièges sont comptés.

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  5. Il est pas antisémite, Renaud Camus ?

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  6. Bon, j'ai l'impression qu'il va vous falloir trouver un autre chateau à garder pendant les vacances d'été...

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  7. Tiens, je ne pensais pas être tant citée dans la suite du billet, c'est embêtant parce que ça donne l'impression que je me défends, alors que ce qui me faisait réagir, c'est ça:
    >La certitude que je vais dire des sottises, énoncer des lieux communs, etc. Dans le cas de Camus, je le fais tout de même.

    =>exactement, écrire malgré tout.
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    Je ne comprends pas ce qui vous effondre dans mes recommandations: en quoi lire Nabokov ou Roussel ou Virginia Woolf est-il plus terrible que lire Boulgakov ou Grossman, ça me dépasse un peu.

    Mais bon, vos reproches (qui m'amusent en ce que j'attendais le jour où vous m'en feriez, mais je n'attendais certes pas que vous me reprochiez ÇA) confirme ce que je pense et répète à Camus (c'est étrange cette sienne obstination à refuser d'entendre et à qualifier mes raisons d'"obscures"): ainsi que je l'ai constaté en mai 2006 quand Vallet a défendu Matton et que tous les autres se sont tus, je ne suis pas souhaitée sur le forum et je n'ai rien à y faire.

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    Je suis tout de même curieuse de savoir ce que vous avez pu écrire qui a poussé Laurent Morel à vous censurer (par pur agacement, je suppose).

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  8. Salut Didier. Vous mettez l'eau à la bouche. Comme je n'ai pas lu de livre de Renaud Camus, tout comme je n'ai jamais ouvert le moindre opus de Marc Levy - la comparaison entre les deux s'arrêtant là - je vais essayer de réparer la chose et tenter de déciller un esprit distrait, voire submergé. Quel bouquin de Renaud Camus pourrais-je ouvrir pour assouvir ma curiosité sans en être déçu ? Sans regretter d'avoir mis à mal mes faibles revenus ?...

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  9. Balmeyer : je ne pensais même pas à vous, promis ! En fait, quand je sais où sont les livres, ça ne me dérange pas tellement qu'ils ne soient pas chez moi.

    (Et vous déménagez où ?)

    Suzanne : il y avait parfois de ça, en effet, mais pas seulement, fort heureusement.

    Manutara : ah mais je ne suis pas du tout fâché avec l'écrivain lui-même ! Du reste, je ne suis, à proprement parlé, fâché avec personne : j'ai juste claqué la porte un peu fort en m'en allant, c'est tout.

    Valérie : mais je ne vous critique nullement ! Relisez le billet, vous verrez. Je dis juste que, parfois, vos recommandations à un nouveau lecteur (églogues, Vaisseaux brûlés) me semblaient être une médication un peu "hard"pour un Camusien débutant. Quant aux écrivains autres que vous citez, je n'en ai nullement parlé.

    En outre, en ce qui concerne votre absence du forum, il me semble faire partie de ceux qui ont tenté de vous y faire revenir. Sans succès, certes...

    Lediazec : ah, ça, c'est toujours la question piège : par quoi commencer ? J'y reviendrai dans un jour ou deux, si vous le permettez : là, j'ai 25 pages à écrire d'ici ce soir...

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  10. Je n'ai jamais conseillé les Eglogues à un débutant. JAMAIS. Ce n'est pas la première fois que vous me faites ce procès d'intention, en 2007 déjà, sur le blog d'une amie de GC (mais je ne sais plus qui), et j'avais déjà protesté. A l'époque j'avais dû vous demander un exemple d'un cas où j'aurais recommandé de commencer par les Eglogues.

    Je conseille Vaisseaux brûlés parce qu'il est en ligne, et que cela permet tout de suite de voir si on accroche avec la langue ou pas. Mon genre pas mon genre.

    Ce que je déplore, c'est qu'on recommande les journaux, alors qu'une personne heureuse ou généreuse ne pourra qu'être décontenancée par autant de ressentiments et d'amertume (alors qu'il est si facile de rire et de rêver en lisant RC).

    >en ce qui concerne votre absence du forum, il me semble faire partie de ceux qui ont tenté de vous y faire revenir.
    Mais ça n'a pas de sens, vous venez de le confirmer par votre billet: pourquoi vouloir faire revenir quelqu'un qu'on n'apprécie pas (ou si vous préférez (car en disant "ne pas apprécier" je ne veux pas dire "qu'on déteste", je veux dire "le neutre d'apprécier")): qui dérange, qui "décourage" (sic))?


    >Quant aux écrivains autres que vous citez, je n'en ai nullement parlé.
    Oui, mais pour moi, il ne peut/pouvait s'agir que de ça, car je ne vois pas de quoi vous parl(i)ez pour le reste. (Ce qui prouve 1/que je me sens innocente de cette critique 2/que je n'arrive pas à me faire comprendre).

    Quand Suzanne parle de "se faire laminer", je pense à vos comportements (vous mais pas que vous) envers des lecteurs comme Sansano ou Labeuche, des lecteurs honnêtes, venant parler de ce qu'ils avaient lu et ressenti, et dont vous (collectif) vous êtes moqués sans pitié (même si je sais bien que par ailleurs Labeuche peut être terriblement envahissant.)

    Jamais je n'ai compris que vous (pluriel) puissiez être si méchants avec des gentils (je veux dire "des pas méchants"), et si indulgents avec des cons (suivez mon regard). Cela dénote soit une fausseté de l'instinct, soit un accord profond.
    Dans les deux cas, je n'ai pas grand-chose à partager avec les gens du forum.

    (Humilier les gentils, s'humilier devant les méchants: vous ne feriez pas ça, n'est-ce pas, Didier?)

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  11. Ya un truc qui me chiffonne dans ce blog. Si je comprends bien, la SRLC a pour objet de faire connaître Renaud Camus, de donner envie de le lire, et ensuite de débattre de problèmes le concernant. Dans ce cas, est-il bien opportun -avant lecture- de ponctionner le porte monnaie d'éventuels futurs lecteurs ? Pour l'instant, si quelqu'un m'a donné envie de lire Camus, c'est Didier Goux, et pas la SRLC.

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  12. Valérie : c'est très curieux, ce mal qu'on a à se comprendre, vous et moi. Je viens, une fois de plus, de relire mon billet d'hier, et j'ai l'impression que, de votre côté, en avez lu un autre. Je suppose que ce n'est pas bien grave, mais tout de même.

    Pour Sansano, vous avez raison : j'aurais dû m'abstenir. Le cas de Labeuche est différent : je ne crois pas avoir été bien méchant avec lui. Du reste, nous sommes, je crois, tout à fait en bons termes.

    Francis : la SLRC s'adresse plutôt à des "déjà lecteurs".

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  13. Bonjour Didier,

    je confirme le fait que vous incitez certains de vos lecteurs à lire Renaud Camus. Sur vos conseils, j'ai acheté la Grande déculturation...que conseillez-vous pour la suite??

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  14. Anonyme, si si, Renaud Camus est antisémite, il est aussi nazi, fasciste, pédophile, islamophobe, réactionnaire, raciste, et même, tenez-vous bien, homophobe. Il est snob, élitiste, méprisant, il n'a qu'un seul but, qui est d'entrer à l'Académie française. Je m'arrête là, parce que je ne voudrais pas vous effrayer. D'ailleurs, rien qu'en écrivant votre petit message ici-même, vous risquez la contagion ; je vous conseille d'aller vite sous la douche et de bien vous frotter les testicules à l'eau bouillante. Et dites aussi un Notre Père, on n'est jamais trop prudent.

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  15. j'étais toujours un peu effondré de voir ce qu'elle lui recommandait de lire. Je pense qu'elle a dû en décourager plus d'un,

    Donnez-moi un exemple de recommandation. (J'ai copié jusqu'à "décourager", puisque je vous lis si mal).
    C'est vous qui m'avez toujours réservé un rôle de Commandeur, allant jusqu'à plaisanter que Vie du chien Horla vous était réservée lorsque j'ai fait un billet sur ce livre, tandis que je devais traiter les Eglogues.



    Je vous ferai remarquer (ceci par allusion à Francis, et non à votre billet) que lorsque je suis arrivée sur le forum en septembre 2002, j'avais lu deux RC, dont aucun journal. Personne ne s'est moqué, personne n'a fait de remarque sarcastique. (Et je lisais follement tout le site tant j'avais peur de dire des bêtises: cette partie de votre billet, comme j'ai commencé par le dire, je la comprends parfaitement.)


    Et voici un aperçu de nos réflexions autour de camusard ou camusien.

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  16. Ah ! On dirait " l'envers des soirées de Mesdents" votre truc c'est très drôle. J'ai adoré le Journal ( ou les journeaux ayw) avec la très nette impression que RC et moi même avions vécu dans la même sphère de perception pendant toutes ces années. Et y'en a pas tant qui me donnent l'impression que ma réalité a existé! Pour le reste, chaque fois que je lis un truc de lui, je suis d'accord, ça me suffit comme niveau critique. Oui c'est une joke. Ah aussi! Belle fluidité de style. Il écrit un français qu'il m'est jouissance de lire. Petites remarques écrites avec mon café de 11h accompagné de petit Lu au sel de Guerande si! Ah en passant je ne m'autorise jamais l'imparfait de subjonctif sur le ouaibe. Une fois sur deux l'emploi est fautif. Bon ok 80% des fois. ;-)))

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  17. Ah ! De plus comme photographe , je trouve son travail avec les autoportraits de première bourre. Vraiment.

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  18. Je suis d'accord avec VS, pour Vaisseaux brûlés (essayez, Lediazec, c'est gratuit et à portée de clic).
    Par ailleurs, j'ai toujours pensé que Sansano et Beuche étaient des avatars de Jérôme Vallet, et les ai lus comme s'ils étaient les acteurs d'une pièce que je suivais de loin.
    J'ai lu d'abord Vaisseaux Brûlés, qui est le meilleur hypertexte en français que je connaisse (ce n'est pas très glorieux, il n'y en a pas beaucoup, et j'en ai cherché, pourtant, j'aimerais qu'il y en ait des centaines!)et j'ai embrayé directement sur Tricks que j'ai trouvé d'occasion chez un bouquiniste. J'ai acheté le Journal publié dans l'année. Je l'ai cherché dans plusieurs librairies, où je me faisais regarder bizarrement (non, on n'a pas ce genre de livre)et j'ai lu tous les autres ensuite, mais pas les romans (ce que j'ai essayé ne m'a pas plu)ni les églogues qui ne sont qui sont un régal de gourmet hautement lettré, ce que je ne suis pas. J'en profit au passage pour dire que, ayant lu TOUS les tomes du Journal, je n'ai jamais décelé le moindre soupçon de brume d'émanation de je ne sais quoi d'antisémite. Ras le bol qu'on en parle encore, il n'y a qu'à lire, bon sang, pour se faire une idée. De l'islamhostilité à la pelle, de l'anti-immigrationnisme en veux-tu en voilà, ça oui, mais de l'antisémitisme, non.
    J'ai toujours un tome du journal de Camus près de mon lit. Débarrassé de sa jaquette, corné. Quand j'ai lu quelque chose de moche, de mal écrit, hop, je prends un Journal et je cherche une description de paysage quelque part, et je suis bêtement contente. Et quand je vais quelque part en promenade, je cherche ce qu'en a dit Camus avant, il me sert de guide de voyage. C'est peut-être vexant pour un écrivain qu'on s'en tienne là (comme si on ne mangeait que les miettes d'un festin), mais je ne peux pas faire mieux. J'ai dix fois moins d'argent que lui et ne vis pas dans un château,ni ne voyage d'hôtel en hôtel la moitié de l'année, mais je lui paie quand même une minute ou deux de sommeil (mauvais sommeil coupé par des portes qui claquent, of course) par an en achetant un de ses livres... Mais, comme le dit Virginia Woolf dans une des lettres quelle adresse à je ne sais plus qui: on ne peut pas demander à un écrivain de vous aider à vivre, mais l'inverse.

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  19. "Effondré" est sans doute trop fort, mais je persiste dans notre désaccord : faire découvrir Camus par ses Vaisseaux brûlés ne me semble pas une bonne idée. Mais ce n'est pas parce que nous ne sommes pas d'accord que je vous attaque personnellement ! De mon côté, je sais ce que vous pensez du journal et être d'un avis fort différent du vôtre ne me gêne nullement.

    Quant à ce rôle de "commandeur", d'une certaine manière c'est Camus lui-même qui vous l'a attribué, puisqu'il dit et répète que vous êtes de loin la meilleure lectrice de ses églogues : quel mal y a-t-il à cela ?

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  20. J'ai l'impression qu'on est en train de virer "sous-forum", ici...

    C'est amusant, cette mini-dissidence.

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  21. Suzanne, Geargies (et les autres à venir) : je ne peux vraiment pas, aujourd'hui, me lancer dans une longue discussion sur Camus (ni sur rien d'autre, du reste) : il faut VRAIMENT que j'écrive 25 pages d'ici ce soir.

    Je tâcherai de répondre ce soir ou, plus probablement, demain...

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  22. Quelle drôle de querelle que voila !

    La SOCIETE des lecteurs de RC ! Rien que le mot m'amuse: la société, un peu comme si, un groupe, s'arrogeait le droit de décider qui est ou pas digne de fréquenter RC.
    Une espèce de franc-mac littéraire dans laquelle le principal interessé n'aurait qu'à peine le droit de s'exprimer.. c'est si drôle et si con à la fois...

    Juste une impression, vu de l'exterieur !

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  23. > Mais ce n'est pas parce que nous ne sommes pas d'accord que je vous attaque personnellement !

    Décidément, c'est vous qui ne comprenez pas: le problème n'est pas "l'attaque", le problème est l'illogisme: pourquoi vouloir (ce n'est pas forcément vous qui voulez, je parle en général) que j'intervienne sur un forum où vous me trouvez décourageante, où les autres ne lèvent pas le petit doigt pour me soutenir?

    Que vous écriviez que je suis décourageante m'arrangerait plutôt: cela consiste à écrire noir sur blanc ce que je tente vainement de faire comprendre à RC: je ne suis pas souhaitée sur ce forum.

    D'ailleurs je me demande pourquoi il y tient tant après avoir écrit à plusieurs reprises dans ses journaux que ce forum ne comptait guère pour lui, qu'il le quittait sans regret.


    >Suzanne : c'est exactement de ce genre de messages que devrait être empli le forum: des témoignages, des choses tranquilles, sans prétention (c'est un compliment). Les "nouveaux" se sont toujours plaint du second degré, moi ce qui m'a toujours étonnée, c'est la violence de l'accueil qui leur était fait. On se dit "non, pas chez les camusiens". Eh bien si.

    >Didier: cette phrase de RC sur les Eglogues date du journal 2006 ou 2007; votre sacralisation vient de plus loin. Que cela vienne de lui ou de vous, cela ne fait que m'entourer de silence, personne n'osant plus déconner dès que je parais. A quoi bon?

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  24. Ben c'est que déconner vous le faites toute seule, y'a plus de place pour les autres …

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  25. @DG: 25 pages? Arrêtez de venir lire les commentaires! Au turf! Non mais sans blague!

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  26. >Geargies : la place sur le forum est infinie, mais il faut du courage.

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  27. >Didier (à propos de "dissidence"): à l'origine, ce n'était que de la curiosité: qu'aviez-vous pu écrire qui vous vale la censure, j'espérais trouver ici une réponse (espoir déçu).

    Ensuite l'agacement envers RC: "bouder pour d'obscures raisons", ça m'agace. Ce n'est pas obscur du tout.

    Ensuite la surprise de me découvrir citée. Je n'en demandais pas tant.

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  28. Valérie : je vous répondrai ce soir (ou demain) par mail privé.

    Encore 15 pages avant la délivrance...

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  29. Bon ce que je dis hein; je lis Renaud Camus depuis longtemps (les journaux encore que depuis quatre ou cinq ans, je l'avoue, je commence à me fatiguer, le bruit des hôtels, des portes, le chauffage du château, les Arabes,la fin d'une civilisation etc.il y a du répétitif, ) c'est un écrivain et je me demande justement comment un tel écrivain accepte le fait d'avoir une société des lecteurs ou au moins comment il ne s'en tient pas à une certaine distance, y a-t-il une société des lecteurs de P.Sollers ou de BHL de leur vivant? au risque de crêpage de chignon sur le plus fidèle lecteur ou le meilleur ou le plus utile comme on voit ici; ça fait un peu discussion entre fans de Céline Dion ou de Johnny Halliday; bon je sais pourquoi je dis ça je n'aime pas le terme Société, sauf pour le Roquefort.

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  30. Lu en diagonale Vaisseaux brûlés, si le reste correspond à ce qui est annoncé, ce texte me semble une bonne entrée en matière.

    Sinon, je ne comprends pas le titre.

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  31. « Lu en diagonale Vaisseaux brûlés »

    Très fort.

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  32. T'as vu ça, hein !

    Bon, cela dit, je ne comprends pas le titre !

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  33. Ah oui, le titre, Tzatza, pour moi c'est comme si on coupait les ponts derrière soi, mais c'est plus intense, là on se brûle soi-même, un tel titre mérite un grand salut.

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  34. Je ne voudrais pas dire de bêtise, mais il me semble bien que l'explication du titre de Burning Ships III est donnée sur le site de la SAJC, quelque part dans le forum de la colonne de droite (pour le forum, c'est ici, et pour le site, ).

    Sinon, Monsieur Goux, vous serez bien aimable, à l'avenir, de cesser de dénigrer le Politburo avec vos comparaisons pour le moins douteuses.

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  35. Suzanne, c'est bien vous qui aviez suggéré, je ne sais plus où, la création d'une "Société des petits lecteurs de R.C." ? L'idée m'avait paru amusante et bien vue.

    Peut-être manque-t-il à la SLRC un second forum, exclusivement dédié à des échanges légers, cependant que le premier se ferait le réceptacle de réflexions plus approfondies ? (Ou quelque chose de ce genre...)

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  36. Ce qu'il faudrait au SLRC, c'est un tremblement de terre de magnitude 7,7 sur l'échelle de Jacob. Que tous les cadres soient envoyés dans des camps, à Rabastens, où dans le Gard, où ils pourraient se rendre utiles, par exemple en passant la tondeuse.

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  37. DF: oui, c'est bien moi, mais je ne vois pas très bien où commencerait la distinction entre la classe modeste et le niveau supérieur. L'important, pour un écrivain, c'est quand même d'être lu, et pour ceux qui vivent de leur plume qu'on achète leurs livres en quantité suffisante. Donc, qui que ce soit donnant envie de le lire est, je suppose, béni du maître. Par contre, ce que j'ai à dire, moi, ce n'est pas hyper intéressant, et ne dépassera pas l'extrait choisi avec compliments sincères et mention des états d'âme que cette lecture provoque en moi, ce qui, franchement, hein...

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  38. "Quand Suzanne parle de "se faire laminer", je pense à vos comportements (vous mais pas que vous) envers des lecteurs comme Sansano ou Labeuche, des lecteurs honnêtes, venant parler de ce qu'ils avaient lu et ressenti, et dont vous (collectif) vous êtes moqués sans pitié (même si je sais bien que par ailleurs Labeuche peut être terriblement envahissant.)"

    Madame, merci de défendre ici cette minorité à laquelle j'appartiens : celle, honnête, qui parle de ce qu'elle lit et ressent - et ajouterais-je, de ce qu'elle comprend. Je suis, j'étais serait plus exact, un liseur assidu mais adactylographe de l'Agora et j'attendais avec impatience les points de vue de certains intervenants sur diverses choses et en particulier sur comment ils avaient apprécié et compris le dernier livre de Monsieur Camus. Je veux parler des Labeuche, des Sansano, des Sans-Grade, des Sansanus, des Monotrou. Je ne partage que très partiellement votre sévère jugement à propos de cet "envahissant Labeuche". Ses interventions s'étaient faites discrètes, rares presque ; ses emprunts mesurés et justes à l'oeuvre de Cioran m'ouvraient souvent des voies d'accès insoupçonnées à celle de Monsieur Camus. Dans l'antichambre des demeures de l'esprit, et même avant d'y entrer, il fait oeuvre de marchepied bien commode pour les petits et de décrottoir acéré pour les pesants sabots agricoles. Vous l'avez compris je suis l'un et je chausse les autres. Je viens de relire les deux phrases qui précèdent. Vous voyez ? Le bienfait de telles fréquentations... Labeuche, Sansano et les autres, tant d'autres... Jamais auparavant je n'aurais même pu imaginer écrire de telles phrases. Maintenant voyez-vous, grâce à eux, j'ose ! Et je lis des grands auteurs dans le texte - même Audiard. Je suis heureux d'être ici parmi mes consoeurs et frères et de commenter, et de commenter encore.

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  39. "et en particulier sur comment ils avaient apprécié"

    hum. Félix Joyce?

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  40. Ce ne sont pas les moqueries de Didier que je critique. Il est bonne pâte et ses moqueries sont, comment dire, réversibles, mais bien cette valse de pseudos anonymes, de faux naïfs, de remarques acerbes. On dirait que ça colle à cette agora et qu'il n'y a pas moyen de s'en sortir. On se la pète pour être plus près du maître, on passe de l'amour déchaîné à la démolition enragée. Tu parles d'un service à rendre à l'auteur !

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  41. Le commentaire de Félix, par exemple, est un petit chef d'oeuvre de saloperie. On n'ira pas embêter Félix (enfin, Félix...) sur la société des lecteurs.

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  42. (sur le site de la société des lecteurs, pardon)

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  43. L'esprit de l'escalier25 mai 2010 à 19:14

    Suzanne, vous manquez de discernement. Je ne fais que servir de marchepied aux propos condescendants de Mme VS :

    "Quand Suzanne parle de "se faire laminer", je pense à vos comportements (vous mais pas que vous) envers des lecteurs comme Sansano ou Labeuche, des lecteurs honnêtes, venant parler de ce qu'ils avaient lu et ressenti, et dont vous (collectif) vous êtes moqués sans pitié (même si je sais bien que par ailleurs Labeuche peut être terriblement envahissant.)"

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  44. Vaisseaux Brulés: l'antique Armada, Toulon et Pearl Harbor réunis ; avançons quand même car retouner ne puis. Défricher , labourer , encemencer nouvelle terre vu que dos au mur nous sommes sinon crever la gueule ouvert. … je le trouve très clair ce titre. …

    ( je n'ai pas "encore" lu le livre ).

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  45. Ma pauvre Suzanne, vous devriez vraiment vous faire soigner. Il existe encore quelques bons médecins, vous savez.

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  46. Georges, vous êtes plein de vous, et vous êtes méchant. Qu'est-ce que vous êtes méchant!
    C'est évidemment de vous que je parle quand j'évoque les esprits grinçants et la méchanceté de de forum de lecteurs. Méchanceté, suffisance, intolérance, qui ont du en décourager plus d'un. Mais bon, ce n'est pas une société de bienfaisance non plus, et comme je n'y ai jamais mis le bout d'un mot, je ne dirai plus rien à ce sujet.

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  47. Chère Suzanne,
    je ne me moque de personne, (enfin même si un petit dérapage est prêt à l'insu de mon plein gré) et le peu que j'y ai écrit n'était pas d'un niveau ahurissant. Je crois bien que la fidèle Jacqueline V. doit être triste que l'on se dispute.
    Vous écrivez bien, vous le savez, alors, s'il faut attendre la bénédiction de Pierre, Paul ou Machin Truc (comme dit R.C. en parlant de lui-même) pour avoir le plaisir de vous voir intervenir, quel dommage..

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  48. Emma : bah, bof. Je regrette déjà ce que j'ai écrit ici, alors...

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  49. Sinon, pour répondre au billet de Didier:
    "De savoir que telle allusion sera comprise par au moins trois ou quatre. Telle référence chopée au vol." Oui, c'est un plaisir de lecteurs initiés.Enfin, pas initiés, ça fiat société secrète, alors que les livres sont là pour tous. Quand j'ai écrit un petit billet sur mon blog à propos des "bonjour" qu'on s'échange en promenade, j'étais contente d'être en phase avec au moins un lecteur de Camus, qui a mille clignotants qui s'allument dès qu'on parle de politesse, de convenances, etc, avec toute l'indulgence critique et gentiment moqueuse pour les idées fixes et rengaines de l'auteur. Idem quand on parle de paysages défigurés par un hangar. J'imagine une promenade de Camusiens en autocar, avec des "oh" et des "ah", et des hurlements d'horreur à l'unisson au moindre pan de tôle recouvert de publicité pour But dans le champ de vision d'un château ou d'un lac. Et je me mets évidemment dedans, tout en me moquant de moi.
    Ce que dit Didier à propos des livres qu'il donne envie de lire à des lecteurs qui ne l'auraient pas fait sans ce petit coup de pouce est vrai, et pas que pour Camus. Camus aussi, dans son Journal, donne envie de lire, de poser le tome qu'on a dans les mains pour lire ce qu'il lisait lui-même au moment où il écrivait son journal.

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  50. "Vous écrivez bien, vous le savez, alors, s'il faut attendre la bénédiction de Pierre, Paul ou Machin Truc (comme dit R.C. en parlant de lui-même) pour avoir le plaisir de vous voir intervenir, quel dommage.."

    Emma, "écrire bien" est le travers de nombreux sociétaires des "Société de Lecteurs". Celui, précisément, qui se trouve dénoncé ici par Suzanne elle-même. « Bah, bof » tout est dit. C'est un petit chef d'oeuvre de concision et d'honnêteté. Suzanne aime ce miel.

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  51. Oui, Suzanne, je suis méchant très méchant atroce méchant grave, je sais. Vous, en revanche, vous êtes un amour de gentille très qui ne se gêne pas pour laisser entendre, à de nombreuses reprises, des choses qui sont absolument fausses, insultantes et calomniantes, mais bien sûr, ça ne compte pas, puisque vous êtes gentille.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.