samedi 17 décembre 2022

Goncourt de prison

Jurés Goncourt procédant au vote final.

 Découverte, à l'instant, d'une chose absolument merveilleuse, qui me fait osciller de l'incrédulité à l'hilarité – et retour. 

En plus de cette invention déjà ancienne – et néanmoins absurde – qui s'appelle le “Goncourt des lycéens”, voici qu'existe désormais un “Goncourt des détenus”. Tout premier du genre, celui de cette année, nous apprend l'Académie du même nom, a été attribué par cinq cents taulards votant dans 31 centres pénitentiaires.

C'est évidemment une excellente initiative, mais je la trouve tout de même un peu trop “attrape-tout”, un peu trop globale. Et je le verrais bien, ce Goncourt des détenus, se ramifier presque à l'infini : Goncourt des assassins par égorgement, Goncourt des violeurs, Goncourt des pilotes de camions fous, Goncourt des voleurs de sacs à l'arraché, Goncourt des flambeurs de voitures, etc. 

Si l'on diversifie suffisamment, on devrait vite arriver à ce que chaque roman publié en septembre obtienne son petit Goncourt en décembre. 

Ce qui serait, n'en doutons pas, un grand facteur d'apaisement au sein de la gent livresque.

23 commentaires:

  1. Nous finirions avec un Goncourt d'appel ou de cassation.

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    1. Sans oublier, pour les petits malfrats laissés en liberté, le Goncourt des miracles.

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  2. Vous commencez à mollir et verser dans le politiquement correct. Or, vous avez une réputation à tenir. Vous oubliez le Goncourt des embastillés issus de l'immigration de 2e génération et plus, si affinité.

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    1. Ceux que vous citez se répartissent plus ou moins harmonieusement dans les catégories que j'ai citées.

      Mais, en effet, rien n'empêche d'en créer d'autres : l'important, c'est la multiplication des Goncourt.

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  3. J'attends avec gourmandise le Goncourt des analaphabètes

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    1. Il existe déjà : c'est le Goncourt dit "des lycéens".

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  4. De toute façon, un "prix littéraire" est discrédité dès sa création, de par sa nature même.

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  5. Mis à part le cas du Goncourt-tout-court, je me demande si cette multiplication de prix fait augmenter les tirages ? Il faut croire que oui, sinon on n'en inventerait pas un nouveau tous les mois.
    En tous cas, le Goncourt des détenus a le mérite de les faire se tenir tranquilles pendant qu'ils lisent.

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    1. Le roman de la Suissesse qui a remporté le trophée compte à peine deux cents pages, sans doute très aérées : ils n'ont pas dû se tenir tranquilles bien longtemps.

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    2. La prochaine fois, ils n'ont qu 'à leur donner, parmi les livres en concurrence, " À la recherche du temps perdu ".

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  6. Vous êtes d'un conformisme, pire encore que ces détenus.
    Pourquoi pas, plutôt, un dystopique prix 'Fahrenheit', prix décerné par 451 détenus pour le livre qui réchauffe le cœur si on le brûle ?

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  7. En espérant que le comité fournisse la savonnette dans les douches.

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  8. Bon.
    Depuis Sade ou Papillon on sait que le taulards écrivent.
    Mais si ils se mettent a donner leurs avis sur des livres, ça devient compliqué.
    Plein de politiques vont être intéressé par la zonzon pour passer pour des influenceurs. 😆

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    1. Je crois que Papillon n'a jamais existé,et qu'il s'agit une œuvre collective, regroupant des aventures et évasions plus ou moins réelles de différents bagnards, et ayant bénéficié d'un excellent marketing. Mais Didier Goux confirmera ou informera.

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    2. Oui, il y a de ça, même si Henri Charrière serait l'auteur de cette synthèse doué de beaucoup d'imagination :
      https://www.lepoint.fr/culture/henri-charriere-dit-papillon-un-sacre-menteur-22-11-2013-1760617_3.php



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    3. Jean-François Revel, qui a édité Papillon atteste formellement, dans ses mémoires, de l'authenticité du livre.

      Quant à savoir si tout ce que Charrière raconte lui est vraiment arrivé à lui : on s'en fout complètement.

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    4. Personnellement, je ne m'en fous pas du tout, et je trouve qu'il y a une grande différence entre des autobiographies authentiques et des autobiographies inventées.

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  9. En lice pour le Goncourt Nauséabond ?

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  10. Vous illustrez votre propos avec une image tirée de l'exceptionnelle série OZ, qui effectivement se déroule en prison, et que s'il y avait un Nobel, Goncourt ou Pultizer des séries, aurait toute sa place au palmarès!!

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  11. Plutôt qu'un prix attribué par des détenus, je préférerais un prix attribué à des livres rédigés par des condamnés à de longues peines, un prix très motivant ( libération immédiate); qui sait combien de Lacordaire s'emmerdent inutilement dans nos prisons ?

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.