Désireux de me reposer un peu des fracas de la guerre de 14, qui fait actuellement rage dans le Journal de Maurice Garçon, j'ai saisi à main gauche l'un des trois volumes de Donald Westlake qui m'attendaient sans impatience notable sur la desserte. Son titre français était : Comment voler une banque.
Le petit pion syntactique qui loge dans une partie de ma tête soulève aussitôt la paupière de celui de ses deux yeux qui ne dort jamais et fronce simultanément le sourcil lui correspondant : ce titre est incorrect ! On ne peut pas voler une banque : on peut juste la dévaliser ; ou à la rigueur, si l'on tient à l'encanaillement, la braquer – ce qui n'est déjà pas si mal.
Il ne m'a fallu qu'une vingtaine de pages pour comprendre que le pion avait tort et que, dans le roman-ci, Dortmunder et son guignol's band avaient effectivement en projet de voler une banque ; au sens propre.
L'affaire était rendue envisageable par le fait que, en attendant la démolition puis la reconstruction de cette agence de Long Island, les guichets et surtout le coffre-fort avaient été installés de l'autre côté de la rue, dans un imposant mobil home. Il ne va donc s'agir “que” de trouver une cabine de semi-remorque, de l'atteler à l'engin et d'emporter la banque ailleurs, loin, dans un coin discret, pour lui faire tranquillement sa fête.
Lorsque Stan Murch, le chauffeur attitré de la bande pénètre dans l'arrière-salle du O.J. Bar, il apporte aux autres deux nouvelles, une bonne et une mauvaise comme il est de règle. La bonne, c'est que le mobil home en question est bel et bien muni d'un crochet permettant de l'arrimer à un camion.
La mauvaise nouvelle, c'est qu'il est totalement dépourvu de roues.
À l'heure où je mets sous presse, nous en sommes là.
Lire la quatrième de couverture vous eû épargné cette période d'angoisse...
RépondreSupprimerJe ne lis JAMAIS les quatrième de couverture, pas plus que les introductions et autres préfaces quand il y en a ! Ces abrutis d'éditeurs post-modernes sont capables de vous fusiller une histoire de trois cents pages en moins de quinze lignes.
SupprimerPapivore toi-même, eh !
SupprimerUn mobil home sans roulettes c'est comme un blog aux commentaires fermés.
SupprimerNe peut-on pas " voler une banque " en la truhandant, c'est-à-dire en l'entraînant à participer à une affaire pas très légale où elle laissera des plumes qui finiront dans votre poche ?( même si le terme le plus adapté est " escroquer " plutôt que "voler ")
RépondreSupprimerJ'aime bien quand vous faites tout seul la question et sa réponse : c'est reposant…
SupprimerDictionnaire des synonymes :
Supprimer" escroquerie
> chantage: attrape, filouterie, friponnerie, fraude, abus de confiance, vol."
D'accord, il y est en dernier, mais il y est quand même !
En fait, " vol" estun mot très riche: Francis Blanche avait déposé plainte contre José Maria de Heredia pour vol de gerfauts.
SupprimerLe mobil home de Lichtenberg :
RépondreSupprimerLe mobil home dépourvu de roues auquel il ne manque qu'un crochet .
J'espère que vous nous donnerez des indications pour la suite afin de lever une partie du suspens, non pas sur le principal (le mode opératoire), mais sur les aspects annexes (pour le reste, on peut lire nous-mêmes) : par exemple, ont-ils pensé à acheter du whisky pour nourrir les banquiers qui seraient restés à l'intérieur pendant le transport ? Comment ont-ils fait pour l'évacuation d'eau ?
RépondreSupprimerEn outre, compte tenu de mon boulot, il me faudrait des précisions quant au devenir du distributeur de billets probablement présents dans l'agence initiale et possiblement déporté dans la nouvelle ?
Le roman date de 1972. Donc, pas de distributeur de billets ! Enfin, en tout cas, il n'en est pas question.
SupprimerPour ce qui concerne le problème de l'eau et de l'électricité, tout est très bien expliqué…
Pas de distributeur de billets en 1972? Mais que faisait M. Jégou à cette époque?
SupprimerLa Dive
Il était en culottes courtes et s'efforçait d'apprendre à lire et à compter au fin fond de la Bretagne : c'est un garçon qui a beaucoup souffert…
SupprimerEt qui a le courage de se battre pour les causes qu'il sait perdues ( distributeurs de billets et blogs politiques).
Supprimer" Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots "
Parfaitement.
SupprimerNJ.
Le dernier braquage dans mon coin les affreux bandits avaient enfermé la maison poulaga municipale, a vingt mètres de la banque, dans son tout neuf poulailler super sécurisé.
RépondreSupprimerGrilles lourdés par une grosse chaine.
Plutôt que voler la banque .
Boucler les keufs c'est avéré payant.
Pas de news des affreux. 😆
L'idée aurait sans doute pu séduire Westlake !
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