Depuis quelques jours, sur les blogs, je découvre avec une stupéfaction feinte que le 11 novembre est désormais considéré – ou plutôt devra être considéré : il y a de l'injonction menaçante, là-dedans – comme une fête "franco-allemande" (fin des massacres, tout le monde doit se réjouir, ne sommes-nous pas tous frères, gnin-gnin-gnin). La dévirilisation du monde se poursuit, y compris durant les jours fériés, donc. Également sa dépolitisation puisque, si l'on suit Julien Freund, le couple ennemi/ami est l'un des constitutifs du politique, et que celui-ci ne peut durer sans celui-là. Personne, dans la nurserie moderne, ne semble s'aviser que lorsque nous aurons nié l'existence de tous nos ennemis, extérieurs ou intérieurs peu importe, ceux-ci seront toujours là et toujours ennemis. Le seul résultat est que, pour se fabriquer à peu de frais une belle âme, nous leur aurons concédé un avantage considérable, peut-être impossible à rattraper. Et si jamais toutes les nations, toutes les communautés, toutes les races, etc. se laissaient gagner par ce virus émollient, il en résulterait probablement que chaque homme deviendrait l'implacable ennemi de son voisin, l'adversaire de tous les autres. Les guerres sporadiques et localisées pourraient bien alors être remplacées par des tueries latentes et générales, des micro-massacres qui finiraient par n'émouvoir plus personne.
Pendant ce temps, mes amies féministes s'indignent de ce que les jouets pour enfants puissent être sexués. Encore deux ou trois décennies et elles ne tolèreront plus que leurs propres enfants le soient – le soient encore un peu, car on saura bien leur en faire passer le goût. Avec celui de la victoire et de ses commémorations.
Pendant ce temps, mes amies féministes s'indignent de ce que les jouets pour enfants puissent être sexués. Encore deux ou trois décennies et elles ne tolèreront plus que leurs propres enfants le soient – le soient encore un peu, car on saura bien leur en faire passer le goût. Avec celui de la victoire et de ses commémorations.
Tiens, à quelques détails près, je viens d'écrire la même chose sur le même sujet...
RépondreSupprimer(Vous avez raison Didier - de quoi déposer une gerbe supplémentaire, n'est-ce pas ?)
Comme je l'ai déjà écrit chez Franck Boizard, s'il y a une amitié franco-allemande aujourd'hui, c'est bien parce que les Français et les Allemands ont décidé d'arrêter de se faire la guerre (désolé pour ce pur truisme, mais vu que le gouvernement n'a pas compris ça...). Leur faire faire la fête au moment où ils se remémorent la guerre est le meilleur moyen de faire oublier le sens de cette amitié...
RépondreSupprimerCe qu'il nous faudrait, c'est une bonne guerre pour réveiller ces couilles-molles.
RépondreSupprimerWelcome to Brave New World....Dans 20 ou 30 ans je ne donne pas cher de la peau de celui (ou de celle - je suis obligée de préciser sous peine d'être vilipendée par les ultra- féministes...)qui ne sera pas asexué(e - n'oublions jamais le féminin), métissé(e), qui ne répondra pas aux normes physiques en vigueur(les vieux et les moches attention à vous...)et qui ne pensera pas correctement...
RépondreSupprimerje ne vais sans doute hélas pas connaître ce paradis sur terre, vu mon âge avancé, ma consommation d'alcool, de tabac et de trucs gras polysaturés
Une fidèle lectrice
"La dévirilisation du monde se poursuit"
RépondreSupprimerParce qu'on n'a pas eu de "bonne" guerre depuis trop longtemps ?
Ceux qui ont envie de faire la guerre n'ont que l'embarras du choix, et des armes.
Sinon, pour les jouets "sexués": oui et non. Il me semble qu'en ce moment, chez nous, en France, la présentation et l'emballage des jouets (rose, petites fleurs, fille pour les jouets de ménage, garçon pour les jouets de guerre)persiste, mais sans avoir un côté pesamment discriminatoire. Et dans les cas de magasins qui pratiquent une séparation idiote entre, d'une part, les jouets de fille (poupées, matériel ménager, trucs roses) et les jouets de garçons EN INCLUANT dans les jeouets de garçons les jouets "intelligents",éducatifs, de construction, il suffit d'en parler avec la direction du magasin. Si la direction est hermétique, ridiculiser le magasin sur un blog ou forum devrait suffire.
J'ai vu l'année dernière dans un magasin un rayon "livres de filles" "livres de garçons." Les livres de filles... ben c'étaient des trucs neuneus, des histoires d'amour et d'animaux, les livres garçons étaient les meilleurs,variés, et surtout incluaient les dictionnaires, les livres techniques et les atlas. J'ai demandé à rencontrer dix minutes le directeur,(qui était une directrice!) nous avons aimablement discuté et quelques jours après, on refaisait le rayon. (il y avait toujours un coin "livres filles" à part pour les collections nunuches, mais c'est un autre débat)
Et si on déclarait la guerre aux féministes allemandes ?
RépondreSupprimer(celles qui ont du poil aux pattes et des birkenstock)
Christophe : j'y vais... dès qu'on me fout la paix une seconde ici !
RépondreSupprimerCriticus : Voilà : la paix et l'amitié ne peuvent se fonder (et donc être éventuellement solides) qu'en fonction de la guerre. Pour faire la paix (et savoir pourquoi) il faut au moins se souvenir pourquoi on a été en guerre et donc ennemis.
Nicolas : j'ai déjà reçu mon affectation pour la prochaine : je suis chargé de l'approvisionnement liquide, au Kremlin-Bicêtre...
Fidèle lectrice (sans nom, donc...) : votre conclusion est notre chance à tous les deux ! Laissons les schtroumpfs se démerder avec le monde qu'ils bâtissent sans le savoir.
Suzanne : pas le temps de répondre sur le fond, là. Peut-être ce soir (ça dépendra du nombre de Kro achetées par Catherine...).
Malavita : pas d'accord ! Il me souviens que, dans ma jeunesse, les filles allemandes ont été les dernières, en Europe au moins, à résister à cette stupide mode du rasage des aisselles : rien que pour ça, elles ont droit à mon indéfectible amour (même si elles ont le mauvais goût d'être plus fréquemment blondes que brunes).
Christophe : je viens de lire votre billet (je ne commente jamais chez vous car le nombre de candidats me décourage). Je vous pique les phrases de Ndiaye que vous citez, elles valent le détour !
RépondreSupprimerJe sens qu'on va bien s'amuser...
RépondreSupprimer"Chic alors !" (Ici, visualiser Obélix en train de se frotter les mains après avoir débusqué des Romains ou des sangliers.)
Catherine: pas trop, pas trop !
RépondreSupprimerSuzanne, 4 petites bières seulement !
RépondreSupprimerA ce sujet, j'ai été particulièrement choqué d'entendre Sarkozy dire que le 11 novembre ne célébrait ni victoire ni défaite de quiconque. Kezako ?
RépondreSupprimerC'est une réécriture aberrante de l'Histoire, non ?, un non-sens, et accessoirement, on se demande bien pourquoi tant d'hommes sont allés se faire cramer les voies respiratoires (entre autres joyeusetés) dans les tranchées.
Le 11 novembre ne devrait être qu'une journée de recueillement, et uniquement de recueillement, afin de rendre hommage uniquement à ceux qui ont combattu. Célébrer uniquement la paix comme s'il n'y avait rien eu avant, comme si l'on pouvait gommer la guerre, comme si les états n'avaient aucune responsabilité dans ce carnage...bref, cette absence de vérité, d'honnêteté ne fait pas honneur à Sarkozy, ni à Merkel du reste.
on se demande bien pourquoi tant d'hommes sont allés se faire cramer les voies respiratoires
RépondreSupprimerVous seriez pas en plein sevrage tabagique par hasard ?
"Voilà : la paix et l'amitié ne peuvent se fonder (et donc être éventuellement solides) qu'en fonction de la guerre"
RépondreSupprimerN'est-ce pas là qu'un (double)postulat, assez souvent démenti dans les relations humaines ?
Vous mélangez tout et ce qui pourrait être vrai et intéressant pris isolément devient assez absurde dans votre satire (du latin macédoine, c'est bien ça ? )
RépondreSupprimerDites-vous quand même qu'il pourrait y avoir un autre ennemi contre lequel finalement les Français et les Allemands auraient intérêt à être unis, ainsi que tous les Européens d'ailleurs et, allez, même les femmes. Surtout les femmes ?
Malavita,
RépondreSupprimeroui. Mais pas seulement...