Ne pourriez-vous pas prévenir vos lecteurs avant la publication de votre journal ? Je m'explique : je le lis de bout en bout dès parution. Cela a pour conséquence de bouleverser mon emploi du temps. Les moments que je consacre à cette lecture sont pris sur mes occupations régulières (lutte contre la piéride, sauvetage de la civilisation occidentale, tonte de la pelouse etc.). L'annonce, quelques jours à l'avance, d'une nouvelle livraison me permettrait de mieux m'organiser et de décaler certaines de mes activités. Merci. Je retourne au journal.
Jacques Étienne, c’est un peu de ma faute. Je réclame la parution du journal quand j’ai du temps devant moi pour le lire et demande à Didier d’en différer la parution de quelques heures si je suis occupée.
"…en même temps que je dialoguais (si l'on peut appeler comme cela notre échange…) avec cette blogueuse à moitié folle (mais elle en a autant à mon service, je crois bien) qui signe Rosaelle." C'est pas gentil, vous auriez pu pousser jusqu'à "complètement folle".
"spectacle assez piteux de deux femmes qui se prennent aux cheveux pour un homme, et un homme qui représente le pouvoir, la force, donc la fécondité, et finalement l'érection. " Euhhh, si on veut …
Le truc fou, c'est que quand il est question de moi dans le journal, je reçois par mention à peu près six mille lettres d'admiratrices échevelées, prêtes à toutes les infidélités pour mourir entre mes bras, tandis que je leur parlerais de Joyce avec enthousiasme et l'haleine parfumée au très réputé boudin noir de chez Jean-Claude Romain à Florenville (Rue de la Station, 7). Je réponds à chacune que non, merci, les Erynies, je n'en veux plus.
PS - La voiture est quasiment là. Manquent les plaques. Roulez jeunesse !
(Ce journal devient de plus en plus intéressant, il me semble. Lorsqu'il sera redécouvert par les paléo-historiens du quarantième siècle après Mahomet, ils se demanderont comment les gens du nôtre ont pu s'arranger d'une existence aussi vide et ennuyeuse sans se précipiter en masse dans le suicide collectif. Donc, rassurons-les : non, non, tous les infra-hnumains que nous fûmes ne me ressemblaient pas, loin de là ! Beaucoup avaient une vie riche, passionnante, innervée par de multiples activités et intérêts essentiels : ils travaillaient, s'intéressaient à la crise, fraternisaient tant bien que mal avec vos ancêtres à vous (qui à cette époque venaient tout juste de nous rejoindre), votaient pour le changement, parcouraient la planète en troupeaux, décivilisaient leurs enfants, et encore quantité d'autres choses très prenantes – ou plus exactement chronophages, comme nous avions pris l'habitude de dire, peu avant notre disparition. Si ma propre existence vous semble si ennuyeuse – et je m'en excuse platement : ce journal ne doit pas vous servir à grand-chose –, c'est que j'avais choisi de me garer prudemment sur le talus et de consacrer mon temps à regarder passer, sur la route, le flot hébété de mes contemporains se dirigeant à petits pas pressés vers le bord de la falaise : vous avez dû retrouver des traces de leurs os, pour peu que vous ayez eu la curiosité de fouiller un peu dans ces coins-là.)
Je lis votre journal un peu chaque jour, et aujourd'hui, j'en retiens que l'apéro est toujours le bienvenu quand il y a une bonne raison. A la votre Didier!
Pour le principe, vous m'en voudrez sans doute, mais le mal est déjà fait:
Entre les apéros, les embouteillages, l'intime de moins en moins exposé, ce journal devient un peu plus chaque mois, une sorte de pense-bête familial scotché sur un flanc du frigo. Un peu plus de littérature ne messiérait pas. Vous en êtes capable.
Ce journal tente de me faire passer pour un réactionnaire.
RépondreSupprimerNe pourriez-vous pas prévenir vos lecteurs avant la publication de votre journal ? Je m'explique : je le lis de bout en bout dès parution. Cela a pour conséquence de bouleverser mon emploi du temps. Les moments que je consacre à cette lecture sont pris sur mes occupations régulières (lutte contre la piéride, sauvetage de la civilisation occidentale, tonte de la pelouse etc.). L'annonce, quelques jours à l'avance, d'une nouvelle livraison me permettrait de mieux m'organiser et de décaler certaines de mes activités. Merci. Je retourne au journal.
RépondreSupprimerJacques Étienne, c’est un peu de ma faute. Je réclame la parution du journal quand j’ai du temps devant moi pour le lire et demande à Didier d’en différer la parution de quelques heures si je suis occupée.
SupprimerSi vous en endossez la responsabilité, Catherine, je n'insisterai pas.
Supprimer"…en même temps que je dialoguais (si l'on peut appeler comme cela notre échange…) avec cette blogueuse à moitié folle (mais elle en a autant à mon service, je crois bien) qui signe Rosaelle."
RépondreSupprimerC'est pas gentil, vous auriez pu pousser jusqu'à "complètement folle".
"spectacle assez piteux de deux femmes qui se prennent aux cheveux pour un homme, et un homme qui représente le pouvoir, la force, donc la fécondité, et finalement l'érection. "
Euhhh, si on veut …
Vos notations sur l'alcool ne me paraissent pas délirantes du tout. En fait j'ai tendance à les partager...
RépondreSupprimerLe truc fou, c'est que quand il est question de moi dans le journal, je reçois par mention à peu près six mille lettres d'admiratrices échevelées, prêtes à toutes les infidélités pour mourir entre mes bras, tandis que je leur parlerais de Joyce avec enthousiasme et l'haleine parfumée au très réputé boudin noir de chez Jean-Claude Romain à Florenville (Rue de la Station, 7). Je réponds à chacune que non, merci, les Erynies, je n'en veux plus.
RépondreSupprimerPS - La voiture est quasiment là. Manquent les plaques. Roulez jeunesse !
Ce passage est délicieux :
RépondreSupprimer(Ce journal devient de plus en plus intéressant, il me semble. Lorsqu'il sera redécouvert par les paléo-historiens du quarantième siècle après Mahomet, ils se demanderont comment les gens du nôtre ont pu s'arranger d'une existence aussi vide et ennuyeuse sans se précipiter en masse dans le suicide collectif. Donc, rassurons-les : non, non, tous les infra-hnumains que nous fûmes ne me ressemblaient pas, loin de là ! Beaucoup avaient une vie riche, passionnante, innervée par de multiples activités et intérêts essentiels : ils travaillaient, s'intéressaient à la crise, fraternisaient tant bien que mal avec vos ancêtres à vous (qui à cette époque venaient tout juste de nous rejoindre), votaient pour le changement, parcouraient la planète en troupeaux, décivilisaient leurs enfants, et encore quantité d'autres choses très prenantes – ou plus exactement chronophages, comme nous avions pris l'habitude de dire, peu avant notre disparition. Si ma propre existence vous semble si ennuyeuse – et je m'en excuse platement : ce journal ne doit pas vous servir à grand-chose –, c'est que j'avais choisi de me garer prudemment sur le talus et de consacrer mon temps à regarder passer, sur la route, le flot hébété de mes contemporains se dirigeant à petits pas pressés vers le bord de la falaise : vous avez dû retrouver des traces de leurs os, pour peu que vous ayez eu la curiosité de fouiller un peu dans ces coins-là.)
Je lis votre journal un peu chaque jour, et aujourd'hui, j'en retiens que l'apéro est toujours le bienvenu quand il y a une bonne raison.
RépondreSupprimerA la votre Didier!
Pour le principe, vous m'en voudrez sans doute, mais le mal est déjà fait:
RépondreSupprimerEntre les apéros, les embouteillages, l'intime de moins en moins exposé, ce journal devient un peu plus chaque mois, une sorte de pense-bête familial scotché sur un flanc du frigo. Un peu plus de littérature ne messiérait pas. Vous en êtes capable.