jeudi 30 janvier 2014

Billet comme ça


Je n'ai rien de particulier à vous dire, ni même de général. Mais il se trouve que tomber sur la photo d'Elstir bébé à chaque fois que j'ouvre ce blog commence à me concasser sérieusement le muscle cardiaque. Je n'avais guère que deux solutions : soit supprimer le chien, mais ça je l'ai déjà fait une fois et ne tiens pas à recommencer, soit publier n'importe quelle photo et écrire dessous suffisamment de lignes pour que le bouvier miniature aille doucement se rendormir sous la ligne de flottaison. Il reste à trouver quelque chose. Je ne vais tout de même pas m'abaisser à vous parler de la théorie du genre : même un blogueur conserve quelques lambeaux d'amour-propre pour festonner le vide de sa boîte crânienne ! D'abord, je n'ai rien à en dire, je m'en moque comme de l'an quarante, dont d'ailleurs je ne me moque point, puisque c'est en cette grande année, souvenez-vous-en, que le bon Maréchal prit enfin les rênes pour conduire notre cher et vieux pays vers la lumière rédemptrice. Ensuite, je me rends aussi bien compte qu'un autre que, si on se mettait à discourir sérieusement à propos de tous les éclairs de démence qui zèbrent le ciel interne des camarades modernœuds, on deviendrait rapidement aussi zombis qu'ils le sont eux-mêmes.

Oui mais alors, quoi dire ? Que vous raconter ? Que les merles, dont j'avais déploré la disparition il y a quelque temps, sont finalement revenus ? Je sens bien que ça ne vous intéresse que fort modérément… Ai-je le droit de vous informer que, ce matin, dans un accès d'alzheimer précoce mais heureusement passager, Catherine m'a soudain informé qu'elle sortait nourrir le lapin, alors que c'est un hérisson qu'elle engraisse depuis le début de l'hiver ? Ce serait tout à fait discourtois de ma part… Vais-je me mettre à pleurnicher sans vergogne parce que je reprends le travail lundi, après six mois de délicieux farniente, et que cette perspective me réjouit tellement que j'envisagerais presque comme une grâce du Ciel la perte de mon second rognon ? Petit souci de nanti ! me rétorqueriez-vous. Pense aux chômeurs ! aux sans-abri ! aux crève-la-faim ! aux morts-de-soif ! Mais c'est que je ne veux pas, mais pas du tout, penser à ces gens-là, que je ne connais pas et qui, en plus, ont certainement une hygiène douteuse.

Heureusement, je crois que j'ai mon compte de lignes.

Couché, Elstir !

22 commentaires:

  1. Quoi! vous n'avez pas d'opinion sur la théorie du genre?

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  2. Si vous m'invitez à dîner, un jour, merci de faire en sorte que Catherine ne fasse pas de lapin.

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    1. Tu n’aimes pas le hérisson rôti ?

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    2. J'aurais personnellement une légère préférence pour le hérisson à la moutarde…

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    3. Il faut le cuire dans la glaise, comme ça, toutes les épines partent en le dépiautant...

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    4. Je vous comprends, ça me fait péter.

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  3. Je vous le confirme, même sur un écran 22", seul l'Aigle apparaît majestueux désormais.

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  4. "Pense aux chômeurs ! aux sans-abri ! aux crève-la-faim ! aux morts-de-soif ! Mais c'est que je ne veux pas, mais pas du tout, penser à ces gens-là, que je ne connais pas et qui, en plus, ont certainement une hygiène douteuse."

    Ceci est tout à fait vrai et finement observé, c'est comme vos parents, votre famille, vos chiens, morts ou vivants, que vous nous servez tout au long de votre journal, on ne les connaît pas et on s'en fout complètement

    Emily.

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    1. Je ne crois pas que le mot "goujate" existe mais il faudrait l'inventer pour vous.

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    2. Si "goujate" n'existe pas, cela constitue une insupportable atteinte à l'égalité hommes-femmes ! Je sonne Belkacem immédiatement…

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    3. "'on s'en fout complètement" : vous devriez dire "JE m'en fous complètement".
      Mais pourquoi continuer à lire ce blog ? Vous êtes maso !
      Geneviève

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    4. Geneviève, c'est un peu comme ces lucioles qui viennent se brûler sur les ampoules allumées, on ne sait pourquoi mais c'est ainsi!

      A propos de clochard, ils sont de plus en plus nombreux malgré l'arrivé des socialistes au pouvoir, n'auraient ils rien compris au bonheur hollandais.

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    5. Didier, on ne dit plus égalité hommes-femmes mais égalité femmes-hommes.... Vous devriez le savoir !!
      http://newskandal.wordpress.com/2014/01/29/parlez-vous-la-novlangue-socialiste/

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    6. Moi, j'aime bien Emily : je ne lis pas vraiment ses messages, mais le prénom à la fin me fait à chaque fois penser à l'auteur des "Hauts de Hurlevent", que j'aime beaucoup. Je m'imagine dans la lande autour d'Haworth, c'est très dépaysant !

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    7. Mildred, vous avez tout à fait compris le caractère de "goujaterie" que peut avoir en effet une déclaration de désintérêt pour autrui parce qu'il est simplement autrui.

      Emily

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    8. Attention, Didier, vous dérapez ! On dit : égalité femmes-hommes !

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    9. Mildred et Skandal : je m'aperçois que j'ai encore beaucoup à apprendre si je veux dénauséabonder un chouïa…

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    10. Dites donc, Emily, ça serait pas le nouveau nom de Léon (après son opération) ? Ils ont le même enthousiasme à dénoncer le manque d'intérêt de ce qu'ils viennent lire alors que personne ne les y invite.

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    11. C'est parce que vous êtes un vieux réac Didier et que je suis un "jeune" libéral...

      @Emily, vous avez tout faux ! La goujaterie ce n'est pas de ne pas s’intéresser aux autres ou même de le faire savoir, la goujaterie c'est de la faire aussi vulgairement.

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  5. Ce n'est que lorsque vous êtes dans cette humeur presque badine que j'ose intervenir. Vos autres billets, ceux sur lesquels je n'interviens pas, je me contente de les faire lire à mes enfants !
    Je crois aussi que vous avez votre compte !

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  6. Robert Marchenoir31 janvier 2014 à 21:05

    Attention à ne pas devenir gâteux avec les clebs, parce que sinon on finit comme ça.

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  7. Robert Marchenoir31 janvier 2014 à 23:22

    Voilà où peut conduire l'amour des animaux.

    Il y a sûrement une association de désintoxication dans le coin. Subventionnée, l'association. Quelque chose de tout à fait citoyen et conforme aux valeurs de la République.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.