vendredi 1 janvier 2010

Les Bidochon du Plessis prennent une caisse (billet à haute teneur en beaufitude)


Je n'ai pratiquement pas été présent sur ce blog aujourd'hui, et j'adresse mes plus humbles excuses à l'honorable pratique. Mais j'avais une bonne raison : j'étais en séminaire de formation accélérée. Dès potron-minet, je me suis donc installé dans la bidoshow room (communément appelée salon), afin de m'attaquer à la partie théorique de l'épreuve. En guise d'amuse-bouche : technique de pré-sélection de quelques stations de radio sur la machine à sons de la nouvelle voiture, passage en mode CD, exploration des diverses options de spatialisation du son, etc. Puis, le plat de résistance : tenter de comprendre quelque chose au fonctionnement de ce putain de GPS. Le tout avec, en fin de matinée et après moult cafés, une première approche des travaux pratiques : enregistrer des trajets “favoris”, corriger la luminosité, rabattre d'une poignée de décibels son caquet à la madame qui cause dans la boîte – personne fort agréable ma foi, que nous avons baptisée Roselyne parce qu'elle parle tout le temps : comprenne qui doit.

Cet après-midi, premier véritable exercice en temps et espace réels, en mode C.I.E. : Conduite avec Irremplaçable Embarquée, je me permets de le rappeler. La dite Irremplaçable me tannait depuis déjà des mois pour que je l'emmène au Bec-Hellouin (non, Nicolas, laissez tomber : j'ai déjà fait l'astuce foireuse à laquelle vous pensez...). Donc, nous programmîmes la destination et partâmes. Premier bras-de-fer entre Roselyne et moi : comme je ne m'étais pas avisé que le GPS était pré-programmé pour choisir l'itinéraire le plus rapide, Roselyne a voulu à toute force nous diriger vers l'autoroute, ce à quoi je me suis refusé avec une mâle énergie, malgré le côté émollient de sa voix de pétasse indifférente. Le résultat est qu'il a fallu ressortir en catastrophe la carte en papier plié : mon Irremplaçable de plein air ricanait, pas mécontente de sa revanche sur sa rivale de batterie.

Finalement, on arrive au Bec-Hellouin, le ciel s'étant miraculeusement (ou pas, d'ailleurs) dégagé peu après notre départ du Plessis (Dans... trois cents mètres, tournez à... droite). Première constatation amusante : pénétrant dans l'enceinte de l'abbaye (qui n'est pas une bonniche de moinillons engrossée par le prieur), nous nous avisons en même temps, Catherine et moi, que nous sommes déjà venus ici mais que nous l'avions parfaitement oublié. Deuxième constatation : la fière tour qui se dresse en avant de l'église est toute emmaillotée d'échafaudages, défigurée, pratiquement invisible. Mais en fait, on s'en fout, dans la mesure où le vrai but de cette sortie était de batifoler avec Roselyne, tout en écoutant des cantates de Bach. (Bach se laissant interrompre par une greluche vous signalant le rond-point que vous auriez très bien vu sans elle : il faut avoir vécu jusqu'au début du XXIe siècle pour connaître une expérience de ce calibre.)

Au retour, afin de corser encore l'affaire, j'ai jonglé avec les régulateur et limiteur de vitesse, ce qui fait qu'on s'est traîné à des allures de papy-casquette (le mot composé papy-casquette reste invariable : on l'oublie trop souvent). Là où Roselyne a vraiment failli s'énerver, c'est lorsque, au lieu de tourner à droite vers le Plessis, au sortir de la RN 13, j'ai pris à gauche pour aller chercher du ravitaillement liquide chez l'épicier divers : on la sentait prête à toutes les bassesses pour que je consente à faire demi-tour. Mais l'enjeu était trop important, je n'ai pas cédé. Finalement elle s'est tue, après que j'ai eu trouvé la touche appropriée à son mutisme.


Addendum : La semaine dernière, je vous avais détaillé notre menu de réveillon de Noël, mais sans illustration. Aujourd'hui, vous avez droit à la photo de ce que l'Irremplaçable nous a servi hier soir afin de colmater les brèches ouvertes par le pouilly-fuissé et le chablis, mais je ne vous dirai pas ce que c'est, parce que j'ai la flemme de m'en souvenir. De toute façon je n'ai pas le temps : il faut que j'aille faire prendre son bain à Roselyne, pendant que Catherine prépare le risotto.

23 commentaires:

  1. Ahahaha, j'aime quand vous décrivez vos aventures avec la modernité : ça me rassure sur mes compétences (ou plutôt mon manque de).
    Le plat de Catherine est magnifique, il fait drôlement envie, même si ça a l'air plein de choses flasques (je vais relire le billet qui détaille, s'il y en a bien un !).
    Je vous souhaite une bonne année à vous et à Catherine, pleine de résistances à la modernitude !

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  2. Dans l'assiette, c'est bien une verrine, qu'on voit ?

    Pire que tout...

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  3. Très belle assiette nordique de bouchées de divers poissons fumés ou crus et marinés ,comme dans le ceviche, sur une assiette scéne de chasse en Afrique (de chez Hermès mais je peux me tromper)

    bon je vois que la carte a servi dès le 1er tour dehors!!!
    Geargies.

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  4. Mes félicitations à la cuisinière !

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  5. Le Bec-Hellouin c'est en Normandie, non ?
    Magnifique l'assiette en photo.. Ca vaut le coup d'être invité chez vous apparemment..

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  6. Après "La France contre les robots" voici "Le Plessis contre le GPS".
    Tragique !

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  7. Très bonne année et vous et à votre artiste d'épouse (culinaire, photographe et que sais-je encore !). Sans oublier la meute,kromeugnonne, pardon, trop mimi. Enfin surtout le petit dernier dont les photos nous ont fait foooondre !

    bises

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  8. Audine : non, non ! la photo illustre le réveillon du 31. J'ai décrit celui du 24 (qui était différent), mais Catherine avait oublié d'immortaliser...

    Nicolas : non, pas une verrine (j'ai horreur de ça...) : un petit verre à digestif, avec juste un gentil œuf de caille dedans...

    Geargies : Catherine a passé l'essentiel de son enfance au Danemark. Donc, rien d'étonnant à ce que l'assiette ait des allures nordiques, en effet. L'assiette est un "deuxième choix d'usine" de la faïencerie de Gien, près de laquelle nous avons passé quatre ans...

    ElleN : ouais, elle est pas nulle...

    Emanu : dans l'Eure, pour être précis. À 76,4 km de chez nous, si j'en crois Roselyne...

    PRR : Ah mais non, je ne suis pas contre, bien au contraire ! Je m'amuse comme un crétin !

    Maazz : merci de continuer à passer, et excellente année à vous. (Et pardon d'avoir bu du bourgogne plutôt que du bordeaux...)

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  9. Je dois, et j'en pleure de rire !

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  10. Je savais que ça te ferait rire : )

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  11. Dites moi Didier, Roselyne rit-elle aussi bêtement que la vraie ?
    Félicitations à Catherine et excellente année à toute la maisonnée !

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  12. (tout le monde va vouloir épouser Catherine, faites gaffe)

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  13. Je me demande encore pourquoi au lieu d'une vulgaire auto à multiple accessoires de caprice vous n'avez pas plutôt craqué pour une calèche (vous devez bien avoir de la place pour des chevaux, quand même, en Normandie!)! Après tout, les chevaux, les chats, les chiens ont sûrement plus un don d'orientation (à mon goût, en prenant les détours par les prés et les champs) que ces GPS bidochonnesques...
    Le goût de participer à la déchéance du siècle, sans doute?

    Je résiste mal au charme des billets plein d'autodérision, aussi, moi aussi je craque, et bien que je ne sois qu'une anonyme par hasard happée par la Toile du blog, que vos interventions de parfaite mauvaise foi et de vraie-fausse tendance réac ici et ailleurs aient le don d'agacer la progressiste par principe que je suis (mais avec quelques soupçons de réacttitude à mon insu, à corriger donc perpétuellement), je me permets malgré tout de souhaiter à votre personnage tout à la fois débonnaire et narquois ainsi qu'à votre chouette photographe-cuisinière-compagne-coauteure-1recritique une belle continuité dans la présence bloguesque en 2010. (Aimant beaucoup Balzac enfin l'ayant beaucoup apprécié dans mon jeune temps, adorant les interrogations futiles comme celles qu'on se pose enfant ou ado quand on pose les yeux sur le monde et la littérature, le principe de la présence des "de", par exemple dans un billet précédent m'a enchantée.)
    Longue vie bloguesque, donc, l'un de mes meilleurs souhaits pour vous cette année.
    Qu'on continue de ne pas trop s'ennuyer sur le Net...

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  14. Nathalie : je m'en doutais un peu aussi !

    Pluton : il m'a fallu quelques secondes pour comprendre que vous faisiez allusion à Mme Bachelot ! C'est parce que je pensais, moi, à une autre Roselyne que vous ne pouvez pas connaître (une private joke si vous préférez).

    Suzanne : bon plan : je vais pouvoir faire grimper les tarifs...

    Passante : mais je m'amuse vraiment beaucoup, avec ce GPS ! (Enfin, pour l'instant, hein...) Et grand merci pour vos vœux : daignez accepter les nôtres en échange.

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  15. Un petit bug et la Roselyne du GPS se mettrait à indiquer un parcours complètement faux, ça nous vaudrait un fameux billet ...

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  16. Didier, j'ai l'impression qu'avec le nouvel appareil photo, votre "Ire" cuisine mieux. Ou alors c'est une impression optique.

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  17. Les préparations sont très appétissantes mais la couleur de votre plat ! Comment dire... la prochaine fois, programmez Jocelyne pour qu'elle vous emmène à Ikéa.

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  18. Emmla : c'est ce que je disais hier à Catherine : pas de confiance aveugle ! Consultant toujours la bonne vieille "Michelin" avant le départ...

    PRR : je vous laisse vous débrouiller avec elle...

    Laure : ce n'est pas un plat mais une assiette ! On l'a acheté à Gien il y a une quinzaine d'années, spécialement pour notre ami Kent (le chanteur) qui adore les rhinocéros (lequel rhino est peu visible sur la photo, j'en conviens) et qui, à l'époque, avait son couvert mis à la maison.

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  19. Bon, mille esscuses pour les fautes de frappe...

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  20. Mais moi aussi je croyais que c'était Roselyne Bachelot!

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  21. Suzanne : non, c'est une Roselyne privée...

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  22. Appétissant et dans une assiette de Gien qui plus est..

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