Comme c'est curieux, les choses... Comme c'est étrange, la vie... Oui, je sais : ce billet démarre mal...
Mais c'est que je voulais vous entretenir de ma (de notre) journée d'hier : un texte plein de langueur, de bruissements de conversations multiples, avec des plans généraux de la tablée et des plongées assez douces sur tel ou tel protagoniste, comme dans les meilleurs films de Claude Sautet. Bref, revenant de ce déjeuner (fort prolongé) chez des blogueurs que vous ne connaissez pas – et moi non plus avant aujourd'hui –, j'avais dans l'idée de vous en parler. J'avais même un titre sublime, celui-ci : Il ponctue à peu près comme je conduis ma bagnole. C'est du titre, ça, non ? Vous le retrouverez peut-être demain, si je m'en ressens.
Mais dans l'intervalle j'ai dérapé. Le dérapage est à la mode, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais. Catherine s'étant repliée (c'est une image) dans le salon-télé, je me suis quant à moi rencoigné dans le salon tout court. Avec une bière (tiens donc). Et d'abord un disque de Philippe Hersant (pièces pour violoncelle), puis Olivier Greif dont je parlais avant-hier, et finalement Gérard Pesson dont je parlais il y a quelques jours (débrouillez-vous pour les liens, ça ne date pas d'il y a six mois...).
Et je me suis fâché. tout seul, comme ça, dans mon coin de salon. Je me suis demandé quel était ce monde de merde, où il était à peu près impossible (j'ai vérifié avant de venir écrire cela) d'acheter plus d'un disque de Greif, deux ou trois de Pesson, quatre ou cinq d'Hersant – et je ne parle pas des autres, y compris de ceux que je ne peux même pas connaître parce que personne ne m'en a jamais parlé.
Pendant ce temps, Jean Ferrat devient un poète immortel, Mick Jagger le musicien emblématique du XXe siècle, Michael Jackson l'artiste absolu. Vous rendez-vous compte à quel point ce que je viens de dire est un crachat absolu à la face de l'art, ou même du simple bon goût ? Est-ce que vous comprenez que les trois noms que je viens de citer renvoient immédiatement au néant ? Voyez-vous que vous n'avez jamais écouté de musique, lu de poésie, même visionné de film ? Et comprenez-vous pourquoi, moi qui me sais d'assez médiocre intelligence, votre simple satisfaction d'être juste ce que vous êtes parfois m'énerve ?
Mais c'est que je voulais vous entretenir de ma (de notre) journée d'hier : un texte plein de langueur, de bruissements de conversations multiples, avec des plans généraux de la tablée et des plongées assez douces sur tel ou tel protagoniste, comme dans les meilleurs films de Claude Sautet. Bref, revenant de ce déjeuner (fort prolongé) chez des blogueurs que vous ne connaissez pas – et moi non plus avant aujourd'hui –, j'avais dans l'idée de vous en parler. J'avais même un titre sublime, celui-ci : Il ponctue à peu près comme je conduis ma bagnole. C'est du titre, ça, non ? Vous le retrouverez peut-être demain, si je m'en ressens.
Mais dans l'intervalle j'ai dérapé. Le dérapage est à la mode, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais. Catherine s'étant repliée (c'est une image) dans le salon-télé, je me suis quant à moi rencoigné dans le salon tout court. Avec une bière (tiens donc). Et d'abord un disque de Philippe Hersant (pièces pour violoncelle), puis Olivier Greif dont je parlais avant-hier, et finalement Gérard Pesson dont je parlais il y a quelques jours (débrouillez-vous pour les liens, ça ne date pas d'il y a six mois...).
Et je me suis fâché. tout seul, comme ça, dans mon coin de salon. Je me suis demandé quel était ce monde de merde, où il était à peu près impossible (j'ai vérifié avant de venir écrire cela) d'acheter plus d'un disque de Greif, deux ou trois de Pesson, quatre ou cinq d'Hersant – et je ne parle pas des autres, y compris de ceux que je ne peux même pas connaître parce que personne ne m'en a jamais parlé.
Pendant ce temps, Jean Ferrat devient un poète immortel, Mick Jagger le musicien emblématique du XXe siècle, Michael Jackson l'artiste absolu. Vous rendez-vous compte à quel point ce que je viens de dire est un crachat absolu à la face de l'art, ou même du simple bon goût ? Est-ce que vous comprenez que les trois noms que je viens de citer renvoient immédiatement au néant ? Voyez-vous que vous n'avez jamais écouté de musique, lu de poésie, même visionné de film ? Et comprenez-vous pourquoi, moi qui me sais d'assez médiocre intelligence, votre simple satisfaction d'être juste ce que vous êtes parfois m'énerve ?
À propos d'une (première) journée dans l'monde : après avoir reçu un faire-part de naissance, le grand Paul Léautaud répondit par un "Lorsque l'enfant paraît, je mets mon chapeau et je m'en vais"...
RépondreSupprimerMais, Didier, prenez-vous du plaisir en écoutant Gérard Pesson ?
RépondreSupprimerEst-il possible de prendre du plaisir à écouter Gérard Pesson quand on n'a aucune formation musicale solide ?
votre simple satisfaction d'être juste ce que vous êtes parfois m'énerve ?
RépondreSupprimerBon...
Demain ça ira mieux.
Pardon Maître d'être ce que nous sommes, de méconnaître Greif et tant d'autres. D'être un peu trop mainstream comme dirait l'autre.
Soyez bien assuré, cher monsieur, que nous faisons tout notre possible pour prendre de la hauteur sur notre crasse.
Bien à vous.
Ce billet a quelque chose qui me plait bien, sincèrement...
RépondreSupprimerSuis trop susceptible...
RépondreSupprimerMauvaise interpretation.
Désolé.
Christophe : Citer Léautaud pour le faire fondre, trop facile !
RépondreSupprimerBeuche : du plaisir ? Ben oui, évidemment ! Vous croyez, sinon, que j'écouterais ça (ou autre chose) juste pour le plaisir de paraître cultivé ? et qu'est-ce que vous croyez que j'en ai à foutre, à mon âge, de paraître cultivé ? Et aux yeux de qui, je vous prie ?
Fredi Maque : si j'étais présomptueux, je dirais que votre première réaction prouve que, pas plus que moi, vous n'êtes satisfait d'être ce que vous êtes...
Corto : tant mieux, j'en suis ravi.
Je ne parlais pas de "paraître cultivé", Didier, non non, pas du tout.
RépondreSupprimerJe me demande comment on peut prendre du plaisir à une oeuvre aussi "savante" sans apprentissage. Il est des oeuvres dont on se dit que, malgré son ignorance, elles sont capables d'émouvoir à peu près n'importe qui. Alors on n'en saisira pas toutes les subtilités, profanes que nous sommes, mais elles nous "parleront" tout de même.
Et je vois mal comment Gérard Pesson peut entrer dans cette catégorie.
C'est un peu comme pour l'art pictural contemporain, où l'inculte en la matière que je suis ne saurait différencier un Rothko d'une imposture, vous voyez ?
Il est dès lors évident que ce n'est pas la qualité ni la valeur de l'artiste qui sont en question, mais la nature, si je puis dire, de l'art en question à qui s'adresse-t-il ?
de l'art en question : à qui s'adresse-t-il ?
RépondreSupprimersi j'étais présomptueux, je dirais que votre première réaction prouve que, pas plus que moi, vous n'êtes satisfait d'être ce que vous êtes...
RépondreSupprimerVous n'êtes pas présomptueux.
Finalement.
Et pour être satisfait de ce que l'on est faut être né en Hongrie.
Ce n'est pas mon cas.
Et, comme d'habitude, rien sur Claude François, Michel Sardou et tant d'autres immenses artistes. Il ne dit rien non plus de Gérard Lenorman, un Normand pourtant ! Pas une ligne, même de coke, sur Eric Clapton. Rien, non. Si : des sonates, des sornettes, des motets pour matons au violon, des lieder pour dealers de shit, des symphonies qu'il écoute en siphonnant six bières dans un ciboire, tout seul, tout nu, sans chemise ni pantalon, comme chantait si bien Rika Zaraï, notre Malibran à nous, gens du peuple. M'en vais réécouter Trust, tiens (L'élite). Rien que pour faire enrager l'aristo des grasses prairies normandes.
RépondreSupprimerYankAnar, avec le peuple contre les élites. Meuh ! (je dois vérifier le mot « vache »)
Beuche : je ne sais pas, et je finis par m'en foutre vraiment. il va de soi qu'une personne qui connaît et comprend la musique prendra sinon PLUS de plaisir que moi à l'écouter, mais en tout cas un plaisir plus élevé (c'est le mot qui m'est venu : démerdez-vous avec) , il comprendra sand doute ce qu'il écoute, alors que moi non. Et alors ? Dois-je me priver pour cela d'écouter Mes béatitudes, que j'aime énormément, même si je n'y comprends rien ? Jeter le disque parce d'autres décryptent ce qui me reste inintelligible ?
RépondreSupprimerEt dois-je (en poussant les choses un peu plus loin) ne plus écouter DU TOUT de musique, simplement parce que des gens, Georges et d'autres, la comprendront ou l'aimeront toujours plus et mieux que moi ? Mais c'est que, quand j'écoute tel ou tel œuvre, qu'elle soit de Pesson, de Mozart ou de qui vous voudrez, je ne pense pas tellement à Georges, ni aux milliers de gens qui ENTENDENT la musique ! J'essaie de l'écouter, et c'est à peu près tout ce que je suis capable de faire.
Fredi Maque : je suis toujours prêt à me reconnaître tous les défauts de la terre. C'est un peu idiot sans doute mais si, par exemple, j'écris un petit billet de cinq lignes sur telle œuvre musicale (ou littéraire, ou autre chose), et que que sur dix commentateurs neuf me félicitent et un me dit que je n'ai fait qu'aligner de pesants lieux communs, c'est évidemment à ce dernier qu'ira la totalité de mon crédit.
Cela étant, Hongrois ce qu'on veut.
Ygor, vous êtes mesquin et insultant : je n'avais que quatre bières...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerPour répondre à votre question de 2007 les d'Antin de Vaillac sont - en fait - des d'Antin Tournier de Vaillac.
Et effet la famille de Tournier a acquis le château de Vaillac (Lot) et est devenue Tournier de Vaillac (nous étions sous l'Ancien Régime).
Les d'Antin, leurs descendants, ont obtenu le droit de s'appeler d'Antin Tournier de Vaillac (les Tournier de Vaillac étant éteints), mais se font appeler d'Antin de Vaillac (la partie Tournier n'étant pas noble)...
Ah ! Didier! Je suis de totale bonne humeur et prêt même à écouter Bayle s'il le faut ;-) mais voualà t'y pas que je tombe sur Beuche!! Medoukilsortçuila? Et depuis quand écouter la musique sérielle ou spatiale ça demande plus d'effort que d'écouter Purcell ? ou N'importe quoi chanté par Deller Bowman ou Robert Expert ( non pas Scholl, trop sec) ? Et je parle pas de certains trucs au piano de Debussy!!! Heureusement que chaque sensibilité personnelle permet un accès immédiat à la performance de l'artiste!
RépondreSupprimerLa première fois que j'ai obligé Miss 2ème à écouter Bowman (quoi! à l'église? quoi? De la musique baroque! ) elle a pleuré en étant saisie par sa voix - et son musicien préfèré est Schubert.. ou Rampal … Comme quoi ! J'ai eu aussi une élevé de 6éme qui aimait Big Bill Bronzy... Le blues ça prend tôt, défois ....
Et donc heureusement l'ecoute n'a rien à voir avec la culture! Et je dis rien de certains qui sortent du conservatoire: deux mains gauches pas d'oreille , ça aide pas...
Vous êtes quand même fortiche en poil à gratter... et vous auriez quand même pu citer Mireille Mathieu ! Wouarf!
RépondreSupprimerDidier : "un texte plein de langueur, de bruissements de conversations multiples, avec des plans généraux de la tablée et des plongées assez douces sur tel ou tel protagoniste,"
RépondreSupprimerVous avez tout dit.... Nous prolongeons la tablée et les conversations multiples en ce dimanche, avec quelques blogueurs attardés...Le (beau)temps s'étire à l'infini par ici.
Merci pour tout.
Difficile de ne pas vous comprendre, un peu. En même temps, j'ai regardé un bout de Dieudonné, et je me dis qu'en matière de poésie populaire, les goûts bizarres sont bien répandus.
RépondreSupprimer(Tiens, vous êtes comme le journal "Le Monde" Didier, vous paraissez la veille en vous prétendant du lendemain.)
RépondreSupprimerLe Coucou : quel rapport entre Dieudonné et la poésie, même populaire ?
RépondreSupprimerChristophe : c'est que j'ai interverti le billet (celui-ci) et la vidéo de Dieudonné. J'ai "actualisé" le billet, mais sans doute trop vite...
Mon Beubeu.
RépondreSupprimerPesson, on va dire à la base que comme "musique savante", y a mieux. Ou plus. Va chez Mademoiselle iTunes, et branche-toi Ferneyhough sur les tympans, pour voir la différence. Pesson, c'est un peu la variète de la Contemporaine…
« C'est un peu comme pour l'art pictural contemporain, où l'inculte en la matière que je suis ne saurait différencier un Rothko d'une imposture »
RépondreSupprimerLa preuve m'a apporté la richesse et la gloire.
Et tu crois que c'est en me disant que Pesson c'est de la variétoche que je vais écouter ton Ferneyough ?
RépondreSupprimerEt c'est quoi ta Mademoiselle Itunes d'abord ? Un thon virtuel ? Poilu de partout ?
Le Pesson, c'est bon.
RépondreSupprimerMais le Ferneyhough, c'est Waouh !