À quoi bon insister ? Quand ça ne veut pas rigoler, n'est-ce pas... Il y a plus d'une heure que je m'escrime sur ce billet que je veux écrire depuis hier soir, à propos d'Emma, et plus généralement de Jane Austen, dans laquelle je me suis replongé – si l'on me permet de m'exprimer de la sorte. Oh ! ce n'est pas que je manquais de choses à dire, à propos de cet écrivain que je me sens toujours un peu coupable d'aimer à ce point, tant sa lecture m'est facile et délicieuse. Non, non, j'en avais des tas, au contraire !
Je voulais dire à quel point me ravissait cet art porté à son sommet d'organiser le vide des conversations en un tournoiement de bal ; j'aurais eu quelques aperçus d'une extrême acuité sur sa manière parfaite de recréer, à chaque fois, un petit monde parfaitement autiste et se prenant pour la quintessence de l'univers ; j'aurais brillamment discouru sur l'humour tranchant mais toujours exempt d'ironie – et j'en aurais même obligeamment fourni trois ou quatre exemples, “pris au hasard” comme il se doit dans ces cas-là ; je me serais à coup sûr autorisé une rapide digression sur l'importance et la rigidité des castes sociales, mais j'aurais attiré votre attention sur le fait qu'elles ne sont encore qu'une armature, et qu'il faudra attendre Thomas Hardy pour qu'elles se métamorphosent en ce carcan qui broie Jude l'Obscur ; peut-être me serais-je risqué jusqu'à montrer que le génie de Miss Austen n'est jamais aussi haut que lorsqu'elle s'emploie à arracher les masques de ses personnages, sans pour autant que leurs conversations ni leurs attitudes ne fassent la moindre embardée hors des conventions qui les commandent ; enfin, j'aurais essayé de montrer que l'intrigue de chacun de ses romans – ceux que j'ai lus en tout cas – n'est jamais rien d'autre que l'exposition et la mise en œuvre des rites exogamiques et pleins de dangers de telle ou telle tribu du sud de l'Angleterre.
Mais rien n'est venu, tout se délitait à mesure que je l'écrivais, les phrases semblaient prendre un malin plaisir à ne pas vouloir s'arrimer les unes aux autres – et j'ai tout mis à la poubelle. Voilà pourquoi vous n'aurez aucun billet à lire ici aujourd'hui, et resterez aussi ignares que vous le fûtes hier, pour ce qui concerne ce génie magistral et souriant qu'est Jane Austen.
Je voulais dire à quel point me ravissait cet art porté à son sommet d'organiser le vide des conversations en un tournoiement de bal ; j'aurais eu quelques aperçus d'une extrême acuité sur sa manière parfaite de recréer, à chaque fois, un petit monde parfaitement autiste et se prenant pour la quintessence de l'univers ; j'aurais brillamment discouru sur l'humour tranchant mais toujours exempt d'ironie – et j'en aurais même obligeamment fourni trois ou quatre exemples, “pris au hasard” comme il se doit dans ces cas-là ; je me serais à coup sûr autorisé une rapide digression sur l'importance et la rigidité des castes sociales, mais j'aurais attiré votre attention sur le fait qu'elles ne sont encore qu'une armature, et qu'il faudra attendre Thomas Hardy pour qu'elles se métamorphosent en ce carcan qui broie Jude l'Obscur ; peut-être me serais-je risqué jusqu'à montrer que le génie de Miss Austen n'est jamais aussi haut que lorsqu'elle s'emploie à arracher les masques de ses personnages, sans pour autant que leurs conversations ni leurs attitudes ne fassent la moindre embardée hors des conventions qui les commandent ; enfin, j'aurais essayé de montrer que l'intrigue de chacun de ses romans – ceux que j'ai lus en tout cas – n'est jamais rien d'autre que l'exposition et la mise en œuvre des rites exogamiques et pleins de dangers de telle ou telle tribu du sud de l'Angleterre.
Mais rien n'est venu, tout se délitait à mesure que je l'écrivais, les phrases semblaient prendre un malin plaisir à ne pas vouloir s'arrimer les unes aux autres – et j'ai tout mis à la poubelle. Voilà pourquoi vous n'aurez aucun billet à lire ici aujourd'hui, et resterez aussi ignares que vous le fûtes hier, pour ce qui concerne ce génie magistral et souriant qu'est Jane Austen.
Ca nous fera des vacances.
RépondreSupprimerDans votre cas, on ne parle pas de vacances mais de récupération...
RépondreSupprimerQuelle virtuosité dans l'usage de la prétérition ! Et mine de rien, vous en dites beaucoup sur l'art de ce génial écrivain...
RépondreSupprimerMerci ! Mais il est néanmoins exacte que j'ai essayé, plus tôt, d'écrire une "vraie" critique et que j'y ai lamentablement échoué...
RépondreSupprimerJ'ai chaud. Je plongerais bien en cette Emma-ci.
RépondreSupprimerTrès drôle , et pas si raté que ça !! ;-))
RépondreSupprimerVotre non-critique tombe à pic : vous allez me faire ré-aimer Jane Austen que je n'avais pas lu depuis de nombreuses années.
RépondreSupprimerOups :Pas lue, pas pas lu. C'est clair ?
RépondreSupprimerhors sujet:
RépondreSupprimerje viens de lire sur yahoo un truc qui vient de libé:
"Une ex-employée de Prada au Japon a annoncé lundi qu'elle avait entamé une action en justice contre la filiale japonaise de la maison de couture milanaise, pour licenciement abusif en raison de sa prétendue «laideur»."
Voilà, on n'arrête pas de vous le dire, vive la burka! Voilà à quoi elle sert! Ne pas se faire virer de chez Prada, ni d'ailleurs.
"Sa prétendue laideur" ! Quelle bonne blague ! Et vous voudriez quoi, qu'un marchand de belles fringues trouvent cool d'engager des laiderons ?
RépondreSupprimerQuel air frais et printanier souffle sur votre blog et sur les commentaires !
RépondreSupprimerDans mon très jeune âge (avant mes dix ans), je suis tombée sur Charlotte Brontë : j'avais adoré "Jane Eyre", la lecture de ce roman était mon septième ciel...
Mais aucun des films réalisés d'après cette histoire ne vaut tripette.
Par contre en ce qui concerne les films tirés des romans de Jane Austen, je les trouve réussis.
Il y a bien des sourds qui sont musiciens! Compositeurs de génie, même!
RépondreSupprimerContinuez à ne rien dire de cette façon sur Jane Austen. C'est délicieux et ça lui ressemble beaucoup.
RépondreSupprimerComme je le disais ailleurs, je suis une quiche , je ne savais pas qui était Jane Austen. Au moins chez Didier Goux, nous nous instruisons et c'est bien ainsi , non ?
RépondreSupprimerGeorges : en cette hématie ? Ça risque d'être saignant.
RépondreSupprimerGeargies : vous êtes d'une indulgence qui vous perdra...
Francis : retournez-y, retournez-y !
Carine : Jane Austen + Prada = ?
Emma : ils sont regardables, en effet. Sans doute parce qu'on parle beaucoup, chez Austen...
Mère Castor : ça ressemble en tout cas (à peu près...) à l'impression que j'en retire.
Corto : vous devez bien avoir vu, ou entraperçu, le film d'Ang Lee, Raison et sentiments, avec Hugh Grant, Emma Thompson et Kate Winslet, non ? Qui n'est, ma foi, pas mal du tout, assez fidèle à la lettre et à l'esprit.
pareil que Mère Castor
RépondreSupprimerAujourd'hui c'est la Sainte Emma...
(c'était exprès ???)
Une fidèle lectrice
Didier, j'ai bien précisé que c'était hors sujet.
RépondreSupprimerJuste une info comme ça.
Lectrice : ah non, pure coïncidence !
RépondreSupprimerCarine : mais j'avais bien compris ! Simplement, moi, j'ai essayé de trouver un rapport... et j'ai échoué.
(Décidément, j'échoue beaucoup, aujourd'hui...)
« Il y a bien des sourds qui sont musiciens! Compositeurs de génie, même! »
RépondreSupprimerDécidément, elle en rate pas une, hein !
Emma a dit...
RépondreSupprimerQuel air frais et printanier souffle sur votre blog et sur les commentaires !
Ca ne va pas durer je le craint...
Mr Goux: moi non plus je n'ai pas lu votre Emma et je n'ai donc rien à en dire ou penser. Tout juste qu'une petite voix me souffle que ça ne serait pas ma tasse de thé.
Mais sur la forme de votre billet (et au bénéfice du doute): n'abusez pas trop de la pédanterie; passé un certain seuil elle cesse d'être drôle ou un effet de style pour redevenir ce qu'elle est: une forme de mépris.
Bonne soirée.
Je le crains....
RépondreSupprimerNon non, moi je le craint !
RépondreSupprimerIndulgent? Oui et non. Juste j'ai retrouvé dans ces quelques notes ce dont je me souviens de ça que j'ai lu y'a longtemps. J'aime bien Ivy Compton-Burnett que je connais un peu mieux. Ivy qui règle son compte (haha) de façon radicale et irrémédiable à un godelureau en cuisine dans Maitres et Serviteurs… les Maîtres ne sont pas mieux lotis d'ailleurs ( pas pierres non plus d'ailleurs, nan je rigole, c'est trop pédant comme blague, je la retire)…
RépondreSupprimerVisiblement fredo, ton niveau ne te permet pas de faire la différence entre discussion de faits culturels et " étalage de pédantisme " ; fuck off Trissotin. Je résume là.
Je savais que Catherine appréciait Jane Austen, je ne pensais pas que ce fût votre cas. C'est mon auteur préféré mais cela n'est pas toujours facile à avouer parmi la clique de ceux qui se croient cultivés et ne l'ont pas lue ou pas comprise. Il faut pour cela être capable de savourer les sourires de mépris des ignorants.
RépondreSupprimerQuoique un peu trop impétueux sans doute et, pardonnez-moi de vous le redire, désespérément grossier, pour être admis dans ses salons, vous lui ressemblez cependant par cette étrange indulgence devant la bêtise et la suffisance (mais les deux vont ensemble, n'est-ce pas, birds of a same feather flock together...) des MM. Elton qui hantent votre blog. Que ne leur faites-vous dire que vous n'y êtes pas ?
Voulez-vous que je vous dise ? Votre bonne éducation vous perdra, quoi que vous en ayez. Vous accueillez et vous hébergez des êtres aussi frustes et malveillants que ceux que vous reprochez à l'Occident de nourrir en son sein pour sa perte...
Vous êtes trop démocrate (eh oui, reprenez votre souffle), bien trop tolérant, pour tout dire, trop civilisé.
Otez-moi d'un doute...
RépondreSupprimerGeorges, Geargies et Fredi maque, c'est bien le même ? Et c'est bien en cliquant sur leur nom qu'on attrape des applications non sûres qu'il faut désactiver ?
C'est aussi le même que l'oiseau hébreu and co ?
Et j'ai toujours pas compris, pourquoi vous les virez-pas systématiquement, a priori, sans autre forme de procès, pourquoi vous les mettez pas d'emblée sur liste noire, au mépris de toutes les conventions internationales ? Ils finiraient bien par se lasser et par émigrer vers un blog plus multiculturel, non ?
Humm non nous ne sommes pas LE même. Et s'il ne me déplais pas d'être confondu avec Georges, avec qui, il est vrai , j'ai au moins UN point commun ( je vous laisse chercher lequel avec votre finesse d'esprit ça devrait pas être long!! Haha!) je pense qu'il faut être non seulement blonde et idiote mais aussi inculte, contrairement à ce que vous essayer de faire croire ( car il ne suffit pas d'avoir lu Jane Austen, encore faut-il comprendre son humour noir et son rire jaune) pour NOUS confondre, Georges et Moi, pour faire l'idiotie de nous confondre plus exactement, avec le fredo, qui il faut bien le dire, non content d'avoir la vue courte, et l'expression vaseuse et aléatoire, en plus doit juste avoir péniblement 25 ou 26 ans et la culture qui va avec, c'est à dire proche du zéro absolu…
RépondreSupprimerEt je ne dis rien sur l'idée de demander à DG de nous virer le Georges et moi , tiens ça me fait rigoler, ce qui finalement, au moins, donne un sens à votre piapiatage…
RépondreSupprimer@Carine
RépondreSupprimerJ'ai des photos comme celle du post précédent, mais.....vous n'avez pas mis d'adresse mail sur votre fiche blogger.
fuck off Trissotin. Je résume là.
RépondreSupprimerMon message n'était pas si méchant que celà.
Curieux qu'il ait déclenché chez vous tant de morgue. J'espère que vous êtes soulagé.
Je vous laisse.
Ouais fredo peut être. Mais Trissotin est un pédant , c'était un blague arroseur /arrosé, en fait …
RépondreSupprimer@ Carine
RépondreSupprimerBeethoven était tellement sourd que toute sa vie, il a cru faire de la peinture...
Duga
Duga, vous êtes plu rigolo que Georges, qui fait pourtant beaucoup d'efforts!
RépondreSupprimer« Beethoven était tellement sourd que toute sa vie, il a cru faire de la peinture... »
RépondreSupprimerC'est sans doute la blague la plus éculée que je connaisse. Que certains puissent la trouver drôle est un mystère sans fond.
@Georges:
RépondreSupprimerje suis un mystère à moi toute seule. Et à peu de choses près, je vous emmerde. C'est bien ce que vous cherchez?
Ignorez mes commentaires et j'ignore les vôtres. OK ?
@Christine B:
Je suis en gros d'accord avec vous sur les précieux ridicules. Mais c'est un jeu, n'est-ce pas?
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerVous n'êtes certainement pas un mystère, Carine. Au contraire, vous êtes toute transparence. Que vous m'emmerdiez me semble parfaitement juste et je vous le rends bien, mais vous ne pouvez pas me demander quoi que ce soit, ma grande. OK ?
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerEst-ce que la négation "ne... pas" est en passe de devenir hazebine? Je ne parle pas des commentaires hâtifs, des oublis, des fautes, mais quand je lis le deuxième commentaire (19 avril 2010 2:03)de ChristineB qui est professeur,qui emploie un joli "quoi que vous en ayez", je me demande si j'ai un métro de retard. Je relève le cas (je dis le cas, parce que je ne sais pas si c'est encore une faute) de plus en plus souvent dans la presse.
RépondreSupprimer@Georges:
RépondreSupprimerje vous ai déjà demandé quelque chose ? Grands dieux, que voudriez-vous que je vous demandasse?
Et je ne suis pas VOTRE grande.
Brisons là, très cher.
Mais si, mais si, vous êtes ma grande. Que vous le vouliez ou non. je brise là si je veux.
RépondreSupprimer@Didier Goux:
RépondreSupprimerSi vous vouliez nous marier, Georges et moi, avant la fin de l'année, n'y comptez plus!
Ah merde, j'avais déjà prévu autre chose, ma Grande. Mais après tout, pourquoi pas, je ne suis pas contre la polygamie, moi. Tu te rases pas sous les bras, j'espère ?
RépondreSupprimer@Georges:
RépondreSupprimerSi, mon époux y tient ;)
Ah, vous avez un "époux". Bien, ça, bien.
RépondreSupprimerbin quoi?
RépondreSupprimerVous préfèreriez peut-être que j'aie une épouse?
Désolée!
Laissez tomber, Carine, ça fait un petit moment déjà que j'ai renoncé sans tristesse aucune à être compris de vous.
RépondreSupprimerEt moi de vous.
RépondreSupprimerDonc, je me répète: lâchez-moi les tongs...
Oui, ça, que vous vous répétiez, j'avais remarqué. Remarquez, c'est quand on a le moins à dire qu'il est le plus facile de se répéter. Regardez Phil Glass…
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