mercredi 16 mars 2011

Nous restions trois, quand par un brutal abandon…


C'est moi qui avais eu la curiosité de faire ce compte, juste après la dernière “charrette”, il y a environ deux ans : combien de personnes étaient déjà à France Dimanche lorsque j'y suis moi-même entré, en octobre 1982 ? Le compte avait été vite fait : deux. Dominique et Olivier : un gars, une fille. Et encore, arrivés au journal une couple de mois plus tôt, pas davantage. On pouvait donc dire que nous restions trois, de ces temps qui n'eurent rien d'héroïque, mais que notre jeunesse enfuie, etc. – le pathos habituel, vous remplirez les blancs.

Un coup de fil de Brice vient de m'apprendre que nous ne sommes plus que deux : Olivier, la nuit dernière, n'a pas cru bon de tenir tête à la crise cardiaque qui s'est présentée à lui. Il a manqué de cœur à l'ouvrage, pourrait-on dire – et ce n'est qu'une demi-surprise au fond. Nous n'avons jamais été amis, lui et moi, mais nous nous faisions rire l'un l'autre, et les couteaux de la saine émulation sont toujours restés dans les étuis ; ce qui est déjà beaucoup. On aurait pu fêter à trois nos trente ans de non-amitié l'année prochaine : raté. On restera à deux, Dominique et moi ; deux à se tenir les coudes et à serrer les miches. Déjà bien heureux d'avoir encore des coudes et des miches.


(Photo d'Irrempe.)


7 commentaires:

  1. Le bureau va être vide...

    Condoléances et tout ça...

    RépondreSupprimer
  2. On n'était pas dans le même bureau, mais bon : presque trente ans de fréquentation quotidienne tout de même…

    RépondreSupprimer
  3. C'est triste. Et il avait de beaux yeux !

    RépondreSupprimer
  4. Ben, faut s'accrocher aux branches tant qu'elles ne deviennent pas trop cassantes... Je partage votre tristesse.
    Amitiés plutoniques.

    RépondreSupprimer
  5. Quand il manque un élément de son environnement, on se sent mal durant quelques temps, essayez de travailler à partir de chez vous quelques jours, ce ne serait pas mieux ?

    RépondreSupprimer
  6. Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont ?

    RépondreSupprimer
  7. Tiens bon. C'est tout.

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.