Mais quelle triste nouvelle, aussi grise que le temps gris de ce lundi ! Le camarade CSP n'y croit plus. Tel le héros de Vivant Denon, il a réalisé brutalement, entre gonflette et corn flakes, qu'il n'y aurait point de lendemain pour les garde-chiourme de la révolution en marche, ou alors qu'ils seraient aphones, ou qu'ils allaient chanter atrocement faux. En tout cas, CSP boude ; on le sent à deux doigts de retenir sa respiration jusqu'à ce que les nouveaux anticapitalistes de son nouveau parti se résolvent enfin à l'écouter. Mais non, c'est déjà trop tard. Et soudain, effarés, Besancenot et les autres ne peuvent que constater le drame : ils viennent de paumer le petit CSP dans les allées marchandes de l'insurrection qui n'a pas été livrée à temps.
À ce stade on s'effraie : fichtre ! il ne va tout de même pas se mettre à voter à droite notre Musculator trotskyste ? Mais non, voyons ! Pas encore. Laissez-lui-le temps de digérer sa couleuvre, merde ! De toute façon, il ne votera jamais à droite (pour Le Pen ou son successeur, ça en revanche c'est possible : dans extrême gauche, le mot important est extrême). Et vous savez pourquoi, mes bons amis nauséabonds ? Parce que ses idées sont “vraies et justes”, et toc ! Je regrette un peu qu'il ne nous dise pas, d'un même mouvement oratoire, si les miennes sont “fausses et injustes”, ou simplement “vraies mais injustes”, voire “fausses mais justes” : ça m'aurait intéressé. Enfin, les siennes sont parfaites, c'est l'essentiel.
Et heureusement pour lui car il ne lui reste pas grand-chose d'autre à quoi se raccrocher, notre révolutionnaire gyrovague, pour qui NPA signifie de nouveau Nulle part ailleurs, avec hésitation stratégique entre ailleurs et nulle part. Ce qu'il nous annonce est à la fois terrible et un tantinet picrocholin. On songe à cette phrase de Musil, dans L'Homme sans qualités, qui fait allusion au rétrécissement auquel est voué tout garçon dénué de talent particulier, à mesure qu'il vieillit et renonce ce à quoi il professait de tenir. Ce fier militant qui fut à la pointe de tous les combats et au sommet de toutes les barricades, que nous dit-il pour finir ? Qu'il va continuer à bloguer, et peut-être même écrire un livre. On ne saurait avouer plus candidement sa déprime et la solution de toute ambition.
Oh bien sûr, il chute sur une ultime bravade, il a encore ce ressort-là : « Et je serai toujours là pour continuer de tourmenter droitard qui va continuer de serrer ses petits poings de rage impuissante devant son écran. »
On pourrait rire, mais on va se montrer charitable, et même faire semblant d'avoir peur. Il a sa dose pour aujourd'hui, le gentil schtroumpf au couteau à beurre entre ses dents de lait. On ne va pas en plus lui révéler la vérité. Lui dire que non seulement il n'a jamais effrayé ni même agacé le moindre “droitard”, mais qu'il nous serait plutôt une sorte de mascotte, depuis le temps qu'il vaticine. Ou de ces mini ours en peluche que l'on suspend au rétroviseur de la voiture familiale, pour tenter d'amuser les enfants durant les longs trajets estivaux.
À ce stade on s'effraie : fichtre ! il ne va tout de même pas se mettre à voter à droite notre Musculator trotskyste ? Mais non, voyons ! Pas encore. Laissez-lui-le temps de digérer sa couleuvre, merde ! De toute façon, il ne votera jamais à droite (pour Le Pen ou son successeur, ça en revanche c'est possible : dans extrême gauche, le mot important est extrême). Et vous savez pourquoi, mes bons amis nauséabonds ? Parce que ses idées sont “vraies et justes”, et toc ! Je regrette un peu qu'il ne nous dise pas, d'un même mouvement oratoire, si les miennes sont “fausses et injustes”, ou simplement “vraies mais injustes”, voire “fausses mais justes” : ça m'aurait intéressé. Enfin, les siennes sont parfaites, c'est l'essentiel.
Et heureusement pour lui car il ne lui reste pas grand-chose d'autre à quoi se raccrocher, notre révolutionnaire gyrovague, pour qui NPA signifie de nouveau Nulle part ailleurs, avec hésitation stratégique entre ailleurs et nulle part. Ce qu'il nous annonce est à la fois terrible et un tantinet picrocholin. On songe à cette phrase de Musil, dans L'Homme sans qualités, qui fait allusion au rétrécissement auquel est voué tout garçon dénué de talent particulier, à mesure qu'il vieillit et renonce ce à quoi il professait de tenir. Ce fier militant qui fut à la pointe de tous les combats et au sommet de toutes les barricades, que nous dit-il pour finir ? Qu'il va continuer à bloguer, et peut-être même écrire un livre. On ne saurait avouer plus candidement sa déprime et la solution de toute ambition.
Oh bien sûr, il chute sur une ultime bravade, il a encore ce ressort-là : « Et je serai toujours là pour continuer de tourmenter droitard qui va continuer de serrer ses petits poings de rage impuissante devant son écran. »
On pourrait rire, mais on va se montrer charitable, et même faire semblant d'avoir peur. Il a sa dose pour aujourd'hui, le gentil schtroumpf au couteau à beurre entre ses dents de lait. On ne va pas en plus lui révéler la vérité. Lui dire que non seulement il n'a jamais effrayé ni même agacé le moindre “droitard”, mais qu'il nous serait plutôt une sorte de mascotte, depuis le temps qu'il vaticine. Ou de ces mini ours en peluche que l'on suspend au rétroviseur de la voiture familiale, pour tenter d'amuser les enfants durant les longs trajets estivaux.
Là vous êtes salaud, enfin cruel, enfin c'est pareil. Vous tuez dans l'oeuf, le début de l'infection de ce brave garçon. Il commençait à cultiver (au sens microbien) un début de conscience et paf vous en remettez une couche : scarlatine, coqueluche, suppositoire : au lit mon garçon ! Vous êtes, vous êtes .... une sorte de garde-malade ! Rendez-lui son docteur Homais, son Lyssenko, sa tétine.
RépondreSupprimerDu moment qu'il reste dans la cour de récré, c'est pas grave.
Je l'avais dit, que le NPA exploserait à cause de cette histoire de voile.(Allah ouakbar, tu parles !)
RépondreSupprimerVivant Denon et Musil convoqués rien que pour CSP! On ne peut pas dire que vous avez le mépris facile. Je convoquerais méchamment un des Pieds Nickelés, pour équilibrer le parrainage.
Ah mais, c'est que je l'aime bien, moi, mon CSP ! Comme, dans une fratrie sage et respectueuse, on a une secrète préférence pour le sale gosse qui ne pense qu'à faire des conneries et qui fait seulement semblant de se brosser les dents, le soir, avant d'aller au lit.
RépondreSupprimerPRR : vous n'avez pas tort, je risque en effet de stopper sa guérison, ou au moins de la retarder.
RépondreSupprimerMais lançons les paris : en tant qu'ancien trostyste, est-ce qu'il va finir digéré par le ventre mou du PS, ou bien le besoin de militantisme va-t-il le transformer en un réac de choc, façon Riposte laïque ?
Pourvu qu'il ne devienne pas Ségoliste, on n'aurait pas besoin de lui, en plus...
RépondreSupprimerje pense que pour qu'il vote PS, il faudrait un choc salutaire pour lui, par exemple qu'il devienne propriétaire de son bien immobilier. Ensuite, il passera à l'ump lorsqu'il aura souscrit à une assurance-vie et puis carrément FN dans quelques années, lorsqu'il aura une jolie petite adolescente qui s'habillera en mini-jupe et fréquentera une des pépites de notre nation. Il y a de nombreuses personnes qui passent du progressisme au conservatisme, bref qui deviennent de droite avec le temps...je ne connais pas de gens qui virent à gauche après avoir été à droite...
RépondreSupprimerNicolas : non, c'est trop tôt…
RépondreSupprimerCherea : à part Victor Hugo, mais c'était il y a longtemps et il était fou.
RépondreSupprimerEn fait, Didier, je vous trouve "injuste" sur ce coup. Z'auriez pu faire le même billet à propos de Cohn-Bendit quand il boycotte le congrès de son parti parce que les verts sont incorrigibles... Ou à propos de moi quand je dis que les socialos me cassent les burnes quand ils veulent bien l'unité mais seulement autour de leur poulain...
RépondreSupprimerEn fait, vous auriez pu faire la même "réponse" à 10% des billets politiques...
D'abord, vous, vous n'êtes pas encarté au PS, vous ne passez pas votre temps à des réunions de militants abrutis, etc. Et vous ne vous offrez pas le ridicule de claquer la porte avec cette solennité pompeuse et définitive.
RépondreSupprimerPour ce qui est de Cohn-Bendit, je m'en tape. Et des écolos avec.
"...dans les allées marchandes de l'insurrection qui n'a pas été livrée à temps" : ça me rappelle l'excellente illustration de Police du Monde Parodique, ici.
RépondreSupprimerAh, si j'avais su je leur aurais piquée !
RépondreSupprimerJ'ai eu le courage d'aller lire votre ami et j'ai noté celle-là:
RépondreSupprimer"Les convictions, Elles n'ont pas à être remises en question, elles sont vraies et justes"
Cochon qui s'en dédit !
Corto : euh… oui… c'est exactement la même que celle dont je parle dans le billet, non ?
RépondreSupprimerOui mais Corto ne lit pas les billets. et paf !
RépondreSupprimerOui, mais il clique sur les liens !
RépondreSupprimerQuand ils sont dans l'introduction, seulement.
RépondreSupprimer@nicolas: mouais, bof, trop facile. Et comme aujourd'hui, c'est moi qui suis sans humour, je le dis haut et fort, nicolas tu es un âne!
RépondreSupprimerC'est où qu'on cotise pour lui offrir un petit quelque chose ? Un carton de condoléances, c'est un peu court...
RépondreSupprimerUn bouquin peut-être ? Un "Que sais-je" ?
Je suis sûr que vous avez une idée...
Le Plouc : non, non, ne soyons pas mesquin ! CSP, contrairement à ses commentateurs, lit de vrais livres (entre deux réunions, mais désormais il va avoir plus de temps) et il lui arrive même d'oublier son costume de zorro et de les comprendre.
RépondreSupprimeril ne lui reste plus qu'à "s'indigner" en costume de Zorro ou se résigner complètement à poil…
RépondreSupprimerTrois choses remarquables, dans les commentaires ou dans le corps du papier :
RépondreSupprimerPremière chose, leurs "ennemis" (ou leurs contradicteurs, les "droitards"), ou plus généralement ceux qui votent plus à droite qu'eux, soit une écrasante majorité de la population française, ne sont - je cite - pas humains. Nonobstant, un bon droitard est un droitard mort, ou réduit à l'état d'esclave. Le programme est intéressant. Badiou s'était contenté de qualifier les électeurs de Sarkozy de "rats". Un modéré, ce cher vieux Alain. Quant à la démocratie, c'est une plaie, puisqu'elle permet à tous ces non-humains (dont je suis malheureusement) de s'exprimer par le vote.
Deuxième chose, cette amusante lubie en vertu de laquelle la toile et les caves des immeubles de nos rues seraient farcies de fascistes armés jusqu'aux dents, super-organisés, structurés et prêts à en découdre. La réalité étant que l'extrême-droite virtuelle "officielle" se résume à trois gros sites animés par des gus fauchés comme les blés ou appartenant à des groupuscules qui peinent à payer un hébergement à l'année, et que les quelques dizaines (on songe aux milliers de blogs de gauche...) de blogueurs indépendants d'extrême-droite (se définissant comme tels) ne se connaissent pas les uns les autres et n'ont manifestement pas la moindre envie de se rencontrer.
Quant à la "réacosphère", un blogueur sur dix vote FN, un autre hésite, deux votent RPR/UMP, les six autres ne votent pas, s'en foutent, préfèrent lire, commenter et relayer de la philosophie ou de la littérature.
Troisième chose, cet invraisemblable esprit de sérieux qui les caractérise. Ils vont changer le monde. C'est certain. Aux dépends de leurs contemporains si nécessaire. Ils savent. Ils ne doutent pas. Toute tentative d'humour, d'ironie, de remise en cause, de tentative de distanciation est une offense à la cause. Le gars qui leur signale gentiment une contradiction se fait traiter de "sale enculé de bourgeois". On ne plaisante pas avec la cause. Jugulaire, jugulaire !
Vous êtes bien aimable de traiter ces gens-là de sales gosses. Mais un sale gosse, c'est un gamin qui montre ses fesses devant la table des beaux messieurs et des belles dames, qui fait exploser des grenouilles en leur collant une clope au bec, etc . C'est pas un type qui se réjouit à l'idée de génocider les 3/4 de son propre peuple.
Rassurez-vous, je sais très bien de quoi seront capables ces sales gosses, pour peu qu'on leur donne un mirador où grimper…
RépondreSupprimerNeal a dit:
RépondreSupprimer"Quant à la "réacosphère", un blogueur sur dix vote FN, un autre hésite, deux votent RPR/UMP, les six autres ne votent pas, s'en foutent, préfèrent lire, commenter et relayer de la philosophie ou de la littérature."
Je ne sais pas d'après votre ton si vous déplorez cet état des lieux. J'ai tendance à croire que oui.
Moi cette constatation me fout en l'air.
Je l'ai déjà dit ici.
Mais on m'a répondu (pas Didier, je précise) que les militants, c'est pas beau. Seuls comptent les intellos (surtout les philosophes ^^) et les artistes. Dont "on" fait partie, bien sûr. On ne va pas parler pour ne rien dire.
Et les "sales gosses " en question sont quand même capables de sortir ça la phrase que vous avez relevée: "un bon droitard est un droitard mort, ou réduit à l'état d'esclave".
RépondreSupprimerIls sont mûrs pour le faschisme, quel que soit la couleur qu'on lui donnera (rouge pour eux, teintée de noir avec les muzz), ou réciproquement. Ou tout noir quand ils se seront complètement couchés.
Parce que la référence à l'esclavage, ça parle, quand même :
http://www.postedeveille.ca/2011/06/egypte-lislam-justifie-le-pillage-lesclavage-et-le-viol-des-infideles-eminent-religieux-musulman-.html#comments
http://www.postedeveille.ca/2011/06/koweit-legaliser-la-vente-desclaves-sexuelles-pour-prevenir-ladultere.html#comments
"quelle que soit la couleur", bien sûr.
RépondreSupprimerCarine, pour être honnête, non je ne déplore rien. Si la "réacosphère" devenait intégralement militante, elle aurait bien moins de charme et de vertu à mes yeux.
RépondreSupprimerJe suis venu à elle car ses "membres" revendiquaient une liberté de ton et d'esprit radicale et totale, un goût franc et entier pour l'indépendance d'esprit, tout en éprouvant une méfiance certaine à l'égard des groupes constitués. Si la "réacosphère" est militante, elle milite pour la lucidité et l'esprit critique. Elle ne vous dit pas pour qui voter, elle vous donne quelques clés pour décider de votre propre chef. Ce qui peut aussi vous inciter à ne pas voter du tout. C'est à chacun de se déterminer.
Personnellement, je ne crois guère aux urnes. Je crois en revanche au combat dit "culturel". Je crois que la gauche a vaincu car elle a vaincu principalement dans les salles de rédaction et dans les universités. C'est plutôt de ce côté-là que s'ouvre une brèche, à mon avis. C'est plutôt à cette lutte-là que j'envisage d'apporter mon maigre soutien.
"qu'ils seraient aphones, ou qu'ils allaient chanter atrocement faux"
RépondreSupprimerOui mais ils chantent mes chansons !
Interpellés en chantant du Brassens
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/06/09/97001-20110609FILWWW00477-interpelles-en-chantant-du-brassens.php
Une trentaine de contestataires ont été interpellés hier soir devant le commissariat de Toulouse pour outrage parce qu'ils chantaient l'une des grandes chansons de Georges Brassens contre l'autorité avec son cri de "mort aux vaches". Répondant à des appels à la mobilisation lancés sur internet ou par SMS, les protestataires avaient entrepris de chanter, devant le commissariat de cette ville volontiers frondeuse, la chanson dans laquelle des "mégères gendarmicides" de Brive-la-Gaillarde se ruent sur les représentants de l'ordre et font crier à un maréchal des logis: "Mort aux vaches, mort aux lois, vive l'anarchie".
Je suis trop fort !
Tonton Georges.