Samedi après-midi, ne trouvant aucune autre excuse pour ne pas travailler, j'ai accompagné l'Irremplaçable à la ferme-charcuterie – je ne sais trop comment appeler cet endroit hybride – où nous achetons désormais notre porc. Du reste, celui qui est en photo à gauche ne devrait pas tarder à atterrir dans nos marmites. Nous fûmes accueillis par une fermière-charcutière d'un certain âge, fort aimable et causante. Durant le temps que nous passâmes dans son échoppe, elle crut utile de nous informer que si le fermier-charcutier n'était pas là aujourd'hui (on ne s'était inquiété de rien de semblable), c'est parce qu'il organisait un kébab pour les visiteurs de je ne sais plus quelle réjouissance locale devant avoir lieu le soir-même.
« Kébab de porc, évidemment ! », nous précisa-t-elle dans la foulée, avec une fierté bien compréhensible dans la voix. Puis, baissant d'un ton, et regard furtif balayant rapidement le périmètre, elle nous expliqua que son mari louait la broche tournante à une petite société tenue par des Maghrébins et que, pour ne pas se voir refuser l'indispensable ustensile, il leur avait fait croire qu'il comptait s'en servir pour rôtir un gigot de mouton.
« On ne sait jamais, conclut notre matrone cochonicide, des fois qu'il y aurait des petits démons malfaisants, dans nos bêtes ! » Et son sourire s'est teinté d'espièglerie, comme celui d'une gamine qui vient de faire un pied de nez dans le dos de l'adulte grave et grotesque, parce qu'elle n'ose pas encore lui balancer un coup de savate au cul.
« Kébab de porc, évidemment ! », nous précisa-t-elle dans la foulée, avec une fierté bien compréhensible dans la voix. Puis, baissant d'un ton, et regard furtif balayant rapidement le périmètre, elle nous expliqua que son mari louait la broche tournante à une petite société tenue par des Maghrébins et que, pour ne pas se voir refuser l'indispensable ustensile, il leur avait fait croire qu'il comptait s'en servir pour rôtir un gigot de mouton.
« On ne sait jamais, conclut notre matrone cochonicide, des fois qu'il y aurait des petits démons malfaisants, dans nos bêtes ! » Et son sourire s'est teinté d'espièglerie, comme celui d'une gamine qui vient de faire un pied de nez dans le dos de l'adulte grave et grotesque, parce qu'elle n'ose pas encore lui balancer un coup de savate au cul.
Si les Maghrébins de l'histoire apprenaient d'aventure le subterfuge qui consista à remplacer le gigot par du cochon, il pourrait bien leur venir des idées matronicides.
RépondreSupprimerAh ! L'humour paysan...
RépondreSupprimerIls font aussi de délicieuses merguez de porc, lol.
RépondreSupprimerEt moi des tajines aux boulettes de porc, MdeLOL.
Nicolas, j'aime ton avatar. Très classe !
RépondreSupprimerMerci ! Mais on ne se vouvoyait pas dans le temps ? (dans les blogs seulement)
RépondreSupprimerCe qui me choque le plus c'est qu'elle fut obligée de baisser le ton...
RépondreSupprimerNicolas, veuillez pardonner cet accès de familiarité. Je pensais que nous étions copains comme cochons, mais il est vrai que nous n'avons pas élevé les cochons ensemble : )
RépondreSupprimerElle baisse le ton car dans nos campagnes, tout ce qui relève de la sorcellerie se chuchote.
RépondreSupprimerT'es pardonnée, Cath !
RépondreSupprimerMildred : c'est bien pourquoi je me ferais couper en huit plutôt que de dévoiler quoi que ce soit sur eux !
RépondreSupprimerNicolas : non, c'est de l'humour résistant…
Catherine : t'es pas folle, d'avouer un truc aussi grave ?
Corto : pur réflexe : on était seuls dans la boutique. Mais il est vrai que ça en dit long.
PRR : à moins qu'de ça, comme disait la tante Léonie.
En ce moment tu fait une fixette sur les cochons, non ? pour être hype faut évoluer vers les matous , t'enlève la tête dans le ragout je te défie de faire la différence avec du lapin. Enfin c'est ce qu'on ma rapporté ,car le mien de greffier est un malin pas assez gras.
RépondreSupprimerOh elle n'a pas baissé la voix pour se cacher, elle l'a baissée pour partager en confidence la bonne blague dont elle partageait tout le sens implicite avec vous....
RépondreSupprimerOh elle n'a pas baissé la voix pour se cacher, elle l'a baissée pour partager en confidence la bonne blague dont elle partageait tout le sens implicite avec vous....
RépondreSupprimerGeargies : oui, c'était un chuchotis de connivence…
RépondreSupprimerPetit Louis : Golo, notre nouveau chat, n'a que trois mois : on attend qu'il engraisse…
RépondreSupprimerTout cela est bien joli. Mais on ne devait pas avoir un super-billet transcendant, qui devait conduire la moitié de la blogosphère à fermer leurs blogs.
RépondreSupprimerOu alors, grand étourdi que je suis, je suis passé sans faire attention.
Sweeney, si vous commencez à prendre au sérieux tout ce que je dis, vous êtes foutu…
RépondreSupprimerJe trouve cela vraiment pas honnête et assez méprisable de ne pas respecter les termes d'un contrat dans une relation commerciale. Le client vous achète une certaine quantité d'un certain produit, comme fournisseur vous devez lui remettre ce qu'il vous a commandé. On appelle cela Work Ethics, c'est une des bases du libéralisme, le respect des contrats, et même la base d'un contrat moral tout court. Et qui sait, elle vous avoue qu'elle a déjà trompé sciemment un client, qu'est-ce qui vous dit qu'elle ne vous a pas vendu une viande abattu selon le rite Hallal??
RépondreSupprimerCherea, je crois que vous m'avez mal lu : c'est au loueur de broche que ces gens ont fait croire qu'ils allait y empaler une pièce de mouton. Les consommateurs, eux, savaient parfaitement, par voie d'affichette, qu'on leur servait du porc rôti.
RépondreSupprimerpardonnez mon courroux, alors, j'avais effectivement mal lu votre article. Ce n'est effectivement pas bien méchant.
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