« Que signifie l'apartheid volontaire ? Un exil intérieur, une solitude absolue, un refus de mettre sur le même plan le sang et le droit. Je marche au milieu d'une multitude de néo-Français en m'abstrayant mentalement de leur nombre, sachant que je n'ai rien de commun avec ces gens, dont l'ignorance des qualités françaises rejoint celle des Français de souche : étrange communauté de destin que cette ignorance programmatique de la servitude volontaire… Dans ce climat d'apocalypse libérale, je me garde bien d'identifier l'ennemi et l'immigré : moi qui n'ai pas d'amis et ne me compte que d'éphémères alliés, je sais que l'ennemi n'est pas un visage (une race, une ethnie, une religion) mais un état d'esprit, une condition : la servitude volontaire des masses occidentales, dans lesquelles il faut inclure celles du Tiers-Monde en tant que candidates à la servilité consumériste occidentale. Autrement dit, l'ennemi peut me ressembler, et c'est cette apparence (qui peut aller jusqu'au simulacre ou à la tentative de falsification de mes façons de penser) dont je dois me méfier, car elle s'avance masquée. Dans l'état de guerre civile où nous vivons (et dont l'apartheid volontaire constitue la révélation), le fait que celle-ci ne soit jamais reconnue pour telle constitue un argument en faveur de la guerre ; n'étant pas déclarée, la terreur devient légitime parce qu'elle vise à préserver le consensus ; d'où l'état d'urgence de l'apartheid volontaire. »
Richard Millet, Fatigue du sens, éditions Pierre-Guillaume de Roux, p. 89 & 90.
Richard Millet, Fatigue du sens, éditions Pierre-Guillaume de Roux, p. 89 & 90.
Moi, j'préférais le texte de M. Marchenoir...
RépondreSupprimerUn texte qui peut se lire à plusieurs niveaux !
RépondreSupprimerQuel texte de Marchenoir ?
RépondreSupprimerLa Gerbille : il s'agit d'un texte, en effet de Robert Marchenoir, que j'ai mis en ligne par erreur et, donc, enlevé tout de suite. Il sera lisible ici même à partir de mardi matin…
RépondreSupprimersachant que je n'ai rien de commun avec ces gens, dont l'ignorance des qualités françaises rejoint celle des Français de souche
RépondreSupprimerS'il ne fallait retenir que cette phrase hélas...
Ha ! Ce suspense est insoutenable ! Je m'empresse de préciser que je n'ai versé aucun dessous-de-table au tôlier pour ce teasing inopiné ! La maison Marchenoir n'a pas pour habitude de faire monter la sauce avec des méthodes rappelant les heures les plus sombres de l'histoire de la publicité !
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