Pur moment de grâce, hier soir, avec Madame de, le film virevoltant et tragique de Max Ophüls, perpétuel jeu de miroirs où les miroirs s'assombrissent inexorablement et reflètent toujours autre chose que ce qu'on leur donne à voir. Danielle Darrieux est bien la plus séduisante et diabolique actrice de cette époque-là ; et Ophüls chuchote encore audiblement, même s'il ne semble s'intéresser jamais qu'à la France d'avant – car en 1953 il y avait déjà une France d'avant, allez comprendre.
Puis, me faisant docile aux caprices de Dame Zapette, j'ai apporté durant un quart d'heure mon soutien en demi-teinte à une équipe de football biélorusse, qui faisait ce qu'elle pouvait sans toutefois pouvoir grand-chose, face à un étrange conglomérat arabo-africain dont je me suis tout ce temps demandé quel pauvre pays grabataire il pouvait bien avoir la prétention de représenter, avec ce jeu lourd, sans imagination, sans intelligence, sans réussite ni joie d'être là.
Le coup de sifflet final, je l'attendais avec crainte et impatience – et il a finalement vrillé l'air immobile du stade d'une manière assez lugubre.
Je suis allé me coucher.
Puis, me faisant docile aux caprices de Dame Zapette, j'ai apporté durant un quart d'heure mon soutien en demi-teinte à une équipe de football biélorusse, qui faisait ce qu'elle pouvait sans toutefois pouvoir grand-chose, face à un étrange conglomérat arabo-africain dont je me suis tout ce temps demandé quel pauvre pays grabataire il pouvait bien avoir la prétention de représenter, avec ce jeu lourd, sans imagination, sans intelligence, sans réussite ni joie d'être là.
Le coup de sifflet final, je l'attendais avec crainte et impatience – et il a finalement vrillé l'air immobile du stade d'une manière assez lugubre.
Je suis allé me coucher.
car en 1953 il y avait déjà une France d'avant, allez comprendre.
RépondreSupprimerIl y a toujours eu une France d'avant, mais c'était toujours la France.
Vous avez touché du doigt pourquoi mon mari et moi ne pouvons pas regarder la télévision ensemble.
RépondreSupprimerMoi, je suis une admiratrice de Max Ophüls et lui un amateur invétéré de football.
Il y a quelques années, cette équipe de France n'aurait pas intéressé grand monde. Mais curieusement, maintenant quelque chose ne passe plus. Pourquoi ?
RépondreSupprimerétrange conglomérat arabo-africain, peut-être mais portant fort bien la Marinière de nos valeureux pêcheurs bretons d'antan :)
RépondreSupprimerPRR : c'est que ça vire à la caricature, que l'on est l'objet de toutes les moqueries plus ou moins gentilles à l'étranger. Et qu'en plus cette équipe trouve le moyen de n'être ni de France ni vainqueur.
RépondreSupprimerCorto : ah oui, ça m'a frappé : on aurait dit onze pubs mobiles pour le thon Petit Navire, avec son petit livret gratuit de recettes de brousse.
RépondreSupprimerLire de vrais livres, ya k'ça d'vrai.
RépondreSupprimerJ’avais au fond d’un tiroir une vielle cassette de Madame de…, jamais regardée d’ailleurs. Alors vous parlez, une recommandation de Didier Goux… Il faut bien avouer que sans vous et sans modernoeud, j’aurais trouvé ce film très moyen. L’histoire de Louise de Vilmorin est sans grand intérêt, Vittorio de Sica un peu ridicule en vieux beau style DSK, Danielle Darrieux froide comme un glaçon, reste Charles Boyer, très bien très bien mais franchement il a connu des jours meilleurs. Les personnages sont stéréotypés au possible, la fin ridicule, la musique pâteuse, reste cette valse métaphorique autour de ces boucles d’oreille, assez légère et drôle. Pas de quoi écrire chez soi si… si… effectivement… il n’y avait pas modernoeud, qui en servant de révulsif, redonne, par contraste, un charme à cette France d’avant, qu’il ne peut ni aimer, ni comprendre, ni évoquer, ni récréer et dont il n’hérite évidemment pas. Et on se dit que finalement, Madame de… , c’est de la bombe, baby…
RépondreSupprimerHé bé ! La voilà habillée pour l'hiver, cette pauvre Danielle…
RépondreSupprimer"avec ce jeu lourd, sans imagination, sans intelligence, sans réussite ni joie d'être là."
RépondreSupprimerVous vous intéressez au football maintenant? Et pour dire quoi?
N'y a-y-il pas davantage de raisons dans la fatigue d'une fin de saison harassante plutôt que.... dans un l'agglomération d'un conglomérat arabo-africain?
Vous êtes drôle.
Eh bien, si je suis drôle, que pouvez-vous exiger de plus ?
RépondreSupprimerj'eusse aimé que vous m'évitasse la funeste répétition du commencement. Les miroirs sont trompeurs, et leur répétition ne reflètent que votre narcissisme.
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