lundi 3 mars 2014

Notre Ruquier-Tinville


Il s'appelle Caron comme Beaumarchais, un costume beaucoup trop grand pour lui. Il se nomme aussi Aymeric, ce qui rime opportunément avec la trique qu'il s'imagine manier tous les samedis soirs, au tribunal de France 2 où officie ce petit Ruquier-Tinville. Il a volontiers le verbe jappant et le sourcil fronceur, dès lors qu'il s'agit de broyer du réactionnaire, de malaxer du néo-facho, de ventiler du mal-pensant. Qui pense mal, aux yeux de cette calamité de salut public ? Tout le monde, qui n'est pas de stricte orthodoxie socialo-sociétale, tout olibrius égaré qui prétendrait qu'il existe encore un monde réel, un hors-studio, un avant-tribunal, et qui tenterait d'en rendre compte en y mettant un peu de nuances. La nuance est une injure faite à l'intelligence de ce Caron-ci ; une provocation ; un dérapage. La nuance cache quelque chose qu'il ne distingue pas, et ça le met d'humeur flétrisseuse ; il est alors très curieux à observer. On dirait d'un chien de berger un peu malingre se mettant à grogner à l'approche du loup, afin de protéger de la rage le troupeau installé en gradins derrière lui. Il brandit alors ses bûchettes en direction de l'ennemi, sans jamais voir qu'il ne peut pas l'atteindre, en raison de la chaîne reliée à sa cheville, qu'il a lui-même fixée au piquet le maintenant à sa juste place. Le sot au piquet produit alors quelques sentences depuis longtemps surgelées, qui, bien ou mal réchauffées dans le four à micro-ondes qu'il prend pour son esprit, ne parviendront jamais à retrouver leur saveur de plein champ. Pour finir il condamne ; mais, ses guillotines étant de caoutchouc et ses galères à moteur, la liste des victimes de Ruquier-Tinville n'en finit plus de ne pas s'allonger.

Ce procureur à perruque naturelle a donc ses fulminations ; il a aussi parfois une brusque poussée de flagorneuse guimauve, et c'est lorsque les hasards de la programmation placent dans le fauteuil d'en face un personnage qui pense comme lui, soit aussi peu et toujours à bas bruit, afin de ne pas risquer d'éveiller les consciences en sursaut. Alors le tigre se fait chatte et s'enivre de ses propres ronronnements, cependant qu'il dévide ses serpentins louangeurs et les enroule autour du bienpenseur que la Providence a voulu lui envoyer ce soir-là, pour le consoler de tous les monstres qu'il se fait un devoir moral d'expédier, en trois phrases et à l'année longue, dans ses chambres à gaz hilarant.

Ruquier-Tinville est aussi précieux qu'une bénédiction : la péremptoire et convenue sottise qu'il donne à voir semaine après semaine est le plus sûr antidote contre ce qu'il croit incarner et tente de défendre. Grâce à lui, on s'aperçoit non seulement que le roi est nu, mais qu'il n'y a rien sous sa couronne.

83 commentaires:

  1. Mais quelle idée d'aller regarder les émissions de Ruquier, ou, qui pis est, d'accepter d'y être invité? Ceux qui y vont n'ont que ce qu'ils ont cherché, et leurs plaintes sont celles d'un bœuf mécontent de ne pas avoir été bien traité à l'abattoir.

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    1. Mais ils ne se plaignent pas, ou de moins en moins ! Généralement, ils se contentent de le renvoyer dans sa cour d'un revers de main négligent – c'est ce qu'a fait Tillinac la semaine dernière.

      (Et, à dire vrai, je ne regarde jamais cette émission, en tout cas jamais entièrement.)

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  2. Ce type me terrifie… Il est d'une brutalité sans nom… Mais il y a pire : le public, trié sur le volets (pas de vieux, pas de laid, pas de cravate, le quota ethnique) qui souscrit obséquieusement aux diatribes de notre inquisiteur, aux sentences qu'il prononce… Tout cela, dans la bonne humeur of course…

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    1. Il n'est pas terrifiant, parce qu'il est bête, et donc tout à fait inefficace. Les couperets qu'il abat lui retombent immanquablement sur le col.

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    2. Robert Marchenoir3 mars 2014 à 19:59

      Excellente remarque. Lançons un grand mouvement revendicatif pour le retour de la cravate. Châtions sévèrement la discrimination anti-cravetouze. Et exigeons des quotas.

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  3. "Chambre à gaz hilarant", zut alors, j'aurais bien voulu la trouver, celle-là !

    Laissez-moi cependant vous dire que je vous aurais aimé beaucoup plus méchant. Mais il est connu que je ne suis jamais content.

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    1. Vous avez raison, j'aurais pu. Disons que, dans le cas d'un Caron, il faut savoir résister à la méchanceté qui vient tout naturellement.

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  4. Amusant billet.
    Cependant une virgule me paraît de trop, là (il s'agit de la première de la citation) :

    "Tout le monde, qui n'est pas de stricte orthodoxie socialo-sociétale, tout olibrius égaré qui prétendrait "

    Le rythme de la phrase en souffre, il me semble.

    Quant au fond : Caron ne fait que jouer un rôle. On lui demande de jouer le bobo de service, il le fait, et avec un certain talent.

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    1. Eh bien, après mainte hésitation, je vais conserver ma virgule.

      Pour le reste, Caron n'a aucun talent, ni d'animateur, ni de rien : il croit à ce qu'il dit et fait.

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    2. Il s'agit de savoir si la relative est explicative ou déterminative. Si, comme je la comprends, elle est explicative, c'est à dire qu'elle apporte une précision sur un antécédent déterminé, la virgule s'impose.

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    3. Pour en être sûr, il faudrait demander à Mme Rosa !

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    4. Pas d'accord. La virgule est de trop dans la mesure où la phrase qui suit a la même construction mais sans virgule. C'est donc à la lecture de cette seconde phrase que l'on comprend que ladite virgule ne s'impose pas, et même qu'il s'imposerait qu'elle disparaisse.
      Cela dit c'est un jugement "à l'oreille", et je serais bien en peine de le justifier autrement.

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    5. La virgule est bonne et utile, comme l'a signalé monsieur Étienne. En la matière, l'oreille est souvent traitresse :)

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  5. Tout comme Haziza, autre Vychinski à la petite semaine, Caron est, pour reprendre les termes de Dupont-Aignan, une merde intégrale. Je regardais peu Ruquier du temps de Zemmour & Naulleau, depuis que le tandem est parti je préfère couper le poste et ouvrir un bouquin.

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    1. Je tombe dessus quand je fais mon zapping d'avant-sommeil. Et, samedi, je suis resté pour écouter Tillinac, voir comment il allait se sortir des griffounettes du roquet.

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  6. Quand on fait un billet pour critiquer la presse papier, vous nous dites souvent, à juste titre, qu'on n'y connait rien. Caron est un animateur qui gagne probablement beaucoup d'argent et en rapporte à sa chaîne (publique) avec une émission nocturne qui fonctionne très bien.

    Pour ma part, j'étais horrifié quand je voyais un type comme Zemmour qui me semblait totalement abruti comme vous semble abruti le Caron en question que je ne connais pas.

    J'ai arrêté de regarder cette émission (j'étais un fidèle) quand je me suis rendu compte du ridicule des blogueurs (c'était avant la mode de Twitter mais ça ne change pas grand chose) qui passait des heures à regarder une émission qu'ils disent qu'ils n'aiment pas pourvoir en faire un billet (ou un livetweet maintenant).

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    1. Total désaccord avec vous sur ce point. On peut très bien trouver insupportables les idées de Zemmour, ne partager en rien sa vision du monde et des choses, mais on ne peut pas prétendre qu'il est stupide et inculte – ce qu'est, très manifestement, Caron.

      Naulleau avait beau être de gauche, et sans doute autant que Ruquier-Tinville, il se situait à 36 marches plus haut.

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    2. Zemour est tout sauf inculte et stupide, il faut vraiment s'appeler Nicolas Jégou pour écrire de pareilles inepties. Je n'ai en revanche jamais compris comment on pouvait trouver Naulleau intéressant (et encore moins "brillant", comme je l'ai souvent lu), mais c'est une autre question.

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    3. Je ne connais pas Caron. On peut prétendre que Zemmour est stupide. Il a servi de faire valoir. J'espère qu'il a gagné de l'oseille. J'ai toujours trouvé ses interventions idiotes, justement parce que je n'étais pas d'accord avec lui et qu'il desservait ainsi la cause qu'il défendait.

      C'est le cas de beaucoup de monde. Y compris dans les blogs.

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    4. J'ai dit qu'il était inculte ? Non. Jamais.

      J'ai dit qu'il était stupide. Non. J'ai dit qu'il me semblait abruti.

      Georges comme beaucoup croit intelligents les gens qui sont d'accord avec lui et débiles les autres.

      Bravo.

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    5. Nicolas : non, on ne peut pas. Sauf si l'on confond, comme vous semblez le faire, le fait de penser autrement avec celui d'être idiot. (Si je voulais être un peu méchant, je vous ferais observer que cette confusion n'est pas précisément un signe d'intelligence…) Par exemple, le système de pensée d'un Alain Badiou me révulse absolument, mais il ne me viendrait jamais à l'idée de le prétendre idiot.

      Quant à Zemmour, il n'a jamais été un faire valoir (faire valoir de qui, d'ailleurs ?), il a maintenu présente, dans une émission de grande écoute, une certaine forme de pensée. Qu'il n'a pas du tout desservie, à mon sens.

      Georges : il me semble que Naulleau sait lire, ce qui est déjà beaucoup.

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    6. Didier, les commentaires se croisent. Je viens de répondre à Georges sans avoir lu votre commentaire.

      Zemmour a été un faire valoir de Ruquier. Un clown blanc.

      Une émission de grande écoute à minuit. Écoutée essentiellement par des gauchistes et des abrutis qui attendaient la star du chaud-bise suivantes. Des fans de Ruquier, qui attendent la prochaine vanne à deux balles.

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    7. Mais enfin, vous déraisonnez ! Quand Ruquier l'a embauché, Zemmour était mille fois moins connu et "populaire" que lui ! Il ne pouvait donc, en aucun cas, lui servir de faire-valoir.

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    8. Mais je ne déraisonne pas. Il lui fallait, à Ruquier, une baderne ne gauchiste et un faire valoir réac. Il les a embauchées. Polak a rapidement été remplacé par Nolleau. Évidemment que Zemmour en a profité. Il a réussi à devenir une idole des reacs et a obtenu une réputation de débatteur invétéré. Rioufol est sans doute jaloux. Surtout s'il gagne moins.

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    9. Il a gagné de l'oseille, c'est que c'est un bon journaliste. Un peu comme dans la restauration. Ce n'est pas celui qui cuisine bien qui sera qualifié de bon cuisinier, mais celui qui vend beaucoup. ;)
      En effet, Naulleau n'a jamais posé de questions aux invités avec un air dédaigneux. Naulleau, bien que de gauche, maîtrise l'art de l'entretien. Caron est détesté par énormément de téléspectateurs. il

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    10. Je rentrerais bien dans le débat mais Didier à déjà tout dit.

      Je remarque simplement que Mr Jegou est parfaitement représentatif de ce totalitarisme intellectuelle intolérant de gauche, dont Caron est un prophète.

      Zemmour est un vieux réac anti-libéral et conservateur. Je suis donc très très souvent en désaccord avec lui, mais dire que Zemmour semble abruti est la preuve d'une intolérance et d'un manque de respect que je ne trouve que chez les gens de gauche. Zemmour est quelqu'un de particulièrement cultivé, aussi bien en littérature qu'en Histoire et ses raisonnements sont totalement argumenter et cohérent. Et cette argumentation et cette cohérence ne peuvent être attaqué par un désaccord d'ordre idéologique.

      Il faut savoir reconnaître la cohérence intellectuelle même chez ses ennemis.

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    11. Fil, est-ce normal qu'on ne comprenne rien à ce que vous écrivez ?

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    12. Nicolas, si je suis ce que vous dites, c'est donc Ruquier qui a servi de faire-valoir à Zemmour et non l'inverse.

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    13. Didier, exact !

      Skandal, pauvre garçon. J'ai dit que ne connais pas Caron. Je n'ai aucun prophète dans les médias. Et je n'ai pas dit "semble" mais "me semble". Il semble con aux yeux des gauchistes et semble intelligent aux yeux des reacs.

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    14. Didier, en fait non. C'est Zemmour qui a donné de la valeur à l'émission de Ruquier.

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    15. « C'est Zemmour qui a donné de la valeur à l'émission de Ruquier. »

      Je suis bien aise de vous l'entendre dire ! En revanche, pour la notoriété, le succès populaire, etc., c'est Ruquier qui l'avait et qui en a fait profiter Zemmour (et Naulleau).

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    16. De la valeur commerciale, Didier. Parce qu'il excitait les gauchistes.

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    17. Nicolas, pauvre vieux garçon...

      "Il semble con aux yeux des gauchistes et semble intelligent aux yeux des reacs."
      L’intelligence ne se définit pas en fonction des affinités politiques.

      Qu'il soit de gauche ou de droite, libéral ou communiste, progressiste ou réactionnaire, un type intelligent est intelligent.

      Enlevez vos lunettes idéologiques, vous verrez que la réalité ce n'est pas ce que vous croyez.

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    18. Toi, le problème n'est pas que tu ne sembles pas intelligent mais que tu n'es pas intelligent.

      On ne peut pas juger comme ça de l'intelligence d'un type. On en a seulement une perception.

      Un exemple : Copé est très certainement un type très intelligent pour être arrivé là. Mais il passe surtout pour un con. Donc pour pas intelligent.

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    19. Etre insulté par un idiot et un inculte, c'est vraiment un plaisir de fin gourmet dont je me délecte !

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    20. "On ne peut pas juger comme ça de l'intelligence d'un type. On en a seulement une perception. " à relier avec "Toi, le problème n'est pas que tu ne sembles pas intelligent mais que tu n'es pas intelligent. "

      Visiblement ce n'est pas la cohérence intellectuelle qui vous étouffe...

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  7. C'est qu'il nous ferait regretter Nolleau ce bo-bo végétarien !!!

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  8. Je suis un homme paisible, économe de mon animosité et prêt à beaucoup pardonner. Je passe donc à ce triste sire ses saintes fureurs télévisuelles. Mais ce Caron-là voudrait nous empêcher de manger de la viande, et cela crie vengeance au ciel ! Qu'on le bâillonne avec une salade !

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    1. Je vous trouve bien longanime : bâillonnons-le avec une entrecôte et foutons-lui une Morteau dans le fondement.

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    2. En tant que membre de la confrérie des Morteaux, je vous adresse une mise en garde, Didier Goux ! Nous allons suivre l'affaire avec attention, je vous préviens.

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    3. Si je remplace par une andouille de Guéméné, ça vous ira ?

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  9. j avais fait un billet sur ce personnage. ce billet, intitulé Mort d'un journaliste, naissance d'un roquet, a été le plus lu depuis la création de mon blog

    http://corto74.blogspot.fr/2012/10/aymeric-caron-mort-dun-journaliste.html

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    1. Donc, malheureusement, on dirait que mon Ruquier-Tinville fait vendre…

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  10. Robert Marchenoir3 mars 2014 à 22:05

    Quand la bière n'est pas fraîche au bistrot, que le loufiat fait la gueule ou que la serveuse a la fesse triste... des mesures énergiques s'imposent.

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  11. Parfois, ses indignations sont tellement forcées, tellement prévisibles, ses coups de sang si sinistrement écrits à l'avance, sa mollesse dure si cynique, ses discours sonnent si appris, qu'on se demande si on a vraiment un être humain en face de soi, et pas un acteur, ou - pire - une machine à dévider du poncif. Sa tête doit ressembler à un Powerpoint d'école de journalisme d'aujourd'hui, et autour du petit Powerpoint immaculé : un enfer innommable, où il ne mettra jamais les pieds. Avec ça, l'autosatisfaction la plus sotte, la plus mondaine, la plus intériorisée.
    Cet homme, si j'en crois Wikipédia, a étudié en khâgne au début des années 1990 ; et pourtant le passé ne semble pas tenir la plus petite place dans son cerveau, sinon sous la forme de quelques citations bien-pensantes à l'avance à envoyer à la figure de l'invité. La littérature, dont on a dû le nourrir, n'en parlons pas : l'opinion est toujours brute, une, indivisible. Ceci, marié à son étrange physique de demi-bellâtre de cire, devient assez vite terrifiant.
    A côté, Polony passerait pour Mme du Deffand.

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    1. Un passage en khâgne n'a jamais garanti personne contre la sottise ou l'inculture. Surtout si le passage est bref.

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  12. Bizarre que vous n'ayez rien tiré de son homonymie avec le Caron, nautonier de l'enfer.

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  13. Je voudrais comprendre comment on peut parler d'un misérable insignifiant qui certes se prend pour un géant.

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    1. Fouquier-Tinville aussi était un type insignifiant. Au départ

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  14. Robert Marchenoir4 mars 2014 à 11:17

    Gabriel Matzneff, Marine Le Pen, même combat. Le vieux pédophile qui a viré bigot sur le tard remet le couvert dans Le Point.

    Ces jours-ci, parmi nos hommes politiques, droite et gauche confondues, le seul qui dise la vérité, c'est Jean-Luc Mélenchon. Je suis de ceux qui votèrent pour lui lors des dernières élections présidentielles. J'en suis aujourd'hui spécialement fier.

    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/gabriel-matzneff/gabriel-matzneff-careme-vous-dis-je-04-03-2014-1797446_1885.php

    Aussi fier, je suppose, que de sodomiser des petits garçons quand il était plus jeune, et de s'en vanter dans Le Monde parce qu'il est écrivain, et que donc, lui, il a le droit.

    Dimanche, à l'office de vêpres qui marque l'entrée en carême des orthodoxes, j'ai allumé deux cierges... Revenons un instant au carême pascal, qui a débuté dimanche pour les orthodoxes et les catholiques de rite oriental (ceux qu'on appelle les grecs-catholiques, les melkites) et débutera mercredi lors de l'office des Cendres pour les catholiques romains.

    Il ne suffit pas qu'il aille à l'église ; encore faut-il qu'il nous le fasse savoir. Exhibitionniste, jadis, dans la pédophilie et la corruption de mineurs, exhibitionniste, aujourd'hui, dans la religion.

    D'un côté, les méchants Russes ; de l'autre, les gentils néo-nazis ukrainiens, dignes héritiers de ces Ukrainiens qui durant la Seconde Guerre mondiale combattirent sous l'uniforme SS aux côtés des Allemands, et l' expression "héritiers" n'est pas une licence poétique, une métaphore : ces néo-nazis de 2014 revendiquent cette lignée, ils en sont fiers.

    Bien sûr, le but de Valdimir Poutine, en envahissant l'Ukraine, est de lutter contre le nazisme. Comme en 1941. Le nazisme est une chose qui s'hérite. On est nazi de père en fils. C'est dans les gènes. S'opposer aux oligarques pro-russes corrompus jusqu'à la moëlle, souhaiter la prospérité, la liberté et la justice, c'est être nazi. Et il joue au con, en plus :

    Pourquoi diable à propos de la Serbie, de la Libye, de l'Ukraine, pensons-nous [Bernard-Henri Lévy et moi] de manière si spectaculairement différente ? Sur notre planète Terre, je ne vois pas d'explication rationnelle à ces cruelles divergences.

    Bien sûr, il n'y a aucune explication rationnelle au fait que Gabriel Matzneff soutienne bêtement et servilement Poutine dans l'affaire ukrainienne. Le fait qu'il est d'origine russe n'a strictement rien à voir avec l'infinie sagesse géopolitique dont il a la bonté de nous gratifier dans Le Point.

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    1. En revanche, vous devriez vous inquiéter d'avoir les mêmes opinions que BHL, Robert.

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    2. BHL c'est bien le philosophe millionnaire juif qui soutient des manifestant souvent anti-sémites et parfois franchement nazis ?

      Ce n'est pas la cohérence intellectuelle qui l'étouffe lui....

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    3. Robert Marchenoir4 mars 2014 à 15:40

      Polo :

      1. Je n'ai pas les mêmes opinions que BHL.

      2. Avant de fixer mes opinions, je ne me préoccupe pas de savoir si elles sont conformes aux édits des différents arbitres et contre-arbitres des élégances politiques.

      Ca s'appelle l'indépendance d'esprit. C'est du libéralisme, vous ne pouvez pas comprendre.

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    4. C'était pour de rire.
      Quoique. Il y a quand même de bonnes chances d'être à côté de la plaque quand on est d'accord avec BHL.
      Cet homme là ment par habitude, désormais. Il est devenue une boussole inversée.

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    5. Elle vous obsède, mon bon Marchenoir, la vie sexuelle de notre Matzneff...
      Vous avez couché avec lui ?

      Je ne crois pas qu'il ait viré bigot "sur le tard"... Il a toujours claironné son orthodoxie religieuse aussi fort que son hétérodoxie sexuelle.

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    6. Robert Marchenoir5 mars 2014 à 11:14

      De Passage :

      Vous m'avez l'air aussi pervers que Matzneff. Voire plus. Lui, au moins, il est droit dans sa perversité, si l'on peut dire.

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    7. Robert Marchenoir5 mars 2014 à 11:15

      Polo : vous êtes gravement désopilant. Avez-vous songé à vous inscrire à un concours radiophonique ?

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    8. Vous craignez la concurrence ?

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    9. Robert Marchenoir5 mars 2014 à 13:40

      Contrairement à vous, Polo, je ne dis pas des conneries pas drôles au hasard, pour me récrier, dès qu'elles sont réfutées, que c'était de l'humour.

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    10. Parce que vous pensez que je vais me récrier d'avoir observé que vous partagiez certaines idées de BHL ?
      Au cas où vous me feriez un procès, peut-être ?
      Non, l'hypothèse la plus simple est bien que je vous charriais gentiment, et que vous n'avez aucun humour.

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    11. Robert Marchenoir5 mars 2014 à 16:48

      L'hypothèse la plus simple est que votre humour ne fait rire que vous.

      C'est bien d'un fonctionnaire, ça. Ca prétend faire une blague qui ne fait rire personne (après coup, en se raccrochant aux branches), et c'est la faute de ceux qui ne rient pas.

      Dans le secteur privé, mon ami, c'est le fournisseur qui est responsable de l'échec de sa marchandise. On voit bien que vous avez été mal habitué.

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    12. Robert Marchenoir5 mars 2014 à 16:51

      Bientôt, les fonctionnaires vont réclamer le droit de l'homme qu'on rie à leurs blagues pas drôles.

      Vous nous coûtez 70 milliards par an. Excusez-nous, mais on a les lèvres gercées.

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    13. Je vous explique : l'expression "pour de rire", chez les enfants, signifie quelque chose comme "c'est pas très sérieux", ou "à ne pas prendre au pied de la lettre", etc. Il ne s'agit pas ici de faire rire. Il faut donc distinguer ce que l'on dit "pour de rire" et ce que l'on dit "pour faire rire".

      J'espère être assez clair car rien ne me serait plus désagréable que de manquer de clarté en ces questions essentielles qui suscitent de votre part un intérêt bien légitime.

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    14. Robert Marchenoir7 mars 2014 à 01:20

      Polo, philosophe, à 16 h 07 : "Vous n'avez aucun humour".

      Polo, philosophe, à 18 h 36 : "Il ne s'agit pas ici de faire rire".

      Je crois que vous devriez arrêter de vous enfoncer. Le président de l'Ordre des philosophes risque de vous convoquer pour atteinte à l'image de la profession, qui n'a pas besoin de ça.

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    15. Et vous avez mis deux jours pour découvrir cette contradiction scandaleuse ?
      Pas rapide, le Marchenoir.

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    16. Robert Marchenoir7 mars 2014 à 13:30

      Donc maintenant, vous vous vantez de raconter n'importe quoi ? Vous n'avez décidément aucune vergogne.

      Heureusement que vous êtes chargé par l'Etat d'enseigner la philosophie aux malheureux écoliers de spéhi, et que vous nous bassinez jour et nuit avec les livres de Machin et la pensée de Truc. Vous n'êtes qu'un cuistre inopérant.

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    17. Vous faites semblant de ne pas comprendre l'ironie, comme si vous pouviez ainsi moins souffrir d'en être la victime. On serait tenté de vous prendre en pitié.

      Quel lecteur peut prendre au sérieux cet incroyable échange dont le seul but, pour vous, était de venir cracher votre petite rengaine contre les fonctionnaires ? Vous êtes un triste monomaniaque, mon vieux.

      Votre vie de travailleur dans le secteur de l'épicerie aurait pu forcer le respect, mais vous avez tout gâché en croyant devenir un intellectuel. Il ne suffit pas, à la retraite, de lire un ou deux manuels. Il faut tâcher aussi de les comprendre.

      Traitez moi de parasite une dernière fois si cela vous soulage, et passons à autre chose. Cela doit faire deux ans au moins qu'on se chamaille sur tous les blogs : les gens vont croire qu'on s'aime secrètement.

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  15. Pour ce genre de représailles, le chorizo me paraît bien supérieur à la Morteau pourvu qu'il soit de bon calibre et bien apprêté...

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    1. Sauf que le vrai chorizo espagnol n'est pas pimenté…

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  16. Je n'ai donc mangé que du faux... Optons donc pour le Jésus à l'harissa et n'en parlons plus!

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  17. Je connaissais le Jésus au Golgotha, mais celui à l'Harissa. C'est bon pour la tension, votre truc ?

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  18. Fouquier-Tinville aurait été un homme de beaucoup d'esprit si cette histoire assez connue était vraie (ce qu'elle n'est probablement pas): au procès d' un noble qui aurait lancé "Ce n'est pas parce que j'ai un nom à rallonge qu'il faut qu'on me raccourcisse! " il aurait répliqué aussitôt " Qu'on l'élargisse!"

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  19. Robert Marchenoir5 mars 2014 à 01:22

    Heureusement que François Hollande n'aime pas les riches. Heureusement que l'ennemi, c'est la finance. Heureusement qu'Arnaud Montebourg veut "donner un coup de pied aux fesses" à la grande distribution française.

    Résultat : c'est un industriel anglais qui vient de faire un don d'un million d'euros à la Bibliothèque nationale. Quelle humiliation !

    http://www.lefigaro.fr/livres/2014/03/04/03005-20140304ARTFIG00315-un-anglais-signe-un-cheque-d-un-million-d-euros-a-la-bnf.php

    Grâce aux socialistes français de droite comme de gauche, c'est un Britannique que nous devons écouter nous faire la leçon, et nous rappeler que "la Bibliothèque nationale de France est héritière de la Bibliothèque royale de Charles V, fondée en 1368" ; et que "les bibliothèques sont des institutions dont le rôle est fondamental pour la culture et l'éducation, qui permettent tout à la fois de se pencher sur l'Histoire et d'analyser les évolutions qui influenceront le monde de demain."

    Rappelons que les Anglais sont des épiciers incultes, tandis que les Français sont le phare du savoir qui éclaire le monde.

    Il y a un petit paquet d'années, un rapport officiel avait révélé que l'installation électrique de la Bibliothèque nationale était tellement vieille qu'elle risquait de foutre le feu à tout instant. Dieu merci, les entreprises françaises étant, conformément à la "justice sociale", frappées par l'un des impôts sur les bénéfices les plus élevés du monde développé, et par les charges "sociales" probablement les plus élevées du monde, ce n'est pas demain qu'on risque de voir un industriel français donner un million d'euros à la BN.

    Mais bon, le gros danger, c'est l'ultra-libéralisme.

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  20. Vous n'êtes pas les seuls à ne pas aimer Caron,voir le sondage en bas de page:http://www.programme-tv.net/cinema/782827-mon-oncle-d-amerique/

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  21. http://www.lefigaro.fr/vox/medias/2014/03/10/31008-20140310ARTFIG00096-clash-aymeric-caron-natacha-polony-pourquoi-le-divorce-etait-ineluctable.php#xtor=AL-155

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    1. Ah ! merci pour ce lien ! La dernière fois que j'ai regardé un bout de cette émission cloaqueuse, je m'étais fait la réflexion que Polony semblait supporter de moins en moins bien son petit Ruquier-Tinville. Apparemment, j'avais vu juste.

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  22. L'auteur, Christian Combaz, est un homme et un écrivain (pour le peu que je puisse en juger) remarquable.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.