jeudi 15 avril 2010

Les Mémoires d'outre-tombe ? C'est pas dans la Manche...

Hier soir, l'excellent Clotaire Lothaire terminait son commentaire de mon précédent billet ainsi : « En attendant, je bois à votre santé et je termine les Mémoires d'outre-tombe. » Voilà bien un point que je crains de n'avoir jamais en commun avec lui. Non pas boire à ma santé, ce que je fais assez couramment, mais terminer les Mémoires d'outre-tombe.

Il y a deux livres que j'ai lus trois ou quatre fois chaque, sans jamais en connaître la fin ; ce sont précisément les Mémoires de Chateaubriand, mais aussi le Quichotte de Cervantes. Je ne sais pourquoi, alors que leur lecture m'empoigne, je les abandonne immanquablement avant la fin. Et toujours à peu près aux mêmes endroits : Don Quichotte quelques dizaines de pages après le début de la “suite”, et les Mémoires d'outre-tombe peu après la chute de Napoléon. Naturellement, lorsque quelques années plus tard l'envie me ressaisit de l'un ou de l'autre, je reprends tout da capo, persuadé que, cette fois, je ne boirai pas la tasse au milieu du gué – et chaque fois, si. Peut-être faudrait-il que je me décide enfin à reprendre ces deux livres en leur milieu. Juste à l'endroit où une croix sur un tumulus me signale le lecteur tombé au champ d'honneur que je fus lors de mon précédent passage.


J'ai choisi cette illustration car trouvant que Nicolas 1er avait fière allure sur son âne ; aussi parce que c'était vraiment très gentil de sa part, de m'accompagner dans ma quête d'un bistrot fermé.

24 commentaires:

  1. Je ne suis pas un littéraire. Mais la même chose m'est arrivée il y a 20 ans au cinéma et par 3 fois... En voyant Easy Rider. Mes amis de l'époque tenaient à ce que je sois préalablement bien conditionné afin de faciliter l'immersion dans le film ainsi que l'identification aux personnages.

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  2. Je viens de faire de même avec Don Quichotte, que j'apprécie pourtant beaucoup. Mais j'ai une excuse, mon spectacle "Espagne" est derrière moi. Vous nous permettrez désormais de vous surnommer le chevalier à la triste figure, et nous vous pardonnerons (peut être, faut voir) vos excès d'élixir de fier-à-bras.

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  3. Vlad : quant à Easy Rider, je n'ai jamais pu le regarder jusqu'au bout. Mais là, je sais pourquoi : je trouve ce film profondément emmerdant.

    Mère Castor : ça me va !

    (Ou "samovar", dans la version russe...)

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  4. Moi c'est le Procès de Jeanne d'Arc que je n'ai jamais réussi à lire jusqu'à la fin.

    Mais c'est parce que dès les premières pages, on se doute comment ça va finir.

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  5. Don Quichotte de cervantes même Terry Gilliam a pas réussi à le finir, ce livre doit être maudit (on accuse le bourrin de Jean Rochefort, mais je suis sûr que c'est beaucoup plus occulte que ça)

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  6. Moi c'est les Marx Brothers que je n'aime pas, et ça dès le début, le comique de répétition, et leurs têtes d'idiots.

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  7. "c'est pas dans la Manche"
    Putain je vieillis j'ai mis des plombes à comprendre. Mon cerveau est un moulin à vent, une Rossinant pour l'abattoir.
    Moi c'est Alice au pays ... pour les livres et "Viens là cochonne" (ou un truc dans le genre) pour les films.

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  8. Nicolas, vous devriez miser sur Dreyer et laisser croupir Besson chez les tocards - vous connaissant un peu, je précise le prénom de ce dernier : Luc.

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  9. Nicolas : essayez le procès de Pétain...

    Emma : les Marx Brothers me laissent également de marbre. Mais (dans mon cas), je pense que c'est à cause de du barrage de la langue.

    PRR : Alice, je n'ai même jamais essayé encore. quand au film que vous évoquez, c'est un pur chef-d'œuvre : ce long travelling où la bite de Brendan pénètre la... enfin, bon : un chef-d'œuvre.

    Christophe : voyons, voyons...

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  10. Gael,

    A mon avis, Didier n'a pas compris ton commentaire sinon, il aurait répondu. Parle lui du procès de Laval. Il comprendra mieux. Il était témoin.

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  11. Vlad : quant à Easy Rider, je n'ai jamais pu le regarder jusqu'au bout. Mais là, je sais pourquoi : je trouve ce film profondément emmerdant.

    Beaucoup de ces films ont mal vieilli. je pense à "More", "Délivrance" etc...
    Il s'en dégage surtout une extrème lenteur qui peut paraître ennuyeuse.
    Pourtant je ne peux pas m'empêcher de les trouver attachants. Comme l'était cette époque, qui était aussi il faut bien le dire celle de ma (notre) jeunesse.

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  12. Faites gaffe cher Didier, armure et bouteilles de Chablis ne font pas bon ménage quand on les entrechoque... Cela dit, fière allure vous avez !!

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  13. @Nicolas je serais trop culturel ?! merde c'est la première fois que ça m'arrive... j'vais finir banni !

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  14. Merci. Merci pour l'excellence. J'avais peur. Plus d'une fois. Les commentaires... Vous comprendrez.
    Et je reviens donc, hé oui, sur les mémoires. Il est vrai que c'est long, le temps de Chateaubriand, avec ses erreurs, ses larmoiements, ses envies, ses supplices, mais quel temps ! Du moins, son idée du temps. On ne gamberge pas dans ses bouquins. On avance, on discute, on se branle, on vit. Et oui... C'est comme chez Céline. Il y a cinq ans, j'ai tout lu d'une traite. Comme un barbare. Du voyage à rigodon. Le seul mouvement qui m'a laissé stoïque, voire insatiable, c'est le passage des chevaux dans Casse Pipe. Un chef d'œuvre. La montée en puissance de l'écriture. Trois fois. Chez Ferdinand. (Sauf dans Bagatelle, les Beaux Draps... mais un certain humour résiste...)
    Mais je vous rejoins, Mr Goux, (j'adore ce nom...)lorsque je lis P. Murray. Dans le 19ème siècle à travers les âges. Nom de Dieu ! Au moins cinq fois qu'il m'a fallu pour lire ce pachyderme. Et je recommençais dès le début, tout les six mois ! en toute folie... Mais j'ai fini par le terminer et le vendre. Mais personne ne l'a lu.(dans mes acheteurs) Trop de contrainte. Ah ! les pédés...
    Chacun son goût, sans mauvais jeu de mot, mais l'histoire, l'Histoire, même romancée, peut-être, surtout romancée, me rassure et m'excite. Sade m'y invite d'ailleurs... Baudelaire aussi. Je résiste à Proust et je sais que j'ai tort. Mais mon temps n'ai pas encore fini. On verra.
    Et Cervantès ? Ah quel délire. J'attaque au tournant L'idiot de Dostoïevski, puis un Albert Camus (embrouille avec ma gonz...) et puis tiens, oui, allez hop Cervantès en français, quoique je préfère Rabelais, mais j'ai l'édition hispanique, donc faut acheter ! Mais j'achèterais. Et on verra bien. Point !

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  15. Clothaire !
    Vendre son 19ième siècle à travers les ages est une faute impardonnable ! Et le vendre à des pédés relève carrément de la peine Kapitale !

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  16. « Moi c'est les Marx Brothers que je n'aime pas, et ça dès le début, le comique de répétition, et leurs têtes d'idiots. »

    C'est marrant mais je n'arrive pas à être surpris.

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  17. @PRR : je choisissais mes vendeurs quand même ! Ceux qui veulent ou qui demandent, quitte à perdre. Mais OK, j'ai mal vendu. Façon, je suis nul en vente. A part les pédés...

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  18. Tiens ce cher Pluton revient, on ne l'a pas entendu lui et ses louanges au cher Didier sur le post de la pédophilie, un peu embarrassé sans doute?

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  19. Bon, alors pourquoi vous n'êtes pas surpris Georges, pour vous les Marx B. c'est quoi ?
    Merde l'anonyme rapplique,
    Anna

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  20. Je me suis marrée, merci, mon cher.

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  21. Didier, me croyez vous vraiment embarrassé par des histoires de tirlipotage..? Notre anonyme revient sans doute de chez sa vieille maman, astiqué à souhait !

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  22. Moi je me tripote moi-même. Comme ça je peux me mettre en examen sans passer par un juge, c'est plus rapide et économique. Coupable à la fois de me laisser tripoter, de me tripoter, et d'en faire la publicité. Et comme en plus je suis du même genre que moi, je vais aller me faire une petite Heineken.

    La seule question qui me turlupine un peu est celle de mon consentement. Est-il valable ? Peut-on s'autoriser soi-même ? Peut-on, conséquemment, abuser de soi-même ? Et enfin, ai-je le même âge que moi ?

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  23. Est-ce que quelqu'un sait comment s'appelait cet âne ? Merci

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.