vendredi 2 avril 2010

Un Brigade mondaine en une demi-heure chrono !

À Yibus, furtif compagnon de chaîne...


Je viens de le faire, juré. C'est une idée qui m'était venue il y a déjà trois ou quatre ans (non, plus, même...). Mais, à l'époque, le Grand Manitou de la série était encore en activité et j'avais très bien compris qu'il aurait passé mon idée par pertes et profits, avec une nette préférence pour “pertes” – donc j'avais laissé tomber.

Or, là, comme dirait Maupassant, elle a resurgi, l'idée, alors que je tournais depuis trois semaines autour d'une autre, médiocre, pas amusante, aussi grise et terne qu'un billet de Sarkofrance, presque aussi empruntée et attendue qu'une profession de foi du monolectal écrivain que le monde entier nous envie.

Un Brigade mondaine se déroulant entièrement à l'intérieur de la tête de Boris Corentin, le récurrent et stupide héros, sans que le lecteur n'en sache rien – sauf au chapitre final évidemment. Je vous passe les détails pour ne pas devenir ennuyeux, mais enfin, quelque chose qui se déroule sans avoir lieu. Une demi-heure de perte de connaissance, et durant ce temps un roman. qui se déroule et s'écrit (enfin, j'espère...) Lorsque je me suis ressaisi de l'idée, abandonnée donc depuis plusieurs années, le synopsis a été écrit en quatre heures.

Bien entendu, tout cela ne pouvait pas être entièrement gratuit, un simple “délire”. Il fallait donc que l'histoire commence au milieu et même vers la fin d'une enquête réelle, c'est-à-dire au chapitre final d'une enquête ordinaire. En outre, il était nécessaire que, Boris Corentin revenant à la conscience à la fin, il tire de son cauchemar de quoi résoudre l'énigme qu'il était sur le point d'abandonner au chapitre premier, afin de justifier ce que le lecteur venait de lire.

Eh bien, j'ai résolu tout cela. Je ne dirais pas que j'en suis fier, ce serait exagéré. Mais, pour la première fois depuis longtemps, j'ai presque hâte de me mettre à l'écriture, de ce roman qui va se faire une joie, sous couvert onirique, de transgresser tous les codes et interdits de la série, d'en bousculer les héros ossifiés, etc. (Et il y aura même une petite saynète cométienne, durant laquelle Nicolas et le patron de ce boui-boui, s'interrogeront à propos du gros con qui, la veille, aura balancé sa bière à la tronche du pithécanthrope précédemment évoqué...) J'ai comme l'impression que je vais m'amuser à l'écrire, celui-là. Et qu'il va quasiment filer tout seul.

Mais, évidemment, l'expérience le prouve, il est très probable que non.


P.S. : comme il fallait bien une illustration en rapport, j'ai choisi cette couverture, parce que c'est celle du dernier que j'ai écrit. Plutôt, non : l'avant-dernier, mais le dernier paru. Enfin, je crois.

12 commentaires:

  1. Et hop, Nicolas devient héros de roman. Voilà l'ombre qui lui manquait. C'est curieux, vu de l'extérieur, cette perméabilité entre les mondes juste au moment où elle se crée.

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  2. "Or, là, comme dirait Maupassant..."

    Je suis effondré.

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  3. Le BM des nains partouzeurs ou bien celui de la colonie de Plieux..?
    Vous voyez Didier, c'est bientôt Pâques, comme les cloches me voilà revenu...

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  4. Que peut faire un 4-4 corse?
    Bong Bong Bong!

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  5. Prévenez nous lorsque tout fraîche, sortie des presses, votre oeuvre sera prête à déguster.

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  6. Et tu l'as vu? il est noir et blanc?

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  7. Mon cher Michel, voualà ce que je vais lire ce ouikenne. Ce que je risquais pas de faire avant vu que je croyais que vs vs apeliez Didier et que, donc, haha, je trouvais pas de BM sous votre nom... ;-))

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  8. Pour une fois, ya pas que moi qui suis prévisible !
    Belle chute néanmoins.

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  9. Ah merde c'est vrai je suis un rat. Ok, ok, j'y retourne.

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  10. j'ai pas tout compris comme d'habitude, mais c'est vous qui écriviez ces oeuvres impérissables????

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  11. Répertoire: La douceur du bagne

    (Jean Genet/Hélène Martin)

    O la douceur du bagne impossible et lointain !
    O le ciel de la Belle, ô la mer et les palmes, Les matins transparents,
    les soirs fous, les nuits calmes,
    O les cheveux tondus et les Peaux-de-Satin !

    Rêvons ensemble, Amour, à quelque dur amant Grand comme l'Univers mais le corps taché
    d'ombres Qui nous bouclera nus dans ces auberges sombres,
    Entre ses cuisses d'or, sur son ventre fumant,

    Un mac éblouissant taillé dans un archange Bandant sur les bouquets d'oeillets et de jasmins Que porteront
    tremblants tes lumineuses mains
    Sur son auguste flanc que ton baiser dérange.

    Voler voler ton ciel éclaboussé de sang Et faire un seul chef d'oeuvre avec les morts cueillies Ça et là dans les prés,
    les haies, morts éblouies De préparer sa mort, son ciel adolescent...
    Les matins solennels, le rhum, la cigarette... Les ombres du tabac, du bagne et des marins Visitent ma cellule où me
    roule et m'étreint Le spectre d'un tueur à la lourde braguette.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.