jeudi 6 mars 2014

Les séries télé (codicille)


Je citais hier Les Soprano comme exemple de bonne série, parce que son créateur avait su donner vie à des personnages et que, par là même, il n'était pas tenu d'empiler les rebondissements improbables pour maintenir les téléspectateurs éveillés. J'en ai désormais une preuve éclatante, dont je suis encore ébloui, un quart d'heure après le générique final.

Le deuxième épisode de la troisième saison des Soprano est un pur chef-d'œuvre, chaque scène est d'une justesse parfaite, les acteurs (à commencer par Gandolfini : la courte scène centrale où il se débat tout seul face à sa psy (impeccable Lorraine Bracco) est un grand moment, par lequel il démontre quel comédien il était) semblent s'évader d'eux-mêmes pour accéder à un plan supérieur. Pourtant, hors l'événement initial (dont je ne dis rien car Catherine, cette finaude, me lit, et je ne tiens pas à lui déflorer l'affaire), lequel n'a lui-même rien d'un de ces coups de théâtre tels qu'on les empile laborieusement dans les mauvaises séries, il ne se passe quasiment rien, durant cette heure qui, si elle n'était de la télévision, pourrait être du grand cinéma. Mais, dans cet épisode, chaque plan est riche, dense, signifiant, simplement parce que sont réunis et réagissent des personnages qui existent réellement depuis déjà deux “saisons”. Je pense que c'est à partir de cet épisode que Les Soprano deviennent une grande série – mais j'attends de voir la suite.

En tout cas, si jamais il m'avait échappé, j'aimerais qu'on me cite le film français de ces vingt dernières années qui lui arriverait au genou.

17 commentaires:

  1. Hé ho ! Depuis quand vous faites des billets à cette heure ? Alors que les gens normaux viennent juste de quitter le bistro.

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    1. Depuis que je picole moins quand ma femme n'est pas là et que, donc, je regarde la télé au lieu d'aller vomir dans mon lit !

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    2. Vivement qu'elle revienne afin que vous puissiez à nouveau vomir dans le lit conjugal.

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    3. Ah ben, on est d'accord : j'en ai assez de gerber dans la caisse du chat !

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  2. Complètement hors sujet mais je profite de votre oisiveté provisoire. Il y a quelques mois vous avez fait un billet sur l'absence de merles. Chez moi je n'en ai pas vu non plus de tout l'hiver, contrairement aux autres années où ils se précipitaient sur la manne que je distribuais. Et subitement ils sont là et chantent depuis plus de quinze jours. Et chez vous?

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  3. Incontestablement ma série préférée les Soprano, et en général excellent moyen de savoir si les gens ont du goût. J'en connais des "fans" de série qui regardent des tas et des tas de trucs et n'ont pas aimé les Soprano "l'histoire n'avance pas" "Il se passe rien" "Quand est-ce que l'intrigue se met en place ?"

    En général je me contente de sourire et ne répond rien. En revanche dans ma tête je pense un truc comme "mais on s'en fout du scénario et de l'intrigue connard, tu vois pas que les personnages, les dialogues, les scènes, les plans, sont magnifiques ?"

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  4. "En tout cas, si jamais il m'avait échappé, j'aimerais qu'on me cite le film français de ces vingt dernières années qui lui arriverait au genou."

    Aucun mais ce n'est pas surprenant quand on sait comment les productions de ces séries travaillent. Pour écrire par exemple le scénario de THE GOOD WIFE l'equipe est composée d'au moins 10 scénaristes qui cogitent sous le direction souvent dictatoriale d' un patron qui est en général le créateur de la série.

    L'argent manquant il est pratiquement impossible dans un cadre européen de travailler dans de telles conditions. La qualité se paye et les débouchés à l'exportation sont limités alors qu'une série qui marche aux USA se vendra dans au moins 70 pays.
    .

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  5. En tant que spécialiste auto-proclamé des Sopranos (j'ai du regarder tous les épisodes au moins 3 ou 4 fois de manière compulsive) je tiens à manifester mon désaccord avec véhémence.

    Les Sopranos deviennent une grande série lors de l'épisode 5 de la première saison où Tony nous montre toutes ses facettes. Cet épisode est sans doute le morceau de télé le mieux écrit de l'histoire du media (ou medium comme vous voulez).

    J'ai dit.

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  6. Je continue de trouver The Wire meilleure que Les sopranos. La quantité et la qualité des thèmes embrassés (éducation, politique, syndicats, police, journalistes), la qualité de l'écriture même sur les persos ultra secondaires, la violence contenue hors-champ et puis de vraies histoires généralement écrites sur une saison et puis une vraie fin. Enfin à découvrir.

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  7. Je ne connais ni The Wire ni Les Sopranos.
    Devrais-je déchirer mes vêtements ou me couper la natte ?

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  8. Je n'aime pas les histoires de mafiosi. Mais un générique aussi bon ne saurait mentir sur la qualité du reste...

    Amike

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  9. J'espère que le maître des lieux pousse le bon goût jusqu'à regarder cette série en VO. Le doublage en français ne fait absolument pas honneur à ces excellents acteurs ritalo-ricains.

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    1. Combien de fois faudra-t-il que je le répète : je ne regarde JAMAIS de séries doublées !

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    2. Non, vous préférez regarder deux fois des séries nulles, ce qui, il faut l'admettre, est complètement con. Vive les séries doublées/

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  10. Excusez-moi, Didier Goux, mais même si l'on a une répugnance marquée pour le doublage, il faut bien reconnaître que certaines séries sont impossibles à regarder en VOST, sous peine de passer son temps à lire les dialogues incessants et très rapides, ce qui empêche absolument de regarder les images.

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    1. Je reconnais volontiers que c'est, dans certains cas, un très gros inconvénient. Mais les versions françaises sont si abominables que je ne puis m'y résigner. Pour bien faire, il faudrait peut-être regarder chaque épisode deux fois, mais ce serait leur accorder un peu beaucoup d'importance…

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.