mercredi 28 mai 2008

Du communautarisme et des grands singes

« Chez les plus logiques des communautaristes, la persécution emprunte d'ores et déjà les voies du principe de précaution, et implique qu'on abatte tout le troupeau avant même qu'il ait fait la preuve de sa nocivité : pourquoi se gêneraient-ils puisque les ministres se couchent devant eux et s'empressent de transposer en mesures législatives leur délire ? Bien d'autres maîtres chanteurs, également groupés en associations de malfaisance patentée, piaffent déjà derrière la porte, avec à la main leurs innombrables pétitions qui se résument pour la plupart à exiger des pouvoirs publics un accroissement de l'arsenal répressif, ainsi qu'une politique enfin efficace de prévention, dans des domaines variés : contre les actes et propos handiphobes, contre les actes et propos féminophobes, contre les actes et propos islamophobes,, contre les actes et propos jeunophobes, contre les actes et propos zoophobes, etc. Dans l'apocalypse communautariste où nous nous enfonçons, chaque groupe de pression particulier peut bien être en guerre avec les autres, ou faire semblant de l'être ; ils n'ont ensemble qu'un seul ennemi : la liberté. Du moins le peu qu'il en reste. Et ils sont décidés à l'achever.

« Le communautarisme est un monstre. Par là, il reflète bien notre époque monstrueuse qui semble n'avoir plus d'énergie que pour en terminer de toutes les manières possibles avec la définition de l'être humain. Et c'est bien à cela que l'on travaille lorsqu'en exigeant, par exemple, que les grands singes bénéficient des droits de l'homme on contribue à faire disparaître la barrière qui se dresse encore entre l'humanité et le monde animal ; et c'est à cela aussi que l'on s'adonne lorsque, à l'occasion d'un crime, on fait ressortir que la victime était homosexuelle avant d'être une personne humaine. D'un côté comme de l'autre, c'est l'anthropos en général qui est nié ou en passe de l'être. »

Ph. Muray, Moderne contre moderne, p. 175.

13 commentaires:

  1. qd même il me plaît bien ce Muray.
    A la place du jus d'orange bio le matin, une petite page de lecture sur son site, (merci pour le lien) ça met en forme.

    RépondreSupprimer
  2. C'est assez juste mais ca ne s'intéresse pas au pourquoi de ce communautarisme. Qu'est ce qui donne envie aux gens de se regrouper sous des bannières ?
    La disparition d'autres communautés précédentes ?
    :-)

    RépondreSupprimer
  3. Carnet de notes, conduite générale :
    Toujours des singeries pour se faire remarquer en classe, Muray !
    Devra surveiller ses attitudes.
    Il faut qu'il se montre plus conciliant avec ses petits camarades.

    iPidiblue maîtresse

    RépondreSupprimer
  4. @ monsieur poireau : je ne pense pas qu'il y ait de "parce que" philosophique ni même sociologique....c'est inhérent à la nature de l'homme, voilà tout, c'est l'instinct grégaire,
    l'homme cherche à se reproduire , et à se rassembler avec ceux qui leur ressemblent ou vis versa

    RépondreSupprimer
  5. Anne : vous avez raison pour la tendance au "regroupement". Ce à quoi l'on assiste aujourd'hui, c'est à une sorte de "reprimitivisation" de l'homme, du fait de l'affaiblissement des regroupements "historiques" : églises, nations, roi, république, etc. Du coup, on se replie sur le PPDC : la tribu. Chacune de ces tribus ayant "la rage" d'obtenir les mêmes avantages, la même reconnaissance que la tribu voisine. D'où cette judiciarisation libertiticide qui nous envahit. Sous les applaudissements et les soupirs d'aise.

    RépondreSupprimer
  6. Vous voulez dire les filles avec les filles et les garçons avec les garçons ? Chacun sa tribu ...

    iPidiblue laïc non-mixte

    RépondreSupprimer
  7. J'y ajouterai aussi le fait que, lorsque l'on n'a plus de colonne vertébrale et que l'on ne sait donc plus tenir debout tout seul, il faut le secours de la masse pour ne pas s'écrouler complètement.

    "Les animaux lâches vont en troupe", écrivait déjà Vigny.

    RépondreSupprimer
  8. Et là personne ne pose la question essentielle : pourquoi tu recopies les textes des autres ?

    RépondreSupprimer
  9. Nea : parce qu'ils sont meilleurs que les miens.

    RépondreSupprimer
  10. Nea, soit vous êtes une vile flatteuse, soit vous ne savez pas lire !

    RépondreSupprimer
  11. Didier,
    je viens ici pour lire ta prose que je trouve très drôle et surtout dans la dérision que j'aime et affectionne. Sans parler de ton style. Et ma foi, je ne crois pas devoir me classer dans les viles flatteuses. Ou alors vraiment ce serait inconscient ou nouveau. Aurais tu fait naître une nouvelle vocation?

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.