À Catherine et Carlos
«... Il me semblait alors que j'existais de la même façon que les autres hommes, que je vieillirais, que je mourrais comme eux, et que parmi eux j'étais seulement du nombre de ceux qui n'ont pas de dispositions pour écrire. Aussi, découragé, je renonçais à jamais à la littérature, malgré les encouragements que m'avait donnés Bloch. Ce sentiment intime, immédiat, que j'avais du néant de ma pensée, prévalait contre toutes les paroles flatteuses que l'on pouvait me prodiguer comme, chez un méchant dont chacun vante les bonnes actions, les remords de sa conscience. »
Marcel Proust, Du côté de chez Swann.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann.
Comme c'est petit de nous balancer Proust !
RépondreSupprimerGniark ! gniark ! gniark !
RépondreSupprimerEffectivement il n'avait aucune disposition pour écrire; la comparaison est intéressante. Pouf! Pouf!
RépondreSupprimerCarlos
Je savais bien qu'un jour ou l'autre je t'amènerais à laisser un commentaire !
RépondreSupprimerTraduction : le mec essaie de se faire qu'il est comme tout le monde, incapable de véritable littérature, tout en présageant, en pressentant, qu'il est doué et qu'on l'admirera. Proust se prend déjà pour un être supérieur aux hommes !
RépondreSupprimerM'en fous, Marcel est chiant !
:-)
de se faire CROIRE
RépondreSupprimerCarlos, c'est le Carlos qui perd les chiens?
RépondreSupprimerOlivier : oui, c'est le même : on ne va pas faire un élevage non plus...
RépondreSupprimerM. Poireau : vous n'avez pas idée de ce que vous perdez, à propos de Marcel !
Chauffe petit Marcel, entraîne-toi, tu finiras peut-être par faire un bon bouquin (même si tu n'as pas le Goncourt).
RépondreSupprimerPour la prochaine livraison de génies, Didier, vous nous envoyez qui ? Cervantès, Joyce ou Cossery ?
Tiens ! Vous lisez Cossery, vous aussi ? Vous savez qu'il est toujours vivant et loge toujours dans le même hôtel de Saint-Germain-des-Prés qu'il n'a pas quitté depuis 60 ans ?
RépondreSupprimerJ'ai une certaine tendresse pour Les Fainéants dans la vallée fertile...
Didier Goux : vous n'avez pas idée de ce que je gagne comme temps libre (et de lecture) à ne pas insister sur Marcel !
RépondreSupprimer:-)
Alors, là, ignorer Proust pour gagner du temps de lecture, on ne me l'avait encore jamais faite, celle-là !
RépondreSupprimerTiens, je crois que je vais en faire un billet, même...
RépondreSupprimerOui, enfin si Marcel avait eu comme maman celle de Michel .. Houellebecq ça aurait chauffé autrement !
RépondreSupprimeriPidiblue décoiffé en famille
Je déconseille d'ailleurs fermement d'élever les enfants dans la ouate c'est du temps perdu passé à le rechercher par la suite ...
RépondreSupprimeriPidiblue anti-docteur Spock
Je suis d'accord avec Catherine, c'est un peu facile cette histoire!
RépondreSupprimeriPidiblue : Marcel-Michel, Balbec-Houellebecq : il y a quelque chose à faire...
RépondreSupprimerZoridae : je sais, c'était juste pour énerver un peu les deux dédicataires qui me mettent la pression (couché, Nicolas !)...
Mettre la pression? Mais point du tout, il s'agit d'un simple constat que Marx faisait déjà dans les premières lignes de l'Idéologie Allemande, répondant à la fois à Didier Proust et Marcel Goux : " Jusqu'à présent, les hommes se sont toujours fait des idées fausses sur eux-mêmes, sur ce qu'ils sont ou devraient être."
RépondreSupprimerCelui qui perd les chiens.
Putain d'Adèle ! Si même Marx est contre moi...
RépondreSupprimerNovalis aussi s'amuse à te contredire, il semble même te dédier, tout particulièrement, ce fragment : "La plupart des hommes ne savent pas combien ils sont réellement intéressants, ni quelles choses intéressantes ils disent. Si on leur présentait une peinture authentique d'eux-mêmes, si on annotait et jugeait leurs discours, ils s'étonneraient sur eux-mêmes, et on les aiderait à découvrir en eux un monde tout nouveau" Fragments 1795-1800.
RépondreSupprimerC.H.
Oui, enfin, bon, Novalis, hein, c'est tout de même un Allemand ! L'ennemi héréditaire, les tranchées, les tickets de rationnement, tout ça...
RépondreSupprimerComme c'est drôle, je viens juste d elire ce passge en Anglais ce matin ...
RépondreSupprimerRevenons donc à Proust pour clore le débat, il écrit, dans les dernières pages de "Le temps retrouvé", alors qu'il vient de décider ce que sera son livre et comment il le bâtira : "Je savais très bien que mon cerveau était un riche bassin minier, où il y avait une étendue immense et fort diverse de gisements précieux."
RépondreSupprimerC.H.
Ennairam : j'avais été assez surpris d'apprendre (chez vous) que vous lisiez Proust en anglais !
RépondreSupprimerCarlos : les bassins miniers ferment les uns après les autres (mais Proust ne pouvait pas le deviner)...
Même les petites Madeleines se sont refermées les unes après les autres ...
RépondreSupprimeriPidiblue fougueuse lecture