Le 20 mai 1947, André Gide rencontre un autre André, Malraux. De retour “au” Vaneau, il dit ceci à la Petite Dame : « Nous avons vraiment parlé de tout, de tout, il est plus éberluant que jamais ; vraiment, si j'habitais sa cervelle, je ne songerais qu'à fuir. »
Sept jours plus tard, Maria Van Rysselberghe consigne cette anecdote :
« Petite histoire : un jeune Italien, d'aspect plutôt minable, vient voir Gide. Il raconte qu'il vend du savon et gagne 2 000 francs par mois, ce qui est très insuffisant pour vivre. “ Mais vous touchez peut-être un pourcentage sur le vente ? lui dit Pierre [Herbart], qui assistait à l'entrevue. – Oui, fait l'autre, mais on vend jamais rien dans cette boutique. – Comment avez-vous eu l'idée de vous adresser à moi ? lui demande Gide. – Quand j'étais plus jeune, un ami m'avait prêté Les Caves du Vatican. – Et alors ? dit Gide, déjà tout alléché. – J'ai trouvé ça idiot ”, répond-il. “ Et, du même coup, raconte Gide, je lui ai donné 5 000 francs. ” »
Et, pour finir, tenez (parce que j'ai du boulot, sinon on pourrait y passer la fin de la journée et au-delà), cet aphorisme gidien, noté par la Petite Dame en octobre de la même année :
« C'est un art de contempler ce que les ans nous apportent plutôt que ce dont ils nous privent. »
Une pensée qui commence à me concerner plus que de raison.
Sept jours plus tard, Maria Van Rysselberghe consigne cette anecdote :
« Petite histoire : un jeune Italien, d'aspect plutôt minable, vient voir Gide. Il raconte qu'il vend du savon et gagne 2 000 francs par mois, ce qui est très insuffisant pour vivre. “ Mais vous touchez peut-être un pourcentage sur le vente ? lui dit Pierre [Herbart], qui assistait à l'entrevue. – Oui, fait l'autre, mais on vend jamais rien dans cette boutique. – Comment avez-vous eu l'idée de vous adresser à moi ? lui demande Gide. – Quand j'étais plus jeune, un ami m'avait prêté Les Caves du Vatican. – Et alors ? dit Gide, déjà tout alléché. – J'ai trouvé ça idiot ”, répond-il. “ Et, du même coup, raconte Gide, je lui ai donné 5 000 francs. ” »
Et, pour finir, tenez (parce que j'ai du boulot, sinon on pourrait y passer la fin de la journée et au-delà), cet aphorisme gidien, noté par la Petite Dame en octobre de la même année :
« C'est un art de contempler ce que les ans nous apportent plutôt que ce dont ils nous privent. »
Une pensée qui commence à me concerner plus que de raison.
Si je dis que tu es un idiot ...tu m'insultes aussi ou ton éducation t'en empêchera ? Devine la mienne ?
RépondreSupprimermoi et l'informatique : je ne suis pas un anonyme : de la mata jeanpaul
RépondreSupprimerEt Gide vous est-il sympathique ?
RépondreSupprimerAprès avoir lu la correspondance Valéry Gide Louys, je ne l'aimais pas du tout.
Il y a une anecdote à peu près semblable au sujet des rapports entre Gide et Malraux. Je la cite de mémoire puisque je ne me souviens plus de ma source et il se peut que je la déforme ou que je la réinvente. Gide et un de ses amis rencontrent Malraux et Drieu La Rochelle (cela nous situe un peu l'époque). Au sortir de l'entretien, l'ami déclare :
RépondreSupprimer- Je ne me suis jamais senti aussi intelligent qu'avec eux.
Et Gide :
- Moi aussi, même si je n'ai rien compris du tout.
Drieu et Malraux ont été proches, Drieu était le parrain d'un des fils de Malraux.
RépondreSupprimerSur la photo, Dédé et son regard n'expriment pas franchement la franchise, je trouve.
RépondreSupprimerSuzanne : la "Petite Dame" le rend très sympatique, oui. en tout cas, d'une rectitude morale et intellectuelle enviable.
RépondreSupprimerDominique : Votre anecdote doit être vraie : elle ressemble beaucoup au Gide dont la Petite Dame trace le portrait.
Appas : laz photo est évidement posée, et même "outre-posée". Je ne l'aime pas beaucoup non plus, en fait.
C'est curieux, quand même : je déteste ce que j'ai lu de Gide, je trouve cela snobinard, pompeux, maniéré à l'outrance, obséquieux, faux, artificiel, etc.
RépondreSupprimerEt en même temps je me dis que je passe à côté de quelque chose : il est considéré comme un des plus grands, et il a su le premier voir en Simenon l'immense romancier qu'il était (et j'adore Simenon).
Etrange...