On a beau avoir vécu 53 étés, on ne s'habitue jamais tout à fait aux mouches : c'est une première leçon de modestie que la vie nous offre. Et puis, hein, six pattes pour soi seul et deux gros yeux multi-facettes, ça vous pose. Cela étant, on apprend petit à petit, sinon à les apprivoiser, du moins à les classer par ordre croissant d'importunité, un peu comme Paul Valéry avec les femmes : les emmerdantes, les emmerdeuses et les emmerderesses.
La mouche emmerdante est une mouche ordinaire, basique, originelle ; celle qui vaque silencieusement à ses occupations sans s'occuper de vous, vous contraignant juste à reboucher le pot de confiture et à recouvrir le restant de rôti de veau de midi. Il existe aussi un modèle GTI de mouche emmerdante : celle qui se livre aux mêmes activités bien anodines, mais en bourdonnant.
La mouche emmerdeuse est très probablement une version dérivée de la mouche emmerdante, mais les insectologues (oui, oui, ça va, je sais...) ne parviennent pas à faire l'unanimité dans leurs rangs à ce sujet. D'après une significative majorité d'entre eux, cependant, il s'agirait bien d'une mouche emmerdante, mais dopée à la caféine – ce qui a pour effet qu'elle vole sans cesse, ne restant jamais posée et immobile suffisamment longtemps pour que vous ayez le temps d'empoigner la tapette de plastique rouge qui se trouve juste à main gauche (car vous êtes, dans cette histoire, gaucher). Là encore, existe une variante de GTI-bourdonnante, qui commence à devenir franchement exaspérante.
La mouche emmerderesse (et sa version GTI, particulièrement éprouvante) serait – suivez attentivement – une mouche emmerdante, dopée à la caféine et tombée amoureuse de vous : elle ne cesse de parcourir l'espace de ses zigzags hystériques et vrombissants, mais jamais à plus de cinq centimètres de votre visage congestionné par la fureur impuissante. À ce stade, vous ne tentez même plus de saisir votre arme, car cela reviendrait à vous l'abattre violemment sur le visage ou la nuque, pour un résultat hautement aléatoire. Il vous reste la fuite ou le nervous breakdown.
Pour la première fois, cette année, tout à l'heure, là, maintenant, je viens de découvrir une nouvelle espèce mutante qui ne laisse pas de me transir. Je l'appellerai la mouche goguenarde. Il s'agit sans conteste d'une mouche emmerderesse – GTI –, qui a par surcroît décidé de se foutre de votre gueule. Ele procède comme suit : cessant un instant de tournoyer devant vos yeux aveuglés par la haine, elle se pose hors de votre atteinte immédiate, simplement pour vous laisser le temps d'empoigner la tapette en prévision de son inéluctable retour d'assaut. Puis, elle vient gracieusement se poser sur le manche même de votre arme : un ressort essentiel se brise en vous, vous êtes niqué.
Il vous reste la ressource, pour rétablir un semblant d'ordre parmi vos nerfs crépitants, de massacrer une demi douzaine de mouches emmerdantes à vastes moulinets implacables ; mais la consolation reste piètre.
La mouche emmerdante est une mouche ordinaire, basique, originelle ; celle qui vaque silencieusement à ses occupations sans s'occuper de vous, vous contraignant juste à reboucher le pot de confiture et à recouvrir le restant de rôti de veau de midi. Il existe aussi un modèle GTI de mouche emmerdante : celle qui se livre aux mêmes activités bien anodines, mais en bourdonnant.
La mouche emmerdeuse est très probablement une version dérivée de la mouche emmerdante, mais les insectologues (oui, oui, ça va, je sais...) ne parviennent pas à faire l'unanimité dans leurs rangs à ce sujet. D'après une significative majorité d'entre eux, cependant, il s'agirait bien d'une mouche emmerdante, mais dopée à la caféine – ce qui a pour effet qu'elle vole sans cesse, ne restant jamais posée et immobile suffisamment longtemps pour que vous ayez le temps d'empoigner la tapette de plastique rouge qui se trouve juste à main gauche (car vous êtes, dans cette histoire, gaucher). Là encore, existe une variante de GTI-bourdonnante, qui commence à devenir franchement exaspérante.
La mouche emmerderesse (et sa version GTI, particulièrement éprouvante) serait – suivez attentivement – une mouche emmerdante, dopée à la caféine et tombée amoureuse de vous : elle ne cesse de parcourir l'espace de ses zigzags hystériques et vrombissants, mais jamais à plus de cinq centimètres de votre visage congestionné par la fureur impuissante. À ce stade, vous ne tentez même plus de saisir votre arme, car cela reviendrait à vous l'abattre violemment sur le visage ou la nuque, pour un résultat hautement aléatoire. Il vous reste la fuite ou le nervous breakdown.
Pour la première fois, cette année, tout à l'heure, là, maintenant, je viens de découvrir une nouvelle espèce mutante qui ne laisse pas de me transir. Je l'appellerai la mouche goguenarde. Il s'agit sans conteste d'une mouche emmerderesse – GTI –, qui a par surcroît décidé de se foutre de votre gueule. Ele procède comme suit : cessant un instant de tournoyer devant vos yeux aveuglés par la haine, elle se pose hors de votre atteinte immédiate, simplement pour vous laisser le temps d'empoigner la tapette en prévision de son inéluctable retour d'assaut. Puis, elle vient gracieusement se poser sur le manche même de votre arme : un ressort essentiel se brise en vous, vous êtes niqué.
Il vous reste la ressource, pour rétablir un semblant d'ordre parmi vos nerfs crépitants, de massacrer une demi douzaine de mouches emmerdantes à vastes moulinets implacables ; mais la consolation reste piètre.
Je vous pose la question sérieusement, Cher Didier, yeux dans les yeux : existe-t-il un produit efficace pour lutter contre ces salopes ?
RépondreSupprimerTiens, c'est bizarre, je parlais justement aux mouches quand j'ai lu votre billet. Chez moi, il y a les mouches molles. Des mouches normales, pas très grosses, mais molles. Elle s'envolent mollement, pas loin de l'endroit où elles étaient posées auparavant. Elles décollent du poignet pour se poser sur le coude, puis sur le sommet du crâne. Elles arpentent l'écran de l'ordinateur et chutent sur le clavier. Parfois, elles piquent. On a le temps de les écraser, en approchant lentement la main puis en se cognant lestement, mais c'est dégoûtant. Son petit corps craquelle muettement, on a sur la main une trace rouge, il faut bien se lever pour aller à la salle de bains, et le coin du salon où l'on a son fauteuil favori est comme par hasard le coin favori des mouches. On espère l'hiver et on plaint les vaches et chevaux dans les champs, qui n'ont jamais la queue assez longue pour balayer ces arpenteuses de paupières.
RépondreSupprimerC'est quoi cette histoire d'empoigner une tapette ?
RépondreSupprimerNicolas: quand on dit "prendre la mouche", aussi, ce n'est pas... hum, non, rien. La mouche a été inventée par Sarko. (lui c'est la mouche du coche et sa femme... OK, elle est nulle ma contrepèterie)
RépondreSupprimerSuzanne,
RépondreSupprimerDans votre premier cas, "mouche à merde" est bien approprié !
Didier,
Virez-nous, bordel, ça va devenir grossier.
Nicolas, c'est fin, ah, c'est FIN. (vous devriez avoir honte)
RépondreSupprimerJ'AI honte.
RépondreSupprimerDidier ne nous virera pas : il est intègre. Lorsqu'il dit qu'il est contre la censure, il l'applique, ça, on ne peut pas le lui reprocher : même les messages d'insulte envers lui sont toujours sur ce blog.
RépondreSupprimerC'est parce qu'il aime bien qu'on parle de lui.
RépondreSupprimerBon. Nous en étions à la mouche;
Bzzzzz.
Essayez de faire un commentaire intelligent, maintenant. Je sens que ça va être difficile.
RépondreSupprimerHé ho ! On ne va pas enculer les mouches, non plus !
RépondreSupprimerPascal: l'intégrité n'a rien à voir là dedans. Didier ne virera pas Nicolas parce que Nicolas lui doit 17 bières, c'est tout.
RépondreSupprimerSuzanne,
RépondreSupprimerOn parle de mouche, pas de mousse.
(et ce n'est pas au bar-tabac-épicerie-dépot-de pain-pompes-funèbres-articles de pêche de Saint Pourcivain( 128 habitants, Lozère ) qu'il paiera des tournées à un Nicolas esseulé.)
RépondreSupprimerEnfin moi je parlais de salopes. Mais bon.
RépondreSupprimerEt Didier va-t-il me virer ? Je ne suis pas censé lui devoir de bières...
Euh, Pascal L, je crois que Didier parlait des vraies mouches, et vous, vous pensiez aux femmes ?
RépondreSupprimerMais absolument pas, Ma Chère Suzanne ! Je pensais à ces salopes de mouches à merde ! (ce qui est un double pléonasme, mais bon (bis)...)
RépondreSupprimerBen c'est pas trop tôt ! j'y suis arrivée !!
RépondreSupprimerFrance-Hélène
Mais que dit Camus sur les mouches exactement ?
RépondreSupprimerDidier, puisque vous nous virez entomologiste, dites moi un peu si la mouche aime la bière.
RépondreSupprimerNicolas, enculer les mouches, c'est très vulgaire; essayez plutôt de sodomiser les drosophiles ! Wouarff !
Suzanne, rigolotte votre contre-pèterie !
France-Hélène : je n'aurai qu'un mot : BRAVO !!!
RépondreSupprimerMaintenant, tu n'as plus qu'à te créer un compte google pour avoir ton prénom en tête de message et joliment souligné en bleu (je ne sais plus comment on fait, mais Nicolas devrait pouvoir te l'expliquer en deux mots (plutôt que de raconter des conneries avec Suzanne et P. Labeuche...)).
PRR : bizarrement (pourquoi bizarrement, d'ailleurs ?), à part ses chiens (---> Vie du chien Horla, P.O.L), Camus a tendance à s'en battre un peu l'œil, des animaux.
J'ai essayé : ça rentre pas.
RépondreSupprimerEt Pluton qui rapplique aussi, fallait s'y attendre : dès que ça parle de bière et de mouches, lui...
RépondreSupprimerBon, tout le monde cause en même temps, on n'y comprend plus rien, et les drosophiles se gaussent.
RépondreSupprimerLa vieille technique campagnarde, idéale si vous avez des enfants : le bracelet élastique coupé en deux et tiré en carreau d'arbalète. Vous ne lâchez que le côté étiré, la mouche est écrasée par le coup de fouet. Fonctionne avec de gros tronçons de chambre à air également.
RépondreSupprimerJeu très prisé des enfants.
France-Hélène, pareil que Didier : bravo !
RépondreSupprimerPluton, c'est les limaces qui aiment la bière.
Les écrivains en général se tapent des bestioles, à part des leurs (Bébert pour Céline, Horla et Hapax pour camus, Elsa Triolet pour Aragon, etc.)
RépondreSupprimerPascal : ben non : prenez Jules Renard, tiens. Ou Léautaud, qui s'intéressait à tous les animaux (mais plus les "domestiques", il est vrai). Ou La Fontaine...
RépondreSupprimerLe pauvre Pluton s'est remis à bosser , et les deux meufs (Albertine et moi) on se la coule douce, ce soir monsieur entame sa garde dans la foulée de sa 1ère journée, voilà, vous
RépondreSupprimercomprenez pourquoi il est à la recherche de toutes les distractions offertes sur votre blog, cher Didier...
Ah, effectivement, là, il a droit à toute ma compassion (pour le boulot, pas pour les meufs, hein !).
RépondreSupprimerMais ça veut dire qu'il va bien ! Et c'est bientôt les vacances...
RépondreSupprimerEspèce de Buffon !
RépondreSupprimerCas particuliers, Didier, cas particuliers...
RépondreSupprimerOui oui elles sont chiantes mais que puis-je faire! Super photo j'adore
RépondreSupprimerMerci pour le fou rire.
RépondreSupprimerFait du bien.
:-)
Tant qu'à me présenter, voilà
RépondreSupprimerhttp://zolucider.blogspot.com/2009/06/le-vent-des-blogs-17-mouche-du-coche.html
Vous préviens je ne supporte pas les adjectifs dont vous avez gratifié mon espèce
Pour une mouche, nous ne sommes que des intrus dans leur univers !
RépondreSupprimerÇa ramène à sa juste dimension l'ensemble de l'humanité, trouvé-je…
:-))
ça m'étonne qu'aucun de vos commentateurs émérites n'ait fait le lien avec ça :
RépondreSupprimerhttp://www.dailymotion.com/video/x2ta9a_georges-brassens-mysoginie-a-part_music
15 ans de vie à la campagne, les mouches çà me connaît. Ne pas essayer de les prendre par derrière! Toujours les attaquer de face, queue en l'air, tête en bas! Impossible des les râter. Ecoeurante la chiure qui gicle!
RépondreSupprimerLe plus efficace, les rubans adhésifs, pas de chiure...
Retour à la ville, j'avais espéré échapper aux emmerdeuses, que nenni! N'allons pas faire la fine mouche tout de même...