mardi 4 novembre 2008

Vernon sous le vent

Parce qu'un écrivain que nous connaissons (mais dont je tairai le nom par souci de discrétion...) me demandait hier si par hasard nous possédions des photographies du moulin de Vernon, l'Irremplaçable a aujourd'hui sauté sur l'occasion pour me traîner de force en promenade, sous couvert de réaliser elle-même quelques clichés du vestige en question, alors que je me serais assez bien vu rester planté devant l'ordinateur, afin de troller gaiement chez les uns et les autres. Finalement, je n'ai pas regretté.
D'abord parce que, aussi étrange voire absurde que cela paraisse, je n'avais encore jamais vu ce curieux moulin suspendu entre ciel et Seine de près. Selon le principe bien connu que ce qui est à côté de chez soi, n'est-ce pas ?, on a toujours le temps d'aller le visiter plus tard. Ensuite, se dégourdir les papattes le long de quelque chemin de berge est toujours excellent pour l'écrivain en bâtiment - n'importe lequel d'entre eux vous le confirmera. Ne comptez pas sur moi pour un cours magistral concernant l'édifice : tout est ici. Le quartier de Vernon, outre-Seine,, où se trouve le moulin, porte le mignon toponyme de Vernonnet : ça vous a un petit côté Marie-Antoinette, je trouve. Il faisait beau, presque doux, et il n'y avait pas un souffle de brise, contrairement à ce que pourrait induire mon titre, lequel ne doit d'apparaître au frontispice qu'en raison de mon goût malsain pour les calembours approximatifs. (Je sais, Monsieur Balmeyer, je sais ! Mais il ne s'agit pas ici d'un texte littéraire - alors faisez pas chier le tâcheron.)

Ayant brillamment rempli notre mission, malgré un ennemi supérieur en nombre et en armements, nous avons remballé le chien Bergotte dans le coffre de la tomobile et sommes allés faire un tour dans les rues dans les rues de Québec de Vernon. Là, stupeur, gourmandise et concupiscence : nous tombons nez à fronton avec une nouvelle librairie ! Ce qui est façon de parler, dans la mesure où, depuis quatre ou cinq ans, il n'en subsistait plus une seule. Évidemment, nous poussons la porte, afin de voir si l'échoppe ressortit à la catégorie des librairies artisanales avec de vrais morceaux de littérature dedans, ou bien à celle des batteries à livres industrielles. Fixés au bout d'une minute et demie : seconde race, comme il fallait s'y attendre.

On se rabat donc sur le Monoprix afin d'y trouver des tomates séchées, des olives de Lucques, des confitures Albert Menès et autres joyeusetés gastronomiques. Sur un présentoir, au milieu d'une allée, l'estomac se rappelant au bon souvenir du cerveau, j'avise une pile de gâteaux teutons, d'une quinzaine de centimètres de long pour six de large et environ quatre d'épais, tout éjouis de sucre glace. J'en prends un : il pèse à peu près le même poids qu'un lingot d'or de sa taille : à quoi on reconnaît que les Allemands sont un grand peuple.

On l'a mangé dans la voiture, sur la route du retour, et on a foutu du sucre glace partout. Comme ma voiture ressemblait déjà à une roulotte de romanos, ce n'était pas très grave : après, elle faisait roulotte de romanos quand il neige. On s'est bien amusé.

20 commentaires:

  1. Et mon lien, bordel (comme dirait Nicolas). Maintenant que tu m'as obligé à m' inscrire sur wikio et que je suis 134 ème dans la rubrique "divers", je veux mon lien !

    RépondreSupprimer
  2. A part vos histoires de classement, j'aime bien la roulotte sous la neige.
    C'est charmant, et ce moulin posé au dessus de l'eau est étonnant.

    RépondreSupprimer
  3. 134ème, en divers, ça fait rêver.

    RépondreSupprimer
  4. Réjouissante balade ( avec en prime, la dégustation du machinstrudel... que nous trouvons même ici, Dans La Capitale De l'Empire Où l'Histoire s'Ecrit).

    RépondreSupprimer
  5. Que les photos sont belles ! J'aime beaucoup la fin avec le sucre glace dans la voiture...

    RépondreSupprimer
  6. vernonnet, ça a un petit côté "cage aux folles" aussi.

    votre blog est très agréable à lire sinon.

    RépondreSupprimer
  7. Le genre de billet dont je suis friande, comme le sucre glace.

    RépondreSupprimer
  8. Ça alors... Je ne connaissais pas, merci pour cette découverte. On retient son souffle en regardant les photos...

    "dans les rues de Québec", tiens, tiens...

    "Tout éjouis de sucre glace" : réjouissante expression. Vive la pâtisserie !

    La fin est féérique, je vous imagine tous deux dans une boule à neige "souvenir de Vernon"...

    RépondreSupprimer
  9. Ouf! Un peu de romantisme et d'air pur car après 24 heures de Roberto, vous nous avez infligé 48 heures du Vieux Jacques!Et le temps a eu la courtoisie d'être printanier hier... Ca valait bien une jolie balade.

    RépondreSupprimer
  10. "roulotte de romanos quand il neige", merci pour la formule poétique que j'utiliserai pour ma voiture le cas échéant!
    Z'en avez pas une autre pour la boue sur les tapis de sol?

    RépondreSupprimer
  11. ah le Stollen ! (de Kronen pour m part)!! ... encore un point commun, j'ai acheté le premier de cette année vendredi dernier..

    geargies

    (très belles phots ;-))

    RépondreSupprimer
  12. Je ne vois pas la roue à aubes, c'était un moulin avant ???

    RépondreSupprimer
  13. Kris, il a perdu sa roue depuis longtemps. Si tu vas voir sur le lien, on t'explique que c'était une roue pendante.

    RépondreSupprimer
  14. Mère Castor : pour les liens, on plaisante, hein !

    Homer : merci à Catherine, donc.

    Mélina : n'exagérons rien : ce classement Wikio, c'est que de la balle.

    Yibus : je ne suis pas sûr qu'il s'agissait d'un strudel. En tout cas, ce n'était pas écrit dessus.

    Zoridae : vous aimeriez moins si vous aviez dû vous rasseoir dans cette écurie d'augias, ce matin, avec votre petit velours côtelé tout propre...

    ctoileblog : merci de votre visite... et de votre appréciation.

    Audine : prochaine fois, on vous garde une part du gâteau : il y avait largement pour trois, dans cette brique grasse et sucrée.

    Marie-Georges : pour les rues de Québec, j'ai pensé à vous. J'ai même failli vous dédier le billet, avec un truc du style : "Elle comprendra pourquoi"...

    Nicolas : ah, vous non plus vous n'y comprenez rien ?

    Annaïs : mais c'est vraiment très bien, Roberto !

    Orage : Oh, la boue, je l'ignore : on n'en est plus à ce genre de détails...

    Geargies : Stollen ? Stollen ?

    Kris : Non, à eau, mais sans apprêt.

    RépondreSupprimer
  15. ? ! stollen ? le nom du pain allemand avec des raiins et du succre glace , le "pain de noël" tiens je vais en manger une tranche à votre santé...
    Geargies

    RépondreSupprimer
  16. En effet, ça ressemble à ce qu'on a goûté hier...

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.