mercredi 4 mars 2009

Je prends de l'avance sur le 8 mars

Qu'on ne compte pas sur moi pour dire du mal des féministes. D'abord, je n'en connais pas, donc ce serait parler sans savoir. (D'un autre côté, parler sans savoir, étant dans l'univers des blogs, ça ne détonerait pas.) Mais il est vrai que, de temps à autre, j'aime bien aller m'y frotter.

Asticoter les féministes (je dis "les" parce que c'est groupées qu'elles sont le plus savoureux, comme les grains de raisin) comme je me suis un peu amusé à le faire depuis deux jours (mais là, c'est bon, j'ai ma dose), c'est un peu comme s'offrir un déjeuner dominical dans une auberge de famille, on est à l'abri des surprises, bonnes ou mauvaises : une petite cuisine bourgeoise égale à elle-même et agréablement traditionnelle, une décoration qui n'a pas changé depuis trente ans et se contente de jaunir lentement au fil des années ; bien sûr, la patronne n'est plus la même, mais la nouvelle a tout laissé dans son jus, pour ne pas bousculer les habitués. C'est cool.

Avec nos chères Anna soror, c'est la même chose. Ce sont des traditionalistes qui s'ignorent (ou signorina, si l'on préfère). Elles poussent le respect de l'authentique, du comme-au-bon-vieux-temps, jusqu'à ranimer, à chaque entrée de printemps et durant vingt-quatre heures, les merveilleux slogans qui ont rythmé notre adolescence et qui, le temps d'un Vendredi Sein, vont ranimé les passions assoupies et les combats oubliés. Un cortège féministe, c'est un peu comme ces semaines médiévales que les commerçants organisent dans les petites villes de province : on en parle longtemps à l'avance, on se passe le mot, se donne rendez-vous – on trousse même quelques couplets qu'on ira chanter bras dessous, bras dessus, du haut en bas de l'avenue du Général-Leclerc ; et cependant que les commerçants enluminent leurs devantures, les féministes se dépeignent les façades, le temps que dureront les festivités.

Traditionalistes, disais-je. Il ne faut ni ici ni méchanceté ni ironie : elles n'ont pas le choix. Si l'on veut que les mots d'ordre de maman et de tante Clotilde resservent, il faut bien feindre de croire que les situations aussi sont restées les mêmes. Et puis, dans une époque où chacun court après son statut de victime institutionnelle, il serait beau que nos Anna soror soient les seules à s'en voir refuser le brevet ! Opprimées, vous dis-je !

Il est amusant de constater que, face à cette charmante tradition, l'attitude des mâles est elle aussi restée la même, et que les oppresseurs phallocrates se distribuent toujours plus ou moins entre les trois mêmes catégories :

1) Les gros beaufs réacs (je ne nomme personne mais chacune me reconnaîtra...) qui assistent au défilé depuis le comptoir du Balto et qui soupirent : "Ça leur passera avant que ça me reprenne", tout en faisant signe à Dédé de remettre la même chose ;

2) les attentistes prudents (c'est le gros de la troupe, mais il y a de nombreuses voies de passage avec la catégorie précédente) qui s'adaptent au discours du jour, notamment s'il traîne des femelles dans les parages, en comptant bien ne pas changer leur façon de vivre d'un iota, se persuadant avec quelque raison que donner des gages verbaux à l'adversaire est déjà bien gentil de leur part et en dit assez long sur leur largeur d'esprit ;

3) les collabos, sincères ou non. Ceux-là sont mes préférés, voilà près de 35 ans que je les fréquente et observe : triste et unique privilège de l'âge. Les plus à plaindre, ce sont les collabos sincères, bien entendu. Ceux-là, je les ai vus gratter de leurs ongles aux portes des réunions féministes des années soixante-dix, en sanglotant pour être admis, car ils ne supportaient plus leur peau velue de tyran et de violeur potentiel, voire putatif. Le dimanche, ils allaient défiler avec les camarades en criant "Notre ventre est à nous !", et ils connaissaient alors un fugitif moment de félicité symbiotique.

Les collabos faux derches, c'était tout autre chose. Ils marchaient dans le sillage des sincères comme les hyènes suivent les lions. Ils s'introduisaient derrière eux dans les antres féminines avec la ferme intention, pour parvenir à leurs fins charnelles, d'opiner à tous les discours qu'on voudrait bien leur dérouler : le collabo faux derche est un opineur compulsif, si l'on veut bien me passer l'assonance. Et qu'on ne vienne pas me dire que je caricature ou invente : j'en ai connus, je me souviens même de leurs noms et de leurs visages – je pourrais dénoncer, si je voulais, mais il y a prescription. Je dois dire qu'ils ne rentraient pas toujours bredouilles de leurs petits séminaires séminaux chez les Anna soror.

Mais voyez comme vous êtes, mes soeurs : vous me faites parler, pérorer, plastronner, débobiner mes souvenirs de sépulcre blanchi, et, avec tout ça, je ne sais même plus ce que je voulais vous dire en commençant. Et c'est dommage parce que c'était tellement fort, tellement puissant, tellement vrai, que vous ne vous en seriez pas relevées. Enfin, tant pis : la mémoire me faut, comme le reste.

Pour la peine, après-demain, j'irai l'acheter, votre Vendredi vulvocrate, tiens. S'il est en vente à la maison de la presse de Pacy-sur-Eure, ce qui n'est pas sûr : je les soupçonne d'être un peu pas mal androcentrés, dans cette taule.

31 commentaires:

  1. très amusant ! j'irai jusqu'à dire très intelligent; toutefois, je noterai que pour des femmes, il conviendrait de dire qu'elles sont "le plus savoureuses, et non savoureux..." mais je sais que le machisme se niche dans les recoins les plus cachés des cerveaux... Parler de "semaines médiévales" pour montrer à quelle point cette pratique est ancestrale et ancienne... quel à propos ! car pas si incohérent vu que la condition des femmes au Moyen Âge leur était sans doute plus favorable (du point de vue des droits) que jusqu'aux années 50.

    Ah, je ris de te voir si mâle, et souris de bon coeur à ton humour, car ton regard est sans complaisance sur tes congénères...

    Je te sens envieux de ces camarades... collabos, non ?

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  2. Lucia,

    oui, enfin non, le sort des femmes au Moyen Age n'était pas plus favorable. Ce n'est pas parce qu'aucun cadre légal n'existait que leur condition était meilleure.

    L'on peut remonter par exemple à l'Amour Courtois. L'essence de l'Amour, alors, passait par un adultère nécessaire. Les adultères étaient d'une certaine manière, encouragés, et on trouve la trace de cette philosophie jusqu'aux temps de la cour de François Ier. Or, bien entendu, les femmes ne diposant pas de la même indulgence vis à vis de cette tromperie, en cas de flagrant délit d'adultère, leur assassinat était fréquent. Et rarement puni (voire presque jamais). (c'est qu'un exemple parmi tant d'autres)

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  3. Didier,

    en fait, vous avez fait ce billet uniquement pour nous coller "vulvocrate" !

    Escroc !

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  4. Lucia : ma faute n'est due ni à une étourderie ni à un machisme inconscient. Au moment de l'écrire, j'ai hésiter entre un "neutre absolu", si je puis dire, et un "neutre relatif", et... j'ai choisi la mauvaise solution ! Tant pis pour moi, je le laisse : ce sera ma honte éternelle...

    En ce qui concerne le Moyen Âge, il y aurait beaucoup à dire et je n'ai pas le temps. Pour faire rapide, il y a comme un anachronisme à parler de "condition féminine" pour une époque où la condition masculine était tout aussi misérable. Et je ne sache pas que l'adultère était "encouragé", comme le dit Dorham : l'Église veillait. Quant aux moeurs de la Cour (réelles ou supposées : il ne faut pas négliger, par rapport à ce que l'on croit en savoir, le poids de la propagande anti-ancien régime mise en place par les fameux "hussards noirs" de la IIIe République), ils ne sont pas le reflet de ce que vivait 95 % de la population.

    Dorham : non, non, je vous jure : ça m'est venu en cours de rédaction. De toute façon, ce billet est du grand n'importe quoi dans la mesure où écrit vraiment au fil de la plume, il ne se souvenait plus à sa fin de ce qu'il comptait dire à son commencement.

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  5. tiens ! C'est marrant, moi aussi je l'ai fait en avance..! Avec une vidéo de Wafa Sultan.

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  6. J'aimerais beaucoup une journée de l'homme, parce que je les adore. ça me dépasse qu'on mette en avant les grognasses comme ça.

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  7. Eh bien, vous avez de l'énergie à revendre...

    J'ai l'impression de l'avoir déjà lu, ce Vendredi... Sachant qu'il a été confectionné par les merveilleuses Femmes Engagées, j'ai comme un à-priori pas franchement positif (smiley)

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  8. Lomig : vous et moi sommes des précurseurs ! Quant à la vidéo, je la connaissais, et je crois même l'avoir mise sinon sur ce blog, du moins en lien : femme admirable. Et vrai combat, pour le coup.

    Albertine : faites gaffe, vous allez vous faire lyncher ! (Ou "rééduquer"...)

    Suzanne : je crois que je ferais mieux d'utiliser cette énergie, que vous m'accordez si généreusement, à avancer dans mon damné bouquin (où les jeunes femmes sont particulièrement mal traitées, je dois dire).

    Dorahm : ma parole de réac que c'est vrai !

    De toute façon, quand je commence un billet, je ne sais JAMAIS ce qu'il va y avoir finalement dedans (en tout cas très rarement).

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  9. Et "j'ai hésiter", c'est votre honte quoi ?

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  10. Ouais enfin quand même Didier il faudrait que vous secouiez votre naphtaline, parce qu'on dirait que vous nous racontez mai 68 et le port ou non du soutif, et même vous évoquez les réunions où les hommes étaient interdits mais enfin, ça fait 150 ans (au moins) que les luttes féministes ont changé. Et puis c'est facile de railler aussi ces pratiques de luttes sans rappeler le contexte qui était par exemple celui où les femmes n'avaient pas le droit d'ouvrir un compte en banque sans l'accord du mari (accordé en 65).
    C'est quasiment un autre monde que vous nous décrivez, pardon de vous le dire, mais là, vous êtes ringard ...

    Ce dont vous parlez, ce sont de nanas blogueuses, qui ont besoin de se situer comme ça, comme si ça avait un rapport, comme si bloguer féminin était différent de bloguer masculin, et en plus, elles se vexent quand on ose regarder leur "engagement" d'un oeil un peu ... relatif et traitent les critiques de BELLES SALOPES.
    En fait, les féministes n'ont rien à voir avec ça.

    Aujourd'hui, le féminisme (dont je me revendique et me revendiquerai toujours), c'est l'acte, c'est agir, prendre le pouvoir pour changer les choses.
    Mais voilà, c'est vachement plus dur que de "bloguer" ...
    Pour moi les "vraies" féministes sont militantes, ne serait ce que pour féminiser un peu ces aéropages de "décideurs", à costume cravate et regard condescendant.
    Le sexisme est partout présent dans la vie civile et surtout professionnelle et surtout familiale, mais agir hein, agir ...
    Se syndiquer, revendiquer, faire en sorte que les femmes soient payées même tarif que les hommes, ne serait ce que ça ...
    Surtout chez les cadres, celles qui ont le plus les moyens intellectuels de lutter.

    Enfin bon, pourquoi s'échiner, les féministes n'ont pas de temps à perdre à convaincre des vieux croutons comme vous, qui essaient de nous faire croire qu'il y a 50 ans elles étaient ridicules comme elles n'ont pas de temps à perdre à échanger avec des femmes qui pensent qu'une pub bloguesque est le comble du féminisme.

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  11. Mais, Audine, J'AI 150 ans ! Et ce ne sont pas les femmes des années soixante-dix que je raille (à peine et gentiment, du reste), mais plutôt celles-que-vous-savez, qui, en fait, ne font rien d'autre, et en paroles, que de se décerner des brevets de courage et de vertu.

    Sur les "vrais" féministes, pour reprendre votre distingo, j'aurais des choses à dire, probablement, mais ce n'était pas l'objet ici : il ne vous aura pas échapper que ce petit texte se voulait avant tout humoristique et un brin provocateur.

    En fait, la chose la plus sérieuse que j'aurais à reprocher aux féministes (pas toutes mais la plupart, il me semble), ce serait leur cécité volontaire face à ce que subissent de plus en plus les filles dans les banlieues dites "diverses", à cette formidable régression de leurs conditions vie qu'induit un islam de plus en plus agissant. Mais, pour monter à ce créneau, encore faudrait-il ne pas trembler devant les accusations de "racisme", de "Lepénisme rampant", et toutes ces matraques verbales que nous autres, les gros cons réacs, sommes habitués à nous prendre sur le coin de la tronche.

    À côté de ce qui se joue là, et qui ne peut qu'aller de pis en pis, l'égalité du salaire des cadres, franchement...

    Le sexisme est partout, dites-vous ? Il est principalement là où vous (il s'agit d'un "vous" collectif, ici, et pas de vous, Audine) ne voulez surtout pas le voir. De même qu'aucune féministe n'acceptera d'admettre que, dans certains domaines, les femmes ont totalement évincé les hommes, pris littéralement le pouvoir ; et en particulier dans celui, sensible entre tous, de la procréation, de la descendance.

    En réalité, ce que je trouve au fond très amusant (pour ne pas avoir à m'en désespérer), c'est que vous appelez à la lutte à un moment de l'histoire où les valeurs masculines s'effondrent partout pour être remplacées par d'autres, typiquement féminines. C'est la maternisation du monde, c'est votre triomphe qui se met en place, et vous ne le voyez même pas. Vous ne voyez rien, hors l'égalité des salaires. Plus quelques ménagères tabassées par leurs abrutis de maris. C'est dommage...

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  12. @Dorham : le Moyen Âge, je cite Régine Pernoud ("Pour en finir avec le Moyen Âge") :

    "Dans les documents (médiévaux), on voit, par exemple, les femmes voter comme les hommes dans les assemblées urbaines ou celles des communes rurales, dans les actes notariés, il est très fréquent de voir une femme mariée agir par elle-même, ouvrir par exemple une boutique ou un commerce, et cela sans être obligée de produire une autorisation maritale, enfin les rôles des registres de l'impôt montrent une foule de femmes exerçant des métiers : maîtresse d'école, médecin, apothicaire, plâtrière, teinturière, miniaturiste, relieuse, etc.

    Ce n'est qu'à la fin du XVIe siècle, par un arrêt du Parlement daté de 1593, que la femme sera écartée explicitement de toute fonction dans l'Etat. L'influence montante du droit romain ne tarde pas alors à confiner la femme dans ce qui a été, en tous temps, son domaine privilégié : le soin de la maison et l'éducation des enfants. Jusqu'au moment où cela aussi lui sera enlevé par la loi, car, remarquons-le, avec le code Napoléon, elle n'est même plus maîtresse de ses biens propres et ne joue à son foyer qu'un rôle subalterne".

    1804 : Code civil (ou code Napoléon) : incapacité juridique totale de la femme mariée.

    1907 : Les femmes mariées qui travaillent peuvent disposer librement de leur salaire.

    1944 : Droit de vote et éligibilité des femmes.

    1967 : Droit à la contraception.

    1970 : L'"autorité parentale" remplace l'"autorité paternelle".

    1975 : Principe d'égalité de rémunération pour le même travail, droit à l'avortement.

    1983 : Interdiction de toute discrimination de sexe dans l'emploi.

    1999 : Loi sur la parité obligatoire dans les élections.

    Et j'en oublie...

    @Didier : "le grand n'importe quoi", je le revendique moi aussi ! je pense que de là seul (ou aussi) peuvent sortir de grandes idées.

    Concernant le neutre absolu, ou relatif... L'indéterminé, n'est-il pas celui qui devient l'un ou l'autre ? Une femme est XX, un homme XY, si on lui enlève un Y, il devient X. C'est donc le féminin qui devrait être la base... pour les accords grammaticaux, car les deux sont contenus en elle...

    Et remarque bien que je suis femme (je n'ai pas besoin de dire féministe) et que je n'éprouve pas le besoin de faire sonner ni tambour ni trompette pour cette journée (je me contenterai de chanter des chants sacrés - médiévaux - dans une église parisienne), merci à toi, cher homme, de t'en préoccuper.

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  13. Lucia, mais enfin, bien sûr que si il y a besoin de dire féministe !!!

    Est ce que tu crois que c'est dans les gènes (féminins) ?


    Didier : je vous élabore une réponse ...

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  14. Audine : je la lirai demain, donc : là, c'est l'heure d'Iñarritu...

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  15. @Audine : je dis qu'il n'y a pas besoin de dire féministe... en ce qui me concerne, et tellement ça me caractérise... ou me colle à la peau. Le féminisme, dans les gènes ? non, car tout ça est, naturellement, très culturel... En revanche, l'origine du masculin - biologique - est génétique: pas de masculin sans féminin, alors que 'le' féminin peut se reproduire 'lui-même'.

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  16. Suzanne sait-elle qu'elle est cité dans Vendredi ?
    Dernière page !

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  17. Enfin une bonne raison d'acheter cette feuille !

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  18. oh, merdalors ! :)


    Suzanne

    J'ai regardé la une (en grossissant la photo, on lit très bien)

    Je suis, en fait, assez curieuse de voir quels sites érotiques ou pornos féminins ont été sélectionnés. (j'aime bien le blog d'Anne Archet, y est-il ? je vais aller feuilleter le numéro)

    Suzanne

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  19. Didier Goux,

    C'est sympa pour les autres !

    Grrr !

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  20. Zoridae : oh, les autres (et je ne parle pas pour vous : je n'ai appris qu'il y a une vingtaine de minutes, sur votre blog, que vous vous étiez embarquée dans ce rafiot), elles n'ont pas besoin de moi pour dégouliner depuis déjà une semaine d'une autosatisfaction assez réjouissante.

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  21. Hum... Mais vous devriez le lire, je trouve que c'est un assez joli numéro, plein de vie. Et je ne dis pas ça parce que j'y suis hein ?
    Je trouve que les "filles" ont fait du bon boulot !

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  22. Catherine est en ce moment même à Pacy : si la feuille de chou en question est disponible à la maison de la presse locale, elle a pour mission de me la rapporter...

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  23. Raté ! Catherine vient de rentrer : pas de Vendredi par chez nous...

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  24. Didier: merci.

    J'ai feuilleté le journal en question ce matin, curieuse que j'étais de voir ce qui était sélectionné 1°) des blogs de cul écrits par des femmes 2°) de ce que j'avais bien pu répliquer ça ou là. Pour le 1°, on laisse tomber. Je ne sais pas qui a fait la sélection, c'est triste, angoissant, cynique, pas du tout érotique (au vu des extraits présentés, en tout cas) Pour le 2°), je me suis dit "purée, c'est quoi ce mêli mélo ?". En fait, c'est une compil de commentaires, dont Audine a sa part. Je ne sais pas qui est "le mulot" qui a recopié, mis bout à bout et déformé ce que j'ai écrit, mais j'ai eu un petit choc en lisant "les profs qui donnent d'eux même dans les établissements difficiles pour amener le plus grand nombre de crétins à la culture" [...] Je reconnaissais vaguement ma phrase, mais j'étais certaine de ne pas avoir employé le mot "crétin" (parce que je ne le pense pas, ne l'ai jamais pensé dans ce cas). Il y a des phrases qui ont été scindées, qui commencent bizarrement, aussi. Que dire des négations amputées ! Il est vrai que le mulot remercie Suzanne (trolleuse notoire) de sa participation. Ben voyons ! Si mon commentaire écrit à la va-vite ne constituait pas un morceau choisi de la presse de réflexion ou de la meilleure littérature contemporaine, il se retrouve, avec cette adaptation vendrediesque, rasé, arasé, "bloguifié": comme écrit d'une façon plus familière, orale ou malhabile, je ne sais pas comment dire. (Ce n'est pas de la coquetterie ou de la prétention, juste un étonnement)

    Je trouve amusant et particulièrement savoureux que ce soient ces commentaires-là, écrits le 16 février, repris cette semaine par Vendredi, qui aient valu à Audine et moi-même, dans le blog d'une des "femmes engagées", le qualificatif délicieux de "belle salope" Les contradicteurs mâles étaient épargnés, mais vous savez comment sont ces pauvres femmes, toujours à se donner des coups de griffes. C'est pour ne plus les entendre ni les voir que l'homme a inventé le bistro, le PMU, la pêche au saumon et les Brigade Mondaine.

    J'attends avec impatience la journée mondiale de la dyslexie, et sa célébration par les dyslexiques eux-mêmes dans Vendredi.

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  25. Suzanne : mais de quoi vous plaignez-vous ? Vous venez d'expérimenter, pour votre compte (et en plus petit bien sûr : il ne s'agit que de Vendredi...), une nouvelle "affaire Camus" : citations tronquées, négations envolées, contexte évaporé : tout y est !

    Quant au fait que les hommes soient plus ou moins épargnés par nos féministes de choc, c'est humain : la chair a ses exigences et il ne faut pas insulter l'avenir...

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  26. Didier, je ne me plains pas vraiment, vous savez. Je peste et renâcle et ricane, mais au fond, je sais bien qu'il n'y a pas d'enjeu, que tout ça n'est que temps de salon, du temps jeté.

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  27. Et je n'en veux pas à Vendredi qui ne me nuit, à moi, derrière mon pseudo en aucune façon. Je n'ai pas d'oeuvre à défendre, et on peut bien reprendre tous les commentaires qu'on voudra.

    Allons-nous avoir une grande ressemblance, un alignement entre le langage des blogs et l'écriture de la presse populaire ? C'est déjà le cas ?

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  28. Suzanne, d'après ce que je peux voir, la presse populaire est généralement beaucoup mieux écrite que la plupart des blogs...

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  29. Quand je parlais des négations amputées, je ne me plaignais pas qu'on me fît dire le contraire de ce que je disais, mais qu'on recopiât une phrase ou j'avais mis "ce n'est pas" en transformant"ce n'est pas" en "c'est pas". Comme si le ton un peu furax, polémique, impliquait le bouffage des mots. On me corrige ouiski et on me nique la syntaxe.
    Bon, j'ai l'air d'en faire une colère personnelle, alors que non, je me dis juste que soit le type qui a fait ça l'a fait sans réfléchir, à la va-vite (enfin, le type ou la blogueuse), soit il se coule dans l'écriture bloguesque* de mauvaise qualité comme ça, d'instinct, comme un adopte un parler ou un accent local, soit la langue évolue encore plus vite que l'herbe ne pousse dans ma fichue pelouse que je ferais bien de tondre au lieu de jacter en ces lieux.

    *Il y a d'ailleurs plusieurs stéréotypes d'écriture bloguesque, je ne sais pas si quelqu'un a élaboré une étude, une thèse, quelque chose, quoi.

    Suzanne

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.