Aujourd'hui, m'est arrivée entre les mains ce que, de mon temps (vieux con, va !), on appelait une dissertation de français. Elle a été écrite par un élève de première "non littéraire" – en tout début de premier trimestre, donc. La personne qui me l'a transmise trouve que la note obtenue ne correspond pas vraiment à la copie rendue. Lui ayant avoué mon incompétence en ce domaine, je lui ai proposé de soumettre la dissertation en question à mes lecteurs professeurs. La voici donc (je la reproduis telle qu'elle est écrite, fautes comprises, avec en rouge et entre crochets, les quelques appréciations du professeur notées en marge, et les passages soulignés par lui qui correspondent à ses remarques) :
« Sujet : Le suicide, preuve de lâcheté ? Commentez.
Le suicide de XXX [je préfère masquer le nom, ndlr] a provoqué bien des commentaires : certains ont vu dans son acte une preuve de lâcheté, d'autres une preuve de courage. Entre ces deux avis opposés quelle est la part de la vérité ? [Mal dit]
Il est bien évident que le suicide est à première vue une preuve de lacheté puisque celui qui se supprime renonce du même coup à toutes ses responsabilités. S'il est père de famille, il laisse les siens dans l'embarras [faible] le plus complet. Dans ce cas le suicide est un acte égoïste parce qu'il vise à supprimer ["retrancher"] l'individu du monde qui l'entoure, donc à rompre l'équilibre de ce monde – ( J'entends monde dans le sens de famille, travail ou relations bien sûr) [On n'est pas complètement sourd] – S'il s'agit d'un suicide "extérieur", c'est à dire provoqué par des ennuis venus des autres, la lacheté est, dira-t-on, flagrante puisque l'individu se dzérobe devant l'adversité, il courbe honteusement la tête. Il ne peut supporter les contradictions. c'est donc un orgueilleux doublé d'un faible et il ne mérite que notre mépris. S'il se tue il est en faute, car tout homme venu sur terre se doit d'y accomplir sa tâche, si petite soit-elle.
S'il s'agit d'un suicide "intérieur", c'est à dire motivé par un cas de conscience, la lacheté, bien que moins évidente,n'en existe pas moins ( aux yeux de certains.) Si un homme se tue pour n'avoir pu résoudre un problème avec lui-même c'est très grave : il est en recul devant sa conscience, il n'ose se regarder en face et il fuit devant lui-même. Les esprits bien pensants vont dire que s'il n'arrive pas à lutter intérieurement, à plus forte raison il ne sera d'aucune utilité
à la société. Cet homme n'est qu'un névrosé, incapable de faire taire sa conscience [?], il est donc inutile de s'intéresser à lui.
Cependant la vie, si malheureuse soit-elle, ne reserve-t-elle pas toujours quelques joies à ceux qui la vivent ? Ne faut-il pas un certain courage, une certaine force d'âme pour renoncer à la chaleur du soleil ou à la beauté de la nuit ? Un père qui se tue n'a-t-il pas, ne serait-ce qu'un instant, la douleur de laisser seuls ses enfants ?
On peut croire que pour abandonner tout cela il est nécessaire de posséder la volonté de renoncer aux plaisirs de la vie. Si cela est vrai, le "patient" [≠] est alors considéré comme un homme au dessus du commun et il est aussitôt victime des envies les plus basses et des calomnies les plus monstrueuses. D'autre part, il est nécessaire pour se tuer d'aimer la vie. En effet, le suicide est souvent motivé par le désir de ne pas gâcher sa vie, de la finir en beauté. L'homme qui se donne la mort veut contrôler sa vie et entend qu'elle se termine comme il le désire. C'est le cas par exemple de Montherland. Donc le suicide peut avoir comme motivation profonde la volonté de "connaître sa fin".
Du point de vue religieux le suicide n'est ni un acte de lâcheté, ni un acte de courage mais la destruction de la vie qui ne nous appartient pas. En effet si un homme vit c'est parce que Dieu l'a voulu, et cela pour une bonne raison : chaque homme vient au monde pour aimer Dieu et le servir. Or si un homme se tue, il se révolte contre son maître spirituel, il refuse sa condition d'esclave, de ce fait il devient un paria de la communauté chretienne. Jusque là rien que de parfaitement normal, si toutefois on accepte l'existence de Dieu ; mais le problème n'est pas là. Tout devient moins clair si l'on se penche sur ce que fut la vie du suicidé. Elle est bien souvent misérable, sans amour ni amitié, peuplée uniquement de solitude morale ou physique. Au moyen âge les serfs devaient travailler pour le seigneur. Celui-ci en retour s'engageait à les protéger contre leurs ennemis. Cet état de chose était scandaleux. Mais n'est-il pas encore plus scandaleux qu'un homme serve son Dieu sans que celui-ci ne le protège contre les embûches de la vie ? Dieu qui condamne cet homme n'est-il pas responsable de sa mort ? Et de plus ce malheureux meurt certain de ne pas gagner le paradis parce que Dieu ne lui a pas permis de vivre !
Force est de reconnaître que la position de l'Eglise à propos du suicide est de beaucoup la plus terrible de celles que nous venons de voir.
Finalement si l'on considère le suicide d'un point de vue dénué de passion on s'aperçoit que le principal interessé, le suicidé, est en fait celui qui a le moins pris part au drame. Il n'est que la victime de l'inégalité et de l'incompréhension. Il est beaucoup moins lâche que celui qui accepte sa condition d'esclave. Mais il n'est pas courageux pour autant puisqu'il refuse de lutter pour changer le monde qui l'a réduit à néant. Il a résolu son problème d'une manière, qui a peut-être le tort d'être irreversible mais qu'il est interdit de blâmer ou même d'approuver. Car s'il en est arrivé à un tel degré de desespoir c'est de la faute du monde qui l'entoure, celui-ci n'ayant rien fait pour lui redonner goût à la vie.
Si nous le blâmons nous blâmons du même coup notre conduite que nous devons alors nous efforcer de changer.
Si nous l'approuvons, nous approuvons notre attitude envers lui et nous considerons alors comme normal qu'il y ait des hommes malheureux.
Ce qu'il faut chercher c'est ce qui l'a poussé à se donner la mort, pour éviter que des milliers d'autres hommes n'en arrivent comme lui à souhaiter la mort. »
Voilà l'affaire. Camarades professeurs, c'est à vous de jouer. Tiens, d'ailleurs, à propos de jouer : on va dire que celui dont la note s'approchera au plus près de celle qui a effectivement été attribuée à cette copie, recevra un livre en cadeau. À condition que sa note soit justifiée par quelques lignes de commentaire ! Faut pas déconner non plus...
Allez, vous avez jusqu'à demain, va-t-on dire.
(J'y pense, les non-professeurs peuvent jouer aussi : l'expérience de "parent d'élève" peut être utile...)
« Sujet : Le suicide, preuve de lâcheté ? Commentez.
Le suicide de XXX [je préfère masquer le nom, ndlr] a provoqué bien des commentaires : certains ont vu dans son acte une preuve de lâcheté, d'autres une preuve de courage. Entre ces deux avis opposés quelle est la part de la vérité ? [Mal dit]
Il est bien évident que le suicide est à première vue une preuve de lacheté puisque celui qui se supprime renonce du même coup à toutes ses responsabilités. S'il est père de famille, il laisse les siens dans l'embarras [faible] le plus complet. Dans ce cas le suicide est un acte égoïste parce qu'il vise à supprimer ["retrancher"] l'individu du monde qui l'entoure, donc à rompre l'équilibre de ce monde – ( J'entends monde dans le sens de famille, travail ou relations bien sûr) [On n'est pas complètement sourd] – S'il s'agit d'un suicide "extérieur", c'est à dire provoqué par des ennuis venus des autres, la lacheté est, dira-t-on, flagrante puisque l'individu se dzérobe devant l'adversité, il courbe honteusement la tête. Il ne peut supporter les contradictions. c'est donc un orgueilleux doublé d'un faible et il ne mérite que notre mépris. S'il se tue il est en faute, car tout homme venu sur terre se doit d'y accomplir sa tâche, si petite soit-elle.
S'il s'agit d'un suicide "intérieur", c'est à dire motivé par un cas de conscience, la lacheté, bien que moins évidente,n'en existe pas moins ( aux yeux de certains.) Si un homme se tue pour n'avoir pu résoudre un problème avec lui-même c'est très grave : il est en recul devant sa conscience, il n'ose se regarder en face et il fuit devant lui-même. Les esprits bien pensants vont dire que s'il n'arrive pas à lutter intérieurement, à plus forte raison il ne sera d'aucune utilité
à la société. Cet homme n'est qu'un névrosé, incapable de faire taire sa conscience [?], il est donc inutile de s'intéresser à lui.
Cependant la vie, si malheureuse soit-elle, ne reserve-t-elle pas toujours quelques joies à ceux qui la vivent ? Ne faut-il pas un certain courage, une certaine force d'âme pour renoncer à la chaleur du soleil ou à la beauté de la nuit ? Un père qui se tue n'a-t-il pas, ne serait-ce qu'un instant, la douleur de laisser seuls ses enfants ?
On peut croire que pour abandonner tout cela il est nécessaire de posséder la volonté de renoncer aux plaisirs de la vie. Si cela est vrai, le "patient" [≠] est alors considéré comme un homme au dessus du commun et il est aussitôt victime des envies les plus basses et des calomnies les plus monstrueuses. D'autre part, il est nécessaire pour se tuer d'aimer la vie. En effet, le suicide est souvent motivé par le désir de ne pas gâcher sa vie, de la finir en beauté. L'homme qui se donne la mort veut contrôler sa vie et entend qu'elle se termine comme il le désire. C'est le cas par exemple de Montherland. Donc le suicide peut avoir comme motivation profonde la volonté de "connaître sa fin".
Du point de vue religieux le suicide n'est ni un acte de lâcheté, ni un acte de courage mais la destruction de la vie qui ne nous appartient pas. En effet si un homme vit c'est parce que Dieu l'a voulu, et cela pour une bonne raison : chaque homme vient au monde pour aimer Dieu et le servir. Or si un homme se tue, il se révolte contre son maître spirituel, il refuse sa condition d'esclave, de ce fait il devient un paria de la communauté chretienne. Jusque là rien que de parfaitement normal, si toutefois on accepte l'existence de Dieu ; mais le problème n'est pas là. Tout devient moins clair si l'on se penche sur ce que fut la vie du suicidé. Elle est bien souvent misérable, sans amour ni amitié, peuplée uniquement de solitude morale ou physique. Au moyen âge les serfs devaient travailler pour le seigneur. Celui-ci en retour s'engageait à les protéger contre leurs ennemis. Cet état de chose était scandaleux. Mais n'est-il pas encore plus scandaleux qu'un homme serve son Dieu sans que celui-ci ne le protège contre les embûches de la vie ? Dieu qui condamne cet homme n'est-il pas responsable de sa mort ? Et de plus ce malheureux meurt certain de ne pas gagner le paradis parce que Dieu ne lui a pas permis de vivre !
Force est de reconnaître que la position de l'Eglise à propos du suicide est de beaucoup la plus terrible de celles que nous venons de voir.
Finalement si l'on considère le suicide d'un point de vue dénué de passion on s'aperçoit que le principal interessé, le suicidé, est en fait celui qui a le moins pris part au drame. Il n'est que la victime de l'inégalité et de l'incompréhension. Il est beaucoup moins lâche que celui qui accepte sa condition d'esclave. Mais il n'est pas courageux pour autant puisqu'il refuse de lutter pour changer le monde qui l'a réduit à néant. Il a résolu son problème d'une manière, qui a peut-être le tort d'être irreversible mais qu'il est interdit de blâmer ou même d'approuver. Car s'il en est arrivé à un tel degré de desespoir c'est de la faute du monde qui l'entoure, celui-ci n'ayant rien fait pour lui redonner goût à la vie.
Si nous le blâmons nous blâmons du même coup notre conduite que nous devons alors nous efforcer de changer.
Si nous l'approuvons, nous approuvons notre attitude envers lui et nous considerons alors comme normal qu'il y ait des hommes malheureux.
Ce qu'il faut chercher c'est ce qui l'a poussé à se donner la mort, pour éviter que des milliers d'autres hommes n'en arrivent comme lui à souhaiter la mort. »
Voilà l'affaire. Camarades professeurs, c'est à vous de jouer. Tiens, d'ailleurs, à propos de jouer : on va dire que celui dont la note s'approchera au plus près de celle qui a effectivement été attribuée à cette copie, recevra un livre en cadeau. À condition que sa note soit justifiée par quelques lignes de commentaire ! Faut pas déconner non plus...
Allez, vous avez jusqu'à demain, va-t-on dire.
(J'y pense, les non-professeurs peuvent jouer aussi : l'expérience de "parent d'élève" peut être utile...)
Je ne suis pas Professeur de Français, mais je me permets quand même de vous donner ma petite idée sur la question.
RépondreSupprimerJamais il ne m'a été donné de lire une dissertation de cette tenue.
Si elle est authentique, effectivement rédigée par un élève de première "non littéraire" et en début d'année (je ne vois pas ce que son année va lui apporter d'ailleurs), je trouve cette réflexion remarquable de maturité et d'expression. mais ce n'est que mon avis.
C'est réfléchi, bien construit (1ere partie "sentimentale" sur la lâcheté, scindée par une distinction suicide "extérieur" et suicide "intérieur". Puis on passe au courage du renoncement. Puis l'aspect religieux, très bien rendu. Puis l'analyse du renoncement à changer le monde, aspect politique du suicide.Puis une conclusion généreuse, qui se défend de condamner et ouvre vers un monde plus vivable).
J'admire ce travail, bien écrit de surcroit et s'il me fallait l'évaluer, je lui donnerai un 19/20. J'imagine qu'il n'en a rien été, sinon, vous ne nous poseriez pas la question
Marine : votre commentaire et votre note sont enregistrés !
RépondreSupprimervu le niveau des classes de Première, il mérite largement 19.
RépondreSupprimerMais je pense que le prof lui a collé une note entre 8 et 12. Je dis 12.
Vous pourrez ainsi nous faire un bon billet "du caractère subjectif de l'évaluation en sciences humaines".
RépondreSupprimerJe reprécise quand même que je ne suis pas spécialiste, c'est vous l'écrivain, pas moi.
Mais j'ai pris de l'intérêt et du plaisir à lire cette dissertation et c'est ce qui devrait être le plus rentable pour le rédacteur, avec la pertinence de la réflexion et la solidité de la construction, à mon sens
Il est de toute façon scandaleux que les "matheux" soient couramment gratifiés de notes maximales, alors que les "littéraires" sont contents de récolter un 12. Il faut revoir l'échelle de notation en "humanités". Une mention AB au bac L vaut largement une mention TB des sections scientifiques.
RépondreSupprimerPRR : j'enregistre donc votre 12.
RépondreSupprimerMariner : d'abord, je ne suis pas écrivain ! Ensuite, même si je l'étais, cela ne me donnerait pas compétence pour juger d'une copie d'élève (travail qui se fait aussi, je suppose, par comparaison avec un niveau moyen général).
Didier, OK;
RépondreSupprimerMais vous nous demandez bien de le faire, sans plus de compétences que vous.
Je suis assez d'accord avec Marine.
RépondreSupprimerIl y a beaucoup de réflexion de la part de l'élève, la rédaction est claire, je n'ai pas repéré de faute d'orthographe, il existe un plan, l'expression est agréable.
Pour ma part, j'aurais mis, disons, 16.
Je trouve que 19 c'est trop, ça manque de références pour un 19.
J'aimerai bien savoir qui était le suicidé ??
Parce que je trouve que le raisonnement suivi par l'élève a l'air de partir d'un suicide "cas de conscience".
Et que donc, sur le fond, il manque une dimension "souffrances", qui par exemple devrait être présente si la suicidé était Chantal Sébire.
Mais là, il s'agit d'un point de vue, et non pas de l'examen neutre de la copie.
Effectivement, on peut supposer que la copie a recueilli entre 10 et 12, pour qu'un avis soit demandé ...
Marine : c'est pas faux...
RépondreSupprimerAudine : je vous enregistre à 16, donc.
On dirait un devoir ancien. L'élève ne parle pas des thèmes qui sont accolés au suicide maintenant.
RépondreSupprimerSinon, j'aurais mis 16, mais je me demande si cet élève est un catholique convaincu qui met toujours Dieu au centre de sa réflexion, auquel cas il aura énervé son professeur qui lui reprochera d'avoir une meilleure qualité d'expression que ses camarades, il se sera peut-être fait coller un 6 pour prosélytisme.
Les professeurs d'histoire ont-ils le droit de jouer ?
RépondreSupprimerPour une copie de première, c'est vraiment très bon - bonne tenue, orthographe maîtrisé, arguments plutôt pertinents.
Mais il n'y a pas d'exemples et c'est parfois un peu naïf - notamment sur la question du "suicide et la religion".
Si c'est un élève de grand lycée parisien, je mets 15. Si c'est un élève de lycée de province, 18.
Avant que l'on me tombe dessus pour racisme anti-provincial, je précise :
RépondreSupprimerles grands lycées parisiens sont, et c'est malheureux (mais la dure loi de la vie, ma brave dame), largement un cran au-dessus des autres.
Pour avoir été dans un "grand lycée" de province jusqu'en terminale, et être ensuite arrivée en classe prépa parisienne, j'ai nettement senti le décalage.
D'où mon hésitation en fonction de la provenance de la copie.
Suzanne : je vous inscris à 16.
RépondreSupprimerCamille : pour vous, ce sera 18, car il s'agit en effet d'un lycée "ordinaire" de province.
A tous : je précise que, si la personne qui m'a remis cette copie a trouvé la note inadéquate, je n'ai pas précisé dans quel sens, à ses yeux, fonctionnait l'inadéquation, vers le "plus" ou vers le "moins"...
Un examen dénué de tout parti-pris sur les opinions exprimées devrait conduire à mettre une bonne note à ce travail de qualité, pour un élève de cet âge-là.
RépondreSupprimerJ'ajouterais que les idées mises en avant me paraissent de nature à abonder dans le sens de ce qui doit circuler sur le sujet dans les arcanes habituelles de l'EN ; aussi pour deviner la note réellement obtenue, c'est une indication sur le lycée lui-même et son environnement social qui m'intéresserait.
Les annotations semblent témoigner d'une certaine exigence du prof, exigence que j'imagine davantage coller à un lycée privé doté d'un fort taux de réussite au bac (ah non flûte, c'est plus représentatif, ça) qu'à un public de "quartiers".
Mettons qu'il a eu 11, peut-être moins si ça n'a vraiment pas plu au prof. Mais en se concentrant uniquement sur la partie rédac, ça vaut au moins 15.
Soit dit en toute subjectivité bien sûr ; je ne suis ni prof ni parent d'élève.
Evan : oui, mais alors, pour jouer il faut choisir : 11 ou 15 ?
RépondreSupprimer(Je ne suis pas professeur de français) : 12 pour la forme, plus 1 point pour l'effort de réflexion, soir 13/20. Un établissement religieux ? La conclusion reste à discuter, et c'est ce qui me paraît le plus intéressant.
RépondreSupprimerC'est vrai. Je vais m'en tenir à la note que ça me paraît valoir, c'est-à-dire 15.
RépondreSupprimerEvan & Mifa : c'est enregistré.
RépondreSupprimer(c'est fou ce que tout le monde aime jouer au prof ...)
RépondreSupprimer20, parce qu'il cite mon mari.
RépondreSupprimerDommage de ne pas plus insister sur la souffrance physique, raison suffisante pour mettre fin à ses jours, dans les cas les plus extrêmes bien sûr. L'individu qui souffre ne peut être taxé de lâcheté ( ce qui ne sont pas convaincus, visite guidée sur demande... ). Cela dit, bon travail, 15/20 en cotant vache. Mais je dirai qu'il a récolté 13/20.
RépondreSupprimerP.S.: et puis il faut intégrer le mode de suicide et tout et tout, la décharge de chevrotines en pleine face étant plus traumatisante et salissante pour l'entourage, le côté emmerdeur prenant le pas sur la lâcheté... tout comme le vindicatif n'aime pas se sentir isolé dans la mort. Mille excuses Didier mais faut bien que je déconne, m'avez collé un sacré bourdon avec cette rédac ;((
Pluton : désolé ! Bon, je note néanmoins votre 13/20.
RépondreSupprimerVite un seau de cendres, "Ce qui ne sont pas convaincus..". "Ceux" évidemment...
RépondreSupprimerJe ne suis pas professeur de français bien qu'il m'arrive d'enseigner cette matière à de jeunes adultes plus ou moins consentants. Si je m'en réfère au système de notation en vigueur dans mes jeunes années, je lui mettrais sans hésiter un 14, ce qui était une excellente note à l'époque pour une dissertation.
RépondreSupprimerEnfin, avec tout ce qu'on nous raconte sur la jeunesse illétrée et superficielle, ce texte est plutôt rassurant!
Et un 14 chez Manutara, un !
RépondreSupprimerJ’ai vraiment lu, et avec attention. J’ai pris le truc au sérieux, et tout et tout, et j’ai même imprimé sur papier pour ne pas que mes yeux se croisent. Même s’ils se sont croisés, in fine. Je dois dire, à ma décharge, que je ne ferais pas un très bon pédagogue.
RépondreSupprimerCe qui m’a toujours dérangé dans les dissertations, c’est l’exposition d’arguments. Ici, on aperçoit toujours la même vieille forme de toutes copies. La petite intro qui fait du bien, les thèses, les antithèses et la synthèse finale. Rien que pour la forme selon moi, la note ne devrait déjà pas être supérieure à 12. Si l’expression est un peu branlante, elle n'est pas si mal, elle a une apparence de début de maturité. L’élève fait parfois preuve d’une volonté d’imager que je trouve intéressante, même si on parle d’un type qui est en première, même non-littéraire, on suppose que son cerveau est fonctionnel. J’aime bien l’expression « connaître sa fin », je ne sais pas si il l'a fait exprès, mais c'est plein d'ouvertures...
Pour le reste, j’ai quand même l’impression d’avoir lu une exposition de clichés : genre débat chez Delarue. Sans véritable choix avec l’art de botter en touche. Pour le coup, y a la volonté de ne pas se mouiller. J’aurais préféré un truc plus assumé, même à coté de la plaque. C’est quand même important la prise de position, non ? [je trouve limite à la ramasse le prof qui a pondu ce sujet. C’est limite absurde de demander ça à cet âge (quoi 16, 17 ans ?)].
Bon. La conclusion est vraiment bizarre. Il y a quand même quelques fulgurances, mais brouillonnes. Je mets 10 sur 20 (pour ne pas me mouiller)
Putain,
RépondreSupprimerMême pour mettre une note, je fais mille lignes. Dorham 0/20, au coin !
Bon, pour l'instant, Dorham est le plus sévère (10/20)... et en effet le plus "pléthorique" dans son commentaire, ce qui ne surprendra personne, je suppose.
RépondreSupprimer(L'âge du lycéen : 16 ans, en effet.)
je cite Suzanne :"....il se sera peut-être fait coller un 6 pour prosélytisme."
RépondreSupprimerIl n'est pas sur une caisse à savon à Hyde Park Corner non plus.
Faire part d'une réflexion religieuse ne me semble pas relever du prosélytisme. Sinon, c'est la porte ouverte à toute auto-censure.
@Didier: il me semble que vous nous menez en bateau, c'est pas bien. Parce que ce sujet est plutôt un sujet de philo, et de fin d'année encore, lorsque l'élève est nourri de lectures à ce sujet et s'est frotté aux autres pour en débattre.
En 1ère, c'est encore la Littérature qui est reine. Ou alors le Professeur a voulu se faire le relai(s?)de l'infirmière du bahut qui cherche à depister les candidats au suicide.
Quand un devoir de Maths est excellent, on lui met quelle note?(je me permets d'insister...)
Moi, je trouve son texte remarquable, et pas seulement pour 16 ans. (je doute...)
RépondreSupprimerMais je suis bon public, je sais.
Marine : mais non ! il s'agit réellement d'un élève de première (16 ans et je ne sais combien de poussières) ! Et de début de première, puisque nous sommes en octobre.
RépondreSupprimerJe ne comprends pas votre question à propos du devoir de maths...
Dorham n'a jamais été ado ? La question du suicide à cet age est, au contraire, essentielle. Qui n'a pas lu les premières pages du Mythe de Sisyphe de Camus avant 20 ans, a peut être raté quelque chose.
RépondreSupprimerJe maintiens mon 12 pronostiqué alors que j'aurais collé un 19 rien que pour Montherlant, ce vieux réac !
et s'il avait parlé de Mishima, c'était un 21/20 ! Mishima, ça c'est du suicide.
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimervous êtes le Guy Lux des blogs, mouhahaha !
Dorham : le titre me va ! Mon émission s'appellera Le palmarès d'échanson.
RépondreSupprimerCe que je veux dire, Didier, c'est qu'un scientifique qui réussit un devoir de Maths ou de Sciences physiques ramasse un 20 facilement.
RépondreSupprimerVoyez ici même comme un bon devoir littéraire est jugé sévèrement!
Je persiste à dire qu'écrire comme cela à 16 ans est remarquable.
Bien sûr que chaque lecteur voudrait y voir cité tel ou tel de ses icônes...Mais 16 ans, quoi, et dans le contexte actuel!
tel ou telle de ses icônes, même.
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerj'ai une question subsidiaire. Ce texte a-t-il été fait sur table ou est-ce une copie-devoir-à-la-maison.
Si c'est un devoir fait à la maison, je révise ma note et lui met 8/20 ! Y a quelque chose qui m'intrigue dans cette copie.
Dorham : ah, ça c'est une colle ! Je n'en sais rien. Je vais tâcher de me renseigner (mais pas avant ce soir : je bosse, là...).
RépondreSupprimerAAAh bin ça change tout!
RépondreSupprimerIl me semblait évident et sous-entendu qu'il s'agissait d'un devoir pondu en classe et en temps limité, sinon, ça n'a pas de sens.
Je dis ça parce que ça par exemple : "chaque homme vient au monde pour aimer Dieu et le servir" ; c'est typiquement une phrase de catéchisme. Alors, à moins que l'élève ne soit passé par là (c'est possible, mais vu qu'il parle de Dieu en le désignant "maître spirituel", j'en doute)... Voyez, y a des trucs qui collent pas.
RépondreSupprimerDe la même façon, tout d'un coup, on a une référence à un dramaturge mort...ça pue la recherche fissa sur le net...
En fait, je suis pas prof, je suis détective :)
J'attendrai la réponse...
Je ne suis pas professeur mais il me semble, qu'au delà des idées générales, l'élève ne répond pas au problème posé. le suicide preuve de lâcheté ?
RépondreSupprimerla lâcheté n'est pas vraiment définie
1) la lâcheté comme manque de vigueur moral proche de la veulerie
2) la lâcheté comme manque de courage physique
3) la lâcheté comme manque de courage morale
A travers ces trois définitions, il faut alors examiner si le suicide sert de révélateur (de preuves) à la lâcheté. Au bout de la discussion on doit pouvoir arriver à la conclusion que le suicide ne peut, au bout du compte, être preuve de lâcheté, puisque le suicide en tant qu'il met en jeu de la liberté de l'être ne peut être ramené à une seule cause. Le suicide excède toutes les démonstrations.
Une autre façon d'aborder le problème serait de dire que le suicide peut servir de révélateur à certaines conduites humaines (dont la lâcheté qu'il faut définir) mais qu'il est aussi un fait social (cf Durkeim).
Bref, il devrait s'agir pour l'élève de dépasser les idées générales (le passage sur l'église, Dieu est hors sujet) et de répondre à la question posée et pour ce il faut d'abord en définir les termes.
Note : 7/20.
bon... ça se voit que vous n'êtes pas prof de français; je concède un 7/20 mais un 6 serait certainement la note attribuée; à vue de nez il n'y a pas de plan.. sur un tel sujet on attend un plan argumentatif .. ou un typique thèse antithèse synthèse..; oui même en première scientifique.. il a fait une seconde? c'est ça qu'on apprend en seconde;
RépondreSupprimerde près mais rapidement: l'introduction est squelettique et ne reprend que partiellement la problèmatique qui doit tenir en 4 points (le pour et contre d'une preuve et d'une contre preuve par ex) (oui faut faire entrer ça en 3 parties hahaha)
l'exemple de Montherlant, bateau et achirabaché doit absolument être évité (sauf si on peut citer des extraits de son ouvre et les expliqquer aussi bien sûr) visiblement c'est du cour recraché et cette "seconde partie" ne se raccroche en rien à la première, qui elle même n'est pas organisée; disserter, ça veut pas dire raconter ce qu'on pense au petit bonheur en espérant qu'on va tomber juste!!
pour la défense du gamin, j'ai trouvé les remarques indigentes et absolument pas assez nombreuses!! c'est pas avec ça qu'il va progresser ni structurer sa pensée....
en section L il aurait eu 4 , sauf si on lui a fait un cours ou n'apparaît ni le nom de Durkheim, ni celui de Schopenhauer.. auquel cas évidemment il ne pourrait pasdiscuter pas parler de ce qu'il n'a jamais entendu parler..
DGeargies
(oui je suis prof de français.. un peu)
Putain ! 43 commentaires pour un billet que cette fainéasse de taulier n'a même pas rédigé lui-même car il a exploité un mineur pour le faire.
RépondreSupprimerZéro.
haha j'ai posté sans lire le post de 16h53 évidemment..DGeargies
RépondreSupprimerDgeargies,
RépondreSupprimerSi y a de la thèse et de l'anti-thèse, en bordel, mais y en a ! Et il faudrait que quelqu'un désaprenne ça de toute urgence aux élèves d'ailleurs ! Quand on poursuit des études de lettres, faut voir ce que ceux qui ont trop suivi ce genre de cours se mangent dans les dents.
Donc, si je tire un premier bilan, les notes s'échelonnent désormais de 7/20 à 19/20 : on est mal parti pour que je puisse éclairer mon interlocuteur, avec vos conneries !
RépondreSupprimerNicolas : il a quand même fallu que je recopie...
DGeargies , j'ai hésité en entre 6 et 7
RépondreSupprimerRuines circulaires
Mais n'oubliez pas tout d'abord qu'il s'agit d'une gamine de 16 ans, que ça n'est pas une dissertation de philo (en a t elle déjà fait ? il me semble que non, c'est en terminale non, surtout pour les "non littéraires" ?) et qu'il ne s'agit pas, à mon avis, dans une dissertation, de juger des idées mais de la façon de les présenter.
RépondreSupprimerDorham : l'élève n'expose pas ce qu'elle pense, elle dit "d'un point de vue religieux" ...
C'est une nuance importante tout de même ...
(même si on sent pour le moins une imprégnation religieuse chez elle).
Elle cherche à se placer à divers points de vue.
Je te trouve très sévère, on dirait que tu juges une copie de philo d'une classe de prépa !!
(à laquelle je mettrais 6 dans ce cas, surtout pour l'absence de références).
Sur la prise de position, encore là, Dorham, j'imagine la tête des parents d'élèves si la moitié de leurs rejetons par exemple, avait répondu "ah non c'est pas lâche du tout, c'est même génial, on va y réfléchir ...".
Peut être heureusement pour le prof, que ses élèves ne prennent pas trop "position" ...
(et alors si en plus c'est dans un établissement religieux ...)
Il aurait pu être évoqué aussi les suicides dans le cas d'attentats terroristes ...
En fait, l'élève qui a pondu cette copie a l'air bien sage ...
J'ai rien compris. C'est d'une confusion affligeante. Le lycéen a du avoir un 16... Moi j'aurai mis 11 en étant cool. Des trucs comme ça, les gars et les filles, ça me coupe les pattes. J'imagine même pas l'énergie qu'il faudrait pour aider l'auteur de cette "dissertation" à s'améliorer. Respect aux enseignants qui s'y colleront peut-être... s'il n'est pas trop tard. Donc pour le livre à gagner (un de vos BM ?), ma proposition est 16, cher GouX.
RépondreSupprimerDilux : c'était évident que ça allait être le résultat, cette diversité hahaha.
RépondreSupprimerIl me semble que la plupart des contributeurs sont dans l'erreur. Un gamin de 16 ans (dans des conditions normales de température et de pression) n'a strictement rien à dire sur le suicide ou alors des billevesées de son age.
RépondreSupprimerCe qu'on lui demande c'est d'argumenter en posant le problème et selon une forme qui permet à cette argumentation de se développer.
Ruinescirculaires.
"il a quand même fallu que je recopie".
RépondreSupprimerOui. Mais pendant vos heures de boulot, je suppose.
Appas : je vous note à 16. Et, pour le gros lot, ce sera un VRAI livre !
RépondreSupprimerNicolas : mauvaise langue ! (Cela dit... oui, en effet.)
"Au moyen âge les serfs devaient travailler pour le seigneur. Celui-ci en retour s'engageait à les protéger contre leurs ennemis. Cet état de chose était scandaleux. Mais n'est-il pas encore plus scandaleux qu'un homme serve son Dieu sans que celui-ci ne le protège contre les embûches de la vie?"
RépondreSupprimerIl a bien récité sa leçon républicaine en tout cas. Ca devrait plaire au prof...
C'est surtout hors sujet !
RépondreSupprimerExaminer (même si ici, assez confusément ...) comment la religion considère le suicide, vous trouvez ça hors sujet ??
RépondreSupprimerMoi je trouve ça intéressant, d'autant qu'elle semble mettre en doute le bien fondé de la position religieuse avec des arguments presque philosophiques (Dieu nous doit il protection ? Peut on se sentir délié de "l'obligation de vivre" etc.).
Bien sûr que oui, il y a de la thèse, antithèse, synthèse et ouverture.
RépondreSupprimerA lire certains commentaires, je suis bien contente d'en avoir terminé avec tout ça...
Dur d'être un vrai "jeune" de nos jours.
"En fait, l'élève qui a pondu cette copie a l'air bien sage ..."
RépondreSupprimerAudine,
Mais c'est précisément pour cela que je lui aurais mis entre 8 et 10 !
Encore une fois, s'il avait été à coté de la plaque, ça ne m'aurait pas dérangé. C'est juste que ça semble tellement engoncé...pas libéré !
J'ai enseigné le français un jour, parce que c'était le moyen le plus simple de gagner de l'argent, mais je n'ai jamais eu la chance de tomber sur une copie comme celle-là (bon, ils étaient plus jeunes, mais bref)... l'élève conclut sur des conneries pour article de Femme Actuelle, certes, mais le sujet est (mal) posé de telle sorte que sa réaction est quasi-inévitable. Il pose le problème, il présente des points de vue différents, mais surtout, on sent que le langage l'intéresse, que c'est quelque chose qui compte pour lui, qu'il n'écrit pas ce qu'il pense comme ça vient, mais qu'il a réfléchi à la meilleure manière de l'exprimer. Chose tellement exceptionnelle chez les élèves du secondaire (et d'au-dessus...) qu'elle mérite à mon avis un vingt, compte tenu du niveau actuel, et parce qu'aujourd'hui, il arrive que les professeurs mettent des vingt dans les matières littéraires, ce qui est discutable mais passons.
RépondreSupprimerJe suis à peu près d'accord avec Baroque, sauf que je ne vois pas pourquoi ne pas mettre de très bonnes notes à de très bonnes copies littéraires.
RépondreSupprimerSans lire les commentaires précédents (et fort nombreux, Didier, vous devriez faire ça plus souvent, mettre vos lecteurs à contribution pour faire les profs à temps très partiel), je dirais 8.
RépondreSupprimer8 car l'exposition des idées est faible ; il y a très très peu de citations, or c'est ce qu'adorent les profs. Pas d'écrivain (Mishima, Crevel, Gary ?), on est en français, pas en philo...
La partie sur le religieux est d'abord assénée puis relativisée. Or, d'après mes anciens cours, on devait exposer l'idée puis l'illustrer.
Bref, je trouve cela assez glouibiboulquesque, peu compréhensible, pas étayé, ambitieux et bancal... Bref de bref, ce devoir ne rentre pas dans ce que souhaite le prof.
C'est vrai qu'on adore jouer au prof, et j'en fais partie !
RépondreSupprimerL'introduction est courte, le plan de cette dissertation n'est pas vraiment clair, il assène sans vraiment démontrer donc ça manque d'arguments.
Enfin, dans la dernière partie dont on se demande comment elle vient s'articuler avec le reste, elle est trop partiale. Il ne parle que de Dieu, or d'autres religions existent qui rejètent tout autant le suicide.
Mais l'expression est agréable, et l'orthographe exceptionnelle pour un élève de 1ère et les idées sont là même peu exploitées.
Alors 11/20.
Vous me foutez rétrospectivement des complexes avec ce "devoir", si je compare avec mes travaux de l'époque... C'est sans doute le travail d'un homme d'âge mur, genre Gary, qui veut faire passer un message au monde. C'est peut-être vous, d'ailleurs, qui êtes à bout, qui lancez un appel au secours. Courage Didier !
RépondreSupprimer(mettrais 16, tiens, et je lirais les copieux commentaires plus tard, et j'adore absolument ce "jeu" incongru que vous nous faites...)
Didier :
RépondreSupprimerj'ai, ce week-end, entre les quatre paquets de rédactions et les deux paquets de grammaire qui m'attendent, environ 140 copies à corriger (pardon : à évaluer, comme on dit aujourd'hui): tu ne crois tout de même pas que je vais ajouter la tienne à ma pile !! Et puis quoi encore ! (Bon, c'est vrai, je n'avais qu'à pas faire ma feignasse dimanche dernier : j'aurais pu corriger un ou deux paquets au lieu de profiter du beau temps, de la lumière automnale de la Dordogne et autres couillonnades de cet ordre ... Je me ferai hara-kiri dès que j'aurai cinq minutes et mon suicide pourra servir d'exemple à ton apprenti-philosophe !).
France-Hélène
Et si on écrit "faignasse", je me double-hara-kiriserai, tiens !
RépondreSupprimerFrance-Hélène
Et tu culpabiliseras tellement que tu te hara-kiriseras aussi et comme tu ne pourras plus écrire de billets sur ton blog, tous tes lecteurs se hara-kiriseront aussi.
RépondreSupprimerAh ! tu peux être fier de toi, Didier Goux ...
France-Hélène
(Bon, c'est vrai, je n'avais qu'à pas faire ma feignasse dimanche dernier : j'aurais pu corriger un ou deux paquets au lieu de profiter du beau temps, de la lumière automnale de la Dordogne et autres couillonnades de cet ordre ...
RépondreSupprimer(Bon, c'est vrai, je n'avais qu'à pas faire ma feignasse dimanche dernier : j'aurais pu corriger un ou deux paquets au lieu de profiter du beau temps, de la lumière automnale de la Dordogne et autres couillonnades de cet ordre ...
RépondreSupprimer(Bon, c'est vrai, je n'avais qu'à pas faire ma feignasse dimanche dernier : j'aurais pu corriger un ou deux paquets au lieu de profiter du beau temps, de la lumière automnale de la Dordogne et autres couillonnades de cet ordre ...
RépondreSupprimer%70/comments=§+%$78/5,6=
RépondreSupprimer1/20 en maths mais 20/20 en philo mais
If pas devoir de philo,
devoir de français=?, skip
Else
Insert Note = 20/20
Dissert de Sartre quand il avait 12 ans
70 commentaires ! Waouh !
RépondreSupprimerOn avait la dictée de Pivot, on a la dissert de Didier !
Je note la pertinence des réflexions de Pluton, et l'extrème sévérité du Révérend Dorham, qui a du être traumatisé dans son adolescence par une rhétoricienne moustachue qui ne jurait que par Mauriac.
'soir.
RépondreSupprimerC'est un peu confus tout ça, non ? Au bout de dix lignes on a déjà oublié le sujet qui était donné. Et s'il s'agit d'une dissertation en français, ça manque cruellement de références. Il faut du courage pour aller jusqu'au bout. Trente copies comme ça, et on envie de suicider, c'est clair.
Je suis prof de français, j'enseigne et j'ai enseigné aussi avant en lycée (avec quelques longs intermèdes en collège) et ce que je peux dire d'abord c'est que je me refuse à noter cette copie (si c'en est une).
RépondreSupprimerD'abord, je ne donnerais jamais comme sujet de réflexion le suicide. Un lycéen est encore un adolescent, quelqu'un de fragile, dont la personnalité est encore en construction et l'on sait que les tentatives de suicide sont les plus nombreuses à cet âge-là (en particulier chez les amateurs de style gothique et les fashion victims anorexiques). Je ne dis pas qu'il ne faut pas en parler en classe si cela se présente à l'occasion d'une lecture, mais la parole collective est moins dramatique que l'expression devant la page blanche. Ensuite, on ne connaît pas forcément l'histoire de tous ses élèves et il peut y avoir quelque chose de récent, de proche ou de prégnant qui peut débouler hors de tout cadre scolaire comme cela m'est arrivé le lendemain du jour où le pàre d'un de mes élàves a été arrêté pour meurtre.
Ensuite, je ne connais pas du tout les motivations de ce sujet qui me paraît dater largement par sa rédaction. Ce que je me demande en premier face à un sujet inconnu, c'est quel est son but, qu'attend-on comme piste de réflexion de l'élève, quelle est la problématique (comme on dit dans notre jargon). Or de problématique, je n'en vois pas. Il y a dans le sujet la demande de justification d'une opinion et l'élève a confondu une démonstration et un plan par thèse/antithèse. Il a donc mal lu le sujet mal rédigé, mais cela ne devrait pas lui ôter plus de deux points dans un barème critérié. Admettons que ce soit un sujet pour STG ou STI vu le fait qu'on n'y demande pas plus qu'un avis personnel, la mention des "commentaires" au sujet d'un personnage donnent l'impression que le texte semble appartenir au registre de la tragédie classique vue plutôt en sections traditionnelles, ce qui ne colle pas.
En outre, je ne connais pas du tout le corpus dans lequel doit s'inscrire cette dissertation. Normalement, pour un examen type bac, on a entre deux et cinq textes ou documents (photo, peinture) qui définissent un thème. Puis trois sujets de nature différente sur un des textes ou sur l'ensemble des textes. Or dans le sujet, on ne voit pas du tout le rappel de la consigne traditionnelle "vous vous appuierez sur des exemples précis tirés du corpus, de vos lectures, de vos connaissances culturelles [ou de votre expérience]". on demande moins de lecture et plus d'expérience bien sûr dans les classes technologiques, mais on fait quand même référence à des exemples et à la nécessité d'argumenter. Cela me paraît un peu bizarre.
(suite)
RépondreSupprimerEnfin, il y a quelque chose que je me refuse toujours à faire, c'est de noter un devoir isolé, sauf si j'y suis contraint parce que c'est le seul du paquet de copies. Je prends d'abord la température en soulignant au crayon quelques copies, je laisse reposer et je ne corrige ensuite que sujet par sujet (ou question par question) afin d'éviter les disparités de notes et la "courbe macabre" (encore un terme jargonnant). Un devoir noté isolément n'a pas de sens, la note est de principe, mais elle ne reflète rien si on ne connaît pas les textes à la base et si l'on n'a pas de points de comparaison avec d'autres élèves. Il y a d'énormes différences selon que l'on se trouve face à un paquet de copies de classe européenne avec bac-Abitur série S ou de ST2S ou pis de Bac Pro Action commerciale, or 95% des bacheliers aujourd'hui sont dans des sections non littéraires.
Je me vois donc bien en peine de juger. Il y a des qualités, de grosses faiblesses, de la naïveté, des lectures qui semblent trop récentes et qui sont pourtant fort datées (quel adolescent connaît aujourd'hui Montherlant, l'a même eu comme auteur à étudier et a entendu parler de son suicide ?) La date du suicide de Montherlant me fait songer à quelqu'un qui devait être encore au lycée ou au collège à cette époque-là (car l'événement fit la une des journaux alors, (ce qui ne serait plus le cas aujourd'hui que des participants à des émisssions de téléréalité), quelqu'un qui a gardé des idées un peu réactionnaires, provocatrices et masochistes comme cet auteur, quelqu'un qui serait...
Bon, et le résultat du jeu?
RépondreSupprimerCe n'est pas un devoir de français. On ne donne pas ce type de sujet en 1ère : la disserte porte désormais sur un objet d'étude littéraire bien circonscrit et doit impérativement être illustrée d'exemples littéraires. Cela correspondrait davantage à un 1er devoir de philo, donc début de term, et destiné à être repris par le professeur avec liste des écueils à éviter. De ce point de vue, la copie serait le travail d'un élève intéressé et assez prometteur, sous l'emprise de la doxa mais c'est normal à cet âge et c'est le rôle du cours de l'année de dégager les élèves des préjugés.
RépondreSupprimerMais je vois plutôt dans cette copie le résultat d'une "boîte à bac" privée où les élèves sont formés à débiter des idées toutes faites qu'ils sont censés prendre pour la vérité.
Seul point réellement appréciable : la qualité de l'orthographe, mais que d'inexactitudes de vocabulaire !
@ Camille : Non, les lycées de "province" (?) ne valent pas moins que les "grands" (?) lycées parisiens, je le dis en tant qu'ancienne élève du lycée Henri IV où je fus recrutée sur les qualités de mon dossier scolaire et où j'eus la déception de constater que le snobisme social n'était en rien le corollaire d'une supériorité intellectuelle. Je le vérifie encore aujourd'hui où, normalienne, agrégée et docteur es Lettres (XVIIèmiste si cela vous intéresse), j'enseigne chez moi à des adolescents ouverts, intelligents, rieurs, curieux et modestes.
Dernier point : je considère qu'un adulte en général, un professeur en particulier, doit toujours se garder de tout cynisme envers des jeunes qui lui sont confiés, et que plus la vie nous semble lourde, plus nous devons tâcher de la rendre légère aux autres.
Question à la fois d'élégance et de responsabilité morale.
Je n'avais pas lu le commentaire de Dominique quand j'ai rédigé le mien; J'adhère en tous points à ce qu'il écrit.
RépondreSupprimerOn aimerait, s'il est vivant, et joignable, interroger le professeur sur l'opportunité d'inviter des ados à s'interroger et à trancher quant à l'opportunité d'applaudir ou de trouver à redire à un acte recensé
RépondreSupprimercomme l'une des deux causes de mortalité les plus importantes à cet âge.
En tout cas, l'élève ne tremble pas.
On est saisi, tout au contraire, par le caractère très dominé de la pensée, par la fluidité du style et, plus encore quand on lit d'autres copies, aujourd'hui, en première, par un souci constant d'attacher un soin très scrupuleux au respect des règles.
Comment s'étonner que la question
ne soit ni dominée, à l'âge de l'élève,ni examinée dans toutes ses dimensions.
Pour prendre en compte les qualités
qui s'affirment déjà : pas moins de
17, 18, pas plus pour qu'en début d'année il n'ait pas l'impression qu'on n'a plus rien à lui apprendre.
Avant lecture des commentaires :
RépondreSupprimerL'ensemble est cohérent mais ne fait que survoler le sujet, c'est un catalogue bien rangé des idées reçues autour du suicide, ça reste froid et très peu compassionnel. J'aurais aimé que l'auteur s'implique un peu plus sur un tel sujet.
Il manque quelques références et citations pour appuyer tout ça puisqu'on est dans un devoir !
Mettons 12/20, ça me semble suffisant et encourageant pour la suite !
:-))
Hé bé ! quel succès ! Serions-nous tous des profs dans l'âme ?
RépondreSupprimerBon, résultat du "jeu" tout à l'heure, dès que l'Irremplaçable m'aura fourni l'illustration dont j'ai besoin...
@Didier:
RépondreSupprimerje crois que vous avez largement atteint votre but. Pour certains, c'est une copie de Sartre à 16 ans, pour d'autres, c'est du François-Xavier de secret story 3. Rigolo, non?
Marine : la solution est en ligne depuis deux minutes...
RépondreSupprimerAprès avoir lu le billet et tous les commentaires, je ne peux que dire à quel point ce billet démontre l'absolu relativité de la note...
RépondreSupprimerQuant à la note, à l'évidence, au-dessus de 10 vu la qualité du français, mais n'étant pas prof de la discipline, je n'irai pas plus loin.
Hum, je viens de voir le billet d'après qui résout le mystère. J'aurais mieux fait de m'abstenir de tout lire...
RépondreSupprimer