Dans la mesure où l'apéro est appelé à disparaître dans un avenir dramatiquement proche, on s'en est repris un petit ce soir, évidemment. Durant lequel, à cause de Félicien Marceau, je me suis mis à parler de Balzac. (Note à l'intention des gens qui pourraient m'avoir chez eux à déjeuner ou à dîner : il ne faut jamais me faire parler de Balzac. Ou alors, il faut attendre que j'aie fini de picoler. Mais enfin, je suis capable de faire chier tout le monde rien qu'avec Balzac...)
Bref, j'ai découvert cette puissance de Balzac : on peut très bien (et nous l'avons fait ce soir, Catherine et moi) parler de ses personnages comme s'il s'agissait de personnages presque réels. On peut détester (c'est mon cas) Lucien de Rubempré, même souhaiter qu'il lui arrive encore plus de malheurs que ceux que Balzac a prévus pour lui. On peut aussi s'agiter de la même manière à propos de la princesse de Cadignan (qui nique sa race à Daniel d'Arthez, cet écrivain à manche à balai dans le cul) ou de Victurnien de j'ai-oublié-quoi, ou...
Bref, durant cette heure de zapéro, on a parlé de ces personnages balzaciens comme s'ils existaient. Or, en effet, ils existent. Ils sont très exactement entre rêve et réalité. Et, à ce moment, j'ai dit à Catherine que les personnages balzaciens étaient tellement vivants qu'ils ressemblaient aux blogueurs : pas tout à fait réels mais vivants néanmoins.
Alors, elle m'a dit : « Note-le, c'est une idée intelligente. »
Je ne suis pas certain que ce soit une idée intelligente, mais enfin, c'est ce qui est ressorti de cet apéro...
Carburant :
– Catherine : whisky
– Moi : Ricard
Environnement sonore :
– Bach, Clavier bien tempéré, par Richter.
Bref, j'ai découvert cette puissance de Balzac : on peut très bien (et nous l'avons fait ce soir, Catherine et moi) parler de ses personnages comme s'il s'agissait de personnages presque réels. On peut détester (c'est mon cas) Lucien de Rubempré, même souhaiter qu'il lui arrive encore plus de malheurs que ceux que Balzac a prévus pour lui. On peut aussi s'agiter de la même manière à propos de la princesse de Cadignan (qui nique sa race à Daniel d'Arthez, cet écrivain à manche à balai dans le cul) ou de Victurnien de j'ai-oublié-quoi, ou...
Bref, durant cette heure de zapéro, on a parlé de ces personnages balzaciens comme s'ils existaient. Or, en effet, ils existent. Ils sont très exactement entre rêve et réalité. Et, à ce moment, j'ai dit à Catherine que les personnages balzaciens étaient tellement vivants qu'ils ressemblaient aux blogueurs : pas tout à fait réels mais vivants néanmoins.
Alors, elle m'a dit : « Note-le, c'est une idée intelligente. »
Je ne suis pas certain que ce soit une idée intelligente, mais enfin, c'est ce qui est ressorti de cet apéro...
Carburant :
– Catherine : whisky
– Moi : Ricard
Environnement sonore :
– Bach, Clavier bien tempéré, par Richter.
Le premier Balzac que j'ai lu est Eugénie Grandet et j'ai toujours gardé un souvenir ému (mais émue jusqu'aux larmes!) pour cette jeune fille tombée follement amoureuse d'un garçon pas très intéressant mais très intéressé.
RépondreSupprimerBeaucoup d'autres héros de littérature m'ont accompagnée,(et ont presque d'une certaine façon décidé de certaines orientations fondamentales dans ma vie) souvent plus que des "vivants". La Clotilde, "la femme pauvre" de Bloy m'a marquée à vie.
C'est Houellebecq qui écrit dans ce livre admirable (enfin dans ses lettres à lui admirables), "Ennemis publics" :
"J'étais doué pour une chose, et pour une seule en relation au roman, c'était la création de personnages. Ce sont eux qui m'ont empêché de dormir, qui m'ont réveillé la nuit, mes Bruno, Valérie, Esther, Michel, Isabelle. Et maintenant ils vivent, oui, ils ont gagné.
C'est là que le romancier peut inquiéter, parce qu'il a en effet ce pouvoir, ordinairement réservé à Dieu, de donner la vie.
Lord Jim vit.
Kirilov vit (et c'est peut-être l'exemple le plus étonnant de la littérature, parce qu'il accède si rapidement à la vie, en quelques pages).
Le général Hulot vit."
J'ai souvent eu le même sentiment avec une série d'autres personnages.
RépondreSupprimerBalzac a un talent particulier, il est vrai, mais les personnages de Flaubert ou de Stendhal ont au moins autant de réalité.
On se dit toutefois que Balzac a du croiser ceux dont il parle...
Je ne sais pas, je ne sais plus.
RépondreSupprimerIl y a ce philosophe qui disait que seuls les vivants meurent, mais les personnages de roman ne meurent pas, et pourtant, je les trouve plus réels, plus vrais, plus vivants. Ils ont la vie de l'esprit.
J'ouvre les pages de ce petit livre "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier"...et je me dis que cela ferait bien le titre d'un billet de blog d'un certain Didier Goux.
Chère Crevette : il faut lire et relire Balzac/ Mais on en parlera la prochaine fois qu'on se verra...
RépondreSupprimerL'Hérétique : Non, ni Flaubert (que j'adore) ni Stendhal (que j'aime moins) n'arrivent à la cheville de Balzac. Désolé.
RépondreSupprimerL'Hérétique & Tzazta: vous avez tort = Balzac est le plus grand écrivain que nous ayons(nous : la France) ayons fourni au monde. Balzac a INVENTÉ le roman.
RépondreSupprimerAh flute mon com sur Balzac est ac le Nobel ...;-))
RépondreSupprimerNe sont-ce pas plutôt les blogueurs qui ressemblent aux personnages de Balzac, et non l'inverse ? Enfin, il me semble...
RépondreSupprimer"Balzac a INVENTE le roman".
Je suis assez d'accord avec ça. Il lui a offert tout du moins toute sa dimension possible et ce faisant, il l'a en tout cas "tué" pour tous les autres.
Disons qu'en l'espèce, rien ni personne ne peut lui être comparé.
Y a vraiment que le clavier qui soit bien tempéré chez vous ...
RépondreSupprimerSur ce coup Richter écrase Gould.
RépondreSupprimer« Sur ce coup Richter écrase Gould. »
RépondreSupprimerÉcrase-toi !
"Bach, Clavier bien tempéré, par Richter."
RépondreSupprimerEt bien! Vous ne vous refusez rien!
Pour le reste, je suis un peu surprise que votre prise de conscience de la semi-existence des personnages de Balzac soit si tardive et si sujette à étonnement.
Ca serait pas un peu enfonçage de porte ouverte, ça?
D'accord, le bélier est délicat, mais quand même...
Dorham : c'est ça. Balzac est une sorte de "point fixe" du roman.
RépondreSupprimerFranssoit : pas faux...
Pascal : moi pas connaître la version de Gould.
Georges : même chose qu'à Pascal. Je vous laisse débattre entre vous.
Carine : l'apéro est généralement très propice à l'enfonçage de portes ouvertes...
RépondreSupprimerCela étant, vous noterez que peu de romanciers, finalement, ont ce don de vie.
D'ailleurs, cela fait un siècle que les "artistes-innovateurs" de tout poil (singulier?) tentent de faire des romans avec rien: plus de personnages, plus de décors, vertige du nothing, vacuité existentielle.
RépondreSupprimerAvec le succès snobinard bavant devant l'innovation que l'on sait.
Je tue le personnage, donc j'innove, donc je suis un écrivain, donc je suis un artiste. Et je vends.
Même chose que dans les arts plastiques.
Ah pardon, nos réponses se sont croisées.
RépondreSupprimer"Cela étant, vous noterez que peu de romanciers, finalement, ont ce don de vie."
RépondreSupprimerFoncièrement d'accord.
« Je vous laisse débattre entre vous »
RépondreSupprimerAucun débat en vue, pour ma part, je vous rassure.
Ouf !
RépondreSupprimerComment peut-on ignorer Gould ???
RépondreSupprimerComment peut-on boire du Ricard en écoutant Bach ? Même si on en jouait sur une casserole, le Ricard serait inharmonique.
Bon, je dis ça, mais c'est en souriant. Quoique...
Balzac est le plus grand écrivain que nous ayons(nous : la France) ayons fourni au monde.
RépondreSupprimerEn fait c'est tout le 19ème qui a fourni au monde tout ce que nous aimons. Nous sommes des enfants du 19ème, siècle si proche et si lointain, notre décor est 19ème. C'est un siècle qui a vu le basculement de l'ancien monde dans la modernité. Balzac, je crois, est encore de l'ancien monde.
Zola a le mieux décrit ce basculement dans le monde moderne: percement du Bd Haussmann, commerce moderne (au bonheur des dames), finances modernes (l'argent) etc....mais il est sans doute de ce point de vue plus sociologue ou historien que romancier.
Entre autre basculement dans la modernité, il y eu aussi l'habillement. C'est un détail sans doute mais au 19ème on abandonne la couleur pour le noir et blanc.
RépondreSupprimerBon...rien à voir avec Balzac et le roman (invention spécifiquement occidentale entre() ).
Mifa
RépondreSupprimer"Comment peut-on boire du Ricard en écoutant Bach ? "
Voulez-vous dire par là que Didier s'encanaille en prenant du Ricard et que Bach n'est pas fait pour le petit peuple?
Richter ou Gould ?
RépondreSupprimerCarine: vous dites que des blogs ont fermé ou censurés. Lesquels?
RépondreSupprimerou ont été censurés..
RépondreSupprimerFrançois Desouche a été un moment introuvable, il est rétabli.
RépondreSupprimerOn peut y lire:
"Tout en affirmant que l’Allemagne restait un pays ouvert au monde, Angela Merkel a estimé: “Nous n’avons pas besoin d’une immigration qui pèse sur notre système social”. Cependant, le pays ne pourra faire l’économie de spécialistes étrangers même s’il forme des chômeurs allemands, a estimé la chancelière."
Intéressant, non?
sur fdesouche:Angela Merkel : “échec” du modèle multiculturel
Le site de Christophe Bohren a sauté ou il l'a fermé?
Carine a dit...
RépondreSupprimer:Angela Merkel : “échec” du modèle multiculturel
Tant que l'Europe continuera à fabriquer des citoyens dont on chercherait en vain la légitimité il en sera ainsi.
Le modèle multiculturel est une imposture. C'est aussi simple, aussi évident que celà.
Ne vous inquiétez pas, le seul blogue qui restera sera le blog de Georges, bien sûr. L'auge se vide lentement mais sûrement.
RépondreSupprimerle seul blogue qui restera sera le blog de Georges
RépondreSupprimerElle est étrange la vidéo que vous avez mis en ligne. Je ne sais pas qu'en penser. Mais une quarantaine de jours en mer et cette grande forme...et puis il devait en avoir de la pellicule!!
Je retourne chez vous la visionner: hier soir j'étais un peu out.
Ah, je suis désolé, Fredi, je viens de l'enlever, justement parce que moi non plus je ne sais qu'en penser, au fond. (J'aimais beaucoup l'idée de ce "rendez-vous", mais tout de même…)
RépondreSupprimerFredi maque:
RépondreSupprimerChez Fromage PLus:
"Et levons-en un autre pour honorer la mémoire de la géniale Police du Monde Parodique, supprimée sans sommation et sans explication par son hébergeur."
Eh bien voilà que les choses s'éclaircissent peu à peu. Quand il ne restera dans la Bloge que l'indispensable NICOLAS, la boucle sera bouclée.
RépondreSupprimer...
RépondreSupprimerCar la seule légitimité économique n'en est pas une, n'en déplaise aux libéraux. Les exploités d'aujourd'hui, débarqués de fraîche date, ne sont pas plus légitimes que ne l'étaient ceux qui défilaient sur les Champs Elysées en 40.
Et consommer n'est pas une identité, ne le sera jamais.
Qu'on me prouve le contraire.
"Quand il ne restera dans la Bloge que l'indispensable NICOLAS, la boucle sera bouclée."
RépondreSupprimerIndispensable et influent! Enfin, non. Faut dire "zinfluent"
Carine : ni l'un ni l'autre.
RépondreSupprimerC'est juste comme j'ai dit : inharmonique. Ou inharmonieux. Bach est bien fait pour tout le monde, manquerait plus que ça ! Et boit du Ricard qui veut, y compris les dieux de l'Olympe et d'ailleurs, d'ailleurs. C'est juste que ça ne va pas ensemble. C'est comme de jouer du Bach comme si c'était du Chopin.
C'est juste que ça ne va pas ensemble.
RépondreSupprimerEt un baby?
Comeback...
"L'apéro est appelé à disparaître" ??? Que non, M. Goux, celui-ci est/sera subventionné et citoyen, à défaut d'être spontané et amical, mais il ne disparaîtrait pas. Une théocratie ne saurait se priver d'authentiques liens sociaux qu'elle a les moyens de phagocyter et repeindre à ses couleurs...
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