lundi 11 octobre 2010

La haine de l'art se donne à voir, ou : l'artophobie n'est pas un crime

Tout le monde aime l'art et les artistes – surtout de nos jours, vous pensez bien. Tout le monde exceptés ceux qui les haïssent, mais dont la haine se voit peu parce qu'elle s'affuble d'un bon sourire et de mille gesticulations gracieuses. Et leur nom est Légion car ils sont fort nombreux.

Comment peut-on détester l'art, ou plus exactement pourquoi le déteste-t-on ? Il y a probablement plusieurs raisons réunies en faisceau, mais comme je n'ai ni l'intelligence ni la patience pour les désassembler j'en retiendrai une, qui me semble promise à un avenir chaque jour plus assuré. Un artiste est au départ un poupon comme nous le fûmes vous et moi mais qui, par la suite, développe une vision du monde, une compréhension de lui-même et des autres plus profondes, plus larges et plus colorées – on pourrait-dire plus charnelles, peut-être – que les autres poupons grandis autour de lui. En un mot, il devient un être supérieur : vilain mot. Et non content de l'être, il nous l'affirme et le prouve par l'œuvre qu'il crée ; non pas par vanité mais pour tenter de nous faire partager cette vision et cette compréhension – pour nous en faire profiter. De cette supériorité, tranquillement posée comme une évidence, naît quasi automatiquement la haine. Laquelle s'exprime, à notre époque, principalement de deux manières, qui ne s'excluent pas l'une l'autre.

La première consiste à noyer le poisson, c'est-à-dire à diluer l'art dans tout ce qui l'entoure de près ou de loin, comme on rend inoffensif l'alcool par les litres d'eau dans lesquels on le disperse. C'est ce que font tous les jours les modernœuds angéliques qui affirment la main sur le cœur que tout art en vaut un autre, qu'il suffit qu'un artiste se proclame tel pour l'être effectivement, qu'un excellent chef cuisinier vaut un grand peintre et qu'un auteur de polars est l'équivalent d'un compositeur de symphonies – les comparaisons pouvant être multipliées à l'envi, avant d'être vigoureusement mixées en tambouille dans le grand chaudron de la “culture”. Bien entendu, et sous nos yeux, ces angéliques se transforment illico en dogues prêts à mordre, si jamais on en vient à mettre quelque peu en doute la saveur du brouet ainsi obtenu.

La seconde voie d'expression de la haine de l'art est plus détournée – je n'ose pas dire plus subtile. Elle consiste à suggérer, à laisser entendre (voire à dire carrément) que oui, en effet, les grands créateurs donnent naissance à des œuvres que ni vous ni moi, etc., mais qu'ils n'y ont pas grand mérite, au fond ; pas plus que le pommier n'en a de produire ses pommes : c'est dans leur nature, voilà tout. Une particularité amusante de leur complexion personnelle. Mais pour le reste, pour tout le reste, on vous l'assure presque aussitôt et à claironnante voix : ces personnages que vous avez la naïveté de croire supérieurs, eh bien ils sont comme tout le monde. À hauteur d'homme, quand ce n'est pas, même, un peu plus bas.

Je pensais à cela, hier soir, en tombant par hasard et malchance, à la télévision, sur la deuxième heure du grotesque – et même assez répugnant – Amadeus de Milos Forman. Que nous donne-t-on à voir, à travers ce personnage que l'on a étrangement affublé du nom de Wolfgang Mozart ? Une sorte de guignol punk à perruque mauve, qui ne songe qu'à rire (et quel rire...), boire et fourrer les bonniches, tout en essayant (mais vainement, bien sûr) de se débarrasser de l'image encombrante de papa : c'est Œdipe au clavecin. Et puis, çà et là, vite fait sur un coin de table, parce qu'il faut bien vivre, il expédie une partition comme on pèlerait un fruit, ou telle une poule se débarrassant de son œuf sans penser à mal ni à bien.

À côté, on a droit à tous les tourments “existentiels” de Salieri, ses souffrances, ses tortures, ses doutes, sa part d'ombre, etc. Parce que, lui, Salieri, est un artiste comme il est permis de les aimer, ou du moins de ne pas les haïr : pas de génie, mais un sens très humain de la réussite sociale – rien de dangereux pour notre propre ego en somme. Et, le film terminé, on finirait par se dire que, Mozart ne pouvant en aucun cas lui être supérieur, intrinsèquement supérieur, il est en effet bien injuste et fort discriminant pour ce pauvre Salieri que la postérité ait décidé de passer ses opéras à la trappe pour encenser ceux de l'autre zébulon.

Il y a d'autres exemples de cette “tactique”. Balzac, que plusieurs de ses contemporains ont décrit comme “bête et ignare dans la vie” (Gavarni). Au point que, bien obligé tout de même de reconnaître la puissance et la profondeur de son génie, ce même Gavarni ne peut l'expliquer que par une sorte de magie, un mystérieux magnétisme qui, chaque nuit, par le simple fait de s'asseoir à sa table, transformerait ce crétin d'anthologie en un des plus grands écrivains que la France ait donnés au monde.

Anton Bruckner aussi traîne cette réputation d'imbécile heureux, de ravi de la crèche qui, de temps à autre, sans doute à son propre étonnement, laisse choir une symphonie comme une vache sa bouse. Mais, lui, c'est sans doute parce qu'il était catholique et dévot : un truc qui ne pardonne pas.

Et puis, il y a la quasi-totalité des poètes. Si l'on veut bien accorder de l'intelligence à Mallarmé ou à Valéry, c'est pour mieux mettre en doute celle de presque tous les autres. Pour eux, on a réanimé une vieille Grecque : la Muse. Grâce à elle, on peut transformer le poète en une sorte de poste de TSF qui se contente de répercuter les mots qui lui arrivent d'ailleurs. On se demande même si le poète comprend ce qu'il diffuse. Probablement pas. Ou pas tout. Ou de traviole. Ou bien il s'en fout.

Exactement comme nous, en fait.

61 commentaires:

  1. Je suppose que la photo est d'une grande artiste.

    RépondreSupprimer
  2. Je me souviens avec un certain amusement de ce bon Henri Bès qui m'expliquait très doctement que ce film (Amadeus) était génial. J'avais failli le croire.

    Evidemment, comme dirait Bourvil, après ça le fait beaucoup moins bien, forcément…

    RépondreSupprimer
  3. Elle consiste à suggérer, à laisser entendre (voire à dire carrément) que oui, en effet, les grands créateurs donnent naissance à des œuvres que ni vous ni moi, etc.,

    L'art pour lequel il faut spéculer sur les intentions de l'auteur, spéculer aussi sur la courbe de sa cote future, chercher la beauté dans cette courbe ou quand l'oeuvre devient la courbe.

    RépondreSupprimer
  4. Pourquoi parler de supériorité ? Parlons plutôt de différence. Différence de personnalité et différence dans la façon de s'exprimer.
    Je n'ai jamais vraiment remarqué de manifestation d'artphobie. Plutôt des querelles opposant des écoles artistiques ou des artistes eux-mêmes. Sans que l'art en tant que tel soit remis en cause.

    Duga

    RépondreSupprimer
  5. Saisissante, la lecture de Duga !

    Pourquoi donc vous obstinez-vous à parler de choses qui n'existent pas, Didier Goux, alors qu'il y a tant et tant de sujets dignes d'intérêt ?

    "Parlons plutôt de différence." Ah non, vraiment, c'est beau, ça !

    RépondreSupprimer
  6. C'est comme pour le "souci", vous devez avoir des hallucinations, Catherine abuse des Shiitake dans le potage, AMHA.

    RépondreSupprimer
  7. Désolé Duga, mais non. Un blond est différent d'un brun, un avocat d'un chirurgien, mais Balzac est bel et bien supérieur à Didier Goux (très entre autres...).

    Georges : au moins on n'est pas venu pour rien.

    RépondreSupprimer
  8. Georges : au moins on n'est pas venu pour rien.

    Quelle complicité entre ces deux là...
    Tiens, j'suis jaloux!

    RépondreSupprimer
  9. Pourquoi parler de supériorité ? Un cheval est plus grand qu'un âne ? Mais non, il est différent.

    Ça n'a l'air de rien, une petite phrase comme "parlons plutôt de différence", mais c'est le genre de phrases, à mon avis, qui vous en fout un coup derrière le bourrichon quand vous êtes blogueur pédagogue depuis cinq ans, et que vous êtes bien obligé de vous rendre à l'évidence, un beau soir d'automne : vous pouvez toujours écrire, parler, argumenter, convaincre, même, souvent, avoir un lectorat fidèle et bienveillant, etc., mais tout ça n'est rien, rien du tout, personne ne lit personne, personne n'écoute personne, vous pouvez bien en tartiner des montagnes, dans les grandes largeurs, "les faits ne pénètrent pas le monde des croyances". À cet égard, le mot "différence" est un mot magique, qui, à force de se rouler dans sa propre farine, est devenu aussi épais que l'étron du dieu de notre époque. Et je peux vous assurer qu'il a un sacré trou du cul !

    RépondreSupprimer
  10. "(…) mais Balzac est bel et bien supérieur à Didier Goux"

    Certes.
    Mais ça n'empêche pas Didier Goux de nous être un gaillard bien sympathique…

    (et pas plus de flagornerie ici que de beurre en broche, non plus que de condescendance)

    RépondreSupprimer
  11. Avoir conscience de son défaut de génie est vraiment très dommageable pour un artiste banal mails il y a d'autres raisons pour les détester...

    1) leurs productions sont moches,
    2)L'arrogance de certains est inversement proportionnel à la qualité de l'oeuvre
    3)La plupart vivent de nos impôts...

    RépondreSupprimer
  12. N'en déprimez pas.

    RépondreSupprimer
  13. vous pouvez toujours écrire, parler, argumenter, convaincre, même, souvent, avoir un lectorat fidèle et bienveillant, etc., mais tout ça n'est rien, rien du tout, personne ne lit personne, personne n'écoute personne, vous pouvez bien en tartiner des montagnes, dans les grandes largeurs, "les faits ne pénètrent pas le monde des croyances".

    Calmez vous.
    Et soyez moins pédant pour commencer.
    Admettez aussi que vous luttez contre plus fort que vous: ce qui a été patiemment déconstruit durant des décennies ne se reconstruit pas en deux heures sur un blog.

    RépondreSupprimer
  14. Avez vous pensé aux artistes qui n'en sont que par la volonté d'une certaine élite ?

    RépondreSupprimer
  15. corto a dit...
    Avez vous pensé aux artistes qui n'en sont que par la volonté d'une certaine élite ?

    A ben je pensais précisement à ça un peu plus haut.
    Une élite qui sait fabriquer un discours hermétique autour de l'oeuvre, oeuvre qui ne serait rien, car elle n'est rien, sans le discours.

    RépondreSupprimer
  16. @Georges

    "vous pouvez toujours écrire, parler, argumenter, convaincre, même, souvent, avoir un lectorat fidèle et bienveillant, etc., mais tout ça n'est rien, rien du tout, personne ne lit personne"

    C'est encore pire que ça: les gens lisent, de nos jours, et de plus en plus, et ils débattent aussi, ils entendent, ils comprennent, ils admettent, mais leurs structures mentales font que la greffe ne prend pas... Pensez au sketch de Fernand Raynaud "les croissants", je ne pourrais pas mieux expliquer.

    RépondreSupprimer
  17. Le sujet en question est bien l'"artphobie" non ?
    Ce que j'ai voulu exprimer est la chose suivante : Les manifestations de détestation de l'art se rencontrent le plus souvent lors de querelles concernant des écoles artistiques (Classiques contre Modernes par exemple) ou concernant des artistes eux-mêmes (Dali vs Picasso). Mais on reste à l'intérieur du domaine de l'art, lequel n'est pas détesté ni rejeté en tant que tel.
    Je sais bien que Balzac et supérieur à Mr Goux (même si ma présence (détestée) ici prouve que j'aime sa façon de s'exprimer. Mais je ne vois pas ce que vient faire cette comparaison ici car il ne viendrait l'idée à personne de comparer Balzac à Mr Goux dans le domaine littéraire, pas plus que de comparer JS Bach à Georges.
    Il n'empêche que Balzac est Balzac et Mr Goux est Mr Goux parce qu'ils s'expriment de manière différente en qualité et en volume. Je veux bien concéder que Balzac est meilleur que Mr Goux mais lui est-il "supérieur" pour autant ? Il n'y a que dans le domaine hiérarchique où il y a des gens "supérieurs" aux autres.

    Quoiqu'il en soit, ici s'exprime une nette blogophobie envers ceux qui ne font pas partie du clan.
    Et vous pouvez me censurer tant que vous voulez

    Duga

    RépondreSupprimer
  18. pas plus que de comparer JS Bach à Georges.

    Vous êtes méchant...

    Quoiqu'il en soit, ici s'exprime une nette blogophobie envers ceux qui ne font pas partie du clan.

    Quoi!! Vous ne faites pas partie des amis choisis par Montaigne ou la Boétie?
    Rassurez vous vous n'êtes pas le seul.

    RépondreSupprimer
  19. @Georges

    Compte tenu de votre éloquence scatologique, je m'attendais plus à un Prout qu'à un Plouf !
    Qu'importe, votre contribution à la haute tenue de cette conversation et votre haute valeur ajoutée concernant le rôle de l'anus dans un débat sur le comportement de l'homme face à l'expression artistique n'en sont pas entamées pour autant.

    Duga

    RépondreSupprimer
  20. J'en jurerais : après mille et une lignes sur Amadeus, voici les premières... Merci Didier !!!

    (Très triste nouvelle : je viens d'apprendre la mort de Joan Sutherland.)

    RépondreSupprimer
  21. Cher Didier,
    cessez donc de vous passer la rate au court-bouillon puis, accessoirement, à la moulinette. Tout ça ne sert à rien. Un ARTISTE (ce coup-ci c'est moi qui majuscule) n'a que peu de rapport avec ce qu'il produit. Son talent l'amène à faire oeuvre. Mais franchement, un week-end avec Louis-Ferdinand Céline ou avec Romain Gary m'aurait fait chier à en mourir. J'en suis certain.

    Il y a en vous un côté groupie. Comme si vous rapprocher de Plieux (dont personnellement je n'ai rien à foutre) allait vous apporter, suite à je ne sais quelle magie, un peu du génie du maître des lieux.

    Ca fait partie des traits qui vous rendent sympathique!

    RépondreSupprimer
  22. "(...)un week-end avec Louis-Ferdinand Céline ou avec Romain Gary m'aurait fait chier à en mourir." Sans parler d'une nuit avec Elizabeth Schwarzkopf OU Mireille Mathieu...

    Je vais me coucher, tiens.

    RépondreSupprimer
  23. Grosse déprime à lire toutes ces conneries.

    RépondreSupprimer
  24. Comme si vous rapprocher de Plieux

    Et voilà....
    Encore ce langage crypté que je déteste tant...
    Vous ne pouvez pas dire Camus tout simplement?

    RépondreSupprimer
  25. Mais non, Fredi, ça s'appelle une figure de style, c'est tout, et ça ne mord pas.

    « (dont personnellement je n'ai rien à foutre) »

    Et nous, donc !

    RépondreSupprimer
  26. "qui vous en fout un coup derrière le bourrichon quand vous êtes blogueur pédagogue depuis cinq ans,"


    LOL

    RépondreSupprimer
  27. un blogueur PEDAGOGUE ?

    Elle est bien bonne, celle-là!

    (merci pour l'éclat de rire)

    Et alors ?
    Alors oui, l'artiste est supérieur au commun des mortels. Et il y a des artistes supérieurs à d'autres.

    N'importe quel conservateur de musée le sait.

    RépondreSupprimer
  28. Tous ces billets sur l'art, l'artiste supérieur, et Georges qui se pavane et gémit qu'on ne dit que des conneries...

    RépondreSupprimer
  29. Et vive le facteur Cheval, et Picassiette !

    RépondreSupprimer
  30. "Pédagogue" : hé Didier, espèce de pédagogue ! Z'êtes trop dur, là !

    Enfin, l'art. Pffffft. Quelle question !
    Je me suis surpris à détester Velasquez quand j'ai pris conscience que je n'arriverai jamais à toucher la crassitude de l'Humain comme il a pu le faire.

    salaud d'artistes !

    RépondreSupprimer
  31. Enfin, l'art. Pffffft. Quelle question !
    Je me suis surpris à détester Flaubert quand j'ai pris conscience que je n'arriverai jamais à toucher la bêtise de l'Humain comme il a pu le faire.

    salaud d'artistes (et de docteur Homais)!

    RépondreSupprimer
  32. Enfin, l'art. Pffffft. Quelle question !
    Je me suis surpris à détester Gesualdo quand j'ai pris conscience que je n'arriverai jamais à toucher la profondeur de quoique ce soit comme il a pu le faire.

    salaud d'artistes !

    RépondreSupprimer
  33. Je ne vous raconte pas mon humeur quand j'écoute du Gesualdo en lisant du Flaubert sous le tableau (une copie) de Velasquez.

    En plus ma femme est une artiste culinaire !

    RépondreSupprimer
  34. Mouais...
    Et les talibans ils en pensaient quoi de l'art quand ils ont tiré sur les statues de Bâmiyân?
    Comme expression de la haine de l'art ça se posait plutôt là!!
    On est là, on discute, mais de quoi au juste?
    Demain il y aura des gens pour bruler Flaubert, Velasquez et les livres de recettes de cuisine.

    RépondreSupprimer
  35. "Il y a d'autres exemples de cette “tactique”. Balzac, que plusieurs de ses contemporains ont décrit comme “bête et ignare dans la vie” (Gavarni). Au point que, bien obligé tout de même de reconnaître la puissance et la profondeur de son génie, ce même Gavarni ne peut l'expliquer que par une sorte de magie, un mystérieux magnétisme qui, chaque nuit, par le simple fait de s'asseoir à sa table, transformerait ce crétin d'anthologie en un des plus grands écrivains que la France ait donnés au monde."

    Ce que décrit Gavarni n'est-ce pas un Balzac-albatros que ses ailes de géant empêchent de marcher? Baudelaire, qui je crois est en bonne place dans le panthéon gouxien, reconnaissait qu'au sol le prince des nuées avait plus l'air d'un con que d'un abbé mitré...

    Qu'importe au fond?

    Je me demande parfois si le maître de céans ne trouve pas une certaine délectation morose à se juger inférieur, s'il ne lui arrive pas d'en tirer un sentiment de supériorité...

    Ce débat me paraît sans grand intérêt (c'est pourquoi j'y apporte mon lot de conneries). La supériorité, l'infériorité, l'égalité sont affaire de circonstances: si je me casse une jambe un médiocre médecin sera supérieur à un génial poète. Porter des jugements absolus n'est à la portée que de ceux qui vivent dans l'absolu, ce qui, reconnaissons-le est le cas de peu d'entre nous.

    RépondreSupprimer
  36. L'intérêt d'un texte se mesure hélas à la médiocrité des commentaires qui le suivent. Je n'y ferai donc pas exeption et je serai court.
    L'oeuvre d'art outrepasse son temps; elle en est l'accomplissement tout en défrichant le chemin de la langue, des discours, des moeurs, de l'histoire. Mais l'artiste n'est qu'un homme souvent incertain de l'offrande qu'il apporte. Parfois plein de suffisance, parfois d'une parfaite humilité.
    Votre texte est tellement en porte à faux avec les chiures de mouches qui l'entourent qu'on peut s'interroger sur la vacuité d'une dérision sans objet, sur des mots qui ne sont là que pour exister quelque part: consternant. Mais un beau reflet de l'époque. Faut-il donc se prêter à ce jeu là?

    RépondreSupprimer
  37. Et ziva que je te babille pendant que le taulier somnole devant son poste de télévision !

    Bon, je ne réponds à personne (pour l'instant), pour une simple raison : je suis contraint de me rendre à Évreux pour acheter des vêtements, et rien ne me met davantage d'humeur morose que ce genre de corvée. Donc, je risquerais d'être désagréable bien inutilement.

    En plus, je suis contraint d'y aller ce matin, pour éviter les hordes revendicatrices de cet après-midi. Alors, bon.

    RépondreSupprimer
  38. "Bon, je ne réponds à personne (pour l'instant), pour une simple raison : je suis contraint de me rendre à Évreux pour acheter des vêtements, et rien ne me met davantage d'humeur morose que ce genre de corvée. Donc, je risquerais d'être désagréable bien inutilement."

    Allez en paix, mon fils, et revenez-nous beau!

    RépondreSupprimer
  39. Ce débat me paraît sans grand intérêt (c'est pourquoi j'y apporte mon lot de conneries). La supériorité, l'infériorité, l'égalité sont affaire de circonstances:

    Il y a des artistes majeurs (et non pas supérieurs) et des artistes secondaires. Soit. Et après?
    Dire celà c'est encore être hors sujet (faire des chiures de mouches) avec le billet de Didier qui souhaitait nous parler "d'artophobie".

    RépondreSupprimer
  40. C'est bien pour cela que j'ai parlé de "différence". Mais il semblerait qu'ici, dans l'esprit de certains, ce mot soit connoté ou bien qu'il porte une charge particulière. Cette connotation et cette charge m'ont échappé et l'usage de ce mot dans mon texte ne dépassait pas le sens qu'on lui accorde communément.
    Moi je trouvais le débat potentiellement intéressant et sortant un peu du quotidien de ce blog. Mais il fallu que des considérations cacaboudinesques ciblées sur ma personne, déclenchées de façon quasi-pavlovienne par celui que Bach fait pleurer, viennent pourrir l'ambiance et entraîner la discussion, comme très souvent d'ailleurs, sur des chemins qui mènent rapidement aux toilettes.
    Dommage mais il faut faire avec et assumer.

    Duga

    RépondreSupprimer
  41. Certes, mais pourquoi Rimbaud est parti ?

    RépondreSupprimer
  42. Le mieux parfois serait de pas craindre de donner des exemples, de citer des noms.
    Les "artophobes" existent: Didier Goux les a rencontrés. Si nous ne les voyons pas c'est qu'ils sont partout.
    Aillagon, par exemple, avec son expo à Versailles est-il un "artophobe"?

    RépondreSupprimer
  43. Et qu'épprouvez-vous devant "les oeuvres" de Banier ?

    RépondreSupprimer
  44. Eh bien voila un bel exemple de querelle entre différentes écoles artistiques. L'art contemporain peut-il être exposé dans un lieu où l'expression classique et traditionnelle de l'art est à son summum comme dans la Galerie des Glaces ,
    Dans un autre lieu, cette exposition aurait peut-être été tolérée, voire admirée. Au Château de Versailles, l'artiste et son exposition font effectivement l'objet d'une certaine artophobie. Idem pour Aillagon, pour des raisons qui dépassent sûrement la simple décision qu'il a prise.

    Duga

    RépondreSupprimer
  45. Eh bien voila un bel exemple de querelle entre différentes écoles artistiques. L'art contemporain peut-il être exposé dans un lieu où l'expression classique et traditionnelle de l'art est à son summum comme dans la Galerie des Glaces ,
    Dans un autre lieu, cette exposition aurait peut-être été tolérée, voire admirée. Au Château de Versailles, l'artiste et son exposition font effectivement l'objet d'une certaine artophobie. Idem pour Aillagon, pour des raisons qui dépassent sûrement la simple décision qu'il a prise.

    Duga

    RépondreSupprimer
  46. Juste une chose et après je me tais : mais c'est qui, cette andouille de Duga, Didier ?

    RépondreSupprimer
  47. « Les grands créateurs donnent naissance à des œuvres que ni vous ni moi, etc., mais qu'ils n'y ont pas grand mérite, au fond ; pas plus que le pommier n'en a de produire ses pommes : c'est dans leur nature, voilà tout ».

    Cette affirmation n’ est pas totalement fausse sauf ce qui concerne le mérite qui est immense.

    Charles Trenet ( je sais on descend plusieurs marches ...mais c’ est pour l’ exemple) se comparait à un pommier qui donnait des pommes manière de dire qu’il ne savait faire que ça et sans un effort particulier. Le chanteur a révélé avoir composé la musique et les paroles de la chanson « la mer » pendant le laps de temps d’ un voyage effectué en train entre Sète et bézier ( 20 minutes ).IL a avoué être incapable de travailler longtemps sur quoique ce soit. Il a ainsi rendu sa composition (brillante ) au concours d’ entrée à la SACEM ( il disposait de quatre heures ) après une demi heure.

    Remontons plusieurs degrés.Il est un fait que certains génies ou grands artistes travaillent plus rapidement et plus facilement que d’ autres de leurs alter ego. Certains ont besion pour créer de temps ( 56 mois de travail chez Flaubert pour madame Bovary ) tandis que d’ autres non ( une cinquantaine de jours chez Stendhal pour la Chartreuse de Parme.) Pas besion de brouillon ou très peu, la perfection ou presque dès le premier jet chez certains très grands.

    C’ est là l’ une des différences évoquées par Duga. Comme lui j’ impute cette faculté à la personnalité du créateur.

    RépondreSupprimer
  48. Absolument rien à voir mais je reviens des manifs. On peut dire que les syndicats ont réussi leur coup. A l'heure où je tape ces mots, tout le centre de Paris est bloqué de Montparnasse à la Bastille en passant par le Bd St Germain et le pont d'Austerlitz.
    Et vous savez quoi? C'est beau la ferveur populaire; quand tout un peuple de salariés, d'ouvriers et d'étudiants à l'avenir incertain, se sentant floué, descend dans la rue et le crie.

    RépondreSupprimer
  49. "Et vous savez quoi? C'est beau la ferveur populaire; quand tout un peuple de salariés, d'ouvriers et d'étudiants à l'avenir incertain, se sentant floué, descend dans la rue et le crie."

    On peut appeler ça la "ferveur populaire" on peut penser que c'est beau, on a le droit d'envisager que l'avenir puisse être certain, on peut aimer descendre dans la rue pour y crier.

    On peut aussi penser qu'il s'agit d'imbéciles vociférants qui ne se rendent pas compte qu'une réforme est indisensable et que de droite ou de gauche la suivront bien d'autres qui n'iront jamais dans le sens qu'ils souhaitent.

    Tout ça pour dire qu'on peut penser bien des choses.

    RépondreSupprimer
  50. Tout ça pour dire qu'on peut penser bien des choses.

    Oui.
    Merci.

    RépondreSupprimer
  51. Différence, supériorité, diversité (merde je l'ai dit)...

    RépondreSupprimer
  52. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  53. Duga est quelqu'un qui trouve ce blog intéressant et qui partage quelques unes des analyses de Mr Goux. Sinon il ne serait pas là. Duga est quelqu'un qui partage en particulier ses analyses sur l'inanité, le vide, la superficialité de la pensée et de l'expression d'une certaine gauche, celle de la bien pensance et des belles paroles. De plus, Duga est quelqu'un qui apprécie l'expression, le style, le vocabulaire, le respect de la langue, la lucidité et l'inventivité de Mr Goux ainsi que le détachement, la distanciation qu'il prend avec certains sujets et avec lui-même.
    Duga se contente souvent de lire le blog de Mr Goux. Il considère que certains sujets posés sont intéressants et certains interlocuteurs valent la peine d'être lus. Par contre Duga regrette qu'un certain Georges n'apporte strictement rien aux débats et se contente de se jeter aussi bêtement que crument sur certains interlocuteurs en s'abritant derrière des propos vulgaires ce qui le dispense de tout raisonnement et de toute contre argumentation.
    Duga a compris qu'ici, il y avait ici des gens qui avaient le droit de tout dire, y compris n'importe quoi et d'autres qui étaient exclus d'emblée, quoiqu'ils disent.
    Duga ne connait pas les raisons précises de cet ostracisme systématique mais ça ne l'empêche pas de dormir.
    Au vu de cela, Duga considère que le dénommé Georges tire le blog de Mr Goux vers le bas et ce blog gagnerait en tranquillité et en qualité sans lui.
    Mais comme Duga est bien élevé, il sait qu'il n'est pas chez lui et sait qu'il s'expose à toute forme de sanction, de l'injure scatologique à la censure, au blacklistage etc...

    Mais qui c'est Georges ?

    Duga

    RépondreSupprimer
  54. Et à part ça, Duga, vous considérez que le ciel est clair, ce soir ?

    Je viens de regarder le film du siècle, à mon avis : pendant 41 heures, on voit un type enfermé dans un ascenseur, qui a la diarrhée. C'est un drame épouvantable, une tragédie épique comme on en a rarement vue. Je vous le conseille, Duga.

    RépondreSupprimer
  55. Et oui ! "qui est Georges?" des qu'on sait, ce qu'il dit prend un autre aspect, comme une facette drolatique ...

    Bon a par ça , y'a des gens beaucoup plus intelligents que les autres; d'autres qui travaillent beaucoup plus que les autres; d'autres qui sont traversés par l'inspiration ( des fois;-). Et des chanceux qui, de temps en temps, ont les 3 trucs qui fonctionnent en même temps. Longtemps, ( ouais la chance, ça c'est sur!). Et ouais j'en connais personnellement, il s'agit donc plutôt d' une réflexion sur mon expérience que du blablatage en l'air...Geargies

    RépondreSupprimer
  56. Et oui ! "qui est Georges?" des qu'on sait, ce qu'il dit prend un autre aspect, comme une facette drolatique ...

    Bon a par ça , y'a des gens beaucoup plus intelligents que les autres; d'autres qui travaillent beaucoup plus que les autres; d'autres qui sont traversés par l'inspiration ( des fois;-). Et des chanceux qui, de temps en temps, ont les 3 trucs qui fonctionnent en même temps. Longtemps, ( ouais la chance, ça c'est sur!). Et ouais j'en connais personnellement, il s'agit donc plutôt d' une réflexion sur mon expérience que du blablatage en l'air...Geargies

    RépondreSupprimer
  57. Aaah !
    Comme dit Suzanne : (Merci pour l'éclat de rire).
    :-))

    RépondreSupprimer
  58. Duga : il me semble que personne n'est exclu d'emblée ici. Mais je peux toujours me tromper.

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.