Ça devait arriver, forcément. De se voir ranger parmi les aliénés de ma blogroll, les Ruminants sont en train de devenir réellement fous. J'ai commencé à m'inquiéter en découvrant le titre du billet du jour, pourtant dû à mon ami Lediazec que je considère comme l'un des moins atteints :
Le droit est un devoir citoyen
Sur le moment, j'ai cru à un pastiche, comme je peux en faire moi-même quand je suis d'humeur farceuse. J'ai vite compris que non, on n'était pas là pour rigoler. Du coup, j'ai commencé à avoir vraiment la trouille. Ou, disons, un assez fort sentiment d'irréalité. Lequel s'est aggravé lorsque j'ai lu les nombreux commentaires du billet de la veille, qui traitait bien sûr des grandioses manifestations des pré-retraités (car, désormais, on est pré-retraité à tout âge – c'est le progrès) : eux, mes Ruminants, avaient dépassé le stade du cortège revendicatif et avaient déjà le gros orteil dans la vague révolutionnaire qui, c'est sûr, garanti sur fracture, va tout balayer, tout emporter. Pour eux, pas de doute : la Révolution est là, c'est pour demain, peut-être même cet après-midi. S'ils tendaient le bras ils pourraient presque la toucher – mais ils ne le font pas, à cause de leurs rhumatismes.
J'ai l'air de me moquer, mais même pas. Peut-être est-ce l'effet du grand âge qui commence de m'accabler moi-même et de ses ramollissement subséquents, ils m'attendrissent plutôt, mes chers sépulcres blanchis, prêts à suivre les prochains cortèges dans leurs fauteuils électriques, le couteau entre les dentiers. Attendrissement débouchant toutefois sur un léger vertige, de penser que l'on puisse entendre “révolution” lorsque les sages manifestants qui passent devant vous, avec poussettes, banderolles et ballons, clament “retraite” et “avantages acquis”.
Notre époque a donc finalement accouché de ce mirobolant concept : la révolution pour que rien ne bouge. On se croirait dans Le Guépard de Lampedusa, mais dans sa version deux-pièces-cuisine avec sèche-linge sur la galerie.
"J'ai l'air de me moquer, mais même pas. " Z'êtes trop bon.
RépondreSupprimerCe n'est pas une invention du moment... il y avait la révolution conservatrice dans les années 20, puis le parti de la révolution institutionnelle au Mexique...
RépondreSupprimerLaurent l'Anonyme
J'ai arrêté après "le gnome..." Ce gimmick ridicule discrédite d'emblée toute tentative d'analyse. Surtout venant d'un chauve...
RépondreSupprimerPardon, je passe très vite en riant : billet extrêmement bien vu.
RépondreSupprimer(Georges, je ne suis déjà partie, hop.)
Billet très drôle en effet. « Du coup, j'ai commencé à avoir vraiment la trouille »... Exactement ça.
RépondreSupprimer"prêts à suivre les prochains cortèges dans leurs fauteuils électriques, le couteau entre les dentiers."
RépondreSupprimerHorrible!
Je ne sais plus lequel, en commentaire, appelle les flics "les keufs". C'est rigolo, je m'imagine des sexa ou septuagénaires avec un sweat à capuche, entr'ouvert sur un ticheurt Che Guevara et chantant, poing levé:
Aqui se queda la clara,
la entranable transparencia
de tu querida presencia, comandante Che Guevara... ♫ ♫
Suzanne : c'est le même bon vieux principe qui est à l'œuvre : si je suis juif je peux faire des blagues antisémites, si je suis noir je peux appeler les autres noirs des nègres, etc. Eh bien moi, en tant que désormais vieux, j'ai le droit de me foutre de la tronche des Ruminants.
RépondreSupprimerVieux à cinquante balais! Zyva le jeunisme... Entre cinquante et soixante ans (âge des Ruminants tutélaires, je crois) on n'est pas en fauteuil roulant (percé, le fauteuil roulant ?) Qu'on me rende ma verte cinquantaine, disait la grande Colette...
RépondreSupprimerCe soir, sur Radio Courtoisie, une émission sur Renaud Camus vers 21H
RépondreSupprimeravis aux amateurs
J'y étais à la merguez party d'hier. J'y ai pris quelques photos. Ici la rue de Rennes dans un visuel étonnant.
RépondreSupprimerLe droit est un devoir citoyen...comment dire: je cherche encore ce que celà peut bien vouloir dire. Mais s'agissant des retraites, pas besoin d'être de gauche ou de droite pour se sentir floué. Dans un pays qui détient le record de productivité, où les entreprises du cac 40 font des bénéfices records en payant toujours moins d'impots, où la machine était censée libérer l'homme du travail comment ne pas voir l'arnaque. La gauche le dit? Alors la gauche, sur ce point a raison.
On nous fait payer la crise, c'est tout.
Si encore le travail avait un sens. Mais "travailler n'est plus prier" depuis longtemps et aujourd'hui plus que jamais on participe contre notre gré à la spéculation sur le travail des hommes.
Pour ne même plus produire du beau.
Et se sont bien les 35 heures, les RTT et la retraite qui font sens désormais. C'est désolant mais c'est ainsi.
La rue de Rennes encore.
RépondreSupprimerTrès drôle :-) j'aime beaucoup le titre (c'est Nicolas qui va être content)...
RépondreSupprimerUn slogan qui en vaut un autre.
RépondreSupprimerDes squateurs aux Deux Magots.
RépondreSupprimerA moins qu'ils ne soient chez eux..
Merci Fredo. Intéressant le concept nuntchakou avec feu de bengale incorporé... Geargies.
RépondreSupprimerEt pour finir et faire écho au billet de Didier: des sépulcres blanchis.
RépondreSupprimerAh ! Pour finir ! Il est temps...
RépondreSupprimerNicolas a dit...
RépondreSupprimerAh ! Pour finir ! Il est temps...
Vous, allez compter vos twittes, à défaut de vos points "retraite".
42658 twits, si ma mémoire est bonne. Ce qu'il y a de sympa, avec Fredi, c'est qu'il me suit partout. Vil pervers, va !
RépondreSupprimer42658 twits, si ma mémoire est bonne.
RépondreSupprimerGrand bien vous fasse.
Gageons qu'ils vous éviteront un jour de faire les poubelles.
Je lis vos commentaires : mes poubelles sont faites.
RépondreSupprimerSur le billet précèdent, c'est Clomani qui vous a fait cet effet ? Il n'y avait pas de quoi casser trois pattes à un canard, ils ont raconté ce qu'il ont vu, c'est tout.Et vous avez tout a fait le droit de vos foutre de la tronche des ruminants et des nègres (on l'est toujours de quelqu'un s'pas ?) ils doivent bien vous le rendre = en toute amitié bien sûr !
RépondreSupprimerEn tout cas, les photos de Fredi sont extra !
RépondreSupprimerEt pas un pour lui dire, Pfff !
La Pecnaude : ah ? Ils ont vu la révolution en marche ? Oui, peut-être : comme certains voient des OVNIs ou les enfants des fantômes...
RépondreSupprimerCela dit, j'admets très bien la moquerie à mon endroit, et même l'encourage.
Corto : pas encore eu le temps de cliquer : j'arrive juste...
Un "s" imposteur s'est glissé dans mon premier message. Mais vous l'aurez démasqué.
RépondreSupprimerMerci Corto.
Même pas foutu d'écrire "trois cents" correctement, votre Lediazec.
RépondreSupprimer@ Georges. Je ne sais pas écrire trois cents, mais je sais écrire médiocre, baveux, larve, ectoplasme, limace... Avec les synonymes vous avez de quoi vous couvrir pour un temps.
RépondreSupprimerC'est vrai que les photos sont pas mal...un peu étranges cependant avec le contraste entre le mouvement qu'on attend d'une manifestation, et le silence et l'immobilité qui se dégage des clichés.
RépondreSupprimerA moins que cela ne soit l'effet de la révolution immobile ?
En ce qui concerne la rhétorique des blogs de gauche (je n'ose pas dire socialistes), c'est vrai que c'est de plus en plus minable.
Bonjour M.Goux!
RépondreSupprimerVous savez où est passée notre amie Aphrodite?
Merci par avance!
"Des squateurs aux Deux Magots.
RépondreSupprimerA moins qu'ils ne soient chez eux..."
Excellent.
Je sais que ma demande est très hors-sujet mais j'aimais beaucoup Aphrodite....
RépondreSupprimerWhat in hell happened to her?
Elle fricote avec Hephaïstos et on peut pas être partout.... Geargies.
RépondreSupprimerVous dites à un blogueur qu'il aurait dû accorder un mot français — il vous répond, tirant sur sa clope et sur son front en bretelle d'autoroute : médiocre, baveux, larve, ectoplasme, limace. C'est ça un blogueur sympa et j'imagine de gauche, papillon multicolore au torse bombé de générosité et de désir citoyen. Comme on l'envie, ce bel exemplaire d'humanité déployée au centuple de nos pauvres talents, comme on voudrait qu'il nous tire de notre bourbe méphitique et lasse, et qu'il daigne de son auguste index désigner à nos yeux mi-clos l'avenir que lui seul entrevoit avec une acuité souriante et décontractée ! Malheur à nous, qui sommes allés "lire" sa bloge à l'humour dévastateur et radical, le dieu indifférent à l'orthographe (science des ânes) n'est que la pointe avancée d'une crotte de nez qui s'aventure pour la première fois hors de sa fosse nasale. Il a le dire à sec, le terrible héros de la rébellion qui brave tous les interdits et l'implacable censure de la dictature impitoyable qui tente de le broyer (en vain !), il a le verbe en déroute, la parole en RTT, et la pensée à la plage, le Camarade aux épaules viriles, il a l'humour aussi vaste et tranchant qu'une épaule de cétacé abandonné dans une décharge mexicaine, snobée par les mouches même. Mais chut ! Il a de bonnes intentions, il est dans le camp des demi-saints, et il veut notre bien avec l'application d'une usine à glucose, c'est tout ce qui compte, et il n'est pas dans nos intentions de réveiller la bête qui ronfle.
RépondreSupprimerAh ! Georges a vomi.
RépondreSupprimer@ Georges. Je l'avais bien deviné : baveux et limaçon. Je confirme ectoplasme, parce que vous méritez une prime.
RépondreSupprimerPauvre cloche ! Moi aussi, je sais être méprisant !
@ lediazec
RépondreSupprimerJe suis tété sur votre blog. Maime pâ draule.
Du gauchisme poussif de soixante-huitard hasbeen...
Kalle