mardi 12 octobre 2010

Eh bien passons à la vitesse différente...

Je suis passablement accablé par la teneur des “récriminations” qu'a entraîné mon billet d'hier, qui traitait donc – fort sommairement et assez maladroitement – de la haine de l'art, sentiment que je persiste à croire assez répandu et qui me semble directement découler d'une autre haine contemporaine, encore plus commune et virulente, celle de l'inégalité entre les hommes. Personne ne semble vouloir plus admettre qu'il y a des hommes “supérieurs absolus”, que nous sommes tous des hommes “supérieurs relatifs” (à certains) et par voie de conséquence “inférieurs relatifs” (à d'autres). Non, non, m'adjure-t-on avec un mélange d'empressement et d'affolement perceptible : ne parlez pas de supériorité, dites différence – tout juste si on n'ajoute pas : s'il vous plaît.

Mais oui, je veux bien, moi, parler de différence ! Encore que je préfère toujours parler de différences-au-pluriel. Mais n'attendez pas que je confonde différence avec supériorité, et encore moins que j'annule le second terme au profit du premier. Parlons des différences entre Stendhal et Flaubert, si ça vous chante : c'est un sujet intéressant. Encore que, pour en dire des choses vraiment fécondes, il y faudrait une intelligence supérieure à la mienne. Mais vous voudriez vraiment que l'on perde ne serait-ce que cinq minutes à évoquer les différences entre... je ne sais pas moi : Arnold Schönberg et sa lingère ? Virginia Woolf et son jardinier ? George Clemenceau et son banquier ? Louis-Ferdinand Céline et ses patients ? Matisse et son modèle ? Charles Baudelaire et Ernest Pinard ? Réellement, ça vous amuserait ? Eh bien pas moi.

52 commentaires:

  1. Sur ce coup-là, je pense que plusieurs Pinard de service - et en faction... - ne vont pas tarder de débouler, évidemment gorgés de piquette, si je puis dire.

    Je vous souhaite bien du courage et une bonne soirée.

    Signé : un adorateur de L'Âme du vin et du Vin du solitaire.

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  2. Bien sûr qu'il existe cette inégalité fondamentale... Mais pourquoi confondre cela avec une volonté d'établir une égalité des droits et des devoirs? Ou bien faut-il euthanasier ceux qui sont considérés comme biologiquement "inférieurs"?
    En tout cas ce billet sur l'art était bon et, oui, j'étais d'accord...

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  3. Vous confondez tout monsieur Goux.

    Qu'un homme puisse être supérieur à un autre pour exercer telle ou telle activité, personne n'en doute.

    Par contre, que dites vous de l'égalité en dignité de tous les hommes ?

    Et que dites vous de l'égalité en légitimité, de toutes les sensibilités politiques, par dela l'intelligence de l'homme qui déploie cette sensibilité ?

    Enfin, il arrive aussi que l'on se croie supérieur, mais que l'on soit bien en peine de dire et justifier, le critère permettant de dire ce qui est supérieur et ce qui est inférieur ? Il arrive que l'on se croie supérieur de quelque chose qu'on ne comprend pas, et dont on ne voit donc pas la valeur. Alors, qu'en dites vous encore ?

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  4. « L'égalité en dignité de tous les hommes… » Didier, je vous propose un truc. On en fait une chanson. Vous chantez, je fais la musique. je suis sérieux. Pour le texte, on s'arrange.

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  5. Ça va devenir le coin compo française ici si ça continue.

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  6. Non, non, m'adjure-t-on avec un mélange d'empressement et d'affolement perceptible : ne parlez pas de supériorité, dites différence – tout juste si on n'ajoute pas : s'il vous plaît.

    Evidemment....
    Il y a des précédents facheux quant à l'utilisation de ce mot.
    Et pourquoi pas des races, des civilisations supérieures?
    Est-ce vers celà que vous voulez nous entrainer?
    S'agissant des artistes je persiste à penser que "majeurs" et "secondaires" sont plus adéquats.
    Bonne nuit.

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  7. Sur ce coup-là, je pense que plusieurs Pinard de service - et en faction... - ne vont pas tarder de débouler, évidemment gorgés de piquette

    Non, non: de Bordeaux SUPERIEUR.
    Ce que vous pouvez être méprisant...

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  8. Mozart est majeur? Debussy secondaire ? ...et Jean Cortot? Ouais, mauvais esprit, j'ai ... Geargies.
    ( y veut pu de mon compte gogole...)

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  9. tout dépend, naturellement, de ce que l'on compare... l'humanité ? le génie créatif ? mais de quel génie parle-t-on ? car, vois-tu, l'on peut être un génie en littérature et un... attardé "en" vie... oui "la vie" est elle aussi un art, et certains y sont des virtuoses, alors que d'autres sont des tarés... Pardon, mais, d'une certaine façon, Rimbaud et... Dostoïevski (L'idiot) l'ont chanté à foison... l'illuminé n'est pas celui qu'on croit..

    Ah... tu parlais juste de littérature.

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  10. l'anonyme... c'était moi... j'ai appuyé trop vite sur les "retour page"...

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  11. Ah, cette manie, que vous avez tous, de vous mettre à discuter dès que je quitte l'ordinateur pour la télévision ! Enfin bon...

    Christophe : Même les Pinard sont admis, par ici. Je me demande parfois pourquoi, d'ailleurs.

    Hermès : Qui a parlé d'euthanasie ?

    Samuel : je me demande si ce ne serait pas vous qui confondez un peu tout. Et cette notion d'égalité en légitimité me laisse rêveur...

    Georges : c'est amusant, le coup de la chanson, j'y ai déjà pensé.

    Fredi : C'est très curieux, cette peur que vous semblez avoir de certains mots. Sans parler de votre petit point Godwin...

    Geargies : qui est Jean Cortot ? Le frère d'Alfred ?

    Lucia Mel : la vie est un art ? J'ai peur de ne pas bien comprendre. Ou alors trop bien.

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  12. « Par contre, que dites vous de l'égalité en dignité de tous les hommes ? »

    Voilà ce que j'en dis.

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  13. Vous vous contredisez Didier, en quelque sorte. Ou, vous affinez votre réflexion. Hier, j'ai failli rédiger un commentaire à propos du précédent billet.

    Je ne suis pas de l'avis de Duga, si je ne suis pas vraiment très convaincu par le terme "supérieur", le terme "différent" me semble encore plus mal choisi.

    Vous répondez à cette question lorsque vous écrivez ceci : "Mais vous voudriez vraiment que l'on perde ne serait-ce que cinq minutes à évoquer les différences entre... je ne sais pas moi : Arnold Schönberg et sa lingère ? Virginia Woolf et son jardinier ? George Clemenceau et son banquier ? Louis-Ferdinand Céline et ses patients ? Matisse et son modèle ? Charles Baudelaire et Ernest Pinard ? Réellement, ça vous amuserait ? Eh bien pas moi."

    Voilà. Il n'y a aucun întérêt à perdre du temps à dire que Mozart, c'est mieux que François Valéry, que Bach, c'est supérieur au Rolling Stones. Parce que c'est évident.

    On ne peut sans doute comparer que les choses qui relèvent de l'art et non les choses qui relèvent de l'art et celles qui n'en relèvent pas.

    Pour moi, les artistes véritables sont à part, tout simplement, seulement comparables entre eux, et les génies sont une catégorie encore plus à part, une catégorie extrémiste, intouchable, inaccessible.

    A cet égard, le génie peut-être monstrueux, c'est je crois que qu'a réellement souhaité faire Forman avec Amadeus. Mais il l'a fait de manière grossière, vulgaire, "spectaculaire", pour le Grand Public si vous voulez, de manière atrocement ostentatoire. Il a raté son film, certes, la faute à beaucoup de malhonnêteté.

    J'aimerais juste faire deux observations sur le billet précédent. La première concerne Salieri qui en plus d'avoir été atrocement dépeint ne fut pas le compositeur absolument mineur tel qu'on le dit dans Amadeus.

    La deuxième concerne les polars. Cela fait plusieurs fois que vous les évoquez. (j'ai conscience de vaquer hors sujet). Et, je me demande ce que vous entendez par là, car j'ai pour ma part l'impression que ce genre a explosé. Il reste bien entendu les polars de base, ultra-fromatés, tayloriste pour ainsi dire, comme ceux qui sont lus dans les gares ou sur la plage. Et ils forment le gros du pavé.

    Mais il existe aussi une forme de polar, déconstruite, reconstruite, qui a contaminé la littérature contemporaine.

    J'aimerais savoir si vous incluez dans ce que vous appelez polar "Sanctuaire" ou "Lumière d'Août" de Faulkner ou les romans de Cormac McCarthy, ou si sous ce terme générique, vous identifiez le genre au sens "restreint" (les livres à série)... Même dans ce cas précis du reste, je trouve votre exclusion discutable. Si Chandler ou Himes ne sont pas des génies au même titre qu'un Flaubert ou un Stendhal (ou un Faulkner), ils n'en sont pas moins de vrais écrivains et ne méritent pas une exclusion du domaine de l'art.

    Voilà.

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  14. votre petit point Godwin...

    Il faut dire que votre billet, fatalement, devait nous y amener. Je n'ai pas peur des mots et j'admet volontiers de l'inégalité entre les hommes. Encore faut-il distinguer ceux qui sont structurellement cons et déficiants et les Mozart que la société assassine.
    Puisque je viens de lire Péguy, je le prends pour exemple: Péguy n'aurait pas été Péguy s'il n'avait été sauvé par un Naudy.

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  15. Selon Grégoire Leménager, sur le site du vieilobs.com, Renaud Camus
    serait inférieur à Aimé Césaire et même à Françis Lalanne (hi hi)

    http://bibliobs.nouvelobs.com/20101011/21743/exclusif-renaud-camus-candidat-a-la-presidentielle

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  16. A propos des deux derniers billets, on conseillera la lecture du chapitre XIII de la première partie du tome 2 de De la démocratie en Amérique. où Tocqueville pointe bien la nature aristocratique (avec les risques de sclérose) du phénomène culturel.
    D'autre part, il faut quand même noter que la la notion "d'avant garde" (l'aristocratie du monde ouvrier) est aussi une notion qui a imprégné toute une partie de l'histoire de la gauche (son versant léniniste pour faire court).
    Pour terminer : Georges votre petite musique aigrelette me semble faire fi d'un truc assez attaqué ces derniers temps et qui a pour nom Christianisme...

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  17. Oui oui, je fais fifi, je fais pipi, je fais caca.

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  18. Georges,
    Chapeau bas ! Vous avez un sens de la répartie qui fait de vous un homme d'exception.

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  19. Dorham, pourquoi faut-il toujours que vous laissiez de copieux commentaires appelant réponse LES JOURS Où JE SUIS AU BOULOT ?

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  20. P/Z a dit...
    Georges,
    Chapeau bas ! Vous avez un sens de la répartie qui fait de vous un homme d'exception.

    Il me semble que si Georges devait cesser de faire entendre sa petite musique aigrelette celà l'emmenerait trop loin: il prendrait le mors aux dents.

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  21. Fredi,

    Ah, ah, ah ! Grandiose. Permettez, voici l'excuse la plus minable de la création.

    Vous voyez, je n'ai pas rédigé "Critique de la Raison Pure" parce que cela me demandait à la fois trop de temps et d'efforts.

    Du coup, bon gré mal gré, j'ai laissé à Kant le soin de s'y coller.

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  22. En fait, François Valéry, lui aussi, n'avait pas le temps d'écrire Cosi Fan tutte...

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  23. Ah parce que vous pensez vraiment que je pourrais envisager de vous répondre sérieusement, "P/Z" ? Vous êtes encore plus malade que je ne l'imaginais. Quand on lit le ramassis de stupidités qui s'est déversé ici depuis deux jours, on a envie de tout sauf d'entamer une discussion.

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  24. @Chr.Borhen : non, pas de piquette, du bon Vacqueyras blanc ou rouge, selon l'humeur et la température...

    @Didier : très bon billet comme d'hab ! C'est quand même bizarre cette manie qu'ont certains d'évoquer sans cesse "l'euthanasie". La moindre allusion à la supériorité fait répandre des relents nauséabonds de Zyklon B, ouvrons les fenêtres !

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  25. "la haine de l'aristocratie cache la haine de l'art; la haine de la monarchie cache la haine de Dieu; la haine de Dieu cache la haine de la justice"
    Maurice Dantec. Contrairement à beaucoup je ne suis pas un grand fan de son œuvre, mais c'est l'une de mes citations préférées. J'aurais peut être dû posté ça sous le billet précédent.

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  26. Un artiste raté est-il un homme supérieurement raté, ou rate-t-il supérieurement sa vie ?

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  27. Brave Georges! Aussi niais qu'inoffensif...

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  28. Jacques Etienne, ce cher Georges est l'un des seuls à m'avoir dit que j'écrivais pour ne rien dire... Aussi bien, ne vous en déplaise, il n'est ni niais ni inoffensif - écrivant cela, je puis vous assurer que je suis tout à la fois sérieux et sincère, en tout cas que je ne verse ni dans le cynisme ni dans l'ironie.

    Quant à quelque point focal convoqué par l'un ou l'autre, il me semble que, parfois, Georges a vraiment raison de ne le réduire qu'à un seul point fécal (voir la discussion d'hier).

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  29. Jacques Etienne, ce cher Georges est l'un des seuls à m'avoir dit que j'écrivais pour ne rien dire...

    Pour avoir parcouru votre blog (qui n'est pas écrit à l'encre sympathique mais où un curieux procédé fait fuir le paresseux), je confirme ce qu'a pu en dire Georges.
    Quant à vos remarques malveillantes elles ne remplaceront jamais l'argumentation.

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  30. Chaque fois que je m'apprête à commenter, je pense à Georges, et je me retiens. Enfin, je m'abstiens.
    Remerciez Georges de vous avoir épargné nombre d'aneries que j'aurais pu ainsi vous infliger.
    Georges est salutaire, il devrait être remboursé par la SS.

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  31. Fredi Maque, votre élégance vous honore.

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  32. "Alors voilà, je vais vous dire un truc, aux uns et aux autres. À propos de Georges (et à propos de celle qui parlait si gentiment et qui ne parle plus). En admettant qu'il doive ne me rester qu'un seul commentateur sur ce blog – en admettant. Eh bien, ce serait lui et personne d'autre."

    Didier Goux, le 16 septembre 2010

    "Oui oui, je fais fifi, je fais pipi, je fais caca."

    Georges, le 13 octobre 2010

    On comprend la fascination de Didier!

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  33. "Alors voilà, je vais vous dire un truc, aux uns et aux autres. À propos de Georges (et à propos de celle qui parlait si gentiment et qui ne parle plus). En admettant qu'il doive ne me rester qu'un seul commentateur sur ce blog – en admettant. Eh bien, ce serait lui et personne d'autre."

    Didier Goux, le 16 septembre 2010

    "Oui oui, je fais fifi, je fais pipi, je fais caca."

    Georges, le 13 octobre 2010

    On comprend la fascination de Didier!

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  34. Vous avez remplacé un débat sur l'art par un débat sur Georges : vous êtes tous malades !

    On pourrait changer de prénom, sinon : Barnabée ou Nicodème.

    ---

    Suzanne,

    L'art on s'en fout, ce qui importe c'est la taille du membre. Exhumons-les tous pour comparer !

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  35. Jean Cortot est un mélange hasardeux et nuiteux de Jean Cocteau et d' Alfred Cortot ... Et ne me de mandez pas pourquoi ... Geargies

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  36. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  37. Dorham, c'est parce que Georges est un artiste, et qu'un artiste étant supérieur, Georges nous est supérieur. Comme Georges n'est pas sympa et se plaint qu'on le fatigue avec notre bêtise, c'est dur à avaler. Il faut dire que tout le monde ou presque a un artiste dans sa famille. L'artiste amateur sympa n'embête personne, au contraire, sauf s'il peint beaucoup de tableaux vraiment très grands, mais l'artiste fier, supérieur et ignoré des professionnels de l'art ou des éditeurs est une plaie lors des diners de famille, surtout quand on lui a déjà acheté trois tableaux (si, si, je t'assure, je les aime beaucoup), trente disques qu'on n'osera jamais proposer à son comité d'entreprise, ou vingt exemplaires de son roman refusé par tous les éditeurs qui ne savent pas reconnaître ce qui est de la littérature, et imprimés chez Lulu pour les refourguer en cadeaux de Noël. Donc, comme dit Didier, on a l'artophobie ricanante et facile.

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  38. Ah, d'accord... Je comprends mieux pourquoi ça vous obsède tous tant.

    Moi qui croyais que Georges n'était qu'un simple "sampleur" au même titre que RZA du Wu-Tang-Clan !

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  39. Je rappelle à tous les coalisés qu'il n'était nullement question de Georges, ni dans ce billet ni dans le précédent...

    Bon, je vous laisse : j'ai télé.

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  40. (Zut alors, j'ai perdu mon commentaire), à propos de la video : la caméra de surveillance à quoi sert-elle, franchement ... le pauvre homme se tordant de douleur, et gardant sa dignité, dans ses efforts malheureux pour enlever un peu ce qui maculait les parois de l'ascenseur, tout cela pendant presque deux jours, et aucun secours... Que faire d'autre. Heureusement que ce n'était pas une lady en plein accouchement.
    Pour un commentaire sur l'Art etc, je ne m'y hasarde pas.

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  41. "Je rappelle à tous les coalisés qu'il n'était nullement question de Georges, ni dans ce billet ni dans le précédent..."

    Je rappelle à Monsieur Goux que je l'ai déjà dit quelques commentaires plus haut...

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  42. "Je rappelle à tous les coalisés qu'il n'était nullement question de Georges, ni dans ce billet ni dans le précédent..."

    Certes, mais Georges est un être si fascinant qu'il devient difficile, quel que soit le sujet, de parler d'autre chose que de lui.

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  43. @Jacques Etienne

    Ah ah ah!!!
    S'agit-il d'une subtilité?

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  44. "S'agit-il d'une subtilité?"

    Un simple constat.

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  45. Didier: quand un non musicien écoute un vrai musicien au sommet de son art, c'est de l'amour qu'il éprouve. Un sentiment d'humilité aussi, et de reconnaissance pour le partage. Le sentiment d'infériorité qu'on éprouve n'est pas dévalorisant. L'artiste est habité, moi pas, il a un don qu'il a travaillé toute sa vie, moi pas, il m'offre quelque chose de beau et je n'ai que de la reconnaissance envers lui.

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  46. Suzanne : mais ce que vous appelez le "sentiment d'infériorité" (et que j'appellerais plutôt : constat d'infériorité) n'est nullement dévalorisant dans mon esprit, ni handicapant, ni rien de tout cela, bien au contraire : regarder au-dessus de soi me semble être la seule et mince chance que l'on a de pouvoir s'élever un tout petit peu.

    Et justement, nier toute idée de supériorité, c'est se priver de cette possibilité.

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  47. Là, vous avez trouvé la manière la plus juste d'exprimer ce que vous vouliez dire. Et il me semble que vous avez entièrement raison.

    Mais que faire Didier lorsque l'on a l'impression à l'écoute d'un musicien que c'est lui qui regarde constamment plus haut. Vous êtes alors un type, mettons, au deuxième étage qui regarde celui du troisième regarder celui du quatrième (et ainsi de suite). Bref, ça nous fait une belle brochette de cons.

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  48. "Bref, ça nous fait une belle brochette de cons."
    Ahh je l'aime bien, Dorham.

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  49. Dorham: eh, écoutez, au lieu de regarder...

    Didier: constat d'infériorité si vous voulez, mais on en fait sans arrêt, des constats d'infériorité, et dès le berceau. Les instituteurs se feraient tuer plutôt que dire à un parent que son enfant ne suit pas bien en classe parce qu'il n'est pas aussi intelligent que la moyenne de ses camarades. On va trouver des tas de mots pour dire qu'il n'est pas aussi rapide, qu'il est immature, qu'il ne pense qu'à jouer, qu'il a une intelligence non scolaire, qu'il est perturbé par une situation familiale, un évènement, mille choses qui feront que... alors que n'importe quelle institutrice de maternelle, caméra hors champ, peut vous dire qui des enfants de quatre ans aura les capacités de faire des hautes études, ou pas, sans grandes chances de se tromper. C'est trop méchant de dire qu'un enfant n'est pas intelligent, et n'a pas beaucoup de chance de le devenir davantage. On utilise un langage faux, biaisé, mais rassurant, et c'est pour la bonne cause. Je suppose que c'est pareil pour les écoles de musique, les conservatoires, les ateliers d'art. D'abord on ne peut pas être sûr de la façon dont un être humain évolue, autant ne pas rabaisser et condamner d'avance, et puis le soleil brille pour tout le monde.
    Je connais une enfant artiste, ou une artiste enfant, qui ne pense qu'à peindre et dessiner. Elle a sept ans et est sortie de sa maison une nuit de pleine lune avec sa boite de crayons et fusains pour essayer de reproduire les reflets de la lune et les ombres des joncs sur la mare et le ruisseau. Sa mère s'en est rendu compte parce que son pyjama était boueux et qu'il lui manquait une botte, perdue dans la boue. (j'ai parlé de cette petite fille dans ce billet de blog). C'est une enfant qui travaille tout le temps, qui crée, qui étudie, qui s'assied dans une salle de musée et reste une heure sans bouger, à regarder, à dévorer des yeux. Elle a évidemment quelque chose que les autres n'ont pas, une différence assurément, une supériorité aussi, et elle suscite une jalousie normale parce qu'elle possède un don et est consciente de ce don, mais l'admiration des autres ne la console pas tout à fait de ne pas peindre encore comme son idole, Corot.

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  50. Belle synthèse Suzanne.
    Au passage, je ne pensais pas que remplacer ou compléter le mot "supérieur" par un mot aussi banal que "différent" déclencherait autant de haine ou de mépris, toute référence à Georges mise à part.
    De plus, j'avais bien dit qu'il n'était pas question de comparer Mr Goux à Balzac ni Mozart à son valet de chambre. Je suis peut-être abruti mais pas à ce point là. Eh bien ce genre de comparaison a été reprise en choeur.
    Bizarre non ?
    Mais bon, je n'appartiens pas au club. Pas grave.

    Duga

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  51. Euh... Matisse a eu Léautaud pour modèle, et dans ce cas précis, je préfère au peintre son modèle... non pour sa plastique, j'entends bien.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.