Voilà une nouvelle qui devrait faire bien plaisir à certains gauchistes égrotants que je connais, ainsi qu'à tous les imams prêcheurs de notre beau pays de France : un bulletin officiel de l'Éduc' nat' prescrit que le mot Shoah soit désormais banni du vocabulaire, tout au moins au sein de la pétaudière en question. Pour l'instant, certes, cette forfaiture n'est encore qu'en projet. Mais, comme le souligne Claude Lanzmann dans un vigoureux article, que je vous invite instamment à lire, les manuels scolaires d'histoire pour élèves de première de cette rentrée 2011 ont tous anticipé l'avilissement en vue et ont en effet rayé le mot de leurs opuscules. L'un d'eux (celui d'Hachette) a même poussé plus loin la complaisance. Pensant, on suppose, que supprimer un mot lui donnait le droit d'en introduire un autre, c'est ce qu'il a fait. Et il a choisi celui de Nakhba, qui sert aux pseudo-Palestiniens à désigner leur propre “catastrophe”, à savoir la création de l'État d'Israël. Quant à cette infortunée Shoah, elle est désormais remplacée par “l'anéantissement des juifs et des tziganes” : mélangeons tout dans le grand chaudron de Modernœud, touillons énergiquement et, pour finir, noyons le poisson dans le bouillon obtenu. Une fois que l'on se sera bien déshabitué du mot, on pourra songer tranquillement à ne plus du tout parler de la chose. Ça laissera plus de temps pour le Monomotapa, c'est pas plus mal.
il proposait que chaque enfant juif assassiné soit parrainé
RépondreSupprimerJe me suis toujours demandé s'il avait fait exprès ou s'il est vraiment con. Parce qu'ainsi on aurait pu connaître le vrai chiffre.
Evidemment, la première à s'y opposer fut Simone Veil qui a elle-même été gazée à Auschwitz.
J'ai lu la tribune de CL dans le Monde et je me suis surpris à penser qu'il devait exagérer. Après renseignement, j'ai constaté que ce n'était pas le cas ! Bon il faut faire des choix dans la vie. La mode est à la théorie des genres dans l'empire de Monopatatrac.
RépondreSupprimerL'antisémitisme qui vient portera une blouse blanche.
Shoah: un mot inventé par Lanzman qui en fit son fond de commerce: Lui-même l'avoue au début de l'article.
RépondreSupprimerPourquoi l'anéantissement d'un peuple doit-il être sacralisé aux dépens d'un autre?
Et Lanzman, dans ce texte, fait "bien" la différence entre le vrai martyr des juifs et le "supposé" anéantissement des tziganes...
Texte ignoble. Mais qui permet de bien comprendre ce qui est en jeu, ce que vous écrivez... Antisémitisme? Où ça?
Dire que les juifs ont subi un génocide, ce n'est pas assez: c'est ce que Lanzman nous dit. Donc que tout souffrance, toute injustice ne saurait atteindte la shoah...La suite est facile à comprendre.
Les mexicains sont des cons:
RépondreSupprimerFrom 1929 onwards the U.S. used Zyklon B to disinfect the freight trains and clothes of Mexican immigrants entering the US
Cette citation de Wikipedia montre bien que les mexicains sont nuls en marketing politique.
Ils auraient pu annexer l'état du Nouveau-Mexique ou la Californie avec les encouragements de la Société des Nations si ils avaient eu une bonne agence de com. Et en 1929 !!!
Va falloir remettre la modération des commentaires assez bientôt , je sens, comme par intuition, en fait.
RépondreSupprimerGeargies a raison, quelqu'un pourrait parler de la rapide augmentation du nombre de non-goy à New-York pendant les années 30, et ça ce serait vraiment nauséabond.
RépondreSupprimerSi vous n'arrivez pas à changer la réalité, changez les mots.
RépondreSupprimerHé bé ! y a des lève-tôt par ici !
RépondreSupprimerVanessa : je doute fort que Mme Veil ait été “gazée” à Auschwitz…
PRR : j'ai eu moi aussi un moment d'incrédulité. Comme quoi, on est encore trop optimistes.
Hermès : le mot n'a nullement été “inventé” par Lanzmann. Pour le reste de votre commentaire, c'est le fatras relativiste habituel, visant à faire passer la Shoah pour un massacre parmi d'autres : on connaît la tactique de l'antisémitisme d'extrême gauche.
Geargies : ah, ce n'est pas impossible, en effet !
Romain : le problème est que, lorsque vous changez les mots, la réalité qu'ils désignaient tend à s'effacer. Ou à muter. Et c'est peut-être bien le but recherché.
Lorsque la vérité une et indivisible éclata en une multitude de vérités relatives, Didier Goux sortit de chez lui et ne reconnut plus rien.
RépondreSupprimerOui...sauf que c'est faux.
RépondreSupprimerHermès,
RépondreSupprimer"un mot inventé par Lanzman qui en fit son fond de commerce."
Franchement, cette sentence ne vous honore pas.
Cela me fait le même effet quand d'autres affirment que certains résistants font de leur passé un "fond de commerce".
Je crois qu'il serait bon qu'en France, l'intellectualisme cesse de nous faire croire que la parole vaut l'acte, qu'elle peut même l'amoindrir, voire l'effacer. Si Lanzmann avait voulu se faire un "fond de commerce", comme vous dites, il aurait fait tout autre chose que "Shoah". Il l'aurait en tout cas fait d'une toute autre manière. Ce type n'est sans doute pas un saint, mais on lui doit beaucoup, sans aucun doute et il me semble qu'il est au-dessus de ce soupçon là !
Et puis, utiliser l'expression "fond de commerce" pour un juif, je ne peux m'empêcher de penser que... Non, non rien !
C'est le "sémite" qui parle à travers le catho abruti que je suis sans doute.
Un pas de plus vers la soumission à Dar El Islam, mais certains diront que je suis un oiseau de mauvaise augure ou un idiot.
RépondreSupprimerLe leurs conseillerais de lire certaines sourates du Coran sur les juifs.
Je ne suis pas hors sujet, la présence de prés de 10 millions de musulmans sur le sol de France n' est pas étrangère à ces changements dans les manuels scolaires.
C'est Besancenot qui doit être au paradis des soviets.
Bref...
RépondreSupprimerDG fait une revue de presse incomplète, on se donne la peine d'apporter un correctif, mais ça embraye quand même.
"Je ne suis pas hors sujet, la présence de prés de 10 millions de musulmans sur le sol de France n' est pas étrangère à ces changements dans les manuels scolaires."
RépondreSupprimerCertains prétendent aussi qu'un lobby juif influe sur la politique du monde. Vieille idée que celle-là. Le "lobby juif" remplacé par le "lobby musulman" : un beau progrès que voilà !
Fredi,
RépondreSupprimerMais non, votre lien est utile (je l'ai lu tout en entier) et c'est rassurant finalement. Il n'empêche que le commentaire de Nouvel Hermès est limite.
Donc ce billet participe à la rumeur. C'est tout.
RépondreSupprimerJe cherche à obtenir une éventuelle confirmation: l'antisémitisme, de même que le soutien à la cause palestinienne, sont-ils des "atavismes " de gauche ?...
RépondreSupprimer( bon et cette blogroll, en suis-je banni ?)
Corto,
RépondreSupprimerRéponse : non. A moins de considérer que Jean-Marie Le Pen soit de gauche.
Il n' y a pas de lobby musulman mais simplement un ouvrage qui s'appelle le Coran et ses sourates mecquoise et médinoises qui sont la parole de Dieu.
RépondreSupprimerDans certaines écoles, il devient impossible de parler des Croisades ou de faire lire Le Cid.
Les exigences alimentaires sont aussi une simple vue de l' esprit.
Pour le lobby juif ceux qui prétendaient que les juifs se serraient les coudes, ont du avoir un petit problème lors des ennuis de DSK à New-York 1 ére ville juive hors d' Israël.
Corto,
Si l'on considère que les plus grands collabo étaient encartés ou au PC comme Doriot ou Marcel Déa au PS. On peut se poser la question.
On ne dit plus antisémitisme mais antisionisme , on remarquera que ce dernier mot n'est pas les bases de données des dictionnaires du Net.
Dorham,
Expliquez moi pourquoi Dame Martine a imposé dans sa belle ville de Lille des horaires pour les dames avec voile.
Là aussi, c'est de l'ouverture culturelle.
Je remarque simplement que quand cela va mal, les juifs en prennent plaine la tête.
Je vous rappelle que selon le nain hystérique de Téhéran, la Shoah est une invention des israéliens, alors gauche et islam même combat.
Trop tôt vaut mieux que trop tard.
Je remarque simplement que quand cela va mal, les juifs en prennent plaine la tête.
RépondreSupprimerPlaine, ma plaine,
Plaine, ô mon immense plaine
Grandpas,
RépondreSupprimerD'une part, je ne suis pas socialiste. D'autre part, pas musulman. Je n'ai pas d'actions Martine Aubry et ne voterais pas pas pour elle.
L'antisémitisme de gauche existe, je ne le nie pas, celui de droite aussi. Vous nommez des personnalités d'un temps où l'antisémitisme était sans doute la tare la mieux partagée. A gauche comme à droite, et vous le savez très bien. Si vous ne le savez pas, c'est très grave.
On peut être de gauche et n'être pas déterminée. Il en va de même pour la droite. Tenez, je suis de gauche, catholique, non socialiste, pas franchement laïcard, et quasi philosémite. Donc, ce débat sur la gauche antisémite ne me concerne pas. Je ne prends pas sur moi les crimes des autres.
Vous pouvez bien continuer à vous poser la question, elle n'en sera pas moins sans fondement. Vous citeriez des noms, on en citerait d'autres.
"Je remarque simplement que quand cela va mal, les juifs en prennent plaine la tête."
RépondreSupprimerEst-ce pour cela que dans la Bible, il est dit que les juifs ont la nuque raide ?
Ferdi maque,
RépondreSupprimerTouché!
C'est merveilleux les gens qui ne font jamais d'erreurs.
Fredi Maque : laissez-moi le temps d'arriver, bon sang ! Et, de toute façon, je n'ai pas fait une “revue de presse”
RépondreSupprimerCorto : pour la blogroll je vous ai déjà répondu sous le billet précédent. Pour le reste, l'antisémitisme est tout à fait bien partagé entre la gauche et la droite. Mais, bizarrement (ou pas bizarrement ?), c'est rarement en même temps : il y a une sorte d'oscillation de gauche à droite et retour, pour se cantonner au dernier siècle et demi, disons. Et, en ce moment, le curseur se trouve nettement à l'extrême gauche, grâce à cette belle invention : l'antisionisme.
Mon commentaire s'est croisé avec celui de Dorham (j'ai hâte de voir la tronche des petits…).
RépondreSupprimerVa savoir Charles!
RépondreSupprimerJe connaissais les "Leatherneck",les "les Têtes Raides" mais pas que les juifs avaient la nuque raide enfin si vous le dîtes.
Il y a quand même quelques précédents comme "La peste-noire", la crise de 1928 pour les plus connus.
En effet, l'article du Point est troublant. Comment Lanzmann pourrait-il se référer à un bulletin qui n'existe pas ? aurait-il écrit sa tribune en s'appuyant sur un simple “ouï dire” ? Et le Monde n'aurait pas vérifié l'information non plus ? J'ai tout de même du mal à le croire.
RépondreSupprimerHaha,
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Didier en revanche sur le déplacement du curseur. On remarque d'ailleurs que l'extrême droite cherche à combattre de l'intérieur ces démons (NDD - "ces", employé à dessein). Mais si le virus se planque en ce moment, il finira par se signaler à notre bon souvenir, quand il se sera accoutumé aux antibiotiques...
Grandpas,
Dans l'Ancien Testament, cette expression sert à signaler que le peuple juif est entêté. Y compris - et surtout - vis à vis de Dieu.
J'ai tout de même du mal à le croire.
RépondreSupprimer"Le Point" ne penche pas vraiment vers les extrèmes, qu'ils soient de gauche ou de droite.
Et le Monde n'aurait pas vérifié l'information non plus ?
RépondreSupprimerMaudits stagiaires.
Il ne s'agit pas d'être “extrême” ou pas, mais de savoir qui dit vrai et dans quelle mesure, voilà tout.
RépondreSupprimerDorham
RépondreSupprimerMerci pour cette sage information, je ne pas beaucoup la Bible, ancien et nouveau Testament, ma mère étant très croyante, je me révoltais comme je pouvais.
Par contre je connais un peu mieux le Coran pour connaître qui me posera des problèmes plus tard et certaines sourates sont très agressives envers les juifs.
Pour joindre l'acte à la parole:
RépondreSupprimer"« Ô croyants ! Ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens, ils sont amis les uns des autres. Celui qui les prendra pour amis finira par leur ressembler, et Dieu ne sera point le guide des pervers » (Sourate V, 56.)".
Demain va être sympa!
Merci pour cette sage information, je ne pas beaucoup la Bible
RépondreSupprimerGrandpas ou Petitpas ?
Je n'ai pas lu le Coran. Je ne me prononce donc pas. A dire vrai, le Coran pourrait dire n'importe quoi, ce n'est pas cela qui pose problème. L'Ancien Testament a aussi ses passages très durs. La destruction de Sodome et Gomorrhe. Certains textes de la Loi proposent d'atroces chatiments (lapidation, écorchement...) pour tel ou tel crime (ou supposé tel). Seul le Nouveau Testament échappe au sang, parce que, paradoxalement, celui du Christ fut versé (et qu'il est à la fois sang et eau, sacrifice et rachat).
RépondreSupprimerEt pourtant, les juifs ont laissé cette barbarie de coté. Pourquoi ? Parce qu'il est établi que la Bible, si elle fut inspirée par Dieu, porte la trace et donc les imperfections de l'Homme (et de son époque).
Quand l'Islam aura reconnu que le Coran porte aussi ces mêmes imperfections (et je dis "reconnu" parce que l'on sait que beaucoup de passages du Coran se contredisent ; or si Dieu est "parfait", toussa...), qu'il ne constitue pas l'exacte pensée de Dieu, restranscrite mot pour mot sous la dictée, une véritable réforme de l'Islam sera possible.
N'oublions pas que des grandes religions monothéistes, l'Islam est la plus jeune (ou la moins ancienne). Il en a fallu du temps au judaïsme pour entreprendre ce chemin...
Fredi maque,
RépondreSupprimerVous n'avez pas plus original que ceci:"Grandpas ou Petitpas ?"; pas le premier et pas le dernier.
C'est ainsi quand on a les idées courtes.
Fredi,
RépondreSupprimerVous êtes lourd !
Le Coran c'est un brin de Talmud et une pincée de Bible plus quelques options personnelles au prophète. Ces dernières sont assez discutables.
RépondreSupprimerDorham
RépondreSupprimerUne énorme différence entre la Thora, la Bible et le Coran ce dernier étant la Parole de Dieu, toute tentative de retirer certaines sourates est impossible sauf à devenir apostat et là les musulmans ne sont pas tendres avec eux, la mort sans autre forme procès.
Dorham a dit...
RépondreSupprimerFredi,
Vous êtes lourd !
Oui.
D'autant que, en principe, les remarques de petit pion à propos de la syntaxe, de la grammaire ou de l'orthographe me sont strictement réservées.
RépondreSupprimer(J'ai un bail, je peux le prouver.)
On pouvait difficilement dire que la Loi donnée à Moïse n'était pas dictée par Dieu. On voit ce qui est arrivé au Christ quand il a contesté certains de ses articles auprès des pharisiens.
RépondreSupprimerJe maintiens donc que cette réforme est possible.
Moi, je n'ai encore rien dit mais c'est vrai que du coup, on ne rigole pas beaucoup !
RépondreSupprimerPouet-Pouet !
RépondreSupprimerLe sujet marche mieux que l'assassinat de JFK, mais il y a toujours un creux lors de la pause-déjeuner. Ne devrait-on pas introduire une controverse Hallal/Casher sur le coup des 11h pour y remédier ?
RépondreSupprimerVanessa, vous êtes vraiment la seule (je crois, j'espère) à avoir cru lire un billet sur l'assassinat de Kennedy.
RépondreSupprimerDohram
RépondreSupprimerVous avez raison pour les tables de la loi mais pour la Thora, c'est un peu quant à Jésus, ce serait plus une histoire d'influence.
Les Yéshiva résonnent de discussions animées.
Même pour Judas , l'histoire est souvent discuté, voir l' Évangile de Judas
Vous avez raison, c'était une critique littéraire qui a mal tourné.
RépondreSupprimerComme la présente revue de presse...j'ai un doute...c'est bien une revue de presse, j'espère...
Si en France nous adorons les victimes, à tel point que nous en fabriquons tous les jours : celles de la Shoah, celles de l'Holocauste, celles de la Nakhba, celles du tsunami et celles de l'été pourri.., il y a des Juifs qui aimeraient bien qu'on leur lâche la grappe avec la Shoah.
RépondreSupprimerIl y a Eurodisney pour ceux-là Mildred...
RépondreSupprimerQuand les Japonais voient la mer envahir leur salon et leurs centrales nucléaires, on les autorise à nous parler de "tsunami". Ils sont les premiers concernés, ils savent de quoi ils parlent et nos "raz-de-marée" font pâle figure à côté des leurs.
RépondreSupprimerSi les Juifs que les nazis ont voulu exterminer ont décidé d'appeler "shoah" ce qui leur est arrivé, on peut aussi leur faire confiance: eux aussi savent de quoi ils parlent. "Anéantissement" ou "génocide" sont des mots trop faibles pour rendre compte de la réalité que la photo qui illustre cette article rend évidente.
La seule expression équivalente est la glaciale "solution finale" employée par les bourreaux. Je préfère les mots des victimes.
M. Goux, j’aime beaucoup votre blog que je fréquente assidûment (oui, ça commence mal), alors même que j’appartiens à un corps de métier –les enseignants- que vous tournez régulièrement en ridicule et que le temps me manque cruellement, particulièrement en cette veille de rentrée des classes. Mais je crois que cette fois, vous avez enfourché un bien mauvais cheval. Je me propose humblement comme palefrenier pour rentrer la bête à l'écurie et vous permettre de poursuivre à pied, mais dignement. J’ai un peu honte car je m’apprête à vous soumettre un commentaire trop long et un peu laborieux ; mais sur le sujet que vous abordez ici, comme sur d’autres d’ailleurs, un peu d’exactitude me paraît préférable à la désinvolture et à l’ironie. Donc, prenons la loupe et la pelle à charbon.
RépondreSupprimerL'ancien programme d'histoire (BOEN hors-série n° 7 du 3 octobre 2002) envisageait le génocide de la façon suivante : "La politique nazie d'extermination. On centre l'étude sur l'univers concentrationnaire et l'extermination systématique des Juifs et des Tziganes." Cette étude constituait une sous-partie d'une leçon sur la seconde guerre mondiale, elle-même intégrée au grand thème "Guerres, démocraties et totalitarismes (1914-1945)", que l'enseignant devait réussir à traiter en vingt-cinq heures environ. Il n'est pas inutile de préciser non plus que la leçon sur le génocide était la dernière de l'année et que, vue la façon dont les choses se passent dans la plupart des lycées de France (en tous cas dans le mien), elle était souvent passée par pertes et profits.
Dans le manuel Hachette publié en 2003, la leçon intitulée "L'univers concentrationnaire" occupe, avec son extension "Témoignages sur le génocide", 4 pages sur un total de 367 ; on pourrait y ajouter le dossier "Les victimes du totalitarisme nazi" dans la leçon consacrée à l'Allemagne de Hitler. Page 348, le mot Shoah est défini de la façon suivante : "ce mot s'applique au seul génocide du peuple juif perpétré par les nazis. Il évoque la volonté délibérée de faire disparaître un peuple et toute sa culture de façon à ce qu'il n'en reste aucune trace." Le terme est donné comme une évidence incontestable ; pour avoir quelques précisions sur sa genèse, l’élève curieux devra titiller son enseignant, ou attendre la leçon que l’on consacre en terminale aux questions mémorielles.
(A suivre immédiatement, si tout va bien)
(Suite)
RépondreSupprimerDans le nouveau programme (arrêté du 21 juillet 2010), la question qui nous intéresse est ainsi envisagée : « La Seconde guerre mondiale : guerre d’anéantissement et génocide des Juifs et des Tziganes. » Ramenée au début de l’année, la leçon fait partie d’un ensemble plus vaste, « Guerres mondiales et espoirs de paix », lui-même intégré dans un grand thème, « La guerre au XXe siècle ». On notera la perspective très singulière retenue par les concepteurs du programme : 39-45 est exclusivement envisagé à travers le prisme génocidaire !
Dans la majorité des manuels, il est très largement question du Vel d’Hiv’, de Babi Yar et de Treblinka ; en revanche l’invasion de la Pologne, la bataille de France, le Blitz, Pearl Harbour, Stalingrad, le débarquement, Dresde sont passés sous silence ou évoqués d’un mot.
Ce biais est très fortement accusé dans le manuel coédité par… Hachette et Istra, où le sujet fait l’objet d’un chapitre à part entière, d’une longueur de 32 pages (soit un nombre égal à celui qui est consacré par exemple à l’histoire de la République française et de Vichy, de 1871 à 1965). A la page 101, le terme Shoah est ainsi désigné : « terme hébreu qui désigne dans la Bible une catastrophe qui touche le peuple juif. Il est adopté en Israël en 1951 pour désigner officiellement l’extermination des Juifs par les nazis. » La faiblesse de cette définition, évidente, est qu’elle omet de signaler que de nombreux historiens et acteurs du débat public français l’ont adopté à la suite du film de Lanzmann (1985). Mais elle a le mérite de rappeler que ce mot n’est pas unique, que son usage n’est nullement obligatoire, qu’il a une origine précise et que cette origine lui apporte quelques connotations (à l’information donnée par le manuel, on pourrait ajouter que le mot Shoah figure dans la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël de 1948).
Où donc est le « remplacement » du terme Shoah par le terme « nakba » évoqué par vous (ce qui, soit dit au passage, ne correspond même pas à la teneur de l’article de Lanzmann) ? On ne trouve rien de tel dans le manuel Hachette. Tout juste lit-on deux pages consacrées à « l’ONU et la question de Palestine (1947-1948) », dans le cadre d’un chapitre sur « les espoirs de paix au lendemain des conflits ». Le sujet ne me paraît pas mal choisi compte tenu du contexte où il s’inscrit, et les documents retenus pour l’illustrer sont assez limpides : une photo et un texte montrent clairement la volonté des deux peuples de NE PAS cohabiter ; portrait de Ben Gourion ; texte du plan de partage de 1947 ; carte de la région pour la période 1947-1949. Seul le cinquième et dernier document peut éventuellement être contesté : on y voit un groupe d’Arabes empilant des bagages en désordre à l’arrière d’un camion ; les pauvres diables sont photographiés de dos, on ne voit ni larmes, ni cris, ni gesticulations –il serait difficile de trouver une image moins sensationnelle. Le cliché est ainsi légendé : « La nakba. Les conquêtes de l’armée israélienne ont entraîné l’exode de plus de 700.000 Palestiniens. » Le mot nakba est lui-même expliqué dans l’encadré de vocabulaire : « ‘Catastrophe’ en arabe. Expulsions de populations palestiniennes pendant la guerre israélo-palestinienne de 1948. » C’est tout. Dans l’ensemble du manuel, il ne sera plus autrement question du conflit du Proche-Orient, réservé me semble-t-il à la classe de terminale.
On observera
1) que la Shoah n’est nullement « remplacée » par la nakba, le caractère distinct et incomparable des deux évènements tombant sous le sens ;
2) que la nakba est très clairement quantifiée (700.000 victimes), qualifiée (« exode », « expulsion » et non extermination ou massacre) et contextualisée (une guerre gagnée par Israël).
Je pose donc la question, en forme de brève conclusion et en me défaisant pour l’occasion de mon ton waterprofessoral : où est le putain de problème ?
Ali Devine : merci beaucoup pour ce copieux commentaire. Je tâcherai d'y répondre demain, de mon bureau : là, la vieille bête commence à accuser la fatigue…
RépondreSupprimerune étrange affaire .....
RépondreSupprimerOui. Ah ! Les Dessous de l'Histoire Contemporaine....
RépondreSupprimer"où est le putain de problème ?" Devine !
RépondreSupprimerDans le manuel scolaire. Ou bien dans votre commentaire. Je vais faire une chose horrible en emboîtant le pas de son indigente rhétorique, c'est-à-dire, à renfort de chiffres, jouer la concurrence ; on m’excusera peut-être (ou pas) cette vulgarité, si j’y appose et oppose deux termes en sus : 700 000 et
6 000 000, exode contre extermination.
Dans le manuel ? On pourrait aussi regretter qu’il ne soit fait état de l’occupation égyptienne de la Cisjordanie, de l’annexion jordanienne de la Judée, pardon de la Palestine… classe de 1ère ou de terminale, du massacre du Septembre Noir de 67… merci qui ? Merci Hussein. Ce qui ne paraitrait pas mal choisi compte tenu du contexte idéologique dans lequel on inscrit le sujet.
"Où donc est le remplacement du terme Shoah par le terme nakba" ?
En Espagne :
la alcaldesa socialista de Ciempozuelos cambió el día de la Shoá, por el día de la Nakba palestina, despreciando, así, a más de 6 millones de europeos judíos asesinados. O en mi ciudad, Barcelona, el ayuntamiento socialista ha decidido celebrar, durante el 60 aniversario del Estado de Israel, una semana de “solidaridad con el pueblo palestino” (La izquierda lunática Pilar Rahola, periodista)
La maire socialiste de Campozuelos a remplacé le Jour de la Shoah par le Jour de la "Nakba", etc
A Barcelone, ville natale de la journaliste, lors de l’anniversaire du 60ème anniversaire de la création de l’état israélien, la municipalité socialiste décide de célébrer une semaine-solidaire avec le peuple palestinien.
En France ce qui semble poser problème équivalent c’est le changement de terminologie dans le manuel, voire la possibilité d’éradication du terme Shoah à la faveur de l’introduction de celui de Nakhba … c’est à tout le moins un peu obscène, en tout cas pire que maladroit.
Voir aussi l’article de Guy Konopnicki : Le nouvel enseignement du mépris.
Supprimer le mot "Shoah" des manuels d'histoire trahit un parti pris pro islamo-palestiniens ? Flagornerie à l'endroit des jeunes "Musulmans de France" ou prudente précaution ?
RépondreSupprimerJe le crois d'autant plus que les manuels d'histoire ne sont plus aujourd'hui qu'une pathétique extension du discours politico-médiatique dégoulinant d'idéologie communicationnelle.
Cela dit, la présence du mot "Shoah" ne s'expliquait pas autrement. Si l'intention n'avait pas été de flatter l'autre bord communautaire, on eût continué de parler du génocide juif (et tzigane) ou de l'Holocauste, éventuellement, comme les anglo-saxons.
L'utilisation de ce terme chuintant, tiré de l'hébreux biblique, visait à l'évidence à sacraliser l'événement. On peut estimer, sans se voir taxer de gauchisme pro-palestinien, d'antisémitisme ou de je ne sais quel panarabisme, que le rôle d'un cours d'histoire n'est pas de célébrer une cérémonie compassionnelle, républicaine, droit-de-l'hommiste, antiraciste ou que sais-je ? mais de rendre intelligible le passé et, à travers lui, le présent.
Il s'agit d'un massacre sans précédent, car d'une ampleur et d'un mode industriels : le massacre vraiment moderne d'une ethnie, de même que la 1re guerre mondiale fut la première boucherie vraiment moderne. Il s'agit du projet partiellement réalisé d'un génocide méthodique, d'un anéantissement, d'une annulation physique et spirituelle. Et de la même façon, ce que nous vivons est notre annulation spirituelle, puis physique. Le mot "Shoah" est une étiquette kitch collée sur cette vérité.