- Tu me fais la gueule ? murmura Clodette, tout près de l’oreille de Maryvonne, dont elle effleura le lobe du bout de la langue. C’était juste pour déconner, tu sais… En fait, je m’en fiche que tu baises ou pas avec lui. Si ça t’excite, d’en faire ton petit esclave, j’ai rien contre, moi ! Au contraire, même…
Tout en parlant, la noire avait laissé ses mains remonter vers les seins volumineux de Maryvonne, qu’elle pétrissait à présent avec une application un peu mécanique. Au contact de ses mains, la brune s’était cambrée afin de s’offrir davantage à cette caresse qui affolait ses sens et brouillait ses idées.
Maryvonne n’avait jamais pu résister à Clodette, elle-même ne savait pas très bien pourquoi. Avant de connaître la belle Togolaise, pas une fois elle n’avait laissé une autre fille la toucher, même durant l’adolescence.
En tant que militante de gauche et imprégnée d’esprit libertaire, Maryvonne Lambert n’avait évidemment rien contre l’homosexualité. Au contraire, elle trouvait qu’il était plus que temps d’en finir avec le discours dominant, hétérocentré, intolérant, réactionnaire ; et que, dans ce domaine, les gays, les lesbiennes, mais aussi les “bi” et les transgenres étaient comme une sorte d’avant-garde de la marche vers un avenir débarrassé des miasmes judéo-chrétiens.
Mais, malgré ça, l’idée qu’une main de fille puisse se glisser dans sa culotte l’avait toujours dégoûtée. D’un autre côté, elle n’aimait pas beaucoup non plus l’idée que ce soit une main d’homme qui se livre à ce genre d’intrusion. Mais, dans ce cas, c’est parce qu’elle considérait cela comme une volonté de domination sur toute sa personne, presque un viol.
Dans l’esprit de Maryvonne, si un homme voulait avoir une liaison amoureuse avec elle (ou même un simple rapport sexuel : elle ne se pensait pas bégueule, de ce point de vue), il fallait d’abord qu’il lui prouve qu’il la considérait strictement comme son égale et qu’il ne la regardait pas comme un simple objet de désir. Elle voulait qu’on la respecte en tant que femme et même en tant qu’être humain, si possible.
Et il lui semblait que plonger ses doigts directement dans la culotte d’une fille, ou glisser son machin tout dur dans sa main, ce n’était pas des façons très égalitaires.
De toute façon, les mâles blancs occidentaux l’écœuraient. Et jamais aucun, malgré leurs rodomontades ridicules, n’avait été capable de la faire vraiment jouir. Alors que les Africains et les Antillais, eux, savaient d’instinct ce qui faisait plaisir aux femmes. Sans doute parce que, comme elles, ils étaient des opprimés, des demi-esclaves, des damnés de la terre – et donc les ferments du futur, les levures de l'avenir. De ce fait, l’union entre la femme d’Europe et l’homme d’Afrique avait quelque chose d’exaltant, presque de sacré.
C’est à peu près ce que pensait Maryvonne. Mais toutes ses belles certitudes avaient volé en éclats lorsqu’elle avait fait la connaissance de Clodette Youmgane, dans une manifestation pour le droit à l’adoption par les transsexuels, qu'ils soient en couples mixtes ou 100% trans.
S'ils font des petits, vous m'en garderez un.
RépondreSupprimer(pâle et bien membré, si possible)
Si Clodette et Maryvonne arrivent à faire des petits, moi je prends ma carte du NPA.
RépondreSupprimerJ'ai pas dit ensemble : visiblement elles aiment bien les gros bien membrés, par exemple originaires de Guyane.
RépondreSupprimerCela dit, avec la science et tout ça, faites gaffe ! On vous transforme un gamète discrètement, et vous devrez adhérer au NPA.
Le principe de précaution, bordel !
Ca s'imprime, ça ? L'éditeur est écossais ?
RépondreSupprimerDG feuilletoniste j'aime !
RépondreSupprimerEt Dudulle dans tout ça ? Ah oui, la chandelle...
RépondreSupprimerSi les éditions Plon ou je ne sais quoi laissent passer ce genre de soliloqueq de vos héroïnes, et si la clientèle de gare en redemande, on est sur la bonne voie…
RépondreSupprimerNicolas : la Togolaise (Clodette) a pour amant un député blanc et, qui plus est, méridional…
RépondreSupprimerRobert Marchenoir : vu sa difficulté à lâcher les droits d'auteur, il devrait bien l'être, écossais.
Fredi : repassez demain, il y aura un dernier petit extrait…
Pluton : Dudule est un peu jeune pour participer à ce genre de scène !
Le Plouc : on verra bien…
RépondreSupprimerJe n'aurais qu'un mot: ah! La vache!
RépondreSupprimerGeargies...
Bravo pour ces écrits !
RépondreSupprimer... Mais, tout de même, un homme de votre âge écrire de telles choses ! Si sensuelles parfois, si compréhensives de l'âme de ces jeunes gens, et si perverses à d'autres moment. Un monsieur comme vous ?
... Je parierais par ailleurs que vous avez vécu quelquechose de semblable à ce que vit le jeune personnage amoureux, timide, influençable, et "belle âme" de gauche. Qui serait devenu un "réac" comme vous ?
" une manifestation pour le droit à l’adoption par les transsexuels, qu'ils soient en couples mixtes ou 100% trans."
RépondreSupprimerBonne idée :)
Rires...
RépondreSupprimerJ'adore leur rencontre. Je devais être dans le coin :-)
Ca me rappelle une BD de Ralf Konig, découverte il y a peu.