vendredi 18 septembre 2009

Le désert américain est peuplé de morts vivants

Désert américain est le titre du roman de Percival Everett que j'ai commencé à midi, ayant terminé Effacement en fin de matinée. Le pitch, comme disent les cons :

Théodore Larue, professeur non titulaire de l'université de la Californie du sud, en route vers l'océan où il compte se suicider, est victime d'un accident de la route, au cours duquel il est proprement décapité. Lors de son enterrement, il se relève de son cercueil et reprend le fil de sa vie.

Il va de soi que lui-même, sa femme et leurs deux enfants (neuf et sept ans) sont dès l'abord passablement traumatisés par cet “incident”. D'autant que Ted n'a plus ni battements de cœur, ni poul, ni pression artérielle ; et que, lorsqu'il ne parle pas, il peut même se passer de respirer. Cela étant, son cerveau fonctionne et, dès leur retour à la maison, il procure à son épouse une série d'orgasmes d'anthologie – donc tout devrait en principe s'arranger.

C'est alors que débarquent les véritables zombis de cette histoire, les malfaisants appointés : journalistes, psys, animateurs de télévision, flics (débordés), etc. Le vrai cauchemar peut commencer : j'en suis là. Échantillon :

« Dehors, Emily pleurait, ayant perdu ses parents de vue, assise au milieu d'adultes agglutinés ostensiblement soucieux de son sort. Les journalistes avaient décidé, sans que l'on sût pourquoi, qu'il fallait que l'enfant fût entourée de femmes, et, qui plus est, de femmes qu'elle connaissait : les présentatrices de la télévision locale s'efforçaient donc de la réconforter. Emily regarda les visages fardés, qui avaient bien un air familier mais irréel aussi, et ressemblaient à des fantômes, plus encore que son père. »

La suite est encore plus jouissive, mais je ne vais pas pas faire tout le boulot non plus.

8 commentaires:

  1. L'idée est jouissive, le pitch formidable, le premier tiers passionnant et le reste part quelque peu en quenouille... Dommage.

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  2. Ah, vous me faites bien de la peine ! Tant pis : j'irai au bout...

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  3. Moi je dis "pitch"..
    Je ne vous remercie pas Didier Goux, mais bon, je commence à être habituée..

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  4. Bien sûr, que vous dites "pitch". Comme tous les gens qui se shootent à Ardisson ou Ruquier ; comme toutes les mamies progressistes qui veulent "faire jeune"...

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  5. On peut aussi pitcher les cons dans la rivière, ou par la fenêtre. Tiens je me demande de quel mot anglais vient cette expression québécoise. Yanka ou Ybus ont peut-être une idée.

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  6. Les pitch sont de "délicieuses" brioches "chimiques" pour les enfants

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  7. Pourquoi lisez-vous des romans de ce genre ? Il serait plus politique de lire La Princesse de Clèves car cela humilierait le président, qui a grand besoin d'humilité. De plus, les thrillers délitent l'esprit. Bref.
     
     
    @ Catherine

    Origine de « pitcher ». De Pitch, v. trans. « lancer » a. terme de baseball ; 2. « lancer négligemment »

    (Je suis Québécois moi aussi.)

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.