vendredi 13 mars 2009

Et mes couilles sur la table, ça vous branche ?

Petite scène de genre – et totalement inédite en ce qui me concerne –, à midi, à la cantine de chez Lagardère, où je déjeunais en solitaire (Et nul ne l'oblige à se taire, tout ça). Mon assiette à peine entamée, voici que, venant des caisses, se font entendre des cris d'enfant ; de nourrisson, même, me semble-t-il. Mauvais présage, comme disait M. de Malesherbes en butant du pied sur la première marche de l'échafaud.

En effet, apparaissent bientôt un jeune type que je sais travailler là pour l'avoir croisé souvent, suivi par un garçon d'environ trois ou quatre ans (je ne suis pas spécialiste...) et, fermant la marche, la mère de la portée, tenant contre elle le nourrisson qui vient de donner de la voix.

Ces gens prennent place, avec deux collègues du jeune homme, à la table se trouvant juste en face de celle où je suis moi-même installé. Et voilà soudain madame qui sort posément son sein droit, afin de donner la tétée au petit braillard. En plein milieu de la cantine. Sous le nez des deux collègues de son mari déjeunant en face d'elle. Petit tableautin qui a engendré en moi perplexité et agacement.

Perplexité car, sachant que personne ne passe plus de vingt ou trente minutes à la cantine, qu'est-ce qui a bien pu pousser cette "maman" à attendre d'être entourée de tous ces déjeuneurs pour exhiber son ballon gélatineux et lactifère ? Elle ne pouvait pas le nourrir juste avant, le fruit de ses entrailles ? Ou immédiatement après ?

Quant à l'agacement, il est né de ce que, assis juste en face de l'allaiteuse, je me suis cru obligé de terminer mon étique repas la tête légèrement tournée vers la droite, les yeux baissés, afin qu'on ne pût me soupçonner de regarder libidineusement ce sein sans doute nourricier mais très peu érotique.

Quittant enfin ce lieu d'exhibition vaguement répugnant, et passant près de la table de la nourrice, je me suis demandé quelle tête elle ferait en me voyant venir vers elle, l'air dignement indifférent mais les couilles et la bite à l'air. Ou encore si, la revoyant seule demain ou un autre jour, je lui demandais poliment à revoir plus longuement ce sein que la tête de son enfant m'avait partiellement masqué la première fois.

62 commentaires:

  1. Vous faites un billet furibard mais cochon comme je vous connais, vous avez passé le repas à lui mater le nibard.

    Tiens ! Ca rime.

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  2. Non, là tu mérite une paire de baffes tonton.
    Vraiment.

    Et j'ai même pas envie de t'expliquer, une paire de mère s'en chargeront bien plus naturellement.

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  3. Ah si, on peut tourner ça comme ça :

    Si tu ne sais pas faire la différence entre un sein nourricier et un sein source de plaisir, alors tu ne vaut guère mieux que ces islamistes bornés que tu abhorres justement parce qu'ils couvrent les visages de leurs femmes afin de cacher leurs l'indécence de leurs traits.

    Un sein n'est pas un organe reproducteur. Je t'assure.

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  4. "cacher l'indécence de leurs traits."
    décidément...
    (fais un jeu de mots là-dessus Nicolas, juste pour voir)

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  5. Un sein, juste un sein, un ptit nichon, un gros robert, un sein tout doux, ce n'est pas si affreux, tout de même... Et pourquoi se priver de mater, si le spectacle vous attire ? Vous voudriez qu'on dépose ses enfants dans une sorte de vestiaire-crêche-chenil insonorisé à l'entrée des bâtiments publics, restaurants, etc, où qu'on s'enferme dans les toilettes pour allaiter son bébé ? Au moins, l'efficacité de la méthode vous a épargné les hurlements du poupon. Quant à la comparaison d'exhibitions intimes.... Je doute que l'aération de vos petites choses intimes soit d'une quelconque efficacité dans ce cas là.

    Suzanne

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  6. Je suis d'accord, c'est dégueulasse !

    ---

    Nef, le trou du cul non plus n'est pas un organe reproducteur.

    Et la majorité des mères répugne en réalité à allaiter en public. (par contre, nombreux sont les mecs qui trouvent ça beaux : bande d'Oedipe mal soignés !). Ce n'est parce que c'est naturel que ça ne demande pas une certaine forme d'intimité. Pisser, c'est naturel aussi, j'évite de le faire devant tout le monde. Et je ne parle pas d'excréter... :)

    Par ailleurs, ce déballage peu ragoutant n'a à mon avis rien à voir avec le port de quelque attribut religieux que ce soit. L'intimité n'est pas une entrâve à la liberté.

    Bon, je me remets en position normale anti-réactionnaire dès demain.

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  7. "le trou du cul non plus n'est pas un organe reproducteur. ".

    Ah ! Je comprends mieux.

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  8. D'ailleurs, j'ajoute qu'on observe chez les parents qui se voient affubler d'un nourrisson de très nombreuses formes d'exhibition.

    A la maternité, je me souviens avoir dit à un père : "avoir un enfant n'est pas un exploit olympique ; bon courage pour la suite". (il est vrai que comme d'autres, la tolérance n'est pas mon fort)

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  9. Nicolas,

    arrête, quand tu l'as formulé, je me suis aperçu qu'en fait...si on y réflechit bien...

    Et voilà, les commentaires, quelle classe !

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  10. Bon. Puisqu'il faut donner son point de vue : d'accord avec Dorham. L'alaitement, c'est un truc intime. Faire ça devant des gugusses (probablement avinés comme Didier) au milieu d'une cantine est grotesque.

    Et c'est plus la vision de cette intimité qui est dérangeante que la vision d'un nichon anonyme.

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  11. Ce qui me dégoûte le plus c'est cette petite érection qu'a suscitée votre billet.

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  12. http://www.spiritualite-chretienne.com/christ/tableaux/val04-gf.jpg

    Pouacr !!!!

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  13. je dirais même plus : " Pouacr

    déballage grotesque, peu ragoûtant ?

    Vous n'y allez pas un peu fort, là ?

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  14. (je présume que ce billet est le fruit d'un pari entre Didier, Nicolas et Dorham, style : "on atteint avant ce soir cent commentaires furieux de féministes dépoitraillées et castratrices)

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  15. Nicolas : justement, non, et c'est ce qui m'a énervé : devoir passer tout mon repas en regardant scrupuleusement ailleurs.

    Nefisa : te voir défendre les allaiteuses : rien que pour ça, je ne regrette pas ce billet, tiens !

    Nefisa-bis : N'importe quoi au carré. Ce n'est pas le sein en soi qui m'a dérangé. Plutôt le fait que cette femme agisse comme si elle se trouvait seule, et contraignent tous les gens autour d'elle à modeler leur attitude en fonction d'elle.

    Suzanne : le spectacle ne m'attirait nullement, j'étais juste là pour déjeuner tranquillement. Si j'avais voulu assister à un numéro de cirque, j'aurais pris une place sous un chapiteau.

    Et puis, vous parlez de nichon, de robert, etc. Mais il ne s'agissait pas de cela ! Apercevoir fugitivement un bout de sein en attendant mon tour à la caisse (par exemple) n'est pas pour me déplaire. Mais, là, c'était une simple mamelle, n'est-ce pas ? Exhiber par une mère tellement fière du produit de ses organes qu'elle en arrive à se considérer comme suffisamment "sacrée" pour se permettre tout et n'importe quoi en public. Et, bien entendu, condamner par avance tous ceux qui pourraient avoir quelque timide objection.

    Dorham : vous faites tellement bien le réac que c'en devient inquiétant. Pour vous. En tout cas, je n'aurais pas fait mieux.

    Suzanne-bis : qu'est-ce que le féminisme a à voir là-dedans ? On est là en pleine glorification de la maternité toute-puissante ! Si les féministes se sentent d'attaque pour défendre cela, libre à elles. Remarquez qu'elles n'en sont plus à une contradiction près...

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  16. Didier: ben, évidemment que les féministes défendent l'allaitement maternel et le droit d'allaiter en public !

    euh, attendez, je vais vérifier. j'ai un doute, là, subitement.

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  17. Encore un coup (fourré) de Lagardère.

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  18. Didier,

    oui, mais, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, ne vous attendez que je suive aveuglément vos autres délires...

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  19. Oui, les féministes, et pas que la leche League disent la même chose que Nef plus haut. La Loi, dans sa grande sagesse, autorise l'allaitement en public (aucun outrage à la pudeur), et il y a débat pour la question des musées, où le réglement stipule qu'il est interdit de manger. Mais dans une cantine, alors là non.
    Que cette femme exhibe ses mamelles, comme vous dites, et nous rappelle notre état de mammifère, ça n'a rien à voir, mais alors rien du tout, avec le fait de pisser en public. Tout de suite, assimilation de trucs qui coulent et de parties cachées. Toute puissance maternelle, oui; et non aussi. Si c'était plutôt un acte simple d'une femme qui pense que la société pudibonde a évolué, qu'on ne lui dit rien quand elle se montre les seins nus sur une plage, et qu'il ne faut pas laisser crier Toto ? vous croyez qu'elle désire mettre en spectacle , se montrer comme la Vierge du tableau ? Se la jouer à La Vierge de la Cantine entourée d'admirateurs béats ?
    Et c'est ça qui vous gêne ? qu'elle ne soit plus, même l'espace d'un instant, une femme sexuée, une femme qu'en tout bien tout honneur vous regarderez quand même comme amante potentielle ou pas ?

    Vous n'aimez pas la maternisation de la société, mais quand même... je trouve que vous poussez le têton un peu loin.

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  20. Les plus courtes sont les meilleures.

    Didier,

    Vous avez une chance.

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  21. Si elle avait attendu la fin du repas, vous auriez grogné contre le fait qu'on vous inflige d'entendre les braillements d'un môme affamé.

    'Savent pas ce qu'ils veulent, ces gens... tssss...

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  22. Comme dit Dorham, houba houba pour moi, et bon ouikinde à tous :)

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  23. En même temps, faire une loi pour interdire l'allaitement en public serait vraiment taré ! Taré profond même...

    Nan, faut pas déconner.

    Qu'elles continuent à allaiter où bon leur semble et que les chagrins continuent à râler. C'est ça la vie, nan ?

    S'il y avait interdiction légale, je serais le premier à m'en offusquer...

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  24. Faudrait faire comme HADOPI : rispote gradué. Premier avertissement : un mail. Deuxième : un recommandé. Troisième : on te coupe le nichon fautif.

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  25. Suzanne,"Maternisation de la société", ça sonne creux comme "Fracture sociale" ou "Désird'avenir"

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  26. Et si elle est dehors toute la journée ? Vous préférez quoi ? Qu'elle loue une chambre d'hôtel rien que pour "cacher ce sein que vous ne sauriez voir"? Qu'elle s'asseoie par terre dans le recoin obscur d'un couloir ? Qu'elle laisse son gamin mourir de faim des heures durant et hurler dans les oreilles de tous les passants y compris vous ?
    Vous n'êtes pas au courant qu'à cet âge, les petits d'hommes ont besoin d'être abreuvés toutes les deux ou trois heures ?
    Il vous en reste, encore, des choises à apprendre !
    Enfin, c'est plutôt rassurant. Capable de râler même sur un sujet pareil, Tartuffe ne sera jamais en panne d'inspiration. Vous avez déjà essayé de vous mettre à la place des autres ? Juste une fois, pour voir ?

    Cyranion

    Vo

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  27. Mieux vaut nourrir l'enfant que le laisser brailler, et quel meilleur endroit qu'une cantine pour manger ?

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  28. cachez ce sein que je ne saurais boire, je me doutais que sous votre grande stature, il y avait un timide.
    pour vous remettre vous pourrez relire Steinbeck, les raisins de la colere (la fin -faim) ou les raisons de la colere (soufflé par la Mere Castor),et un petit film ?? les valseuses çà colle au titre ( la scene de la Micheline )et EUX ils ont osé.

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  29. Didier, je vous approuve pleinement! Je déteste ce genre d'exhibition publique, ne serait-ce que parce que la femme ressemble alors à une vache, et je ne vois rien là qui exalte la féminité!

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  30. 33 commentaires pour une tétée, bravo!
    J'ai l'impression que tout dépendrait pour moi de l'attitude et de la personnalité de la femme… Enfin, un peu longuet à expliquer. La maternité ne me dérangerait pas, une certaine veulerie satisfaite, oui.

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  31. La dame aurait pu au surplus changer les couches (généralement bien remplies) de son moutard, et alors là, là...

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  32. Si nous étions dans une société puritaine comme celle des EU, je comprendrais ce genre de billet, mais si on ne se choque pas du spectacle pourtant si disgracieux et futile de nos plages estivales, je ne comprends vraiment pas qu'on puisse avoir quelque chose à redire lorsqu'une femme ne fait que nourrir son gamin pour éviter qu'il braille dans un restaurant.
    Vous préfèrez peut être que la femme se voile, et qu'elle reste à la maison à s'occuper des mômes pendant que vous allez picoler au bar avec vos amis poivrots en parlant bien évidemment de choses très sérieuses...
    Reparlez nous un peu d'islam, là au moins vous avez l'appui de quelques âmes charitables tellement soucieuses du droit des femmes.
    Analyse à la rillette=tartine de cochonneries.

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  33. Je me rends compte que mes commentaires sont un peu familier, et sans doute parfois brutaux.
    Ce n'est qu'une façon de vous faire réagir et de provoquer la réflexion, il n'y a pas d'animosité particulière.
    Cela dit, si vous ne souhaitez pas ce genre de commentaire, il n'y a qu'à le demander.
    Sagissant de votre espace privé néanmoins ouvert au public, je ne verrais aucun inconvénient à ne pas plus y poster de commentaire.
    Je dis cela parce que certains blogueurs décident de filtrer les commentaires ou de supprimer ceux qui ne leur conviennent pas, ce que je trouve un peu hypocrite.

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  34. Cadeau de la maison Yanka au sieur Goux. Extraits de L'or et le plomb, carnets de Louis Calaferte, 1968-1973 :

    P. 78 (Dans une gare) « Une mère extrait d'un landau un affreux poupon auquel elle donne le biberon, lui couvrant les joues de baisers. Pareilles effusions envers cette petite masse de chair rosâtre sont répugnantes. »

    P. 79 (dans un train) « Dans le couloir, braillements d'enfants. On épargnerait les voyageurs en entassant cette marmaille pleurnicharde dans un wagon réserve. La petite fille de quatre ou cinq ans a déjà le même groin que son père. »

    Et pour conclure, du même auteur, tiré de Lignes intérieures, Carnets 1974-1977) :

    P. 87 « Ridicule de ces familles à nichée d'enfants. Ils arrivent et c'est comme un débarquement de troupeau. Trois marmots, le père, la mère : foule et son inévitable vulgarité. Agitation, cris, ordres, plaintes, pleurs, braillements. L'un fait dans le maillot, l'autre chiale, le troisième a faim ou soif. C'est Babel. L'attention est en permanence requise par cette marmaille exubérante qui pompe littéralement le peu de substance intellectuelle des parents, de sorte destinés à s'affadir un peu plus, n'ayant enfin à communiquer à leurs rejetons que leur affligeante stérilité d'esprit. »

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  35. Savoureux ! Merci, Señor Yanka ! Et je comprends que cela vous plaise : on se croirait chez Léautaud...

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  36. Calaferte se réfère en effet souvent à notre cher ami PL...

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  37. Je ne lis même pas les commentaires qui précèdent, car si d'aventure quelqu'un avait eu la même idée de moi, j'en serais tellement marrie qu'il se pourrait que j'en vienne à vomir sur mes chausses toutes propres, mais bon, enfin, Didier : à quoi aurait donc bien pu servir votre bite, fût-elle agrémentée de vos deux chères couilles, pour que vous les promenassiez ainsi à l'air dans la cantoche de Lagardère ? Hein ? parce que je vous rappellerai que, la dadame, c'était pour nourrir un petit enfant ... Qui donc en auriez-vous donc nourri ?
    Je sais, je suis rien qu'une dégueulasse qui n'a qu'à retourner lire San A, Proust c'est pas pour une malpropre pareille !
    PS : vous m'avez mise en joie en cette fin de samedi que je n'aurais pas hésité sans cela à qualifier de morose !

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  38. J'ai bien fait de me garder la lecture de commentaires pour la fin : cela a agréablement contribué à alimenter la fin de mon aprem !
    Signé : une femme qui a allaité ses 4 enfants, parfois en public ... et qui n'a jamais eu l'impression de faire kekchose de choquant ou de vaguement érotique ...
    Par contre je suis confondue : le trou du cul n'est pas un organe reproducteur ???? avertissons tout de suite tous nos copains homos qui s'obstinent depuis si longtemps à essayer de se reproduire ainsi !

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  39. Manue : pour une fois que mes couilles ont le pouvoir de faire rire quelqu'un, je savoure...

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  40. "pour une fois que mes couilles ont le pouvoir de faire rire quelqu'un"

    Quand on dit ça, c'est qu'on a eu que des maîtresses polies.

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  41. Ou un maitre-queue de peu regardant.

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  42. À propos de PL, avez-vous eu connaissance de ceci ?

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  43. Manue,

    Tout le monde sait bien que je suis homophobe et que je déteste les enfants, c'est pour cela que je suis d'accord avec Didier.

    La reproduction, c'est absolument à vomir, voire à circonscrire.

    Moi, j'ai une question : pour nombre de couples, l'enfant est-il ou n'est-il pas un objet à exhiber ? Est-ce bon d'utiliser son enfant pour donner une bonne image de soi ?

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  44. Yanka : je connais d'autant mieux l'affaire (enfin, sans plus...) que j'ai eu à écrire une page pour France Dimanche sur le sujet. Et je vous assure que ce n'est pas souvent que l'on parle de Léautaud dans ce périodique !

    Dorham : bonne question. Que vous pouvez poser et pas moi. C'est le même principe que les blagues antisémites qui ne passent que racontées par des juifs.

    A l'inverse, je peux me permettre des vacheries sur les triples mentons et les gras-du-bide, mais pas vous, nananère...

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  45. Yanka :

    Merci, c'est très intéressant.

    Simple témoignage de lectrice: j'ai acheté le Journal de Léautaud quand le gros livre d'extraits, préfacé par Pierre Perret, est paru. J'ai cherché longtemps chez les bouquinistes des tomes de son Journal en édition originale (17 tomes, je crois, au Mercure de France) mais je n'en ai jamais trouvé, et les trois Pléiade étaient un peu trop cher pour moi. Je les ai emprunté à la bibliothèque, donc.

    Tout ça pour dire que le choix des extraits n'est pas mauvais, mais que la préface de Pierre Perret, je l'ai trouvée carrément débile. Qu'est-ce qu'on en a à cirer que P. Perret nous assure que lui, il n'est pas pour les collabos mais qu'il aime Léautaud quand même parce que Léautaud il a aussi des qualités zhumaines ? Ce n'est plus de la préface, c'est de la profession de gentillesse publicitaire. Le texte parle assez tout seul, non ?

    Suzanne

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  46. Quel blogueur aurait fait Léautaud...
    Avec ses petites phrases simples et bien balancées, ses vacheries, ses colères...


    Suzanne (qui déteste Yanka, ce sale type qui lui a demandé si elle n'était pas le Fléau )

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  47. Suzanne : Le Journal littéraire de Léautaud n'existe pas en Pléiade, mais en trois gros volume du Mercure de France (coûtant il est vrai le même prix que des volumes de La Pléiade).

    Quant à Perret, c'est une girouette qui sait prendre le vent – et c'est bien tout ce qu'il sait faire.

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  48. il y a encore bien peu de gens qui ont l'outrecuidance de tenir de tels propos.
    j'en retiens que pour vous le sein des femmes est un objet sexué et que vous n'aimez pas mélanger le sexe et l'ingurgitation d'aliment.
    C'est mieux pour vous si ça vous évite, comme si vous y seriez apparemment enclin, de mélanger vos couilles avec le riz (ou l'inverse)

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  49. Olympe, rien à voir avec le sexe : c'est juste une question de sans-gêne. Et puis, aussi, ce que cela trahit de maternité triomphante, conférant tous les droits à celle qui en est (qui s'en croit) investie. Comme si se reproduire était un exploit digne d'admiration ou de respect.

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  50. Didier: Je l'ai lu en trois gros volumes papier bible,petits caractères, texte intégral, d'où mon erreur. Il me semble qu'il y en a un quatrième (index)

    En tout cas, à la fin (et bien que j'ai beaucoup apprécié cette lecture, et que je relise souvent des passages dans le livre d'extraits, j'ai ressenti à force une sorte de montée d'écoeurement. J'avais l'impression de sentir le renfermé au fur et à mesure qu'il vieillissait, j'avais peur de cet étriquement, ce racornissement moral. Moral n'est pas exactement le mot que je veux dire, mais ce journal est une plongée dans la solitude, et ce n'est pas une bonne idée que le lire d'un coup. Tout les autres auteurs me paraissaient extrèmement sociables, chaleureux, après.

    à propos des enfants, il n'a pas écrit que des horreurs. Il y a quelque part un passage dans lequel il décrit avec émotion un père qui parle doucement à son petit garçon. Il détestait avec talent les mômes braillards et mal élevés et les parents à leur botte,il n'est pas le seul...


    Suzanne

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  51. Suzanne : ne me lancez pas sur Léautaud aujourd'hui, sinon, je n'aurai jamais mon compte de pages écrites ce soir !

    (En très gros, je suis d'accord (plus ou moins) avec votre précédent commentaire. Mais nous reviendrons à Léautaud un de ces jours. En conférence tripartite avec Ygor Yanka, qui le connaît encore bien mieux que moi.)

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  52. Et moi ? On m'oublie ? C'est que je le connais bien aussi ce cher Léautaud, et que je l'aime bien.
    Tu vas voir ton assiette ce soir.... je fais le Fléau, tout comme Suzanne !

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  53. Catherine : bien volontiers, paritons ensemble. (tous ensembleuh tous ensembleuh)
    En plus, j'ai les entretiens sur mon disque dur. Ah la la, quand il tape sa canne par terre en vitupérant, ou quand il récite des vers...

    Il lui fallait bien un amour comme le Fléau, tout sale bonhomme qu'il était.Il raconte comme elle lui en a fait voir, mais on n'a pas son point de vue à elle :)

    Suzanne

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  54. Suzanne, le bonhomme ne semblait pas facile à vivre ! Quand on lit la correspondance avec Marie Dormoy, on se dit qu'elle a eu bien de la patience.

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  55. Ce qui est dit ici sur le journal de Léautaud est vrai. Mais d'un solitaire misanthrope, qu'attendre d'autre ? Moi, j'adore les chats, mais parfois le Léautaud me gonfle avec ses bestioles. Pour la chaleur, l'émotion véritable, comparer avec le journal de Morand de la maladie, puis la mort de sa femme, à sa propre mort.

    Perret ? Je n'ai jamais trop cru qu'il avait rencontré Léautaud ailleurs que dans ses rêves. Léautaud ne le mentionne nulle part, lui qui notait tout. Pas de lettres non plus. Perret ne décrit jamais sa maison, ni rien que Léautaud n'ait lui-même décrit dans son journal. Soit, rien de très grave. Mais la préface des extraits du journal est nauséeuse en effet : Perret affirme qu'il ne s'était pas rendu compte à quel point Léautaud était antisémite. Il fait presque croire qu'il est très souvent question de ça dans son journal. Or Léautaud a été antisémite dans les années 30, ni plus ni moins qu'un autre, et sans idéologie (il n'est pas Léon Daudet, tout de même). Quand son libraire (juif) est inquiété, Léautaud s'emporte.

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  56. Je suis tout à fait pour que les hommes se promènent bite à l'air. C'est tout de même la meilleure partie de l'homme, la plus douce et celle qui est capable de montrer un frémissement quand on s'occupe d'elle. Ça change de l'ingratitude et des sarcasmes masculins ordinaires.

    Quant à la reproduction, c'est bizarre d'en faire une telle fixation. Ça vous manque à ce point là pour que vous en parliez sans arrêt?

    (J'avoue que je suis un peu surprise par votre billet. Je vous aurais cru adepte de la nature, tendance à se moquer de la femme libérée qui ne jure que par les biberons "pour faire participer le père". Comme quoi...)

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  57. Valérie : aucun homme n'acceptera jamais de se balader la bite à l'air, car, comme vous le savez, nous sommes terrorisés à l'idée d'en avoir une "plus" petite. Sauf moi, puisqu'il il a été révélé, sur ce blog même qu'elle EST toute petite...

    Pour la reproduction, il me semble n'en avoir pas parlé dan ce billet – mais juste de cette façon de me pousser à regarder ailleurs. Je me fous totalement de la reproduction, je pense que vous le savez.

    Quant à votre paragraphe entre parenthèses, je n'y comprends goutte. La nature... les biberons... Je voulais juste déjeuner tranquillement, en fait...

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  58. Elle n'avait pas à se cacher, les mamelles sont là pour allaiter. J'ai moi-même vu une mère donner le sein à son bébé dans une église et je n'ai pas crié au scandale.Il faut laisser l'hypocrisie au vestiaire. Laissons aux femmes le droit d'alimenter leurs petits, même si c'est en public.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.