jeudi 3 juillet 2008

J'aspire au temps de leur jeunesse

Mon bon ami, tu ne peux pas savoir l'avantage qu'il y a à être vivant. On devient une vraie vedette. Enfin, pas toujours, mais moi, oui. Aux alentours de Neuchâtel (Suisse) en tout cas. Vedette jusqu'à demain. À partir de lundi, un autre 'tiblogueur va s'apercevoir que sa vie est en train de changer, qu'il sort de l'ombre, grâce à Mme Joëlle.

On ne la connaît pas, Mme Joëlle, on ne sait même pas à quoi elle ressemble, ni quel âge est le sien. Mais elle parle de nous. Dans le poste. Enfin, dans un poste. Ça aussi, c'est intéressant : Mme Joëlle parle dans une radio que l'on n'a jamais écoutée, que l'on n'écoutera probablement jamais, diffusée à partir d'un pays où, personnellement, je n'ai jamais mis les pieds - pourtant, il n'est pas loin, hein ?

En vérité, je crois que je suis déjà allé en Suisse. Mais alors, il y a vachement longtemps. Tout petit, en short, avec mes parents. Maintenant qu'on en parle, j'en suis même certain. Je revois ce geyser absurde et intermittent, en bordure du lac de Genève, et je me demande ce qu'on foutait là, mes parents miraculeusement jeunes, comme ils ne le seront plus jamais, et moi, tout minot, n'en n'ayant rien à foutre de rien et incapable de me douter que 40 ans plus tard, je me souviendrais de cette halte au bord de cette étendue d'eau imbécile (trop petit pour une mer, trop grand pour un lac).

Et puis, tant qu'à y être, je me souviens aussi des sources du Danube. Schaffouse, ça doit s'appeler, si la mémoire est bonne du petit con que j'étais. Une sorte de mare en rond, pas plus impressionnante que la source du Loiret, au Parc Floral d'Orléans-La Source.

Mais, vois-tu, mon silencieux, ce qui reste impressionnant, c'est la jeunesse insolente et inconsciente d'elle-même de mes parents. Moi, tout petit et tout con, on s'en fiche. Mais eux, dans ce flamboiement, inconscients de ce qu'ils sont (et encore maintenant, même), superbes bien davantage que moi, protecteurs à fond la gamelle, souriants de dents véritables.

Même vivants, où sont-ils passés ? Je te parle, ma poule : où sont-ils, ces jeunes gens ? T'as idée, ou pas ?

5 commentaires:

  1. "Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
    Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
    Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
    Jeter l'ancre un seul jour ?"

    Ô oui c'est romantique ! Mais moi je n'ai pas pu être sélectionné, je ne parle pas le suisse ...


    iPidiblue au bord du lac du Bourget son petit pissou en mains regarde le grand jet qu'il fait !

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  2. On a traversé la Suisse en Orient Express !

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  3. En Orient Express .. de Nuit ?

    iPidiblue et les dix petits nègres

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  4. Ne pas encore avoir l'illusion de ses regrets : C'est ça le secret de la jeunesse, mon vieux.
    Ceci étant, il y a de bien belles choses en Suisse, mais proprement cachées aux yeux du vulgaire, c'est évident.

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  5. cher DG.. êtes-vous vraiment obligé, par votre moi intérieur exigeant mais en phase de relâchement post-année scolaire, de mots ceci-cela, qui ternissent votre propos?
    dgeargies

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.