Ballade et oraison
Père Noé, qui plantâtes la vigne,
Vous aussi, Loth, qui bûtes au rocher,
Par tel parti qu'Amour, qui gens engigne,
De vos filles si vous fit approucher
(Pas ne le dis pour vous le reproucher),
Archetriclin, qui bien sûtes cet art,
Tous trois vous pri que vous veuillez prêcher
L'âme du bon feu maître Jean Cotart !
Jadis extrait il fut de votre ligne,
Lui qui buvoit du meilleur et plus cher,
Et ne dût-il avoir vaillant un pigne ;
Certes, sur tous, c'étoit un bon archer :
On ne lui sût pot des mains arracher ;
De bien boire oncques ne fut fétard.
Nobles seigneurs, ne souffrez empêcher
L'âme du bon feu maître jean Cotart !
Comme homme bu qui chancelle et trépigne
L'ai vu souvent, quand il s'alloit coucher,
Et une fois il se fit une bigne,
Bien m'en souvient, à l'étal d'un boucher ;
Bref, on n'eût sû en ce monde sercher
Meilleur pïon, pour boire tôt et tard.
Faîtes entrer, quand vous orrez hucher
L'âme du bon feu maître jean Cotart !
Prince, il n'eût sû jusqu'à terre cracher ;
Toujours crioit :« Haro ! la gorge m'ard. »
Et si ne sût onc sa seuf étancher
L'âme du bon feu maître jean Cotart.
Merci de nous rappeler Villon… J'étais passé à côté de cette ballade, ou je l'ai oubliée! Je ne sais pas si Nicolas est héritier en vigne directe de Jean Cotart, mais ça colle du moins à sa réputation!
RépondreSupprimerN'est-ce pas ? Pour demain, je vous propose Le Rêve de l'ivrogne, de Ronsard...
RépondreSupprimerQu'est ce que je fous dans cette histoire à minuit et demi ?
RépondreSupprimerJe vous imagine assez bien, sortant d'une taverne médiévale, la démarche un peu flottante...
RépondreSupprimer...le regard vague
RépondreSupprimeret l'air aviné,
Oui mais,
Nicolas,
pour la poésie,
faudra repasser
Comme un fer ?
RépondreSupprimer...de terre ?
RépondreSupprimerMerci Jacques
Ça va, les deux ? On s'amuse bien ? Feriez mieux de nous recommander une tournée, tiens...
RépondreSupprimerAllons bon ! Y'a le vieux qui nous pousse à boire.
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