dimanche 25 janvier 2009

Les kékés attendront que l'oiseau ait fini son repas

Après un excellent poulet au cidre et aux deux pommes (de terre et d'arbre, pour les béotiens), plus quelques pages de Philippe Muray pour me réactiver la glande réactionnaire, je suis venu me mettre en embuscade derrière cet écran. Mon idée était d'écrire un troisième volet de la série intitulée À tous les kékés et libellée France d'après. Car, depuis hier, je me demande si je ne vais pas prolonger un peu l'expérience, commencée par le plus grand des hasards (ou alors non ?). Donc, pourquoi ne pas écrire tout de suite le troisième épisode, le tiers tableau, de cette sage désolée ? En écoutant les Vingt regards sur l'Enfant Jésus d'Olivier Messiaen, qui se trouvaient plutôt de circonstance ?

Et finalement, non. Pas tout de suite. Les kékés attendront un peu. Allez jouer plus loin ! Après tout, le temps travaille en leur faveur ; c'est au moins l'impression qu'il se plaît à donner, ce fourbe. J'ai donc sursis à ce projet. Simplement parce qu'il y avait plus urgent à dire : depuis quelques jours, le chardonneret est revenu.

Ils étaient trois, voilà deux ans, à venir faire restau du coeur dans la mangeoire accrochée au tronc du tilleul. Ils n'apparaissaient que par grand froid et s'enfuyaient au moindre soupçon de présence humaine à l'intérieur de la maison toute proche. Nous nous étions laissé dire que le chardonneret était en voie de raréfaction et qu'il était de plus en plus difficile d'en voir aux approches des habitations humaines. Nous prenions donc des précautions de dentellière pour ne les effrayer pas.

L'année dernière, pas un seul. Et, cette année, même durant la vague de froid des fêtes, aucun chardonneret non plus. On se résignait à se contenter des mésanges, sitelles, rouge-gorge, verdiers et grive...

Finalement, nous avons donc récupéré un rescapé de la bande des trois, avant-hier, et depuis tous les jours. Je suis certain que des tas de gens n'ont jamais vu de chardonnerets en liberté, notamment parmi les plus jeunes. Je crois que j'éprouverais une certaine satisfaction à désigner ce minuscule oiseau au masque stendhalien à un enfant surgi de nulle part, en lui murmurant de ne surtout pas bouger, comme mon grand-père l'a souvent fait avec moi ; et surtout le plaisir de le lui nommer.

Transmission des noms, passation du regard : congédiez les kékés par la porte, ils resurgissent par la fenêtre. Sans effrayer le chardonneret.

12 commentaires:

  1. Magnifique photo ! Au Plan de Dieu, point de chardonneret mais un attroupement tranquille de mésanges, d'un rouge-gorge, d'un écureuil et d'un mulot effronté.

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  2. Pluton : je vous envie l'écureuil ! On avait un hérisson l'an dernier, mais il ne s'est pas encore montré cet hiver...

    Nicolas : le chardonneret, non. Mais la grive, oui.

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  3. Ça y est Jojo le Mérou m'a donné des conseils pour essayer de le prendre en photo !

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  4. Il t'a dit de te déguiser en mésange ?

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  5. Épais ! Va donc voir chez lui, j'ai fait un lien. De toute façon son blog mérite d'être visité, je n'ai jamais vu d'aussi belles photos.

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  6. Oh, merci à Catherine pour le lien vers le blog de Jojo le Mérou.
    Anna R.

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  7. Belle bête !
    Il ne me semble pas en avoir croisé ces jours-ci, des mésanges et d'autres sortes de volatiles mais de chardonnerets, point !
    :-))

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  8. Poireau : ils sont assez difficiles à apercevoir (quand ils sont présents), contrairement aux mésanges, très peu farouches, elles.

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  9. Pas de quoi Emma. Je suis tellement en admiration de ce qu'il fait. Et il m'a donné des conseils pour prendre les oiseaux en photo afin de les mettre sur mon blog.
    http://catherineirrempe.blogspot.com/

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  10. Et les fruits passeront la promesse des fleurs...

    (D'ordinaire, les chardonnerets butinent en bandes, non ? )

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  11. Guillaume : encore faut-il qu'il subsiste une "bande" ! Ici, nous n'en avons jamais vu plus de trois à la fois...

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.