L'été dernier, François (mon rédacteur en chef) et moi nous étions fait un ami. Ou une mascotte. Un gimmick. C'était un moineau affligé d'un goitre que nous voyions – et nourrissions – lorsque nous allions nous abreuver déjeuner à L'Ambiance d'à côté. Puis, l'hiver est arrivé (comme chacun sait), la terrasse a fermé ses volets (les joyeux triolets, etc.), nous-mêmes nous sommes rapatriés à l'intérieur de l'établissement ; et les moineaux ont pris leurs quartiers.
Depuis quelques semaines, que le temps est redevenu propice auvin café en terrasse, François et moi cherchions notre ami goitreux des yeux : nulle trace. Face à cette absence, François se montrait plutôt optimiste (c'est normal : parti de rien, il est devenu rédacteur en chef, ça colore forcément la vie d'une certaine façon), tandis que je cédais au pessimisme (parti grouillot, grouillot je demeure : ça colore aussi, mais différemment).
Hier matin, l'Irremplaçable et moi fûmes boire un café en terrasse, à cette même Ambiance. À deux table de la nôtre, une vieille dame, bourgeoisement vêtue, nantie d'un chien yorkshire – elle nous tourne le dos. Nous observons la ronde des piafs picorant les miettes de croissant de nos prédécesseurs. À Catherine, me voyant tourner la tête dans tous les sens, j'explique : « Je continue à chercher notre préféré... »
À ce moment, la vieille dame pivote sur elle-même, me regarde et demande : « Vous parlez du moineau goitreux ? »
Une confrérie secrète venait de prendre forme.
Depuis quelques semaines, que le temps est redevenu propice au
Hier matin, l'Irremplaçable et moi fûmes boire un café en terrasse, à cette même Ambiance. À deux table de la nôtre, une vieille dame, bourgeoisement vêtue, nantie d'un chien yorkshire – elle nous tourne le dos. Nous observons la ronde des piafs picorant les miettes de croissant de nos prédécesseurs. À Catherine, me voyant tourner la tête dans tous les sens, j'explique : « Je continue à chercher notre préféré... »
À ce moment, la vieille dame pivote sur elle-même, me regarde et demande : « Vous parlez du moineau goitreux ? »
Une confrérie secrète venait de prendre forme.
comme quoi il ne faut pas juger trop vite les propriétaires de Yorkshire. Et prem's, tiens.
RépondreSupprimerDidier, au Plan-de-Dieu, nous avons remarqué une mésange charbonnière non point goitreuse mais obèse ! Rien d'étonnant vu son ardeur gastronomique.
RépondreSupprimerMère Castor : ah, mais, je ne l'ai "jugée" à aucun moment ! Elle était du reste fort aimable et agréable de conversation, cette Levalloisienne.
RépondreSupprimerPluton : c'est peut-être l'influence de mon passage chez vous ?
Je parlais pour moi, j'ai du mal avec les p'tits chienchiens à la voix aigue.
RépondreSupprimerMais je vous assure Didier, elle ne boit ni sauvignon ni breuvage houblonné..! Et puis, vous n'êtes pas obèse que je sache !
RépondreSupprimerTout ça c'est bien, mais qui est ce volatile à jabot rouge sang ? Très impressionnant.
RépondreSupprimerAnna R.
Pluton : d'après les critères établis par vos collègues, je suis très précisément à la frontière entre la grossitude et l'obésité (et en plus, je m'en fous).
RépondreSupprimerEmma : je n'en sais fichtre rien : je l'ai trouvé chez Mme Google...
Mère Castor : d'accord de chez d'accord : je n'aime que les gros pépères qui font des aboiements graves...
Pluton et Emma: votre maison a un très beau nom.
RépondreSupprimerL'oiseau est une frégate, un mâle précisément, qui fait son intéressant pour épater la galerie.
RépondreSupprimerJe commente beaucoup, mais comme ce billet est à ma hauteur intellectuelle, j'en profite.
Suzanne, l'origine en vient du moyen-âge : le coin était couvert de bois et infesté de brigands. Le traverser nécessitait l'aide de Dieu pour rester en vie... d'où l'appellation !
RépondreSupprimerMéfiez-vous c'est comme ça qu'on finit franc-maçon sans même s'en être aperçu ... !
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