jeudi 30 avril 2009

Les petits chanteurs ont la gueule de bois

Une nouvelle fort réjouissante, ce matin, chez Le Chafouin : le préfet de l'Oise a empêché les petits chanteurs à la croix de bois de chanter. Motif : ces petits cons pré-acnéiques prétendaient donner un concert gratuit ! Pas de ça, Lisette : interdit par la loi. Si tu veux chanter en public, tu dois être payé. Sinon, la brigade de répression du solfège vient te faire fermer ton claque-merde.

Dans un premier temps, je me suis réjoui de cette préfectorale initiative : j'ai toujours eu une sainte horreur des voix d'enfants, surtout quand ils sont réunis en bande et vocalisent à l'unisson. Ensuite, je me suis dit que ces petits projets d'adultes en aube blanche venaient de se prendre de plein fouet une loi concoctée uniquement pour faire plaisir à ces parasites loqueteux qui s'auto-proclament intermittents du spectacle. Intermittents, ils le sont assurément, et même furieusement : il n'est que de les écouter éructer dès qu'un micro se tend vers eux. Mais enfin, on ne va pas non plus tirer sur le camion de poubelles.

Dans un second temps, passé le premier éclat de rire nerveux, je me suis avisé que tout le monde (intermittents, législateur, préfet de l'Oise...) avait raison en cette affaire : que des gens – des gamins, en plus – puissent chanter gratuitement, juste pour le plaisir de montrer ce qu'ils savent faire avec leurs cordes vocales et celui d'être applaudi pour cela, voilà un scandale que notre belle société materno-maternante ne saurait tolérer plus longtemps. Il faut traquer la gratuité partout où elle s'accroche aux murs lépreux du monde ancien et lui exploser sa race grave.

Ainsi des femmes honnêtes. Georges Brassens les stimatisait déjà, mitan des années soixante, dans sa Concurrence déloyale :

Ajoutez à ça qu'aujourd'hui
La manie de l'acte gratuit
Se développe
Que des créatures se font cul-
Buter à l'oeil et sans calcul
Ah ! les salopes !

Depuis ? Eh bien, j'ai le regret de vous le dire : depuis, rien, absolument rien n'a été fait pour remédier à ce scandale. Que l'on forme illico des brigades de police spécialement entraînées pour forcer les portes des chambres à coucher, de l'humble garni du sans-papiers jusques aux palais des patrons du CAC 40, et partout elles se trouveront confrontées au même révoltant spectacle. Sur chaque couche, ces vigilants de l'ordre taxé ne découvriront que fourrettes gratuites, fellations offertes, cunnilingus gracieux, feuilles de rose bénévoles et sodomies bonus.

Et qui se morfond, pendant ce temps, se prenant la crise de plein fouet, en même temps que le vent qui cingle leur pauvre visage fardé ? Les putes, mesdames et messieurs ! Des travailleuses, autant dire ! Cyniquement sacrifiées, abandonnées à elle-même et à la rue, tandis que, au-dessus de leurs têtes, de répugnantes bourgeoises se vautrent dans le stupre à taux zéro, certaines allant même, pour excuser leur dumping charnel, jusqu'à invoquer le mariage, cette institution aux relents nauséabonds qui n'a que trop duré.

Notre société solidaire, diverse et métissée a, en mettant fin au scandale des petits chanteurs à la croix de bois, accompli un magnifique pas en avant. Mais ce n'est qu'un pas – important, certes – et la marche vers le futur plein d'avenir en exige encore beaucoup d'autres. Le second devra être la mise au ban de la copulation amateur et la reconnaissance pleine et entière de l'indispensable travail de terrain fourni par les prostituées – qui méritent elles aussi un développement durable et un cadre légal pour leurs passes citoyennes, qui doivent apprendre à se réapproprier le déduit.

Mesdames et Messieurs les députés, nous comptons sur votre vigilance citoyenne.

14 commentaires:

  1. Et Jésus, qui avait changé l'eau en vin gratos? Ce n'était pas un déplorable exemple ? Et le baiser au lépreux, sans Hébreux-infos derrière, avec des droits et TVA ?

    Non, c'est qu'ils ont les dents longues, les doigts crocheteux et le porte-monnaie collé au ventre, les gens de la Sacem.

    Une anecdote : il y a quelques années, une école fêtait le départ en retraite d'un professeur. Les enfants ont chanté, en présence des parents et des instituteurs, la chanson de Hugues Aufray "Adieu monsieur le professeur". Comment est-ce venu aux oreilles des gardiens de l'ordre musical ? On ne le sait pas, mais la Sacem, renseignée par quelque chafouine commère, a demandé une somme astronomique pour un budget "fête" de petite école rurale. Le chanteur y a mis son grain de sel, a intercédé, en vain.
    Finalement, c'est Hugues Aufray lui-même (hisse et oh, c'est tout à son honneur) qui a payé la somme, avec sa poche percée de cigale imprévoyante.

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  2. Je suis certaine que l'Irremplaçable ne partage pas votre opinion sur les chanteurs pré-acnéiques!
    Là, je vous trouve vraiment dur!

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  3. Didier, je vous donnerai mon opinion sur le statut d'intermittent car j'en fais partie. je tiens à rappeler que ce n'est pas une profession, mais une assurance sociale pour les carences d'emploi, si cette caisse était déficitaire et pompait le pognon du régime général comme l'a écrit le gros naze en commentaire sur le blog du chafoin, çà fait belle lurette que les intermittents seraient passés au régime général, voire libéral.

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  4. Si j'ai bien compris ce billet, une fellation = un appareil photo...
    Et arrête de taper sur ton beau-fils qui est, je te le rappelle, intermittent du spectacle.

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  5. Catherine : chut, voyons. Vous avez un compact qui a encore de bon réflexes, et vous ne voulez pas passer le bridge ? c'est le bokeh, ça !

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  6. Tous les intermittents ne sont pas des parasites loqueteux.
    D’où vient ce dégoût pour ce statut?
    En plus l'intermittent est naturellement jovial et généralement redistribue une bonne partie de son salaire dans les bars.

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  7. Suzanne : entre Jésus et les intermittents, mon lit est fait...

    Orage : l'Irremplaçable ne connaît aucun chanteur pré-acnéique (je crois). Et je ne crois pas être dur...

    Dur vis-à-vis de qui, du reste ? de ces petits connards subventionnés qui se prennent pour des artistes ? Je préfère penser aux gens qui bossent, et dont les impôts servent à subventionner les petits connards en question.

    Fidel Castor : je n'ai évidemment rien contre les "intermittents" en eux-mêmes (le fils de Catherine en est un aussi). Mais, pour être très franc, je ne vois pas pourquoi les gens qui travaillent et gagnent 1500 euros par mois (je ne parle pas de moi : je gagne beaucoup plus...) devraient vous entretenir.

    McOilp : c'est le "statut", justement, qui me dégoûte un peu. Le côté 'je suis artiste", mais en même temps "la société doit le nourrir". En plus, la plupart de ces crétins sont tout ce qu'on veut sauf des artistes : de petits parasites prétentieux, j'insiste.

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  8. Didier, Lorsque je dis que nous en parleront, c'est parce qu'il st possible que nous nous voyions dans le gard .
    le pere des Castors çà vous tilt?

    Mc Oilp, çà suce pas que de la glace, mais shut, on va aussi dire que le trou de la sécu c'est nous, deja qu'on est tous pédés,

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  9. Fidel : nous serons dans le Gard du 7 au 12 juin prochains...

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  10. Catherine,

    Combien coûte un appareil photo ? On peut payer en plusieurs fois ?

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  11. Nicolas je parlais exclusivement à mon Luminaire !

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  12. Il m'aura tout de même fallu toute ne nuit et les explications circonstanciées de l'Irremplaçable pour piger qui était Fidel Castor.

    Quelle truffe, je fais, parfois ! ça me colle le vertige...

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  13. bonjour, hier je vous ai senti chiffon, vous avez bien fait d'aller enrouler la viande.
    je serai à partir du 8 A Avignon.

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  14. Ah, mais c'est trop beau si les Castors sont là, à Avignon, Pluton a eu son tableau de gardes et je crois bien qu'il va pouvoir accourir en temps voulu...
    Désolée pour les intermittents, juste que j'espère qu'ils ne vont pas mettre tout en l'air en été.
    A.R.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.