On est toujours récompensé d'un bon mouvement. Avant-hier, j'ai proposé à un commentateur de ce blog, qui lui-même a un blog et qui, sur celui-ci parlait de la Lettre au père, écrite par Franz Kafka en 1919, de lui faire parvenir l'enregistrement fait de celle-ci par André Dussolier. Il m'a dit oui, et je l'ai donc fait. Dans la foulée, j'ai entré ce texte dit dans mon iPod, et j'ai passé mon trajet Plessis-Levallois de ce matin à l'écouter.
André Dussolier est sans aucun doute le plus précieux des comédiens que nous ayons, dans ce pays, tant que ce pays existe encore. Il témoigne de ce que nous fûmes, il disparaîtra bien entendu dans la tourmente actuelle. Mais peu importe.
Ce soir, revenant, j'ai eu envie de rester avec lui, cette diction d'une élégance et d'une intelligence si fine, si profonde, si imperceptible... Je suis donc revenu à Proust, qu'il dit comme personne (il suffit d'écouter Lambert Wilson ou Denis Podalydès pour comprendre l'intelligence de Dussolier), et durant cette petite heure de trajet, nous fûmes tous les trois – Proust écrivant, Dussolier lisant et Goux conduisant – jusqu'au Plessis-Hébert.
M'est apparu, une fois de plus, le fait que Proust est un écrivain que l'on relit ; qu'il faut absolument relire. Dans ces quarante ou cinquante pages, que Dussolier a dites entre Levallois et Le Plessis, sont noués, présents, indiqués la plupart des grands thèmes qui vont se développer ensuite, mais que le “primo-lecteur” ne peut évidemment voir. Il se passe donc que Marcel Proust, sachant bien qu'on ne peut le pénétrer à la première lecture, n'est pas cet écrivain humble qu'il semble être dans sa correspondance : il sait, dans son œuvre même, qu'il est un écrivain d'exception – un homme supérieur.
Il y a là comme une construction wagnérienne dans ces premières pages de Combray – première partie de Du côté de chez Swann. Que s'y passe-t-il, dans ces premiers paragraphes ? Un éveil. Celui de qui ? Même pas d'une conscience. Une pure présence animale, oublieuse de ce qu'elle est, sans cerveau, une chair qui repose, qui ouvre les yeux (et même pas), le centre d'un monde indistinct, magmatique. Les premiers paragraphes de La Recherche interviennent avant la naissance du monde. Or, il se passe exactement la même chose dans les premières mesures de L'Or du Rhin : récoutez ce grondement indistinct qui préside à la Tétralogie. Et d'où, rapidement, sortent les filles du Rhin, et Alberich, et les passions, et l'or, etc. Il se passe la même chose, et dans la même explosion de vie, au début de La Recherche : magma/ différenciation : passage de la “soupe primordiale” au monde que nous connaissons, de la nuit indistincte et effrayante à la lumière discriminatoire qu'apporte la mère (mais pas seulement elle).
Et de même que les leitmotivs “en attente” prolifèrent dès le début de L'Or du Rhin, les thèmes s'accumulent – mais fort discrètement – dans ces premières pages de Combray. Et le relecteur, ou le “récouteur”, les pointe, les cerne, en jouit, porté par la voix d'un acteur qu'il ne connaît pas.
André Dussolier est sans aucun doute le plus précieux des comédiens que nous ayons, dans ce pays, tant que ce pays existe encore. Il témoigne de ce que nous fûmes, il disparaîtra bien entendu dans la tourmente actuelle. Mais peu importe.
Ce soir, revenant, j'ai eu envie de rester avec lui, cette diction d'une élégance et d'une intelligence si fine, si profonde, si imperceptible... Je suis donc revenu à Proust, qu'il dit comme personne (il suffit d'écouter Lambert Wilson ou Denis Podalydès pour comprendre l'intelligence de Dussolier), et durant cette petite heure de trajet, nous fûmes tous les trois – Proust écrivant, Dussolier lisant et Goux conduisant – jusqu'au Plessis-Hébert.
M'est apparu, une fois de plus, le fait que Proust est un écrivain que l'on relit ; qu'il faut absolument relire. Dans ces quarante ou cinquante pages, que Dussolier a dites entre Levallois et Le Plessis, sont noués, présents, indiqués la plupart des grands thèmes qui vont se développer ensuite, mais que le “primo-lecteur” ne peut évidemment voir. Il se passe donc que Marcel Proust, sachant bien qu'on ne peut le pénétrer à la première lecture, n'est pas cet écrivain humble qu'il semble être dans sa correspondance : il sait, dans son œuvre même, qu'il est un écrivain d'exception – un homme supérieur.
Il y a là comme une construction wagnérienne dans ces premières pages de Combray – première partie de Du côté de chez Swann. Que s'y passe-t-il, dans ces premiers paragraphes ? Un éveil. Celui de qui ? Même pas d'une conscience. Une pure présence animale, oublieuse de ce qu'elle est, sans cerveau, une chair qui repose, qui ouvre les yeux (et même pas), le centre d'un monde indistinct, magmatique. Les premiers paragraphes de La Recherche interviennent avant la naissance du monde. Or, il se passe exactement la même chose dans les premières mesures de L'Or du Rhin : récoutez ce grondement indistinct qui préside à la Tétralogie. Et d'où, rapidement, sortent les filles du Rhin, et Alberich, et les passions, et l'or, etc. Il se passe la même chose, et dans la même explosion de vie, au début de La Recherche : magma/ différenciation : passage de la “soupe primordiale” au monde que nous connaissons, de la nuit indistincte et effrayante à la lumière discriminatoire qu'apporte la mère (mais pas seulement elle).
Et de même que les leitmotivs “en attente” prolifèrent dès le début de L'Or du Rhin, les thèmes s'accumulent – mais fort discrètement – dans ces premières pages de Combray. Et le relecteur, ou le “récouteur”, les pointe, les cerne, en jouit, porté par la voix d'un acteur qu'il ne connaît pas.
nous allons , l'homolectorus et moi, suivre votre conseil et nous procurer ce cd....
RépondreSupprimeramicalement
Joli. Encore.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerIl se passe donc que Marcel Proust, sachant bien qu'on ne peut le pénétrer à la première lecture
RépondreSupprimerHum...
Billet magnifique comme Dussolier !! Merci mon très cher ami !
RépondreSupprimerPluton:
RépondreSupprimerPuisque vous vous interessez à l'oenologie et que vous vous trouvez en région PACA, je vous conseille un petit vin élévé dans le respect du vivant de la vallée de l'Ibie: le raisin et l'ange de Gilles Azzoni.
renseignements ici
Nouvel Hermes: question : si votre maire socialo était si merveilleux et si compétent, pourquoi les gens de votre village l'ont-ils dégommé pour un facho de droite? les villageois seraient-ils en majorité des fachos? il vous faut vite changer de maison dans ce cas, vous êtes en danger
RépondreSupprimerD'anciens bergers vendent des terrains. 10 ans plus tard ces terrains valent 10 fois plus cher. Ils disent alors qu'on les a volés. D'autant plus qu'ils voient venir de riches retraités. Bien sûr tout ça n'est pas de gauche...
RépondreSupprimerAlors...
Je comprends rien aux commentaires pourtant le billet m'a touché
RépondreSupprimerBoutfil : si vous voulez le Kafka, je peux vous en faire une copie.
RépondreSupprimerGeargies : Mouais... un peu foutraque et "survolé", à la relecture...
Hermès : vous savez ce qu'il vous dit, le blogueur fascisant ?
Fredi Maque : je me demandais, en l'écrivant, QUI allait relever...
Pluton : pour Dussolier, c'est à moi de vous remercier !
Nicocerise : c'est normal, c'est le principe de l'usine de retraitement dont je parlais dans un précédent billet : vous introduisez Proust et Kafka à un bout de la chaîne, on vous ressort un maire facho à l'autre bout.
Les vieux, ça radote, dit Hermès. Je vais radoter un coup de plus: beau billet, et juste. J'en suis à la deuxième écoute de La Recherche, que je n'ai pas lu en livre, seulement écouté, et Dussolier est à l'aise dans les longues phrases sinueuses. J'ai eu un petit choc aux premiers mots de Wilson,il y a une rupture de ton, un fil qui se lâche, ce n'est pas pareil, et ce n'est pas à cause de l'accent anglais, bien au contraire. Dussolier a l'intelligence du texte et le sert en s'adressant au lecteur, pas à l'auditeur. Il y met juste ce qu'il faut de ton, rien de plus.
RépondreSupprimerUn détail: La Recherche en livre audio, c'est très cher, mais on peut le trouver dans les grandes bibliothèques et s'il n'y est pas, en suggérer l'achat, sans se tromper de version. Disques Thélème.
@Suzanne
RépondreSupprimerEntièrement d'accord avec vous sur Dussolier. (Et, hélas, il n'y a pas que les vieux qui radotent!)
« Je suis donc revenu à Proust, qu'il dit comme personne (il suffit d'écouter Lambert Wilson ou Denis Podalydès pour comprendre l'intelligence de Dussolier) »
RépondreSupprimerQuelle dégringolade, n'est-ce pas, quand on passe de Dussolier aux autres ! C'est le seul qui arrive à lire Proust sur la longueur. J'ai tout de même un petit faible pour Samy Frey qui lit un tout petit extrait (le passage où les deux jeunes filles sont dans la chambre, sous le regard du narrateur, et où l'une d'elles crache sur le portrait du père).
Cela dit, je ne comprendrai jamais qu'on se contente de ça (la lecture par autrui, même par Dussolier). Quant à l'accent anglais de Wilson !!!…
Je ai tenté une bonne dizaine de fois et je n'ai jamais pu aller au-delà d'une cinquantaine ou d'une centaine de pages du côté de chez Swan....un conseil pour pénétrer l'oeuvre d'une manière plus aisée...
RépondreSupprimerSuzanne : Georges a raison, il faudrait passer à la lecture, maintenant : l'écoute ne peut servir que de "révision" (pour ceux qui l'ont lue) ou d'incitation (pour les autres).
RépondreSupprimerEnfin, c'est chacun qui fait comme i veut...
Hermès, je vais vous confier un secret : le plus souvent, ce ne sont pas les vieux qui radotent mais les jeunes. Mais comme il radotent du "nouveau", ça se voit moins.
Georges : je ne connais pas la scène de Montjouvain lue par Sami Frey (si jamais vous en avez un enregistrement...), mais je vois bien pourquoi ce doit être réussi : entre Dussolier et lui, les points communs me paraissent nombreux (en tant qu'acteurs, bien sûr).
Cherea : eh bien, justement, écouter quatre ou cinq des CD enregistrés par Dussolier peut se révéler très "incitateur", comme je le disais à Suzanne, plus haut.
Je vais chercher dans mes archives. Je l'ai possédé longtemps, mais avec la valse des disques durs…
RépondreSupprimerNe vous mettez pas en peine. Ce sera à l'occasion, si vous retombez dessus par hasard...
RépondreSupprimerNouvel Hermès, vous savez ce qu'ils vous disent les vieux? ce qui console c'est que vous serez vieux avant d'y avoir pensé!
RépondreSupprimerDidier, ce serait avec grand plaisir que l'homomachin recevrait la copie, MERCI
RépondreSupprimerBen justement, c'est pour ça que j'ai dit : joli! Hop un partageage de remue méninges sur le tas.. C'est bien même si ça fuse dans tous les sens. Pour les pensums on a les Sorbonicoles....
RépondreSupprimerIl n'y a pas d'entrée autre que personnelle dans Proust mais le début du dernier tome ( le temps retrouve ) explique comment ça marche et pourquoi. . Donc on peut commencer par là...
J'ai lu les passages que j'ai préférés, je les ai recherchés, et lus après les avoir écoutés.
RépondreSupprimerJe préfère la poésie à haute voix que lue toute seule dans ma tête. Et l'écriture de Proust est belle, lue.
Quand on a l'enregistrement disponible, qu'on peut retrouver (feuilleter?) les pages, il n'y a pas de grande différence nutritionnelle, ou bien si, et pourquoi ? Evidemment, il faut un excellent lecteur. Demander à des personnes de lire leur passage préféré et mettre bout à bout toutes les enregistrements pour les débiter lors d'une manifestation festive comme ce fut fait l'année dernière n'a pas d'intérêt.
Suzanne, vous savez très bien que lire est un acte solitaire, hautement solitaire. Vous êtes seule face à Proust.
RépondreSupprimerJe précise que de grands écrivains me sont irrémédiablement fermés (Joyce, Lowry, etc.). La littérature est sans doute aussi une sorte d'école de modestie – parfaitement désagréable dans certains cas.
Didier: je suis assez médiocre pour que cela ne me soit pas désagréable. Par exemple, si je peux lire Combray sans fléchir, puis les Jeunes filles en fleur, je sais que je calerai à Guermantes. J'en ai écouté la plus grande partie distraitement, en me forçant un peu et repassant du linge, je sais bien que je mériterais d'être happée par les Verdurin et figée dans les pages en idiote ou en transfuge de Bouvard et Pécuchet.
RépondreSupprimerEnfin, évidemment, je le lirai aussi en livre, et vous avez raison d'insister. Quitte à sauter Guermantes. De toute façon, quand on retrouve Proust, on ne le relit pas de la même façon. Il y a des extraits que je ne reconnais pas, des quantités de noms dont je n'ai aucun souvenir, et des histoires, des évolutions de personnages qui m'ont échappé. Au moins je perçois que c'est beau et j'en tire du plaisir pour moi, même si je n'ai jamais eu un franc succès en essayant de refiler des copies de mes enregistrements audios. (on passe souvent pour quelqu'un qui se la pète quand on dit que Proust c'est génial. Mais comme c'est génial...)
Merci pour ces billets.
À la recherche du temps perdu est sans aucun doute le plus grand livre qui soit. C'est UN livre, il faut donc le lire du début à la fin, comme n'importe quel livre. On ne sait pas vraiment ce qu'est la littérature tant qu'on n'a pas lu ce livre-là.
RépondreSupprimerDites-moi, Didier, vous comprenez vraiment ce qu'il raconte, votre "Nouvel Hermès", là, ou bien vous faites semblant pour pouvoir lui répondre ? Je sais bien qu'avec la plupart des blogueurs c'est ce qu'il convient de faire, mais tout de même…
Suzanne : c'est curieux, de vous bloquer ainsi sur Germantes, qui n'est pas plus "compliqué" que les volumes précédents, à mon sens. Pour moi, la partie la plus aride, ce sont La Prisonnière et La Fugitive, sorte de long tunnel qu'il faut pourtant bien emprunter si l'on veut déboucher sur Le Temps retrouvé.
RépondreSupprimerGeorges : non, pas toujours, en effet. Je pense d'ailleurs que je vais, modestement, revenir à l'ancien Hermès...
Georges: "On ne sait pas vraiment ce qu'est la littérature tant qu'on n'a pas lu ce livre-là. "
RépondreSupprimerCe n'est pas l'avis d'écrivains qui n'ont pas voulu lire Proust et ne sont pas des minus de la littérature française.
Didier: un aveugle qui ne connaitrait des livres QUE par la voix d'autrui en aurait une lecture inférieure, alors?
Je m'en fiche, Suzanne. C'est mon avis, c'est tout.
RépondreSupprimerC'est curieux, de vous entendre parler de "tunnel", à propos de la Recherche. Je n'ai ressenti cela à aucun moment, vraiment.
RépondreSupprimerDidier: trop de duchesses dans Guermantes... et non, pour la Prisonnière et La Fugitive. Ilme hâte d'avoir tout relu, tiens. Au bout de plusieurs relectures, j'arriverai peut-être à replacer n'importe quelle phrase au bon endroit de la construction,et à ne pas ressentir l'impression de vide et d'abandon après le dernier mot.
RépondreSupprimer« un aveugle qui ne connaitrait des livres QUE par la voix d'autrui en aurait une lecture inférieure, alors? »
RépondreSupprimerEh bien oui, je le crois profondément. Même s'il faudrait dans ce cas précis pondérer par le contexte : un aveugle, comme n'importe quel humain privé plus ou moins d'un de ses cinq sens, développe tout un système de compensation qui peut aller très loin.
Il n'empêche qu'un texte, on doit être seul face à lui, autant que faire se peut.
Suzanne : je suis d'accord avec Georges, sur ce sujet. C'est avant tout, me semble-t-il, une question de rythme : Dussolier a beau être un magnifique lecteur, il ne nous impose pas moins le sien, de rythme, par la force des choses. Ce qui interdit les ralentissements, les "sur-place", les retours, et même les fuites en avant, voire les rêveries sans rapport, entre deux phrases. Enfin, toutes ces choses qui font partie de la lecture et que vous connaissez bien.
RépondreSupprimerJe pense souvent avec terreur au jour où je serai aveugle, et où il me faudra en passer par les livres audio (et où je ne pourrai plus zieuter les femmes dans la rue).
RépondreSupprimerJe plains déjà celle qui sera chargée de venir me lire Finnegans wake à domicile, sauf si on peut toucher.
Pause sandiches sur l'a6. Il me revient une initiative a propos de lecture de Proust qui consistait a faire enregistrer des bouts de texte de la recherche et de raccrocher ça ensemble comme un gigantesque patchwork. La matrice ça s'appelle. J'ai pas le lien. Et je voulais y participer et puis les aléas de la vie tout ça ..
RépondreSupprimerVous avez raison, dans l'idéal, mais marcher près d'une rivière en écoutant Un amour de Swann ou Don Quichotte, c'est bon aussi. Voir la mine contrariée des automobilistes qui klaxonnent dans les embouteillages et démarrer trois secondes en retard parce qu'on clique pour passer au fichier suivant du Lys dans la vallée, c'est comme s'envoler au dessus de la cohue.
RépondreSupprimerJe ne connais pas grand-monde qui ait lu À la recherche du temps perdu du début jusqu'à la fin sans ces "tunnels" dont parle Didier.
« Je ne connais pas grand-monde qui ait lu À la recherche du temps perdu du début jusqu'à la fin sans ces "tunnels" dont parle Didier. »
RépondreSupprimerOui, on sait que c'est le cas, Suzanne.
(je ris, parce que je sais que Georges me voit dans un tunnel très très sombre, bas de plafond et sans sortie.)
RépondreSupprimerJe vous rassure tout de suite, Suzanne, je ne vous vois pas du tout.
RépondreSupprimer(Donc Dussolier a exactement le même âge qu'Arno Musca…)
en même temps, dans un tunnel sombre, c'est normal...
RépondreSupprimerProust a été pour moi une révélation tardive, il y a dix ans, je me suis retrouvée clouée au fauteuil par un lumbago et je me suis dit : c'est le moment ou jamais, sinon je vais mourir et je n'aurais pas lu un auteur qui m'intrigue. Oui, j'avais peur de ses longues phrases dans lesquelles, quand j'étais jeune je ne savais pas trouver la beauté.
RépondreSupprimerLà, j'ai compris pas mal de choses que vous expliquez , Didier, l'humanité et la bonté de cet écrivain, son humour, ah son humour ! Et aussi que ceux qui en parlent en se moquant, c'est qu'ils ne l'ont simplement pas lu, et veulent seulement faire croire que.
Le « Temps Retrouvé » est impressionnant : ces personnages irrémédiablement vieillis, qui enlèvent tout "suspense" à une impossible suite, c'est une façon d'envisager la mort, d'une façon bien originale.
J'ai ai été ravie, il ne faut pas remmettre la lecture de « La Recherche du Temps Perdu » à des temps meilleurs, c'est une merveille.
Le lumbago a été pour moi une révélation tardive. Je lisais Proust debout, depuis vingt ans, avec ces longs tunnels obscures et chiants, quand tout à coup, paf !, un lumbago foudroyant m'a cloué sur le carrelage de la salle de bains : du coup, je me suis mis à lire Noémie Plancton. Ça m'a sauvé la vie j'ai envie de dire.
RépondreSupprimerEspèce de terreur.
RépondreSupprimer@fredi maque : merci pour le lien !
RépondreSupprimerEmma, Proust inspire de jolis commentaires. J'espère juste que votre lumbago a cessé avant que vous ne tourniez la dernière page de La Recherche.
RépondreSupprimerIl conviendrait de ne lire les auteurs chéris de Georges qu'à genoux, lavé de frais et vêtu de blanc, et sans oser la moindre remarque laissant entendre qu'on a peiné, qu'on n'a pas bien compris qu'on s'est un peu ennuyé parfois.
Ou alors il conviendrait de ne pas lire du tout des auteurs favoris de Georges, si l'on n'est pas assis à la droite de Georges (enfin, à droite sous Georges, parce qu'à droite de Georges, je me demande si on peut)
Mon Dieu qu'elle est bête.
RépondreSupprimerSuzanne,
RépondreSupprimeroui, je sais: avec la méduse qui lave plus blanc que blanc, il faut marcher sur des œufs, mais je les ai fait durcir avant.
@Georges:
RépondreSupprimer"un lumbago foudroyant m'a cloué sur le carrelage de la salle de bains : du coup, je me suis mis à lire Noémie Plancton."
Vous l'aviez planquée sous une dalle du carrelage en prévision?
Belle anticipation!
Elle comprend rien, celle-là ! C'est Suzanne, l'aide à domicile et lectrice à temps partiel, qui me l'a apporté ! Noémie Plancton, remboursée par la Sécu.
RépondreSupprimerSi j'étais votre aide à domicile, je crois que je réussirais le crime parfait en vous lisant L'inceste de Christine Angot.
RépondreSupprimerLéonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor Léonor (C'est un extrait de la page "léonor") en y mettant bien le ton.