Il y a des livres – la majorité sans doute – que l'on peut se contenter de lire, par une simple opération de transvasement de leur contenu. Il en est d'autres qu'il convient de se lire. Il ne s'agit pas de le faire à haute voix, à la saint Ambroise (encore que...), mais plutôt de faire en sorte que l'esprit se dédouble avec suffisamment de netteté, d'autorité sur lui-même, pour qu'une partie de lui en arrive à lire les phrases à l'autre, à les lui faire découvrir – j'ai du mal à être plus clair. Celui de vous qui lit, je le vois debout, le volume ouvert sur la paume de la main, cependant que l'autre, en position assise, non seulement l'écoute mais le regarde. Cette opération mentale, au prix d'une lecture plus lente, et même plus laborieuse en un certain sens, interdit alors toute distraction, tout glissement, toute accélération inconsidérée, toute approximation. Elle fait sonner silencieusement les mots et les phrases, rendant celles-ci beaucoup plus plastiques, presque charnelles.
Bernanos fait à l'évidence partie de cette seconde catégorie. Proust aussi, naturellement. Sans doute Chateaubriand. Mais Balzac non ; ni Flaubert, plus curieusement. Et ne me demandez surtout pas de m'expliquer : on est tout de même dimanche...
Bernanos fait à l'évidence partie de cette seconde catégorie. Proust aussi, naturellement. Sans doute Chateaubriand. Mais Balzac non ; ni Flaubert, plus curieusement. Et ne me demandez surtout pas de m'expliquer : on est tout de même dimanche...
Ah mais oui ! Bernanos m'a parlé il y a quelques semaines. Flaubert m'a écrit une histoire, il y a deux mois.
RépondreSupprimerLa Bovary attend son book
RépondreSupprimerla tante Eva bava son bock
Le bovidé vira son plouc
le brave Elie tenta son bouc
hi hi hi
Bon, on attendra lundi.
RépondreSupprimer"mais plutôt de faire en sorte que l'esprit se dédouble avec suffisamment de netteté, d'autorité sur lui-même, pour qu'une partie de lui en arrive à lire les phrases à l'autre, à les lui faire découvrir – j'ai du mal à être plus clair."
RépondreSupprimerPas de soucis, Didier, c'est très clair.
Vous avez tondu la pelouse sous le grand soleil?
Ah, c'est charitable de se moquer des vieux, tiens !
RépondreSupprimerPuisque c'est comme ça, j'arrête de m'hydrater.
Saint-Yorre, celle qui revigore!
RépondreSupprimerAllons, allons... Lisez le début de Béatrix à haute voix. Vous allez voir. (entendre, plutôt)
RépondreSupprimerje me lis à voix haute certains textes, certains passages, certains auteurs en effet. Pour me les lire à moi même, est-ce de la même chose que vous parlez ? J'en ai l'impression.
RépondreSupprimerVous voulez dire des écrivains qui stimulent les deux hémisphères du cerveau sans doute....
RépondreSupprimerIl y a des auteurs, trop nombreux, qu'on ne doit lire qu'à voix intérieure.
RépondreSupprimerIl y en a d'autres avec qui on ne devrait lire qu'à voix haute... mais je me demande s'ils ne sont pas, eux aussi, trop nombreux, parce que ça prend du temps... beaucoup de temps...
Il faut donc se contenter de la partialité tronçonnante des morceaux choisis...
Laurent l'Anonyme
Il existe aussi beaucoup d'auteurs qu'on ne devrait jamais lire, ni à voix basse ni à voix haute.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec vous! Je m'y applique d'ailleurs au quotidien: il y a beaucoup d'auteurs que je n'ai jamais lus... et il y a des chances que ça dure un petit bout de temps...!
RépondreSupprimerLaurent l'Anonyme