mardi 13 janvier 2009

Restons encore un peu à Gaza

Wafa Sultan est psychiatre aux États-Unis et originaire de Syrie, pays où elle a vécu jusqu'en 1989. Ses vues sur les opérations actuelles et, plus généralement, sur le conflit israélo-arabe sont donc largement plus pertinentes que les quelques lambeaux que j'en puis avoir. Je vous les livre donc :


(…) Puisqu’il m’importe peu de satisfaire les uns, de défendre les autres ou d’éviter la colère des troisièmes, je peux dire que le Hamas n’est qu’une sécrétion islamique terroriste dont le comportement irresponsable à l’égard de sa population l’empêche de se hisser au niveau du gouvernement. Mais ceci est conforme à l’habitude, puisque, à travers l’histoire de l’islam, jamais une bande de criminels islamistes n’a respecté ses adminsitrés. (...) Je ne prétends pas défendre Israël, puisque les Juifs ne m’ont pas demandé mon avis quant à leur terre promise. S’ils me demandent mon avis, je leur conseille de brûler leurs livres sacrés et de quitter la région et de sauver leur peau. Car les musulmans constituent une nation rigide exempte de cerveau. Et c’est contagieux. Tous ceux qui les fréquentent perdent la cervelle…

La suite est à lire ici.

38 commentaires:

  1. Tiens, j'ai lu une magnifique entrevue de Salman Rushdie il y a peu.

    Hep,

    par ici

    Ce Monsieur et vous devriez la lire. En urgence...

    RépondreSupprimer
  2. J'ai suffisamment aimé Rushdie romancier pour y courir !

    RépondreSupprimer
  3. Interview passionnante, en effet. Mais, en ce qui me concerne, tout autant pour les points de désaccord que pour ceux d'acquiescement.

    RépondreSupprimer
  4. Au fait, Dorham : Wafa Sultan est une femme...

    RépondreSupprimer
  5. Oui, hein !
    ça défrise tant c'est dit simplement, avec humanité, intelligement.

    C'en est beau, tiens !

    (et je souscris parfaitement bien entendu à ce sur quoi vous êtes en désaccord...je le précise même si je pense que vous l'aurez deviné tout seul)

    RépondreSupprimer
  6. Oh, mais, les désaccords ne sont pas forcément où vous croyez qu'ils sont...

    RépondreSupprimer
  7. "Dans ce cas, pourquoi pleurer les Gazaouis alors qu’ils n’ont pas bougé le petit doigt pour les Irakiens, les Algériens, les Egyptiens ou les Syriens pourtant musulmans ?"

    A la lecture de ce passage, après l'histoire du culte de la mort chez les musulmans, j'ai ricané, en imaginant les gazouis sortir de leurs tunnels, arrêter de se préoccuper de l'eau polluée, de leur mortalité infantile de 24 pour 1000, du taux d'inflation et de chomage, pour aller manifester, hors de la consignation des 360 km² qui leur sont concédés, leur indignation face à la façon dont leurs frères musulmans sont traités, à travers le monde.

    On aura vraiment tout lu comme argument, pour justifier la haine.

    RépondreSupprimer
  8. Pour une argumentation un peu plus étoffée, il faudra attendre un peu. Là, je finis de relire et de corriger un BM, tout en essayant de faire entrer Sonny Rollins dans l'iPod : vu la carrure du nègre en question, la chose est malaisée...

    RépondreSupprimer
  9. Audine : je vous accorde que là n'est pas le point fort de l'argumentation...

    Cela étant, pourquoi parler tout de suite de "haine", et surtout de "justification" de cette haine ? Vous êtes comme les autres finalement : vous considérez qu'il y a d'abord la haine de l'islam, première, instinctive, etc., et que, ensuite, seulement ensuite, on se cherche des raisons de l'éprouver. Mais il me semble, moi, au moins dans le cas de Wafa Sultan, il s'agit moins de haine que d'une prise de conscience, et qu'elle connaît infiniment mieux l'islam que vous et moi pour y avoir baigné (et y avoir cru) durant toute sa jeunesse.

    Que diriez-vous si je tenais le même genre de raisonnement biaisé, vicieux, à propos de nos laïcards anti-catholiques ?

    RépondreSupprimer
  10. - Vous pensez que les livres peuvent rendre le monde meilleur ?

    - Non, et l'idée que la valeur de la littérature tiendrait à son utilité ne me plaît pas beaucoup. Si elle rapproche les peuples, tant mieux, mais ça n'est pas son but.

    S. Rushdie

    Les malheureux qui, unis en bandes errantes, tuent en jetant des pierres du haut d'une rocade ou en mettant le feu à un enfant, qui qu'ils soient,en sont arrivés là parce qu'ils restent exclus de l'univers du livre et de ces lieux où, par l'éducation et la discussion, ils seraient touchés par les reflets d'un monde de valeurs qui provient des et renvoie aux livres.
    U.Eco. Quelques fonctions de la littérature.

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  11. Moi, je suis ébahi par ça :

    "Vous insistez souvent sur le fait que la pluralité n'existe pas seulement entre les cultures, mais aussi au sein de chaque homme...

    Nous sommes tous pluriels à un certain degré. On ne se conduit pas de la même façon devant des enfants et devant notre employeur, on peut être commentateur politique et fan de foot. Malheureusement, les politiques identitaires frappent notre époque comme une malédiction : on demande aux gens de dire une fois pour toutes « je suis musulman », « je suis occidental », alors que chacun d'entre nous pourrait être décrit de quinze façons différentes. Plus nous nous comprenons comme « pluriels », plus il devient facile de trouver des points communs avec les autres. Parfois, un détail suffit ! Je me souviens d'un dîner où j'étais assis à côté du peintre Francis Bacon. L'homme avait la réputation d'être difficile et grognon, du coup j'étais un peu angoissé. A un moment, j'ai sorti de ma poche mon inhalateur contre l'asthme et, quand il a vu cela, Bacon a changé de visage. Il m'a dit : « Vous êtes asthmatique ? Moi aussi ! », et il a sorti le sien pour me le montrer. Tout d'un coup, on était amis...

    La Déclaration universelle des droits de l'homme, dont nous fêtons les 60 ans cette semaine, est le texte fondateur de ce « vivre ensemble ». Certains refusent pourtant d'y adhérer, au nom du respect des différences entre les cultures. Où vous situez-vous dans ce débat ?

    Croire que tout est culturel – donc relatif – et qu'il n'existerait pas de valeurs universelles est une grave erreur. C'est pour cela que je crois à la Déclaration universelle des droits de l'homme. Dire « c'est dans leur culture de tuer les écrivains, alors laissons-les faire », ou « c'est dans leur culture de couper le clitoris des femmes, ne nous en mêlons pas », si vous réfléchissez sérieusement à la question, vous savez que ces mœurs ne sont pas acceptables. Les humains ont 98 % d'ADN en commun, comment croire que rien n'est valable pour tous les hommes, quelle que soit leur culture ? Comment nier l'existence de valeurs universelles, transculturelles ? Je vous donnerai deux exemples : d'abord, nous sommes une espèce animale qui se définit par le langage, qui a besoin de parler pour se réaliser pleinement. Tout ce qui limite cette capacité est donc un crime existentiel, un crime contre notre nature. Et, de la même façon, je suis persuadé qu'il existe un instinct moral en chacun de nous : nous naissons avec le désir de faire la différence entre le bon et le mauvais. Si vous pensez comme moi, alors vous conviendrez que certaines questions éthiques dépassent toutes les différences culturelles..."

    J'ai mis la deuxième question parce qu'il était question ici il y a quelque temps de railler cette proposition d'universalité (pas vous, cette fois, il se reconnaîtra).

    ---

    Quand au fait d'avoir baigné dans l'Islam toute sa jeunesse, je ne suis pas certain que cela permette d'y voir plus clair.

    C'est peut-être même le contraire. C'est quand on se plonge dans un bain bouillant qu'on en vient à être dégouté du bain tout entier, y compris celui qui est tiède et adoucissant.

    On sous-estime la puissance des traumatismes.

    RépondreSupprimer
  12. Didier: dites, elle y va un peu fort, Wafa Sultan, quand elle dit que tous les musulmans sont des violents et que s'ils ne se battent pas contre quelqu'un d'autre, ils s'égorgeront entre eux...

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  13. Umberto, tendre escroc que voilà. Les hyper-lettrés dictateurs de ce monde lui disent merci.

    RépondreSupprimer
  14. Ah bon, Dorham ?
    Vous voulez bien m'éclairer ?

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  15. En quoi les écrits (romans, articles, interventions diverses) d'U. Eco peuvent-ils servir, s'accorder, flatter quelque dictature que ce soit, Dorham ?
    Je viens de relire ses "chroniques d'un régime", à propos de la dictature médiatico-populiste berlusconienne, et je ne vois pas ce qui attendrirait quelque dictateur que ce soit là dedans.

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  16. Tout d'abord, je crois (j'utilise sciemment une formulation humble car la question est hélas bien trop vaste pour un petit commentaire de blog) que l'expression nihiliste de la violence peut avoir comme origine l'acculturation. On peut être d'accord là dessus (même si je préfèrerais être plus prudent).

    Mais l'inverse n'est pas vrai. On peut être assurément lettré et un monstre sanguinaire. Certains empereurs romains (Auguste par exemple) en sont le plus parfait exemple. Il serait aussi malaisé de croire que tous les nazis étaient autant d'analphabètes. On est bien loin de ça.

    Pire, les livres qui prêchent la réconciliation universelle (je prends en exemple L'Evangile de Luc) n'ont même pas réussi à pacifier les catholiques eux-mêmes. Pire, leur acculturation ne les a pas "énervés", elle les a endormis...

    En conclusion, si l'absence du livre peut conduire le monde à la barbarie, sa présence ne lui permet pas d'en réchapper. L'homme reste un loup pour l'homme et il est bien plus efficace à ce jeu là quand il a un livre entre les mains.

    Je ne prétends pas vous éclairer Suzanne, aucunement, mais la proposition d'Eco me semble plutôt "rapide" et creuse.

    RépondreSupprimer
  17. ... et qui sont les hyperlettrés dictateurs qui lui disent merci , et de quoi ?

    J'ai du louper une marche, là...

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  18. Suzanne,

    je parlais simplement de la phrase que vous avez ici retranscrite. Je ne voulais pas dire bien sûr qu'Eco était un suppot du totalitarisme.

    Excusez ma formulation maladroite.

    RépondreSupprimer
  19. D'ailleurs, les muslumans ont un livre :)

    RépondreSupprimer
  20. Nos commentaires se sont croisés, Dorham.

    Oui oui, vous avez raison, hélas, mais je dirais qu'il faut (enfin, que je veux) y croire quand même, ou faire le minimum nécessaire, en tout cas. Avec les gamins qui se "traitent leur race" chez nous, par exemple, et de préférence avant qu'ils aillent très loin, comme les assassins d'Ilan Halimi qui n'étaient eux même que des pauvres gosses, si on regarde bien. On a tué un juif parce que les juifs ils sont tous riches et qu'on les aime pas.
    Enfin ces choses là, c'est un peu dérisoire d'en débattre sur les blogs.

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  21. C'est tout en nuances et subtilités ce texte, voilà qui va faire avancer sérieusement les choses.

    RépondreSupprimer
  22. "D'ailleurs, les musulmans ont un livre :)"
    Et quel livre !

    "Ecris", a dit Allah à Mahomet.

    et Mahomet écrivit.

    Pour les écrivains, c'est beau, non ?

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  23. Dorham : je viens de relire, plus lentement, l'interview de Rusdhdie, et elle me plaît déjà beaucoup moins, sans doute par les points où elle vous plaît à vous, en effet. Cette idée de valeurs suprêmes et communes à tous les hommes, qui transcenderaient à la fois le temps, l'histoire et la géographie me semble absurde. En tout cas, un voeu pieux et inopérant.

    RépondreSupprimer
  24. Il y aurait aussi à dire, beaucoup de nuances à apporter, en ce qui concerne l'enrichissement mutuel des cultures les unes par les autres (réel et bénéfique, bien sûr), notamment en s'appuyant sur ce que dit Lévi-Strauss à ce sujet.

    Mais bon : je dois relire Paludes...

    RépondreSupprimer
  25. Ce débat est un débat d'universitaire qui se battent à coup de livres interposés.
    Trop long et compliqué pour des commentaires de blog.

    Par contre, pour ce que dit la madame : déplacer un peuple, admettons, on y est arrivés après WW2. Mais là, il s'agit de déplacer un Etat !
    Leur dire de se tirer, c'est peut-être une idée, mais où, et comment ?

    RépondreSupprimer
  26. Benjii : je crois pas qu'elle veuille qu'ils se tirent : je crois plutôt qu'elle le leur "conseille", par une sorte d'anti-phrase très ironique.

    RépondreSupprimer
  27. Suzanne,

    Les Evangiles sont mieux qu'écrits sous la dictée (l'écrivant pourrait être sourd de la feuille objecterait-on), ils sont paroles d'un Dieu vivant. Vous pouvez dire qu'elles sont rapportées (douze apotres étaient là et des nuées de disciples, ça fait plus qu'un seul témoin ;))), les chrétiens les tiennent pour authentiques. Indubitablement authentiques.

    Ne serait-ce que le "Votre Père" qui est La Prière de Dieu lui-même. Tout cela n'a pas empêché l'Eglise de se réformer. Ce débat est pour moi nul et non avenu. Mais je l'ai déjà longuement exposé.

    Demandez pareillement à un juif de remettre en cause les lois de Moïse qui lui viennent de Dieu, écrites de la main de Dieu.
    C'est pareil.

    Mauvaise cible, mauvais procès.

    RépondreSupprimer
  28. Dorham: où ça, une cible et un procès ? Je ne me moque pas du Coran, c'est un texte ancien. L'Eglise s'est réformée, oui. Et puis adaptée, et puis et puis... Je pense aux fondamentalistes américains si sympas. Tant qu'il y aura du pauvre monde à qui on racontera que la vie éternelle c'est mieux qu'un préservatif, eh bien... Non merci.

    Suzanne

    RépondreSupprimer
  29. Moïse, si on réfléchit bien, c'était le premier vrai traducteur.


    Suzanne

    RépondreSupprimer
  30. Ah mais rien Suzanne, j'entends juste, quand vous écrivez cela :

    "D'ailleurs, les musulmans ont un livre :)"
    Et quel livre !

    "Ecris", a dit Allah à Mahomet.

    et Mahomet écrivit."

    L'idée diffuse, à peine dite, que l'Islam échappera à toute pacification, précisément à cause de ce que vous énoncez. Je ne fais que dire que c'est une erreur, aisément démontrable à raison d'un survol même pas approfondie de l'Histoire.

    Après, pour ce que vous dites de la foi...comment dire...il s'agit là d'une orée que je ne souhaite pas franchir. Mais vous prenez un raccourci...

    RépondreSupprimer
  31. Non non non, Dorham,ne me faites pas dire ce que je ne dis pas. Ce que je cite plus haut, je le trouve beau. Je trouve cette injonction simple et belle, c'est tout, ainsi que certaines sourates. Je ne prends pas les croyants pour des cons. Je m'intéresse à l'islam, je l'ai dit sur ce blog, j'écoute volontiers des émissions comme Culture d'islam, j'ai lu le Coran, le Monde des religions, je n'insinue rien du tout et je ne pense rien que de très banal et commun, genre paix sur terre aux hommes de bonne volonté, espérons que la voix des modérés finisse par prédominer, sortie de l'archaïsme, justice pour femmes et tout le toutim. C'est banal, mais je m'intéresse à ce que le sentiment religieux a inspiré de bel et bon chez l'homme. Les cathédrales, l'hospitalité arabe, les petites choses comme ça. Pas de croisade en vue.


    Suzanne.

    RépondreSupprimer
  32. Et je me méfie des Eglises, qui ne se mettent du côté des pauvres que lorsqu'ils représentent une force, un pouvoir montant et qui sinon sont toujours du côté des puissants.

    Suzanne.

    RépondreSupprimer
  33. Ok,
    d'accord.

    (on devient vite parano, vous savez)

    toutes mes excuses.

    RépondreSupprimer
  34. Tous ces événements me conduisent à me documenter pour tenter d'y voir plus clair. Aujourd'hui j'ai lu la charte du Hamas (disponible sur Internet) : c'est très, très instructif...
    Sinon, encore quelques nouvelles concernant l'"Orient" :
    "La présidence tchèque de l'UE a "demandé instamment" aujourd'hui à l'Iran de mettre fin à la pratique d'exécution par lapidation, après que le pouvoir judiciaire iranien eut confirmé que deux hommes avaient été lapidés à mort fin décembre dans le nord-est du pays". Le Figaro de ce jour.
    De quoi se mêle l'UE, franchement !

    RépondreSupprimer
  35. Oula, se passe des choses bizarre avec les pseudos... Bon tout le monde connaît mon prénom, now !

    RépondreSupprimer
  36. C'pas grave que tout le monde il sait que tu t'appelles Tivi !

    RépondreSupprimer
  37. Ah, merci, heureusement que tu es là :)

    RépondreSupprimer

La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.