lundi 23 juin 2008

L'héritier et le boursier

Comme en écho au texte de Camus situé juste sous celui-ci, je suis tombé, ce matin, sur un passage de Europe, la voie romaine, de Rémi Brague, que je vous livre séance tenante :

« On connaît la distinction chère à Charles Maurras entre l'héritier et le boursier, comparaison qui, dans son esprit, était à l'avantage du premier. Le second, tâcheron mal dégrossi, dont les succès ne sont que scolaires, ne pourra jamais rivaliser avec l'héritier. Celui-ci n'a-t-il pas trouvé dès son berceau, voire reçu de la lignée de ses ancêtres, un savoir inné ? Il lui donne d'accomplir avec élégance ce qui coûte mille efforts au boursier, souvent grossier, toujours malgracieux. Si le boursier "arrive", il trahira par mille détails, gestes, tournures de phrases, goûts ses origines modestes, et restera à tout jamais un parvenu. Peut-on se permettre ici d'appliquer au niveau de la civilisation ce qui avait été conçu pour celui des individus ? L'Europe est tout entière un continent de boursiers, de parvenus, de forts en thème (latin !). Ce qui est sa grandeur. »

2 commentaires:

  1. "Un continent de boursiers" ! Comment faut-il le comprendre ?
    Avec ou sans poche ?

    iPidiblue sans prépuce, ni capote

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  2. Merci Ipidiblue, elle est délicieuse.

    Marcel

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.