dimanche 8 juin 2008

Une vie épuisante

« Comme toujours, quand la famille est réunie, mon père évoque Saint-Girons, ses vacances d'enfant, Baldouy, etc. Baldouy, nabot, barbu, coureur, et qui fut pourtant le second mari parfait de mon arrière-grand-mère, attentif à tout, réglant la table, la maison, les placements. Elle n'avait strictement rien à faire, et s'en réjouissait. Elle aurait même dit, en mourant à quatre-vingt-neuf ans : "Je suis contente. Je ne voulais rien faire. Je n'ai rien fait." C'est pourquoi elle gardait une dent à son premier époux Galey, dont je descends. Au cours de leur brève existence conjugale - il est mort tuberculeux, tué à la tâche, à trente-trois ans - il prétendait qu'elle s'occupât de sa maison.
" Tu comprends, disait-elle à mon père, j'avais mes parents à côté, qui nous apportaient les repas, mais M. Galey - il n'y a jamais eu beaucoup d'intimité entre eux - voulait que je m'en occupe moi-même !
- Il voulait que tu fasses la cuisine ?
- Oh, tout de même pas. Mais les menus !" »

Matthieu Galey, Journal, 19 août 1976.

9 commentaires:

  1. en voilà une femme raisonnable (tiens, relire le Journal de Galey)

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  2. Il y a des femmes difficiles ... vous en savez quelque chose vous qui êtes un mari parfait !

    iPidiblue conjointement vôtre

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  3. Avez vous lu l'entrée sur Renaud Camus (je ne sais plus si elle est dans le tome 1 ou 2), elle est assez cruelle.
    Ce qui est étonnant, on observe la même chose dans le journal de Brenner, c'est que les principaux protagonistes (Bory, Morand etc...) continue à se fréquenter au-delà des clivages idéologiques.

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  4. Pascal : c'est dans le tome 2, celui par lequel j'ai sottement commencé, à la page 69 (ça ne s'invente pas) pour être exact.

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  5. Le tome 1 est meilleur que le tome 2, c'est que Galey avait gagné beaucoup de temps sur nous tous, il était devenu un petit vieux très jeune !


    iPidibluette du dimanche

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  6. J'ai parlé de Galey ici même il y a peu. C'est moi qui vous ai incité à le lire ?

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  7. ooops "continuent"
    Pascal

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  8. Ygor : oui, ce doit être vous, si je me souviens bien.

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La boutique est rouverte… mais les anonymes continueront d'en être impitoyablement expulsés, sans sommation ni motif.