Appelons-la Carole G. Ce qui est d'une certaine logique, puisqu'elle se prénomme Carole et que son nom, d'une merveilleuse consonance italienne, commence par la lettre G.
C'était mercredi midi, à L'Ambiance d'à côté, où je déjeunais et libationnais avec Brice et François, mes deux chefs bien-aimés, craints et respectés. Je n'ai vu Carole qu'en revenant des toilettes, ce qui ne nous place pas franchement sous le signe du glamour, mais c'est ainsi.
Carole, je l'ai connue toute jeune, toute débutante, à la glorieuse époque de ce magazine féminin dont le souvenir reste gravé dans tous les esprits : 7 jours Madame, où j'officiais, venant de France Dimanche et m'apprêtant sans le savoir encore à y retourner, dès que le 7 jours Machin aurait claqué de mort violente, ce qui se produisit au bout de trois ans. Carole, elle, fut alors dirigée vers la rédaction du magazine des pétasses, à savoir Elle (auquel je n'ai moi-même, à ce moment, échappé que de justesse : vous imaginez, sinon ?). Elle y est toujours. On se croise, de loin en loin ; toujours par hasard, toujours rapidement.
L'avisant avant-hier, donc, alors qu'elle déjeunait avec une autre femme, je suis allé la saluer. Salut très bref : on ne s'immisce pas dans les conversation en cours, surtout lorsqu'on ne connaît pas l'une des protagonistes.
Rejoignant Brice et François, j'ai soudain réalisé que, dans une poignée de mois, Carole et moi nous connaîtrions depuis un quart de siècle. La constatation m'a rendu, table rejointe, silencieux durant au moins deux pichets de sauvignon. Plusieurs fois, mes regards ont glissé vers la table où elle était, pour tenter d'emplir de quelque chose, ces 25 ans ; pour essayer, même, de la vieillir, de la hisser jusqu'en 2009. Rien à faire : malgré les lourdeurs corporelles dues aux années et aux grossesses (deux enfants, je crois), en dépit des marques sous ses yeux, elle s'obstinait à ne pas cadrer avec l'époque ; à demeurer dans mon rétroviseur, campée dans un décor qui semblait ne demeurer debout que pour elle – et moi, durant un bref instant.
Il m'a même paru que le sourire qu'elle m'adressait, au moment de quitter L'Ambiance, était empreint d'une ironie indulgente ; comme si, en ces 25 années, et tout en restant intactement elle-même, elle était devenue une sorte de soeur aînée et tutélaire ; et elle sortit, naturelle et pressée, comme si rien n'était advenu.
C'était mercredi midi, à L'Ambiance d'à côté, où je déjeunais et libationnais avec Brice et François, mes deux chefs bien-aimés, craints et respectés. Je n'ai vu Carole qu'en revenant des toilettes, ce qui ne nous place pas franchement sous le signe du glamour, mais c'est ainsi.
Carole, je l'ai connue toute jeune, toute débutante, à la glorieuse époque de ce magazine féminin dont le souvenir reste gravé dans tous les esprits : 7 jours Madame, où j'officiais, venant de France Dimanche et m'apprêtant sans le savoir encore à y retourner, dès que le 7 jours Machin aurait claqué de mort violente, ce qui se produisit au bout de trois ans. Carole, elle, fut alors dirigée vers la rédaction du magazine des pétasses, à savoir Elle (auquel je n'ai moi-même, à ce moment, échappé que de justesse : vous imaginez, sinon ?). Elle y est toujours. On se croise, de loin en loin ; toujours par hasard, toujours rapidement.
L'avisant avant-hier, donc, alors qu'elle déjeunait avec une autre femme, je suis allé la saluer. Salut très bref : on ne s'immisce pas dans les conversation en cours, surtout lorsqu'on ne connaît pas l'une des protagonistes.
Rejoignant Brice et François, j'ai soudain réalisé que, dans une poignée de mois, Carole et moi nous connaîtrions depuis un quart de siècle. La constatation m'a rendu, table rejointe, silencieux durant au moins deux pichets de sauvignon. Plusieurs fois, mes regards ont glissé vers la table où elle était, pour tenter d'emplir de quelque chose, ces 25 ans ; pour essayer, même, de la vieillir, de la hisser jusqu'en 2009. Rien à faire : malgré les lourdeurs corporelles dues aux années et aux grossesses (deux enfants, je crois), en dépit des marques sous ses yeux, elle s'obstinait à ne pas cadrer avec l'époque ; à demeurer dans mon rétroviseur, campée dans un décor qui semblait ne demeurer debout que pour elle – et moi, durant un bref instant.
Il m'a même paru que le sourire qu'elle m'adressait, au moment de quitter L'Ambiance, était empreint d'une ironie indulgente ; comme si, en ces 25 années, et tout en restant intactement elle-même, elle était devenue une sorte de soeur aînée et tutélaire ; et elle sortit, naturelle et pressée, comme si rien n'était advenu.
Maintenant,
RépondreSupprimertout de suite,
là,
comme ça,
sans avertissement,
je m'en vais vous chanter Fratelli d'Italia...
Avec plaisir... mais ça dépend de votre organe, évidemment...
RépondreSupprimerLa Carole en question, porte un nom merveilleux : je vous dis ça ce soir, par mail privé...
J'ai plein de très bons organes...
RépondreSupprimer(pour le reste, ça marche, of course)
Ca me fait ça aussi, et ce qui est amusant (et finalement agréable, comme un immense pardon) c'est que même les gens que l'on n'aimait pas du tout, ou avec qui on n'avait aucune affinité, on se sent de la tendresse, pas exactement pour eux, mais pour ce qu'on a passé, pour ce qu'on va passer, parce qu'on sait qu'eux aussi ...
RépondreSupprimerhttp://www.dailymotion.com/video/x1lxr4_fratelli-ditalia-inno-di-mameli_blog
RépondreSupprimerMoi, ça ne me fait jamais ça, je ne suis pas vieux.
RépondreSupprimerHa, Didier, je vous imagine dans ELLE, ce magazine inutile fait par des pétasses pour d'autres pétasses (il est bon, de temps en temps de dire les choses clairement).
RépondreSupprimerJe ne le regarde même pas chez le dentiste ou le coiffeur, c'est dire!
(Je préfère Voici!)
Didier, vous narrez cette rencontre avec une immense sensibilité !
RépondreSupprimerNicolas : Non... Rien...
RépondreSupprimerOrage : je ne vous raconte pas : il y a matière à un petit billet rigolo...
Pluton : Vous m'aimez trop, vous devriez consulter.
Quel titre !
RépondreSupprimerMerci, Mère Castor, je n'avais pas vu l'astuce du titre! On sent le gars habitué à lire le Canard!
RépondreSupprimer« On sent le gars habitué à lire le Canard »
RépondreSupprimer... À le plumer aussi, m'est avis.
Il y a une astuce dans mon titre ?
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerLe jeu de mot est tellement nul que le Vieux Jacques n'aurait pas osé le faire : "Règlement de compte à OK Carole". Ca saute aux yeux mais vos lecteurs ne vont pas assez à la Comète.
Ah, oui ! en fait, je pensais, moi, à une chanson du groupe de rock français Bijou, (fin des années soixante-dix, début 80) dont l'une des chansons portait ce titre.
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